J’ai utilisé ce titre à trois reprises, en 2009, 2011 et 2013, pour le même sujet : Barack Obama. Jamais trois sans quatre … ce qui vient se passer au Conseil de Sécurité de l’ONU oblige l’observateur à y revenir.
Faisons court : le Conseil de Sécurité, à l’instigation (indirecte ?) des Etats Unis a mis fin à une politique constante gouvernant le conflit Israélo-Arabe (palestinien, si l’on veut), politique qui trouve ses racines dans sa résolution 242 (raffermie par la 338 qui demandait l’application immédiate de la 242). La 242, prise à la suite de la défaite de cinq pays arabes en juin 1967 demandait aux belligérants d’entamer des négociations de paix visant des frontières sures et reconnues pour tous les états de la région (y compris Israël, dont les gains territoriaux multipliaient par, presque, quatre, sa superficie). On connaît la suite : réunis à Khartoum les pays arabes ont défini leur position par les trois non : non à la paix avec Israël, non à la reconnaissance d’Israël, non à toute négociation avec Israël. Dix ans après, cependant, l’Egypte de Sadat entamait un processus qui verra la conclusion d’un traité de paix : Israël rendait à l’Egypte la presqu’île du Sinaï, env. 60.000 km2, soit trois fois plus que la superficie d’Israël ! Dix-sept ans après la Jordanie faisait de même sauf que, bien qu’en 1948 elle avait conquis et annexé ensuite la Cisjordanie, instruite par l’impossibilité de vivre ensemble avec « les palestiniens » y renonçait : Israël se trouvait comme puissance militaire devant administrer un territoire qui n’avait pas de propriétaire légal, territoire qui devenait « disputé » entre Israël et des populations locales. Viennent les accords d’Oslo en 2003 qui consacrent l’idée de « la paix contre la terre », vient l’évacuation complète et totale de Gaza en 2005 (territoire administré par l’Egypte, depuis 1948 jusqu’à 1967, mais qui n’avait aucune revendication le concernant).
Ce bref rappel pour arriver là où on se trouve aujourd’hui. Depuis 1967, Israël fort de raisons qui lui donnaient le droit de supposer que la dispute concernant la Cisjordanie allait se trouver un jour résolue en sa faveur a laissé se multiplier les initiatives visant la création de nouvelles communautés dans le territoire qui était la Judée et la Samarie bibliques. Territoire dans lequel le peuple juif a vu sa civilisation se développer depuis 3.000 ans avant JC. Aujourd’hui, quelques 350.000 israéliens vivent et prospèrent dans ce territoire. Et 250.000 autres dans la « grand » Jérusalem conquis par Israël pendant le guerre de défense de 1967 et qui lui sert de capitale depuis. On se souvient de la fameuse lettre de M. Bush à M. Sharon disant « Compte tenu des nouvelles réalités sur le terrain, y compris les grands centres de population israéliens déjà existants, il est irréaliste de s'attendre à ce que le résultat des négociations sur le statut final soit un retour complet aux lignes d’armistice de 1949 et tous les efforts précédents pour négocier un accord concernant « Deux États » ont abouti à la même conclusion. Il est réaliste de s'attendre à ce que tout accord de statut final ne soit obtenu que sur la base de changements mutuellement convenus qui reflètent ces réalités » M. Sharon avait, alors, promis à M. Bush d’évacuer Gaza, ce fut fait en 2005.
Mais la guerre au Vietnam, la « révolution culturelle du Camarade Mao » (entre 30 et 40 millions de morts, L’Express – 24.09.98), le Cambodge (et les deux millions de morts de Pol Pot) passés, le monde postmoderniste, surtout la gauche mondiale, se trouvaient sans cause à défendre. Comme entre temps on avait « inventé » un peuple palestinien, opprimé par Israël, avec l’aide du KGB pour les besoins de l’Union Soviétique pendant la guerre froide, on a créé une nouvelle bannière de rassemblement : « Israël assassin, Palestine vaincra ». Un nouvel état devait être créé. Pendant les 25 années qui ont suivi « Oslo » le gentils palestiniens ont tués, assassiné, torturé des milliers d’israéliens et leur « minorité agissante » (le Hamas) a tiré plus de 15.000 fusées de Gaza sur Israël. Qu’importe. La communauté internationale a pris fait et cause pour les pauvres palestiniens et a voulu (veut) traiter Israël en état paria. Du « juif errant » au « Israël assassin, Palestine vaincra » le trajet n’a pris que quelques dizaines d’années. Et les condamnations d’Israël à l’ONU, à la Commission des droits de l’homme, à l’Organisation Mondiale de la santé, partout ailleurs, depuis 1948 à ce jour ont dépassé en nombre toutes les condamnations de tous les états pour toutes les guerres ou mauvaises actions. Pas mal … Mais, comme disait Golda Meir « il vaut mieux être condamné que consolé ».
