Formule galvaudée mais ô combien d’actualité : on avait le choix entre la peste (brune …) et le choléra, on a choisi le choléra. Sans doute parce que pour le choléra il y a, médicalement, une guérison possible …
Hier, « l’ectoplasme » a été choisi « par deux français sur trois » nous disent les spécialistes de la mise de la poussière sous le tapis, journaux, radios et télévisions. Illusion optique. Faisons un peu d’arithmétique.
47 millions d’inscrits, abstentions + bulletins blancs=15,2 millions, votes exprimés=31,8 millions ; le gagnant a obtenu 66% des voix soit 20,1 millions.
Et vas y ! Roulements de tambours, car il faut graver dans le cerveau du bon peuple que ce qui est arrivé ravit le monde entier puisque l’on a choisi l’avenir, la démocratie, l’Europe et non ce que l’autre candidat proposait. Choix démocratique, la France peut voir l’avenir avec confiance, nous montrerons au monde entier ce de quoi on est capable.
Continuons l’arithmétique. Selon tous les sondages, 65% des voix exprimés en faveur du gagnant étaient, en réalité, des voix contre son adversaire. Autant dire que 13 millions de voix n’étaient pas des voix d’adhésion au programme du gagnant. Les escrocs en charge du lavage de cerveau du peuple décident d’occulter la vérité : le gagnant a obtenu l’accès à la fonction suprême en mobilisant en sa faveur, sur son programme, moins de 10 millions de voix soit à peine plus de 20% des inscrits ! Croire que la chose est entendue c’est ne rien comprendre à ce qui va se passer.
On peut résumer ce qui s’est passé en trois lignes : « le gagnant était le meilleur choix que nous avions. Son programme n'est pas bon, il n’est d’évidence pas un homme d'État, mais il semble assez intelligent pour prendre des décisions cruciales si nécessaire »
Hans Stark, expert politique allemand basé à Paris, a déclaré à Handelsblatt Global (07.05.17) «M. Macron deviendra un « lame duck » moins d'un mois après son entrée en fonction. » L’explication est simple. Encore de l’arithmétique. Au premier tour on a constaté que la France était partagée en quatre parties, approximativement, égales : 25% pour le gagnant du 2ème tour, 25% pour le FN et le parti de NDP, 25% pour la France Insoumise (J-L.M) et les « petits » d’extrême gauche ou ceux voulant sortir de l’Europe, et 25% pour les deux anciens partis de gouvernement, Les Républicains + le Parti Socialiste. Croire que le clivage prépondérant dans le paysage politique français disparaîtra en donnant au gagnant du 2ème tour une majorité absolue à l’Assemblée Nationale c’est croire à ses rêves. Certes, sans majorité absolue il pourra gouverner mais … comme dans la 4ème République.
L’alternative est dès lors inscrite sur le murs : « il a une majorité absolue, son programme ne sortira pas la France du déclin où elle se trouve soit il n’a pas de majorité absolue et il ne pourra rien faire de ce qu’il a promis »
Autant dire que l’on perdra encore cinq années pour un nouveau quinquennat qui ne sera pas différent de celui qui s’est terminé, dont J-L.M a pu dire : « Ce soir s’achève la présidence la plus lamentable de la Ve République qui aura détruit pratiquement toute confiance autour d’elle ».
Bien sûr, un des résultats les plus importants du 2ème tour a été de renvoyer MLP à ses chères études. La contrepartie crève les yeux : on a réussi à faire du FN le principal parti d’opposition dans la démocratie française.
Mais supposons, en tant qu’hypothèse d’école, que le gagnant du 2ème tour réussit à gouverner avec une majorité quasi-stable. Pour faire ce qu’il a promis il aura besoin, en premier lieu, d’argent car on ne voit pas comment la France pourra augmenter encore sa dette de 2.300 milliards d’euros dont le coût du service risque de doubler (il a déjà augmenté de 25%). Mais comme il a affirmé, péremptoirement, que Mme Merkel « à coté » de lui, il lui fera comprendre que la solidarité nécessaire pour que l’Europe n’explose pas impose à l’Allemagne de l’aider. Vieil adage français … « les boches paieront ». Et voilà la France devenue obligée de l’Allemagne. C’est le deuxième résultat important du 2ème tour, en fait, de l’incapacité de réunir dans le pays une majorité décidée à le sortir des ornières du surendettement, du chômage de masse, de l’explosion du coût de l’Etat et/ou d’un modèle social incompatible avec une économie de marché. Vous avez remarqué, je ne dis rien du communautarisme et/ou du coût absurde d’une immigration mal (ou pas du tout) maîtrisée et incapable d’intégration (quant à l’assimilation, n’en parlons plus).
Quelques puissent être les mérites du gagnant du 2ème tour (il doit en avoir beaucoup pour qu’il ait pu parcourir en moins d’une année la distance entre « inconnu » et « Président de la République ») l’on peut penser que le troisième résultat du 2ème tour est la préparation d’une prise de pouvoir dans cinq ans par le FN. Car principal (unique ?) parti d’opposition sa destinée sera, d’évidence l’accès au pouvoir. Et on ne voit pas ce qui pourrait s’opposer quand il n’y aura même pas un front républicain.
Mais, tout ce qui précède ne peut pas s’opposer à ce qui nous est tellement cher : vox populi, vox dei.