Et avec quelle quantité d’illusions ai-je dû
naître pour pouvoir en perdre une chaque jour !
E. Cioran (Aveux et Anathèmes)
Un mois exactement : on nous parle, ad nauseam, de « l’esprit du 11 janvier » du parcours « sans faute » du président (bien qu’en « représentation » … il ne laissait voir aucune émotion) et, aussi, de la fermeté du premier ministre (beaucoup plus humain, compatissant, lucide, autant à la fin de la « manifestation/rassemblement » que devant le Hyper Cachère). Et, puisque nous sommes, nous, émotifs … voilà que la popularité du président fait un bond de 20 points (le soufflé est en train de s’affaisser depuis …) et, naturellement, le revoilà candidat à sa propre succession en … 2017 ! Et fort de la nouvelle stature que l’on lui accorde il part au loin partout où on pourra le voir avec les maîtres du monde pour faire régner la paix. Y compris en Ukraine pour faire entendre raison à M. Poutine. Qui se soucierait de lui comme d’une guigne si Mme Merkel n’était pas de la partie … La France a l’expérience nécessaire pour arrêter la Russie quand il le faut : se souvient-on du succès planétaire de l’ancien président qui a obtenu aussi que M. Poutine arrête une agression ? Demandez-le à la Géorgie qui s’est vu dépecer par le bourreau du Kremlin …
Revenons à nos moutons … Esprit du 11 janvier. Si l’on comprend bien, comme il s’agissait d’une « réaction » il faudrait accorder à ceux qui ont fait « l’action » le mérite dont notre président se pare. Car, s’il n’y avait pas eu l’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo et celui des clients juifs de l’Hyper Cachère … notre président aurait continué à descendre l’échelle de popularité ou il serait resté au 15 % qui constituaient un record pour un président de la V-ème … C’est sans doute une des raisons, pour laquelle il a réagit en droite ligne avec la mantra connue, nous assurant avec un visage impassible que les assassins qui ont perpétré les massacres n’étaient que des « fanatiques qui n’ont rien à voir avec l'islam» Il est sans doute un grand spécialiste de l’islam et il ne se laisse pas induire en erreur par des gens qui crient « Allahou Akhbar » et « On va venger le Prophète ».
Certes, avant que l’on prenne la mesure de ce qui s’est passé à l'Hyper Cachère on a transformé ce qui s’est passé à Charlie Hebdo en nécessité de défendre la liberté d’expression. Mais on a tort, selon moi, de dire que le problème est la liberté d’expression. Le problème, c’est la réponse islamique. Le problème, c’est la menace explicite et implicite de la violence portée par une très grande partie des « musulmans modérés » sous des prétextes divers. Le problème c’est que parmi les 1.500 millions de musulmans à travers le monde on n’ait pas trouve un, des millions, qui se soient émus des assassinats de Paris. Le problème est que les « masses musulmanes » n’ont jamais décidé de condamner les actes meurtriers commis par leurs moutons noirs, fussent-ils ou pas, en rupture de ban. Et le problème est que de nombreux intellectuels, musulmans ou pas, proposent, théorisent la compréhension et la justification de la violence et de la terreur. Surtout en évoquant « les enfants de Palestine» et les crimes, supposées, d’Israël.
Mais va pour la liberté d’expression. Et FH a invité au rassemblement des coryphées de la liberté de la presse : des roitelets d’Afrique noire, des saoudiens, même le premier ministre turc et …. tenez-vous bien, Mahmoud Abbas (celui qui préside aux festivités de changement de nom de squares ou places en faveur des noms des « martyrs » qui se sont fait exploser pour tuer autant de juifs que possible …). Mais bon sang ne saurait mentir : de retour chacun dans son fief, ils se sont retrouvés rapidement en condamnant la une de Charlie Hebdo qui montrait le prophète pleurant …
Faire tout pour que le bas peuple, qui sent confusément qu’il y a quelque chose de pourri dans le royaume de France … que quelque chose ne tourne pas rond dans notre pays du côté de la « diversité », ne lie d’aucune manière Merah, Mnemouche, Ilan Halimi ou l’Hyper Cachère à l’islam. Mais pas seulement. Non plus aux 250.000 morts de Syrie, non plus aux à ceux qui décapitent à tour de bras, qui transforment des femmes et des enfants en esclaves et qui sont en train de constituer l’ébauche du califat que l’islam, que l’on ne veut pas nommer, essaye de réaliser depuis 1.500 ans …
Remarquez, il est en bonne compagnie. Il y a trois jours BHO a dit au cours d’une interview « le peuple américain peut être troublé quand il voit une bande de zélotes vicieux qui décapitent des gens ou tirent au hasard sur un groupe de personnes dans un Deli à Paris » Capito ? Tout d’abord, ils n’ont aucune relation avec l’islam (on ne prononce pas le mot). Ensuite, les gens du Hyper Cachère n’ont pas été assassinés parce que juifs (le mot n’est pas prononcé) mais parce qu’ils se trouvaient là, par hasard. Dommage que l’on n’ait pas su cela le 11 janvier, certains participants au rassemblement auraient pu porter des pancartes « I am a random jew - je suis un juif aléatoire » …
Mais, qui sait, peut-être que l’ignoble Coulibaly pensait (comme BHO, sans doute) que dans l’épicerie choisie il n’y avait que des hindous, des bouddhistes ou même des mamelouks (non, pas ceux-là car ils se rattachent de trop près à l’islam …) et non pas des clients juifs qui préparaient leur shabbat.
