Jusqu’où ?
Pourquoi ce titre ? Parmi tous les événements d'importance auxquels nous venons d'assister, il me semble que l'on devrait accorder plus d'attention à ce qui se passe chez nous (et en Europe) ainsi qu’au Nord de l'Asie.
Chez nous et en Europe : attentat à Londres - son maire parle de "personnes perfides qui s'attaquent à notre mode de vie" (comprenez terroristes islamistes); attentat à Paris - France Info indique "il aurait tenu des propos faisant référence à Allah" (comprenez « Allah Akbar ») ; Fox News "4 touristes attaqués à l'acide" (comprenez un terroriste islamiste…) - aucun média français ne publie l'info jusqu'à 48 heures après, sans rien dire du terroriste ; Barcelone - la police a « confirmé qu’il s’agissait d’un attentat terroriste » une fois que l’EI ait revendiqué l’attentat (et que l’on a trouvé que le terroriste était…)…, Chalon sur Saône (2 femmes attaquées à coups de marteau et... Allah est grand). Des nouvelles devenues ordinaires, comme auparavant "les chiens écrasés". Mais une volonté évidente de cacher ce qui nous arrive en occultant les racines du mal, mal qui constitue un danger existentiel pour l'Europe et pour la France.
Volonté qui vient aussi de l’outre Atlantique où un ancien Président a eu le culot de dire « L’Etat Islamique se compare à une équipe de jeunes amateurs de basket » et une autre fois que « il y plus d’américains morts d’avoir glissé dans leur baignoire que des attentats » Etat Islamique : 50.000 djihadistes morts depuis 2014, probablement 3 ou 4 fois plus de victimes en Syrie et Irak … Le même qui a refusé de prononcer le mot « islamiste » a laissé, semble-t-il des héritiers : le patron du NSC, nommé par D. Trump (?!), le Général McMaster refuse de lier les terroristes à l’islam en les considérant « des criminels de droit commun qui se réclament d’une religion pour tromper le monde »… on croit rêver.
Mais en France (et Europe) s’est constitué un terreau fécond, il secrète des monstres éduqués par la République qui n’hésitent pas à torturer et/ou tuer leurs concitoyens. Lisons Pierre Manent (philosophe de gauche...) : "L'immense majorité de nos concitoyens musulmans n'ont rien à voir avec le terrorisme, mais", car il y a un mais, "le terrorisme ne serait pas le même, il n'aurait ni la même portée ni la même signification si les terroristes n'appartenaient pas à cette population et n'étaient pas nos concitoyens. Les actes terroristes seraient simplement des crimes odieux soumis à la justice ordinaire s'ils n'étaient pas guidés par un but de guerre et par l'intention de ruiner la possibilité même d'une vie commune" (Beyond Radical Secularism, 2016). Danger existentiel car il est intérieur et qu'il ne peut que prospérer vu la complicité de ceux qui gouvernent et du "quatrième pouvoir" tenu, pratiquement partout en Europe, par les épigones des intellectuels marxistes dont le support aux utopies socialistes responsables de plus de 200 millions de morts (Russie, Chine, Cambodge et tant d’autres…) n'était pas leur unique pêché...
Danger existentiel car intérieur. Et le danger extérieur ? Les héritiers de ceux qui ont été vaincus à Poitiers en 732, sous les murs de Vienne en 1529 et 1683 ou en bataille navale à Lepanto (Patras) en 1571, sont repartis à la conquête de l’Europe en utilisant le ventre de leurs femmes (H. Boumedienne, avril 1974) et, méthodiquement, systématiquement, érodent les valeurs, les modes de vie, les cultures de ceux qu’ils veulent, in fine, convertir ou leur faire accepter le statut de dhimmi. On n’a pas voulu comprendre le prémonitoire « Eurabia » de Bat Ye’or. Mais on ne veut pas le reconnaître, on nous a convaincu que le seul danger vient de « l’islam radical ». Redondance ou pléonasme ?
Et tout naturellement on se pose la question "jusqu'où?"
