La vieille formule du Père Marx, selon laquelle l’infrastructure (économique) conditionne la superstructure (culture, politique, lois) a été battue en brèche, et avec quelle vigueur, par la vulgate socialisante qui est dominante dans notre pays. En effet, c’est la somme des principes « socialistes » -quant au fond- assaisonnés par le savoir faire national pour la forme, qui conduit depuis une quarantaine d’années la descente du pays vers les abîmes du sous-développement. En clair, à l’inverse de Marx, la « superstructure a imposé l’infrastructure ». Cela avait été déjà essayé (70 ans de communisme en Russie, « le nazisme plus le mensonge » disait Jean-François Revel) avec le succès connu.
L’état-providence (donner tout, à tout le monde, tout de suite), mis en place surtout dans des pays de culture protestante par des populations homogènes ayant appris la solidarité du vivre ensemble pendant des siècles, a été imposé, par des dirigeants de gauche et/ou de droite, à des pays de culture catholique où des siècles de guerres civiles ont créé les conditions d’un individualisme forcené. Dont la France.
Avec la promesse de revenir sur chacun des aspects qui sont évoqués ci-après, il me semble que ce qui s’est, d’évidence, cristallisé comme facteurs majeurs du déclin du pays pendant l’année passée s’énonce simplement : l’économie, la destruction en marche du tissu national et l’éducation. Regardons les deux premiers.
L’économie – Philippe Dessertine (18.01.16 – France 5) a calculé que sur les deux années 2014 et 2015 la France a créé 39% de tous les emplois publics de la zone euro et seulement 2,7% des emplois privés de la même zone. Je suis allé plus loin et je livre ci-après ce qui est une condamnation, sans recours possible, de ce que la France a fait (contre elle …) pendant 14 années, entre 2000 et 2014.
Selon l’INSEE on a eu en France :
et pendant la même période la population du pays est passée de 60,508 millions à 66,074 millions d’habitants. Sauf d’être aveugle on est obligé de constater :
- non seulement le pays n’a pas créé, pendant quinze ans, des emplois dans le secteur privé (seul créateur de valeur marchande) mais leur nombre s’est contracté d’environ 500.000 ;
-
le nombre d’emplois dans le secteur public a augmenté d’environ 1.400.000 pendant la même période pour représenter 18,5% de la population et 45,3% du total des emplois ;
-
pour un supplément de 5.500.000 habitants la France n’a créé aucun emploi dans le secteur privé mais dans le secteur public l’équivalent de 25,5% de l’accroissement de la population.
Les conséquences de l’absurdité des décisions prises (surtout dans les trois dernières années) sont évidentes : l’impossibilité de réduire le déficit chronique du budget annuel (et/ou de l’endettement du pays qui est passé de 57,3% du PIB en 2000 à 95,6% au 3ème trimestre 2015), l’incapacité du pays d’investir pour l’avenir, la perte de compétitivité du pays sur les marchés étrangers sa balance commerciale étant négative depuis 2003 pour arriver au cours des trois dernières années à être à -15% de ce qu’elle a été en 2000 … Et pour couronner le tout, le maintien d’un chômage chronique et structurel aggravé par la différence d’ampleur entre les « indigènes » et la « diversité » et qui s’obstine à empêcher le Président de la République d’inverser sa courbe … Au lieu d’inverser la courbe, après trois années et demi de son règne on a "créé" autant de chômeurs (catégories A et B - env.1.150.000, chiffre accepté généralement) que pendant tout le quinquennat précèdent (pour les trois catégories … et qui a traversé deux années de crise financière mondiale …). Ce dont il est évident c’est que le pays s’est inscrit dans une spirale descendante : pendant la période 1978 à 2014 le taux moyen de la « croissance » a été de à 0,45% ! Naturellement, le chômage n'a fait que prospérer.
Ce qui n’empêche pas (c’est hallucinant), dans le pays qui se veut plus intelligent que tous les autres, d’entendre son ministre des finances dire, en relevant le menton, « il n'y a plus beaucoup d'excuses pour que la croissance ne redémarre pas » Michel Sapin, 30.01.15.
Et la croissance n’a pas démarré depuis, nonobstant l’injonction impérieuse du ministre des finances. Tant et si bien que pour la troisième fois dans les trois dernières années la France s’est couverte de ridicule faisant de prévisions qui ne se réalisaient pas (18 autres pays de la zone euro tous, peu ou prou, ont respecté leurs promesses d’amélioration de l’orthodoxie financière).
