On vient de l’apprendre, la France est le 32ème pays le plus heureux du monde (Le Figaro 17.03.16 – World Happiness Report 2016). Le classement prend en compte la démographie, la richesse nationale, la capacité d’étudier, la douceur de vivre (santé, gastronomie, arts et culture, etc., etc.,). Que les pays du Nord de l’Europe ou le Canada, l’Islande ou la Nouvelle Zélande se trouvent parmi les 10 premiers - fallait s’y attendre, rien d’anormal. Mais qui est le 11ème ?
Eh bien, le 11ème est le pays le plus détesté de la planète - plus que l’Iran des mullahs ou le Zimbabwe de Mugabe, à peine un peu moins que la Corée du Nord- vilipendé par les élites intellectuelles du monde entier, condamné à répétition pour ceci ou pour cela par les démocraties occidentales, menacé d’être éradiqué de la carte par un pays auquel on vient de donner le droit au nucléaire militaire … s’il attend une dizaine d’années. Un pays qui, ni plus ni moins, est considéré comme faisant plus et pire que les nazis allemands.
Oui, le 11ème pays est Israël. Curieux, n’est-ce-pas ? Car, depuis qu’ils sont sortis d’Egypte, les juifs n’ont cessé de se plaindre de leur sort. Souvent avec raison mais toujours en s'en prenant surtout à eux-mêmes plus qu’à leurs tortionnaires. Alors, leur pays (que la moitié de la planète, ou peut-être plus, veut voir disparaître) parmi les plus heureux du monde ? Essayons de comprendre.
Ce pays n’est rien d’autre qu’une sorte de miracle. Sans parler de sa renaissance sous les auspices de l’ONU ni des guerres qu’il a dû subir dès 1948, regardons ce qui s’est passé pendant les 30 dernières années. En 1984, sa population était de 4,1 millions, 30 années plus tard, elle a doublé pour atteindre 8,2 millions. Le PNB qui était de 30 milliards de $ en 1984 a dépassé les 300 milliards de $ en 2015 et le PNB par habitant qui était de 7.000 $, a dépassé les 37.000 $ - soit le 18ème pays au monde. Le taux de fécondité est de 2,68 enfants par femme – un des plus élevés du monde occidental. En 1984, les exportations d'Israël étaient évaluées à 10 milliards $, 30 ans plus tard elles sont évaluées à 96 milliards $ - tandis que les exportations de haute technologie qui en 1984 étaient évaluées à 1 milliard $ étaient de 37 milliards $ en 2014. Admis à l’OCDE en 2010, sa croissance économique cumulée jusqu’en 2015 était de 21% -le deuxième taux le plus élevé parmi les 34 pays de l’organisation. Une étude récente (The Economist) a essayé de déterminer où il serait mieux de vivre comme adulte en 2030 en termes de santé, richesse et sécurité personnelle. Le classement des pays où il est préférable d'être né indique Israël au 20e rang – mieux que l’Angleterre, la France, l'Italie, et même le Japon.
Comment cela a-t-il été possible ? Selon Bill Gates, fondateur de Microsoft, « Les innovations technologiques israéliennes améliorent le monde. Israël est à plus d’un titre le pays qui a le plus contribué à la révolution technologique » Israël est crédité d’être à l’origine (ou participant à plus) d’un quart du progrès mondial en médecine, biologie, sciences de la nature.
Oui, bien sûr vous entendrez parler de l’argent américain … mais s’il représentait 10% du budget d’Israël en 1984 il représente moins 1% aujourd’hui quand les dépenses pour sa défense représentent 5% du PNB. Dépenses pour les six guerres asymétriques (Gaza 1998, 2008, 2012, 2014 et Liban 2000 et 2006) toutes ayant contribué à renforcer la capacité de dissuasion du pays, toutes reprouvées par « la communauté internationale » en raison de la « non-proportionnalité » des moyens utilisés par Israël.
