Imposture ?
La France avait besoin d’un De Gaulle, elle s’est donnée Emanuel Macron. Ayant déjà servi auprès et dans son gouvernement, il a été adoubé par François Hollande qui, dès son élection, à qualifié le résultat de « continuation, pas de rupture ». Il s’agit, donc, d’un "cheval de retour" ré-packagé, fonction des circonstances, pour suivre la même ligne politique qui, pendant presque 40 ans a mené le pays de budgets en équilibre à des endettements de plus de 2.400 milliards d’euros soit env. 37.000€ par habitant – nouveaux nés compris …
Pas besoin d’insister sur le fait que sa victoire a été, pour l’essentiel, due à l’effet repoussoir du FN.
Pas besoin non plus d’insister sur le fait que ce qu’il propose c’est du « window dressing » avec un objectif aussi ambitieux que ridicule « réduire le prélèvement de l’Etat de 55% du PIB actuellement à 52 % à la fin du quinquennat » (42% en Allemagne). Certes, il ne rejette pas « l’économie de marché » mais il insiste sur le fait que le gouvernement « doit aider et protéger pour assurer la justice sociale ». Le maître mot dans ses discours c’est « protégé », qu’il s’agisse du pays ou de l’Europe. Non pas la liberté d’entreprendre et du choix individuel. De vieilles chaussures dans une boîte neuve …
Naturellement, puisqu’il a été élu il est légitime de vouloir le voir disposer d’une majorité stable, si possible, absolue. Car il faut lui donner les moyens de faire ce qu’il a promis. Remarquez, les trois derniers présidents, Chirac, Sarkozy et Hollande ont eu ce qu’ils demandaient mais ils n’ont pas fait ce qu’ils avaient promis.
Mais ce qu’il veut faire pourrait s’avérer impossible.
Au plan économique, bien qu’un tour de passe-passe est mis en avant pour montrer que les prélèvements n’augmenteront pas (augmentation générale de la CSG vs exonération de la taxe d’habitation pour 80% des cotisants) on passe sous silence le fait que la classe moyenne, après avoir été ponctionnée immodérément ces cinq dernières années, continuera à être la principale « vache à lait » du nouveau régime. Un exemple : plus de 65% des retraités (dont les retraites sont supérieures à 1,5 fois le SMIC) verront leurs revenus annuels amputés de 500 à 1.000 €. (15.000.000 de retraités, assiette pour le 1,7% d’augmentation de CSG de 2.250 à 5.000 €/mois). Par delà le fait que les retraites servies ne sont que des salaires différés, on ne peut pas s’empêcher de trouver inique ce nouveau prélèvement qui affectera encore et toujours la même classe moyenne. Quant à l’exonération de la taxe d’habitation -on ignore encore les modalités- il y a gros à parier que la même classe moyenne disposant d’un patrimoine immobilier fourni sera, encore, taxée comme il se doit. Remarquez, depuis des lustres ce que l’on fait avec une constance digne de meilleures causes, c’est d’augmenter les prélèvements vu qu’aucun gouvernement jusqu’ici ne s’est attelé sérieusement à la réduction du coût d’un Etat boursouflé conséquence directe de la soit disant « justice sociale ».
D’autres ont analysé (mieux que l’auteur de ces lignes …) les autres (principaux) aspects des « avancées économiques » qui sont annoncées. Qu’ils s’agisse des changements de la « loi du travail », du non-remplacement de fonctionnaires partant à la retraite (effet espéré réduction de 120.000 postes), des éventuels rattachements de tous les régimes à celui général pour la retraite, de la prise en charge par l’Etat du régime de l’assurance chômage, une chose est claire : même si le nouveau gouvernement le voulait rien ne se ferait car … en 1995 la réforme des retraites de M. Juppé avait mis dans les rues plusieurs millions de français outrés de voir leurs « droits » attaqués. Et si personne ne se met à manifester, de toute manière tout ce qui est prévu suppose des dépenses nouvelles les caisses étant vides : il semble de plus en plus improbable de pouvoir s’endetter au-delà des 2.400 milliards actuels qui coûtent aujourd’hui plus de 50 milliards d’euros annuellement. Le premier poste du budget du pays.
Au plan politique, l’on a promis au pays que la principale loi, édictée en priorité, sera relative à la transparence des activités des acteurs publics. Celui qui, en réalité, a fait roi M. Macron (comme il l’a fait pour FH) s’est chargé de la besogne, car cela correspondait à la haute idée qu’il se fait de la justice et de l’honnêteté. Suivons l’actualité.