Bon. Arrêtons-là. La France est le pays du « vivre ensemble », il n’y a pas de zones de « non-droit », ce qui s’est passé à Charlie Hebdo (ou à Toulouse ou à Dijon ou à Nantes ou à Bruxelles) ce sont des actes de fanatiques, dérangés mentalement, surtout pas de vrais soldats de l’islam qui souhaitent devenir martyrs pour instaurer partout la charia et l’état islamique.
Sarcelles, janvier 2015
Et si après Charlie Hebdo on a tué des juifs … même Maurras l’a avait écrit en 1911 (Action Française) « quand tout semble impossible, ou terriblement difficile l'arrivée providentielle de l'antisémitisme fait que toutes les choses se remettent en place et deviennent simples » Le seul problème, disait Albert Camus (1947) c’est que pour d’aucuns « les Juifs exagèrent et ils ont tort de se soutenir les uns les autres, même si cette solidarité leur a été enseignée par le camp de concentration » Antisémitisme d’extrême droite, antisémitisme de l’islam, antisémitisme de l’extrême gauche, tolérance « sociétale » à un antisémitisme renaissant.
Apocryphe ...
The militant Muslim is the person who beheads the infidel, while the moderate Muslim holds the feet of the victim - Marco Polo
Puisque l’on s’arrête-là, on peut regarder d’un peu plus près un autre sujet qui semble essentiel pour l’avenir de l’euro et de la construction européenne : la Grèce. Laissons de côté tout ce que l’on sait pour résumer le tout d’une seule phrase : la Grèce et son peuple ont vécu en parasites escroquant l’Union Européenne pendant des lustres. Après s’être fait aider par les pays de l’euro (342 milliards d’euros … une paille) un gouvernement d’extrême gauche allié à un mouvement nationaliste de droite (tiens …) dont le ministre des finances est un spécialiste universitaire de la théorie des jeux, veut rendre gorge à l’Union Européenne : du chantage, « la force du faible vis-à-vis du fort ». Et on entend notre président, approché par les escrocs grecques, dire « certes, il faut tenir compte du fait que ce gouvernement a été élu démocratiquement par le peuple grec » Par delà le rapprochement « Hamas élu démocratiquement par les palestiniens de Gaza » … on devrait comprendre que des gens qui ont vécu pendant des lustres sans payer ce qu’ils obtenaient (le peuple grec) avaient tout intérêt à se choisir comme gouvernants des Robin des Bois qui allaient prendre l’argent des riches européens (surtout allemands …) pour payer leurs dettes ! Mais, bonnes gens, la France en est pour 42 milliards d’euros et les grecs semblent ne plus vouloir rembourser. Ou alors, sur trente ans ou quarante ou aux … Calendes grecques …
Mais on trouve, en France même, un économiste distingué qui écrit, en approuvant la démarche, (La Tribune, 12.02.15) « Tout d'abord, le gouvernement grec ne demande pas aujourd'hui une annulation de la dette, mais d'une part de transformer les emprunts auprès de la BCE en emprunts perpétuels» Vous entendez bien : les grecs ne rembourserons jamais l’argent prêté. Et peut lui chaut à notre excellent ami économiste que « les 42 milliards (prêt bilatéral, part de la France dans les prêts accordés par l'Euro zone) que la France ne va pas récupérer auraient pu être dépensés d'une autre manière ou se solder par une réduction de notre déficit budgétaire » Oyez braves gens, le RER B à Paris pourra rester dans l’état lamentable dans lequel il est encore longtemps. Qu’est-ce que cela peut faire aux franciliens vu que les grecs n’ont pas de cadastre, ne payent (presque) pas d’impôts, ce qui fait qu’ils seront heureux … Mais, bien sûr, on va vous dire que tout vient du fait que l’Eglise Orthodoxe ne paye pas d’impôts (c’est vrai) et que les armateurs font travailler leurs bateaux sous des pavillons de complaisance (c’est vrai aussi). Faut commencer par prendre aux riches … refrain connu, chez nous, aussi.
Tout va très bien Madame la Marquise … Et notre président, en conférence de presse pour tirer les conclusions de ce qui s’est passé en janvier et, surtout pour annoncer ce qu’il apportera encore comme bonheur au peuple, d’une manière juste, il nous a époustouflé. Un écrivain, Christian Combaz (Le Figaro), a analysé le discours de FH et, en conclusion, il a constitué un « Florilège des acrobaties présidentielles et véritable salon du Bourget linguistique: «On pense toujours que la guerre c'était pour les temps de nos parents», «il y a une autre option et si elle n'est pas tentée», «quand nous sommes ensemble Français et Allemands nous avons toute la capacité de la puissance à l'échelle du monde», «rien n'est pire d'humilier les Grecs», «à un moment il faut que les paroles soient dites», «il convient qu'il y ait plus de logements qui soient créés», «y aura un accompagnement qui sera fait», «les soldats ils exercent des missions périlleuses», «nous avons pu faire accomplir des progrès mais ils n'ont pas résisté aux tenants des épreuves de force». Et on s’étonne que les élèves entrant en sixième ne sachent pas lire et écrire correctement le français. « On n’habite pas un pays, on habite une langue. Une patrie, c’est cela et rien d’autre. » E. Cioran, encore.
J’oubliais l’essentiel : Le chômage a reculé en décembre dans la zone euro, atteignant son plus bas niveau depuis août 2012. Nous, on attend l’inversion de la courbe du chômage –promesse répétée de notre président qui y croit dur comme fer. Malheureusement, tant que embaucher dans notre cher pays signifiera des emmerdements sans fin pour les employeurs, le taux de chômage continuera inexorablement de progresser
Mais, si avec tout cela il ne se fait pas élire, de nouveau, en 2017 c’est à douter qu’il y a un Dieu …