Mais le Père Marx avait, d’une certaine manière, raison : quand l’économie va mal, tout va mal. Les cerveaux d’acier qui nous gouvernent ont pensé qu’avec des réformes « sociétales » introduites à marche forcée, ils allaient endormir le bas peuple. Mais le mariage pour tous, l’épuisante tentative de la PMA, les absurdités visant « améliorer la mixité pour le vivre ensemble » (Duflot, Pinel) n’ont rien fait d’autre que contribuer au déchirement du tissu national.
Le tissu national –la « diversité » qui, se mesure aujourd’hui (mal) dans une fourchette de 8 à 10% du nombre total d’habitants comporte une (très) grande partie qui ne s’est pas (et qui n’a aucune envie de le faire) assimilée. C’est pourtant la condition sine qua non du vivre ensemble si la solidarité est réclamée pour que « l’on prenne aux riches pour donner aux pauvres ». Quelque soit le mode de raisonnement ou de jugement de ce sujet, force est de reconnaître que l’expérience de l’inclusion de millions d’êtres d’une culture et d’un mode de vie totalement différents des ceux des indigènes (européens) a été un échec. Mais on n’arrête pas, chez nous, de prendre aux pauvres riches (classe moyenne) pour donner aux pauvres pauvres – essentiellement via les RSI, RSA, RMA et les primes et subventions diverses : les populations non assimilées en sont les premiers bénéficiaires.
Quand 37% des votants aux dernières élections (régionales) votent pour le Front National on peut, sans risque de se tromper, dire que le tissus national se déchire : les attentats, les Merah, Mnemouche, Koulibali et d’autres -nés en France, passés par l’école gratuite de la République, occupant des logements sociaux gratuits ou presque mais qui ne se considèrent pas français quand ils ne s’affichent ouvertement, violemment, anti-français- ne sont que l’expression d’un prurit, certes préoccupant, mais qui ne doit pas cacher la vérité occultée, à dessein, par ceux qui gouvernent aujourd’hui le pays : l’existence de masses de millions d’êtres, non assimilés, permet la constitution d’un terreau (5 à 7% selon les dernières enquêtes d’opinion -PEW- dans les pays avec une population musulmane importante) propice pour l’apparition des monstres qui nous ont tellement fait peur tout au long de l’année 2015.
Un sondage (publié par Haaretz 27/08/2014) a révélé que 27% des résidents français âgés de 18-24 ans supportent l’Etat Islamique à comparer avec seulement 4% dans en Angleterre et 3% en Allemagne. Anne-Elisabeth Moutet, correspondant de Newsweek en France, ne fut pas surprise par les nouvelles. "Ceci est l'idéologie des jeunes musulmans français issus de l'immigration", a-t-elle déclaré «sans emploi à hauteur de 40% et qui ont été inondés par la télévision par satellite et la propagande islamique sur internet."
Mais ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel est écrit sur les murs : les masses non assimilées reproduisent leur mode de vie ancien, deviennent consommatrices de PIB (OCDE 2013 : 16% de la population active née à l’étranger (« diversité ») était au chômage soit, presque, deux fois plus que la population active « majoritaire » ou en provenance d’Espagne et Portugal - Trajectoires et origines – Enquêtes sur la diversité des populations en France » INED 01/16 ) sans que leur contribution soit à la mesure de leur importance quantitative. Mais on se gargarise avec « l’excellente démographie de la France » quand on sait (comment ?)[1] qu’environ deux tiers des nouveaux nés viennent de la « diversité ». C’est se moquer du monde que d’espérer qu’ils seront ceux qui contribueront au financement des retraites dans 20 ou 30 ans …
Mais on entend déjà le cœur des justes invoquant « l’islamophobie » … et d’invectiver Michel Houellebecq (« Soumission » = traduction intégrale du mot « islam ») qui craint, en le prévoyant, le glissement de la « fille aînée de l’église » vers un régime de dhimmis.
Le déchirement du tissu national apparaît ailleurs aussi. On sait, depuis toujours, depuis que l’antisémitisme existe (depuis la nuit des temps …) que tout pic dans son évolution est l’équivalent du « canari dans les mines de charbon ». Depuis 2012 un peu plus de 20.000 français juifs ont quitté la France pour Israël : selon l’évaluation du nombre total vivant aujourd’hui en France cela représente entre 4 et 5%.
[1] Des calculs savants partant de l’âge moyen central (courbe de Gauss) pour l’accouchement de 30,3 ans, du nombre de femmes et leur distribution selon l’âge dans les deux grandes catégories « majoritaires » (européens) et « diversité » et du taux de fécondité (nombre d’enfants par femme) très différent entre les « majoritaires » et la « diversité » appuient l’évaluation évoquée. Evaluation pouvant être confirmée, aussi, par le nombre de noms donnés aux nouveaux nés : typiquement « diversité » et/ou sans connotation particulière. Voir aussi « Trajectoires et origines – Enquêtes sur la diversité des populations en France » INED 01/16.