Et on arrive à l’homme que j’ai qualifié de « dangereux » depuis 2009. Dans la première semaine de son mandat M. Obama a téléphoné à Mahmoud Abbas pour l’assurer qu’il y aura un état palestinien en moins de deux ans et, pour faire bonne mesure, il a fait savoir à Israël qu’il ne se considérait pas lié par la lettre de M. Bush. Ce que M. Obama a fait c’est réécrire l’histoire en prenant totalement et entièrement fait et cause pour les palestiniens avec, bien sûr, la complicité enthousiaste des autres grands pays, la France la première.
Le 23 décembre 2016, moins de 30 jours avant la fin de son mandat, Monsieur Obama a fait voter (en s’abstenant) au Conseil de Sécurité de l’Onu une résolution qui (a) rendu nulles les résolutions 242 et 338, (b) qui change la politique constante des Etats Unis pendant le 40 années précédentes de s’opposer à toute résolution condamnant Israël d’une manière injuste et (c) qui affaiblit significativement « la main » d’Israël dans toute éventuelle négociation car épousant la « narrative » palestinienne pour ce qui concerne les territoires « disputés ». Non seulement a-t-il fait passer la résolution mais il s’est allié, en catimini, avec des coryphées de la paix et de la justice mondiale, je veux dire, le Venezuela, la Malaisie et le Sénégal. Les Etats Unis utilisant le Venezuela comme feuille de vigne … qui l’eut cru ? Et quand on constate, preuves à l’appui, qu’il a vertement menti quant à son rôle néfaste dans cette affaire, cela fait vomir … Tout cela pour décréter que le Mur des Lamentations vers lequel les juifs du monde entier se tournent pour prier se trouve dans un territoire « illégalement » détenu par Israël. Ce qui est curieux, en rendant « criminels » les habitants israéliens de l’endroit, il a oublié qu’il s’était rendu complice en ayant décidé d’y aller et de faire le geste suprême, introduire dans une fente du mur une prière écrite !
Ce qui est poignant c’est que parmi les 14 pays qui ont voté en faveur de la résolution, quatre ont le droit de veto et ne perdent pas une occasion à proclamer leur amitié pour Israël et leur volonté d’assurer sa sécurité. Comme ils ont assuré la sécurité de 6 millions de juifs entre 1933 et 1944. Les mêmes pays qui il y a deux mois ont décidé, par une autre résolution, de changer le nom du Mur des Lamentations en une place nommée d’après le cheval qui, en volant, allait emmener Mohamed de Jérusalem à Médine. Et parmi les quatre, la France qui va réunir quelques dizaines de participants le 15 janvier pour établir un catalogue de mesures pour régler le conflit israélo-arabe (palestinien). En vue, sans doute, d’obtenir une autre résolution dans les cinq jours qui précéderont la fin du mandat de cet homme dangereux. Mais auquel les sages d’Oslo ont attribué un Prix Nobel huit jours après le début de son mandat !
Les autres pays ? L’Espagne avec son histoire d’expulsion des juifs et d’inquisition, la Malaisie dont le Premier Ministre avait interdit le film La Liste de Schindler mais où Mein Kampf se trouve aux devantures de toutes les librairies, l’Ukraine ave son histoire antisémite et Babi Yar (35.000 juifs tués en deux jours en 1941), l’Angleterre qui après avoir découpé plus de trois quarts du territoire destiné à la création d’un foyer juif en Palestine (Société des Nations, 1919) pour créer un « royaume hachémite de la Jordanie », s’est opposée à l’immigration de juifs en renvoyant, certains, vers les camps de la mort allemands (Exodus, 1947), la France qui avait envoyé vers les camps allemands plus de juifs que tout autre pays occidental (77.000), l’Egypte qui a commencé la persécution des juifs du temps des pharaons … Ce n’est pas parce qu’on est paranoïaque qu’on n’est pas persécuté …
A trois reprises j’avais écrit « cet homme est dangereux ». Il a trahi Israël mais pas seulement.