L’annonce du choix des membres du gouvernement a été retardée de 24 heures avec le prétexte de la nécessité de vérifier la concordance de la réalité avec les situations des pressentis. Pour montrer que les choses ont changés. Patatras …
Trois affaires commencent à peser lourd dans la besace de M. Macron.
Tout d’abord on découvre (Canard Enchaîné) que le bras droit de sa campagne (aujourd’hui ministre) s’est rendu « opérationnel » (pour ne pas dire complice) dans une affaire d’initié/abus de biens sociaux/enrichissement personnel (et qui aurait, selon l’ancien Bâtonnier de Brest, signé lui-même le compromis de vente)). Saisi un jour à 14h30, le Procureur du Parquet de Brest déclare à 17h00 qu’il ne se saisira pas. Souvenez-vous, le Parquet Financier à Paris s’est saisi de « l’affaire Fillon » trois heures après la sortie du Canard Enchaîné qui a fait son travail comme il se doit. Curieux, non ? Et cerise sur le gâteau, on vient d’apprendre que le sieur en question avait, lui aussi, employé son fils comme attaché parlementaire. Tout en s’exprimant à plusieurs reprises pendant la campagne présidentielle pour vilipender, d’une manière forte, ceux qui procédaient de la sorte. Mais … quod licet Jovis non licet bovis … Avez-vous entendu notre Président en parler ? Ou celui qui prépare la loi prioritaire ?
A peine les « éléments de langage » proposés à ceux qui doivent défendre M. Ferrand que l’on apprend que la ministre de affaires européennes a maille avec la justice se trouvant (depuis le 23 mars !) sous le coup d’une « enquête préliminaire » ouverte pour abus de confiance sur des soupçons d’emplois fictifs concernant une de ses assistantes. Elle aussi, pendant la campagne présidentielle, comme vice-président du MODEM a dit pis que pendre de ceux qui étaient accusés de pêchés équivalents. Mais … quod licet Jovis non licet bovis … Avez-vous entendu notre Président en parler ? Ou celui qui prépare la loi prioritaire ?
Et jamais deux sans trois … On vient d’apprendre que Marlène Schiappa, Secrétaire d’Etat, avais commis un bouquin en 2013, « Maman travaille » (Editions Quotidien Malin), codifiant en 10 commandements, comment frauder la Sécurité Sociale. Remarquez, elle n’est que Secrétaire d’Etat à « l’égalité homme-femme » (nous devons être le seul pays au monde où un tel secrétariat existe !). Mais … quod licet Jovis non licet bovis … Avez-vous entendu notre Président en parler ? Ou celui qui prépare la loi prioritaire ?
La diversité – un autre maître mot de la campagne présidentielle (sans doute pour faire face au FN …) a été (je simplifie) « l’immigration est une chance pour le France). Et tout naturellement, le Président a formé un gouvernement qui se trouvait sur la même longueur d’onde. A commencer par le Premier Ministre, Edouard Philippe, qui a eu (a des liens étroits avec les Frères musulmans car il a favorisé leur installation dans la ville dont il était le maire, Le Havre. Et puis le Ministre de l’Intérieur, Gerard Collomb qui, comme Maire de Lyon a présidé au financement de « L’institut Français de la Civilisation Musulmane » qui s’ouvre à Lyon. A tout seigneur tout honneur, de nouveau Richard Ferrand qui, comme Député socialiste, a contribué financièrement (réserve parlementaire) au mouvement anti-Israël BDS et aux organisations "pro-palestiniennes" depuis des années. Regardez le tract de la principale association anti-israélienne qu’il a financé :
On laisse de côté le fait qu'il avait demandé, officiellement, au Ministre de la Justice l'abrogation de la loi anti-boycott et la permission pour «BDS» d'exister ouvertement en France. On laisse de côté qu’il a signé une pétition pour « reconnaître l’Etat de Palestine ». Comme on laisse de côté d’avoir présenté dans sa liste pour les législatives Latifa Chay, photographiée voilée dans une mosquée de UOIF. On devrait s’arrêter là.
Mais on ne peut pas passer sous silence l’attitude propre de M. Macron : sur BeurFM (14 avril), ne sachant pas que le micro n’était pas coupé, il affirme que son référent dans le département (M.Saou) « est radical mais c’est un type bien » en ajoutant «Il a fait un ou deux trucs un peu plus radicaux, c’est ça qui est compliqué. Mais à côté de ça, c’est un type qui est très bien » Apporter un soutien franc et massif à un islamiste proche (encarté ?) des Frères Musulmans ? Comme si noter, en passant, (il l’a fait) que le porte du voile en entreprise ou le burkini devraient être acceptés. Combien de temps faudra-t-il au bas peuple pour comprendre que ce qui nous est préparé c’est … la Soumission » ? Michel Houellebecq, quel visionnaire !