Les auteurs identifient deux raisons (majeures ?) expliquant l’accroissement de l’émigration de juifs de France vers Israël : les manifestations d’un antisémitisme (renouvelé, dirais-je) et le souhait de réalisation d’un projet national (vivre entre soi dans le pays des ancêtres). Je me suis permis de leur transmettre les commentaires qui suivent :
a. l’antisémitisme a été une constante de l’histoire, y compris en France ; sans revisiter l’histoire jusqu’à Philippe le Bel (14ème siècle), quand on s’arrête sur la période allant de « l’affaire Dreyfus » jusqu’à aujourd’hui -y compris celle de la guerre- on est forcé d’admettre qu’à chaque moment devant la France antisémite s’est élevée une France qui ne l’était pas ; pas seulement Zola (et ensuite, plus tard, Clémenceau) mais Léon Blum, Georges Mandel, une partie du « bas » peuple pendant la guerre, Mendès-France et tant d’autres ont fait admettre aux juifs de France que ce pays était le leur aussi ; ce qui a changé c’est qu’aujourd’hui devant la déferlante d’antisémitisme à laquelle on assiste, il n’y a aucune force morale, aucune « autorité morale » pour s’y opposer ; en clair, quand l’élection d’un président de la république est faite par l’apport décisif en voix des 93% de citoyens français membres de la « diversité » (majoritairement musulmane) aucun parti, aucune « autorité morale » (sauf l’église, de temps à autre) n’a la force de faire barrage ; nonobstant les « paroles verbales » de nos gouvernants ou, à contrario, les épisodes lamentables d’un Mbala Mbala ;
b. la réalisation du projet national (et un élément religieux) peut, sans doute, être un facteur motivant pour une émigration sélective ; il se trouve que je connais le pays -presque- aussi bien que la France et je crois que l’attrait actuel d’Israël (car des juifs de France pourraient partir vers les Etats Unis, le Canada ou l’Australie …) est produit par des causes autres que la religion ; mais de quoi parle-t-on ? que l’on regarde le graphique de l’historique récent de l’émigration :
c. pour comprendre que ce qui se passe depuis 2011, il n’y a pas seulement une augmentation du nombre d’émigrants mais, surtout, une accélération, jusqu’à représenter au-delà de 25% du total d’immigrés qu’Israël reçoit ; et si l’on ose extrapoler, à partir des 300.000 juifs en France avant la guerre et puis presque 600.000 à la fin des années 70 et maintenant entre 450.000 et 500.000, compte tenu de l’accélération évoquée, il est fort probable que la moitié auront quitté la France avant 2030 ; deux raisons majeures pour cela, le concept formulé par Myron Weiner « à partir du moment où il y a un flux migratoire il s’auto-entretient et ne peut que gonfler » (qui s’est vérifié pour la France, depuis 1950 = 150.000 « musulmans » - 2015, selon les statistiques absentes … environ 5.000.000) et la « décadence » économique de la France vs le développement inouï d’Israël ; quant à ce qui est de l’émigration (juifs partant d’Israël) Ariel Kandel (Directeur France, Agence Juive pour Israël, estime à « peut-être 10%" le nombre de personnes qui reviennent en France après leur aliyah, un phénomène constaté notamment "dans les deux premières années" de présence sur le sol israélien » - loin du tiers dont parlent certains et surtout de « l’alya Boeing » car il n’y a que des Airbus sur la route aérienne Paris – Tel Aviv – Paris … J !
d. le développement d’Israël est, je crois, une cause majeure -non pas parce que « ubi bene, ibi patria » mais parce que tout un chacun espère une meilleure vie pour soi et, surtout, pour ses enfants et qu’une telle attitude n’est pas (n’est plus ?) compatible avec un modèle social absurde dans une économie de marché (la plus mauvaise sauf toutes les autres …) ; « in a nut shell » … voilà quelques graphiques pouvant justifier ce que j’avance :
on devrait, aussi, ajouter à ce qui précède la conviction (bien que l’agitation qui entoure Israël, la destruction irrémédiable des états arabes du Proche Orient, les menaces multiples dont celle de l’Iran sembleraient dire le contraire) qu’Israël sera « the last man standing » dans la région et probablement (si l’on ajoute la découverte des bassins gaziers et la probable exploitation du gaz de schiste) le facteur dominant de la région – des vœux pieux ? Ben Gourion avait dit un jour « ce qui est difficile en Israël n’est pas de croire aux miracles, c’est de les éviter … »
e. car cela tient du miracle que de voir ce pays, pendant qu’il supportait six guerres (et cela continue …), multiplier sa population par presque 6 en 65 ans, arriver à un niveau de vie parfaitement comparable avec celui des pays de l’Europe, inventer -parmi d’autres produits, aujourd’hui, universellement utilisés- le téléphone cellulaire, les processeurs INTEL (on en a dans nos ordinateurs), le Centrino (wifi pour les ordinateurs portables), avoir 8 prix Nobel depuis 2002 … j’en passe et des meilleurs …