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4 février 2015 3 04 /02 /février /2015 19:16

Ainsi va ce que l’on nous raconte depuis plusieurs jours : le « peuple grec » a préféré Syriza, en lui donnant presque la majorité au parlement. Comme elle lui a manqué, la bande de gauchistes attardés (ou « socialistes d’extrême gauche ») s’est alliée avec « les indépendants ». Cela vaut la peine de s’attarder une seconde sur ce nouveaux dirigeants qui font espérer à des Mélenchon ou autres Besancenot qu’un jour, peut-être ….

Syriza – populistes de gauche, pas pris au sérieux quand ils sont arrivés sur les plateaux des télévisions diverses pour affirmer, haut et fort, qu’avec eux la Grèce montrera le vrai chemin vers la prospérité à l’Europe entière et que les « marcheurs à pas d’oie » n’auront qu’à bien se tenir. Et ils ont concocté un programme économique dont Yannis Varoufakis, écrivait dans son blog en 2012 « Doit-on redouter "l'ultra-gauchisme" de Syriza? Ma réponse est un non retentissant. Je ne vous recommande pas de lire (même à ceux d'entre vous qui parlent grec) leur manifeste. Il ne vaut même pas le papier sur lequel il est écrit. Bien que plein de bonnes intentions, il contient peu de détails, est rempli de promesses qui ne pourront pas et ne seront pas tenues (la plus grande étant que l'austérité sera annulée); c'est un fourre-tout de politiques sans importance. Ignorez-le purement et simplement. » Ce monsieur (universitaire grec-australien) est maintenant ministre de finances de la Grèce. Anti-européen convaincu, interdit d’antenne en Australie pour des propos antisémites, il vient de rencontrer M. Sapin pour qu’avec lui (et, peut-être, l’Italie) on arrive à faire « avaler » à l’Allemagne une escroquerie innommable. Monsieur Sapin qui, le 31 janvier déclare à Bruxelles « il n'y a plus beaucoup d'excuses pour que la croissance ne redémarre pas » On croit rêver, ce monsieur a fait l’ENA (après un passé trotskiste mais, c’est vrai, promotion Voltaire » …)

Les indépendants - « C’est un parti d’opportunistes, sans idéologie précise, un parti de réaction de la classe moyenne supérieure », résume l’historien grec Nikolas Bloudanis. En France, il regrouperait la droite de l’UMP et la gauche du FN ». Parti xénophobe, défenseur de l’église orthodoxe, antisémite, homophobe, pro-russe, antiturc - un tel cumul mérite attention … Et violement anti-européen car, selon lui, l’Europe est soumise « aux néo-nazis allemands »

C’est-y pas beau ? On dirait, chez nous, le NPA et le FN s’alliant pour diriger le pays. Et comme premier ministre, un antiallemand et pro-palestinien (a conduit une manifestation l’année dernière pour dénoncer les « actions criminelles d’Israël à Gaza).

Et, depuis quelques jours, on voit le chef du nouveau gouvernement et le ministre des finances aller essayer de faire front commun avec les pays se sortant le mieux de la crise … l’Italie et la France … pour qu’à trois ils fassent front commun contre l’Allemagne. Pour quoi faire ? Au maximum pour que l’on efface une grande partie de la dette de la Grèce, au minimum que l’on rééchelonne le remboursement sur … mettons, 50 ans …

Des escrocs, vous dis-je. Pourquoi ?

La Grèce est entrée dans le club fermé de l’euro en trichant sur ses comptes. En 2009 les grecs ont clamé que leur déficit budgétaire était de 3,7% (se rapprochant d’un des critères de Maastricht). Membre du club euro ils ont pu s’endetter à des taux très bas mais quelque temps après on apprenait que leur déficit budgétaire était, en réalité, supérieur à 12% !

Pour le professeur George Bitros de l’Université d’Athènes, « la falsification des données statistiques est une longue tradition en Grèce, et ne vient pas simplement de l’intervention du gouvernement ». Il continue : « c’est un échec sérieux et systémique qui a ses racines dans la faillite du système politique comme dans la structure et le manque de transparence du secteur public. Cela signifie que le cancer s’est répandu très loin dans la structure du système et transformerait un saint en Raspoutine ».

Ce n’est pas tout. Dans mon dernier voyage dans ce pays de cocagne, je n’ai pas pu ne pas être surpris par le fait que partout où j’allais je devais payer en espèces … Et on me faisait « cadeau » de la TVA … A l’échelle de l’Etat, il n’y avait pas (il n’y en a toujours pas) de cadastre ce qui faisait (fait) que le rendement des impôts fonciers était (est) quasi nul. Selon le Spiegel, en 2010, près de 17.000 piscines ont été découvertes dans la banlieue d'Athènes, au lieu des 324 déclarées. Et tout à l’avenant. En 2012, selon les estimations de la Commission européenne, l’économie souterraine représentait 24% du PIB et engendrait une perte de revenus annuelle de 10 milliards d’euros. Le think-tank américain Global Financial Integrity évalue, lui, à 120 milliards d’euros la perte causée par des activités illicites comme la corruption et l’évasion fiscale durant la décennie 2000.