Des guerres pourquoi faire ? Un raccourci : créer un 25ème état arabe pour les « palestiniens ». Un peu développé : faire disparaître l’état juif du territoire accordé aux musulmans par Allah. Et pour mettre fin à « l’occupation de terres palestiniennes ». Tout en sachant qu’Israël n’occupe que 60% du territoire conquis sur la Jordanie quand ce pays a perdu la guerre de 1967 et que seulement environ 2% des 2,5 millions de Palestiniens vivent dans les zones sous contrôle israélien. En 1995, Rabin signant les Accords d'Oslo II a retiré les forces israéliennes des villes où résident 98% des Arabes palestiniens. On peut dire qu’au cours des vingt dernières années, les Palestiniens ont été occupés par l'Autorité palestinienne.
Des guerres pourquoi faire ? Le nationalisme palestinien n’a qu’un seul but : l'a destruction d'Israël. Il suffit de regarder ce qu’ils enseignent à leurs enfants. Avoir un état est secondaire, la preuve étant que l’ONU (en 1947) et Israël à trois reprises [après la paix avec l’Egypte (les trois NON de Khartoum), en 2000 (paramètres Clinton) et en 2008 (Olmert)] ont offert aux Palestiniens un Etat en Cisjordanie et à Gaza et ils ont dit NON. Non, et soutenus par tous les biens pensants qui considèrent Israël comme le dernier « projet colonialiste ». Et, volens,nolens, par presque toutes les démocraties occidentales surtout celles qui comptent sur leurs territoires des populations arabo-musulmanes en grand nombre et/ou de relations commerciales lucratives avec les pétromonarchies. La France en est un exemple majeur.
Pendant les mêmes 30 années, les palestiniens, via l’Autorité Palestinienne en direct et via UNRWA, ont reçu environ 31 Milliards de $ (source « Global Humanitarian Assistance ») : en tenant compte de l’inflation, cela fait l’équivalent d’un tiers de ce que les Etats-Unis ont donné à l’Europe après la deuxième guerre mondiale (Plan Marshall = env. 100 Milliards $ actuels – source C. Myers – Jerusalem Institute of Justice + Larousse) et au prorata des populations probablement 30 fois plus. Et qu’ont-ils fait de cet argent ? Des égouts à Gaza ? Des routes dans les territoires qu’ils contrôlent ? Des investissements pour le bien-être des populations ? Vous n’y êtes pas ! A part ce qui est parti dans les comptes suisses (ou autres), ils ont utilisé l’argent pour payer les « martyrs » (et leurs familles) qui tuent des israéliens. Et surtout, pour maintenir en vie le « processus de paix » avec la complicité de tous ceux qui, pourtant, in petto, disent qu’il n’y a aucune possibilité actuellement de mettre en place la « solution à deux états ». Processus de paix qui est une vraie industrie qui finance moult organisations, comités, réunions, voyages en première classe, le tout avec la justification évidente : défendre les « droits légitimes » du peuple palestinien. Et la France, la grande, la généreuse, de prendre une nouvelle initiative pour une conférence internationale tout en menaçant Israël de reconnaître « l’Etat de Palestine » si la conférence n’aboutit pas à ses fins. La France, dont les rois étaient jadis couronnés au nom du Roi David et dont le Collège de France, la plus haute institution d'enseignement du pays, a été créée afin d'inculquer le bon enseignement de l'hébreu (François Ier, 1530, y nomme six « lecteurs royaux » : trois pour l’hébreu, deux pour le grec et un pour les mathématiques). Et que dire de Voltaire, Diderot, Jean-Jacques Rousseau à l’origine de la République Française qui se référaient en permanence à l’Ancien Testament.
Mais, le processus de paix prospère. Impossible de ne pas se souvenir de l’histoire juive des tonneaux de harengs : un pécheur de la Baltique a proposé à un marchand 2.000 tonneaux de harengs à deux copecks le tonneau. Le marchand hésitait alors … pour faire affaire, le pécheur a réduit le prix à un copeck le tonneau. Le lendemain le marchand a trouvé un acheteur auquel il a vendu les tonneaux à 2 copecks l’un et a obtenu un profit non négligeable. L’acheteur est allé dans un grand bourg et a vendu les tonneaux à 3 copecks l’un à un grossiste. Qui s’est adressé à un autre acheteur qui a payé 5 copecks le tonneau. Ce dernier a contacté une grande firme qui a accepté de payer 20 copecks le tonneau. Sauf que … le jeune responsable de la qualité de la firme a voulu voir les harengs : il est allé dans le village du pécheur où les tonneaux dégageaient l’odeur que l’on peut imaginer. Le jeune s’étant adressé à son supérieur en lui demandant « mais qui va manger ses poissons pourris » ? ce dernier l’a rabroué en lui disant « Imbécile! Ce poisson n’est pas pour manger. Ce poisson n’est que pour l'achat, la vente et pour faire un profit! » Le but du processus pour la solution à deux Etats n’est pas de résoudre un problème. Son but était et reste d'assurer la sécurité de l'emploi à tous ceux qui s’en occupent … et de montrer à tous ceux qui veulent faire rendre gorge à Israël que l’on s’en occupe.