Le fait que les actes racistes envers cette partie de la population représentent presque 50% du total d’actes racistes violents quand elle ne fait que 1% de la population du pays (et, environ, dix à quinze fois moins que la population d’origine musulmane) a été (est) un facteur majeur influençant la décision de certains de quitter notre douce France … On répondra que pendant les 50 dernières années le djihad n’a fait qu’une vingtaine de victimes en France tandis qu’en Israël (guerres mises à part) on compte plus d’un millier … Et pourtant … Il est fort probable que la politique « arabe » de la France, toujours adverse, critique et pernicieuse pour Israël (lisez Un siècle de trahison – La diplomatie Française et les Juifs – D. Pryce-Jones, Denoël 2006) y contribue aussi. Car il n’est pas possible de regarder sans sourciller l’actuel ministre des affaires étrangères qui, quelle que soit l’occasion, se fait un devoir d’inventer encore une manœuvre pernicieuse pouvant faire du mal à Israël. Anxieux pour se faire dédouaner ? Sa dernière ? « On va convoquer une conférence internationale pour avancer la solution de deux états. Si elle n’aboutit pas à un règlement, la France va reconnaître l’état palestinien » L’incroyable imposture : il sait, parfaitement, que le rejet, absolu, de l’existence d’Israël (quelques puissent être ses frontières) par les palestiniens (et une grande partie du monde arabe) fera que la « conférence » n’aboutira à rien. Il pourrait, donc, s’éviter les dépenses et le tam-tam y relatif et faire reconnaître à la France un 25-ème état arabe dont l’avenir ne sera pas différent des 24 précédents. Dont un quart sont en train de se dissoudre dans l’acide de l’islam que d’aucuns considèrent encore comme soluble dans la démocratie … Sa déclaration a suivi d’une semaine la réception, en grande pompe, le Jour International de la Commémoration de la Shoah, à Paris du président du régime iranien, régime qui dit orbi et urbi sa volonté de détruire l’Etat d’Israël. Rassurez-vous, cela n’a posé problème à personne. On n’a pas servi du vin aux repas et on n’a pas parlé d’Israël.
Quo Vadis ? Un Président de la République qui suscite 82% de mauvaises opinions (15% de bonnes) au dernier sondage, un gouvernement dont la cacophonie des membres est devenue la risée de la population (attendez ... on le remanie ...), un pays à la dérive qui occupe (presque pour la majorité des critères) la 26ème place dans une Europe de 28 pays …)
mais qui donne des leçons au monde entier, un pays qui détient le record mondial de journées de grève (2005, déjà, la France avait constaté 1.997.000 jours de grève, la Suisse 1.392), mais un pays qui prétend avoir son mot à dire partout sur la planète : en Afrique, au Proche Orient, à l’Est de l’Europe, partout, donnant l’impression de professer un discours plein de miséricorde car son passé colonial.
ooooo
L’économie et le tissu national, les deux drames de notre pays que les gouvernants vivent en déni de réalité n’ayant pas le courage d’appeler un chat, un chat. Que ce soit pour les tares du « modèle économique français » ou pour le « modèle social français ». Lisez Michel Onfray (Le Point-10.01.15) « Même s'ils crient "Allah Akbar" avant d'égorger un policier, ça n'a rien à voir avec l'islam. Les familles des tueurs en rajoutent en protestant de la gentillesse de leur fiston criminel et l'on passe en boucle leur témoignage. » Pourquoi ?
Je ne puis m’empêcher de paraphraser Jean-François Revel : « Par ailleurs, tandis que la France ignorait les camps de la mort de l'URSS, elle a fabriqué une « industrie du blâme » contre soi-même qui a souligné constamment les « échecs et crimes » des démocraties occidentales, lesquelles ont «dominé le monde » avec une politique oppressive impérialiste. » (Comment les démocraties finissent, Paris, Grasset, 1983).
Remplacez l’URSS avec (une grande partie du) monde musulman et les camps de la mort avec l’Etat Islamique (M. Fabius s’obstine à nommer DAESH pour ne pas utiliser le mot « islam ») et les 350.000 morts en Syrie. Et pensez à la France de 2050.
Mais il y a une justice :
Presque la moitié des français disent que leur souhait le plus cher pour 2016 c’est que François Hollande quitte le pouvoir ! (Le Point).