Depuis de nombreux mois, depuis que l’on se trouve aux States dans la période du « lame duck » de Monsieur Obama, on se perdait en conjectures : que va-t-il faire pour marquer, laisser en héritage à son successeur, au sujet de son projet le plus important, le règlement du conflit israélo-arabe (ou palestinien) ? Souvenons-nous, deux jours après sa prise de fonctions (le 22 janvier 2008) il a passé un coup de fil à Mahmoud Abbas et a nommé son mandataire pour régler le conflit, George Mitchell (auréolé par sa contribution au règlement du conflit irlandais). Ce n’est pas cela qui a convaincu les sages d’Oslo de lui accorder le prix Nobel huit jours après sa prise de pouvoir, mais … Dans moins de 30 jours il quittera la Maison Blanche avec, à son actif, des échecs patents en politique étrangère vu ce qui s’est passé depuis, vu les guerres en cours, vu la destruction de la Syrie, vu la crise des migrants qu’il a fait subir à l’Europe et au monde. Le monde n’est pas meilleur qu’en 2008 et son rêve de faire interdire et démanteler les arsenaux nucléaires s’est perdu dans les sables mouvants de ses manques de cohérence et des conséquences de sa « Weltanschauung » de soixante-huitard retardé nourri au lait de ses maîtres à penser communistes (Frank Marshall Davis, entre autres) ou d’extrême droite raciste noir (Jeremiah Wright) : oui, il a fait, comme d’autres, la synthèse qui l’a convaincu que ce qu’il doit faire c’est de détruire, en grande partie, ce qu’étaient les Etats Unis en rabaissant leur rôle dans le monde. Il n’a pas trop mal réussi …
Mais, ce qui lui tenait à coeur, plus que tout, c’était de « créer du jour » entre son pays et la seule démocratie existante au Proche Orient, Israël. Il serait trop facile de le taxer d’antisémitisme. Encore que, ses campagnes d’élection à Chicago et dans l’Illinois ayant été financées, en très grande partie, par la famille Pritzker (multimilliardaires, propriétaires de Hyatt et autres empires économiques) il n’est pas exclu qu’il s’agisse d’un « acte d’émancipation ». Sa détestation d’Israël, je crois, a été la conséquence logique de son comportement politique/philosophique : adepte de Franz Fanon, comme lui, il ne pouvait que prendre le parti des « damnés de la terre », dans son esprit, les pauvres palestiniens. Et pendant huit longues années il a fait tout ce qu’il a pu pour « punir » Israël et récompenser les palestiniens. Pourtant, à aucun moment, personne n’a pu imaginer qu’un jour il abandonnera 40 années de politique constante de défense d’Israël dans le cirque sanglant de l’ONU : où une majorité automatique de presque 160 états, un bloc arabo-musulman de presque 60 états et même les « pays éclairés » de l’Europe se disputaient la place de meilleur adversaire d’Israël. Tant et si bien que depuis sa rédemption avec l’aide de l’ONU Israël a fait l’objet de plus de 5000 résolutions de l’Assemblée Générale ou du Conseil de Sécurité : plus que pour tous les autres pays du monde Acharnement ? Antisémitisme ? Le cumul n’est pas interdit …
Certes, on dira que les Etats Unis de Monsieur Obama ont continué a assurer à Israël une contribution économique annuelle de plus de 3 milliards de dollars. Mais on oubliera de noter qu’il s’agit d’argent qui à plus de 75% doit être dépensé en achats de biens militaires américains … Comme on oubliera que la contribution américaine (moins de 1% du PIB d’Israël aujourd’hui) paye, en réalité, la qualité d’Israël de « meilleur porte avion » des Etats Unis au Proche Orient (Alexander Haig, Secrétaire à la Défense – 1982). Comme on oubliera les menaces constantes de l’Iran, criant sur tous les toits, sa décision de détruire Israël. Bon, c’est vrai, si l’Iran attaque Israël, la réaction sera telle qu’après 11 minutes (durée du vol des fusées Jéricho) l’Iran ne restera que dans la légende de mille et une nuits.