Alors ? Alors, il est déjà évident qu’Israël est (sera) le dernier homme debout au Proche Orient. Ajoutez les découvertes récentes de dépôts gazifières qui transforment ce pays en possible fournisseur majeur que les Russes, les Turcs, les Grecs et l’Europe courtisent déjà. Regardez le dirigeant d’extrême gauche Tsipras faisant ami, ami, avec Netanyahou … après avoir déclaré que « L’Association GRÈCE-ISRAËL-CHYPRE a un caractère stratégique d’importance » Qui l’eut cru ?
Mais quand on voit l’intérêt marqué pour Israël de la Chine, de l’Inde ou des démocraties non-occidentales de l’Europe qui sont disposées, de plus en plus, à faire cause commune stratégiquement avec Israël, on se dit que l’avenir réserve des surprises …
Entre temps, on tire à boulets rouges sur le « gouvernement de droite » d’Israël et on lui demande de « faire des concessions pour la paix ». Récemment, le principal parti d’opposition vient de s’associer au constat de l’impossibilité actuelle d’appliquer la solution « à deux états ». De plus, l’envoyé spécial de l’ONU au Moyen-Orient Nikolay Mladenov, a déclaré à propos de l’initiative française de reprise des négociations entre les Palestiniens et Israël, que c’est un « rêve éveillé », que « la solution à deux états n’est plus d’actualité et que l’Europe ne comprend rien à la réalité sécuritaire d’Israël ».
Regardez, toutefois, la comparaison entre la droite et la gauche pour les neuf sujets d’importance qui agitent Israël depuis les dernières élections :
ITEM |
Netanyahou |
Herzog |
Deux états actuellement impossible |
OUI |
OUI |
Construire une barrière à Jérusalem, séparation arabes-juifs |
NON |
OUI |
Construire à l’extérieur des blocs actuels en Judée-Samarie |
NON |
NON |
Garder la Vallée du Jourdain sous contrôle israélien |
OUI |
OUI |
Transparence ONG subventionnées par gouvernements étrangers |
OUI |
OUI |
Bombarder tunnels du Hamas sans attendre |
NON |
OUI |
Pour l’intégration des arabes palestiniens dans la société israélienne |
OUI |
NON |
Pour la séparation des juifs des palestiniens en Israël |
NON |
OUI |
Israël “état-nation du people juif” |
OUI | NON |
Qui est de droite, qui est de gauche ?
Mais qu’à cela ne tienne. Ariel Sharon aussi a été considéré comme d’extrême droite (« le bourreau de Sabra-Chatila ») jusqu’au moment où il a décidé l’évacuation de Gaza. En assurant (Knesset, 25 octobre 2004) « Je suis fermement convaincu et je crois vraiment que ce désengagement ... sera apprécié par tous de près et de loin, car il va réduire l'animosité, les boycotts révolutionnaires et les guerres d’usure et nous avancera sur le chemin de la paix avec les Palestiniens et nos autres voisins ». Plus de 10.000 roquettes et 12 ans après … le Hamas à Gaza continue d’espérer la destruction d’Israël et y fait tout pour.
Israël pays plus heureux que la France. Certes, il ne dispose pas d’un « Secrétaire d’Etat chargé de l’Egalité Réelle », ni d’un autre chargé « des Anciens combattants et de la Mémoire » ou d’un autre chargé de « l’aide aux victimes ». Ne tirons pas sur une ambulance, il s’agissait pour notre Président, au dernier remaniement, d’utiliser l’art d’accommoder les restes …