Il a trahi les iraniens en 2009 (« révolution verte »), les Irakiens en retirant contre l’avis de ses militaires les troupes américaines, les Afghans qu’il a laissé sans défense permettant le retour des talibans, les Egyptiens en forçant la dépose de M. Moubarak et facilitant l’arrivée des Frères Musulmans, les Syriens dont le sang de plus de 500.000 morts lui tachent le mains, les Ukrainiens qui avaient renoncé à leur armement nucléaire contre l’assurance donnée par les Etats Unis quant à l’inviolabilité de leurs frontières. Mais par dessus tout il a trahi les américains : aucune de ses promesses concernant la politique étrangère n’a été suivie de succès. Au contraire. Il a constamment favorisé les ennemis des Etats Unis en s’éloignant de ses alliés, fussent-ils des pays arabes ou Israël ou les pays de l’Est Européen, la Pologne en premier lieu. Et il a réussi à entraîner cinq autres pays dans la conclusion d’un accord avec l’Iran qui lui confère le droit à un armement nucléaire à l’horizon de 2025. L’Iran, dont les dirigeants promettent chaque jour de la semaine la destruction d’Israël.
Ce qu’il a fait, en réalité, est un acte criminel nuisant gravement à Israël. Acte qui n’a d’équivalent que l’infâme résolution de l’ONU (1975) « le sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale ». Et il a fait cela un jour avant Hanoukka, qui célèbre le premier exemple au monde de lutte de libération nationale, les juifs s’étant révoltés contre les grecs d’Antiochos qui occupaient leur pays (168-160 avant JC).
L'année 1996 a officiellement marqué le «Trimillénaire de Jérusalem, la ville du roi David». Pour souligner cet évènement, le Congrès des États-Unis a adopté le « Jerusalem Embassy Relocation Act » ordonnant le déménagement de l'ambassade américaine de Tel Aviv vers la capitale déclarée d’Israël, Jérusalem. La loi a été adoptée au Sénat par un vote de 93 à 5 et à la Chambre des représentants par 374 à 37. Un calendrier pour sa mise en œuvre a été fixé: le déménagement de l'ambassade devait avoir lieu au plus tard le 31 mai 1999.
Et pourtant Israël attend toujours. Tous les présidents, depuis, M. Obama comme les autres, on reporté tous les six mois ledit transfert. Tout en ayant promis (tous, M. Obama y compris) pendant leurs campagnes électorales de faire le nécessaire – « le vote juif » n’était pas superflu …. La ville qu’un peuple dispersé aux quatre coins du monde pendant des milliers d'années d'exil considérait comme sienne, la ville pour laquelle les Juifs ont pleuré pendant des millénaires est aujourd’hui la leur. La ville qui reste la seule au monde à laquelle on refuse le statut de capitale du pays où elle se trouve. La ville qui compte, impatiemment, les jours jusqu’au 20 janvier 2017. La ville à laquelle une nouvelle administration américaine a promis la reconnaissance en tant que capitale d’Israël.
Mais rien de ce qui précède ne peut expliquer, autrement que par l’idéologie de « l’homme dangereux » le sort qui est fait à Israël. Ni le fait que le ban et l’arrière ban de la « communauté internationale » ait pris comme prétexte pour masquer sa haine d’Israël (et des juifs ?) l’activité « colonisatrice » d’Israël. Tout en justifiant leur décision de condamner Israël, Samanta Power déclarait, en explication du vote « Soyons clairs : même si chaque colonie devait être démantelée demain, la paix ne serait toujours pas possible sans que les deux parties reconnaissent des vérités inconfortables et fassent des choix difficiles » tandis que son patron, John Kerry disait, pour les mêmes raisons, « Permettez-moi de souligner: cela ne veut pas dire que les colonies constituent la cause entière ou même principale du conflit - bien sûr que ce n'est pas le cas. Vous ne pouvez pas non plus dire que si elles étaient supprimées, vous auriez la paix sans un accord plus large - vous ne le feriez pas ». Mais si les « colonies » ne sont pas la cause principale du conflit israélo-arabe (palestinien) pourquoi condamne-t-on Israël pour cela ?
C’est l’idéologie, stupide ! Barrack Hussein Obama. L’homme qui avait promis « un monde meilleur ». L’homme qui, comme Hamlet, faisait croire qu’il était animé des meilleurs intentions mais qui a sur sa conscience non pas une trentaine de cadavres comme Hamlet mais, entre autres,, 500.000 syriens. Et dont l’essentiel des huit années de ses deux mandats de président des Etats Unis a été consacré à « jeter Israël aux chiens ».