Certes, le monde politique grec n’à jamais su ou voulu s’attaquer aux maux du pays. Surtout depuis que membre du club fermé de l’euro le pays vivait sous le parapluie de ce dernier. Les politiciens grecs ont utilisé l’État comme un moyen de distribuer des prébendes à leurs électeurs. Un poste dans le service public (qui signifie un emploi et un revenu à vie) était (est encore) une pratique répandue dont les conséquences sont payées aujourd’hui sous la forme d’un secteur public énorme, gaspilleur, inefficace et corrompu. Comprenons bien ce de quoi il s’agit : les fonctionnaires représentent 25% de la population active. Encore que, « personne, pas même le Premier ministre, ne peut dire avec certitude le nombre réel de fonctionnaires, a récemment affirmé Constantinos Michalos, le président de la Chambre de commerce et d'industrie d'Athènes. Sur une population active de 4,9 millions de personnes (contre 28 millions en France et 5,5 millions de fonctionnaires), nous avons évalué le nombre de fonctionnaires à 1,2 million de personnes incluant les employés contractuels, la Fédération des fonctionnaires le porte à 700.000 et le ministère des Finances parle de 800.000 personnes». Certes, tous les fonctionnaires ne sont pas des jean-foutres. Mais une partie, par exemple ceux du parlement, de certaines ministères, de certaines banques reçoivent 16 salaires mensuels dans une année de travail. Selon le magazine To Vima (centre-gauche) la Grèce aurait violé un accord avec l'UE et le FMI en embauchant quelque 70.000 fonctionnaires en 2010-2011. Et quand la crise s’est développée, c’est du secteur privé qu’est venu l’essentiel des 1,2 millions de chômeurs grecs. Jusqu’à maintenant, les fonctionnaires ont été protégés, moins de 100.000 ont cessé de travailler, la plupart pour partir à la retraite. Le secteur public est le dernier bastion de l’élite politique. Mais … une des premières mesures du nouveau gouvernement a été d’annoncer l’embauche de 2.000 fonctionnaires.

Mais le passé de la Grèce a eu un prix. Et en juin 2012, déjà, l’Europe a dû apporter une aide de presque 350 milliards d’euros pour sauver ce pays de la faillite : deux prêts de 110 et 130 milliards et un effacement de dette de 107 milliards d’euros. Le tout : 35.000 € par citoyen grec. La France en est pour 42 milliards d’euros dont elle ne disposait pas mais … s’est endetté sur les marchés financiers !

Pourquoi des escrocs ? Les deux partis qui gouvernent maintenant, ont en commun d’accuser les victimes – les détenteurs de la dette grecque (des banques françaises comme l’état français, entre autres) – d’être responsables de la situation de leur pays. Tous les jours les médias grecs éructent des quolibets sur les « spéculateurs » méprisables, les « profiteurs », les « banquiers », les « financiers » et autres « requins » jetés en vindicte du « peuple » grec. Peuple frappé d’amnésie car il ne veut d’aucune manière admettre qu’il a mangé du pain blanc pendant des lustres sans faire grand’chose pour le payer.

Ce pays ne devrait mériter aucune aide supplémentaire. Par delà les ronds de jambe que ses dirigeants, les mains dans les poches, col ouvert et sourire imbécile collé aux lèvres (« on vous tient » …), s’évertuent de faire à Paris ou à Rome ils savent que ceux qui lui résisteront sont l’Allemagne et les pays du Nord qui ont fait des efforts immenses pour s’en sortir. Peut-être que même l’Espagne (laissant de côté les « Podemos ») ne verra pas d’un bon œil de passer l’éponge pour faire plaisir à cette bande d’escrocs. Qui, loin de reconnaître l’histoire pernicieuse de leur pays pendant les 50 dernières années, font du chantage («sortir de l’euro ») pour obtenir ce qu’ils ne méritent pas ! Et, ils entendent, aller voir l’Allemagne, après des années d’insultes, non pas la sébile à la main mais … en faisant du chantage.

Ce pays, en faillite aujourd’hui, ne pourrait se redresser que par des efforts gigantesques de productivité et de création de valeur. Autant dire par ses entreprises ou par des investisseurs (chinois ?) privés. Le drame est que Syriza est tellement hostile à l’entreprise privée (au « capitalisme ») qu’une croissance économique est pratiquement impossible.

Des escrocs ? Oui. Un peuple entier ? Pas loin … Une solution ? Qu’ils sortent de l’euro et qu’ils se débrouillent avec leurs drachmes. Et avec des gauchistes flanqués de nationalistes de droite pour bâtir une Grèce nouvelle … Quel beau programme !

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