Mais qu’à voulu obtenir M. Obama ? Obliger Israël a accepter la création d’un 26ème état arabe qui, en partie, se trouvera là où la largeur d’Israël est de 12 km ou à 5 km du principal aéroport, Ben Gourion (Lod). Et cela après les deux dernières guerres de Gaza sachant que depuis 2005 les palestiniens de Hamas ont tirés plus de 15.000 fusées (au départ artisanales) sur Israël après que ce pays ait quitté entièrement Gaza.
M. Obama n’a pas voulu comprendre que dans la feuille de route d’Israël, l’option « suicide national » n’est pas incluse. Comme il semble croire que Massada ou la Shoah n’ont pas vacciné les juifs contre leur disparition. Et alors … pendant huit longues années il a demandé la lune à Israël et rien aux Palestiniens. Pourtant, doté d’une intelligence qu’il qualifie d’exceptionnelle, il a totalement occulté l’unique raison pour laquelle le conflit se poursuit depuis plus de 100 ans : l’incapacité, existentielle, du monde musulman d’accepter l’existence d’un état juif sur le territoire qui lui a été légué par Allah. Bon, il y a aussi l’Egypte et la Jordanie qui incapables de supporter une cinquième guerre après quatre défaites (48, 56, 67, 73) se sont décidés à signer des « paix froides » avec un voisin que, d’évidence, ces deux pays ne pouvaient pas détruire. Mais … les palestiniens et tous les autres pays musulmans (notables exceptions l’Azerbaïdjan et le Kazakhstan) se sont ligués pour obtenir via « la communauté internationale » et l’ONU ce que l’on n’a pas pu obtenir par les armes : faire d’Israël un paria du monde jusqu’à obtenir sa destruction (prévue en 25 années par l’Iran). Et depuis huit longues années, ces ennemis d’Israël ont eu comme partenaire M. Obama dans leur lutte contre Israël.
Mais huit années n’ont pas suffit pour rendre gorge à Israël. On a choisi comme cheval de bataille la création par Israël de communautés en Cisjordanie, déclarés (non pas par la Cour Internationale de La Haye …) « illégales » et « contraires au droit international ». Faisons court : la fin guerre de 1967 a trouvé Israël en partie sur les lignes d’armistice de la guerre de 1948 et conquérant la Judée et la Samarie (Cisjordanie) qui avait été annexée par la Jordanie en 1950. En clair, on demande à Israël de rendre des territoires conquis dans une guerre déclenchée par ses ennemis, à une population (les « palestiniens ») qui n’avait aucun droit de propriété sur les terres en question. Et on a fait de cela l’alfa et l’oméga de la lutte mondiale contre Israël. Monsieur Obama a enfourché le même cheval du premier jour de son mandat jusqu’à aujourd’hui.
Fast forward – à 30 jours de la fin de son mandat, à l’encontre de la demande de son successeur et d’Israël, Monsieur Obama a organisé une démarche à l’ONU pour qu’une résolution d’origine palestinienne soit mise au vote alors que même le promoteur de la résolution (l’Egypte) après réflexion (et, sans doute quelques pressions amicales d’Israël) décide de retirer son projet. 14 pays, y compris le Venezuela, le Sénégal, l’Angola et les quatre autres pays avec droit de veto (dont la France, meilleur ennemi d’Israël depuis des lustres) ont intimé à Israël d’arrêter toutes actions dans « les territoires occupés palestiniens ». On croit rêver … Non seulement il n’y en n’a jamais eu de « territoires palestiniens » mais … le Mur des Lamentations à Jérusalem et les tombeaux des patriarches à Hébron sont affectés par le Conseil de Sécurité au futur éventuel état palestinien !
Monsieur Obama aurait pu utiliser son veto pour qu’une telle résolution ne soit pas inscrite parmi celles approuvées par le Conseil de Sécurité de l'ONU. Il l’a laissé passer et ses séides ont expliqué, depuis, que c’est à cause des relations mauvaises entre M. Obama et le premier ministre israélien que les Etats Unis se sont décidés à laisser passer la résolution. Pour punir M. Netanyahou, M. Obama a envoyé sous le bus l’état d’Israël (so to speak).
Le coup de pied de l’âne … Le lion est en effet effondré à l'idée que même l'âne va pouvoir le frapper (Jean de la Fontaine) :
« Ah ! c'est trop, lui dit-il ; je voulais bien mourir ;
Mais c'est mourir deux fois que souffrir tes atteintes. »