La veulerie intrinsèque qui commande aujourd’hui, pour l’essentiel, les politiques des états de l’Ouest de l’Europe ne se » limite pas à tolérer les travaux de sape de l’islam ou de ses outils, une grande partie des immigrés fuyant leurs terroirs pour essayer de les reproduire de ce côté de la Mare Nostrum. On entend le chœur de ceux qui ont avalé le dépeçage de la Géorgie, de l’occupation russe d’une partie de la Moldavie, de l’invasion de l’Est d’Ukraine et l’occupation de la Crimée, apporter sa voix à ceux qui prônent « le dialogue » avec la Corée du Nord. République dynastique, une des dernières dictatures communistes, menace les Etats Unis (et le monde ?) de ses armes nucléaires. Mme Merkel, Emmanuel Macron et tutti quanti veulent « amener la Corée du Nord à la table de négociations »
Depuis 1989 quand des satellites américains ont découvert l’existence d’un centre nucléaire à Yongbyon au nord de Pyonyang on n’arrête pas de négocier… En 1993, déjà, un Président américain (B.Clinton) fatigué des mensonges répétés de ce pays, pendant une visite en Corée du Sud, avertissait Pyonyang en disant « si la Corée du Nord développait et utilisait une arme atomique nous réagirions rapidement et d’une manière écrasante. Ce sera la fin de leur pays tel qu’ils le connaissent aujourd’hui » (NYT 13.07.93). Et pendant les 25 années qui ont suivi la Corée du Nord a développé des armes nucléaires, les a essayées et s’est moqué du monde entier qui les laissait faire. Et l’Amérique de Clinton, comme celle de Bush, comme celle de Obama n’a rien fait.
D’accord transgressé, en programme secret, de mensonges en mensonges, Bill Clinton était sur le point d’écraser la Corée du Nord en 1994. La Russie, la Chine, complices avérés, le monde occidental, complice par son silence ont laissé faire. Totalitaire, isolé, son économie en ruine, le régime de Kim Jong Un parvient pourtant à survivre, notamment en exerçant des menaces sur la communauté internationale pour obtenir d’elle autant de subventions que des concessions. Ses ambitions nucléaires, qui mettent sérieusement en danger la sécurité régionale, risquent d’avoir des répercussions au niveau mondial (R.Bleiker, Cairn Info). Et les bonnes âmes voudraient les amener à la table des négociations. Négocier quoi ?
Ecoutez M. Poutine, il doit savoir quelque chose, lui : « Tout le monde se souvient bien de ce qui est arrivé en Irak quand Saddam Hussein a abandonné la production d'armes de destruction massive. Pourtant... Saddam Hussein lui-même et sa famille ont été tués ... Même les enfants sont morts à l'époque. Son petit-fils, je crois, a été abattu. Le pays a été détruit... Les Nord-Coréens en sont également conscients et se souviennent. Pensez-vous que, suite à l'adoption de certaines sanctions, la Corée du Nord abandonnera sa marche vers la création d'armes de destruction massive ? Les sanctions de toute sorte sont inutiles et inefficaces dans ce cas. Comme je l'ai dit à un de mes collègues hier, ils mangeront de l'herbe, mais ils n'abandonneront ce programme que s'ils se sentent en sécurité » (Asia Times 08.09.17).
Ce qui n’a pas empêché les bonnes âmes de vilipender M. Trump car il a promis, lui aussi, une riposte écrasante en cas d’attaque par la Corée du Nord de son pays ou de ses alliés. Beaucoup moins que ce que Clinton a menacé de faire pour simplement le « développement ». Et on apprend que « L'Allemagne est favorable à une solution diplomatique pour mettre fin au programme nucléaire d'armement de la Corée du Nord, a indiqué la chancelière Angela Merkel dimanche, citant comme exemple les pourparlers avec l'Iran qui avaient abouti à un accord en 2015 » (Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung, 10.09.17). Apaisement… Ce qui est grotesque à double titre : d’un côté, l’histoire coréenne des 25 dernières années et, d’un autre côté, la prévisible accession de l’Iran à l’arme atomique dans les sept années qui restent au fameux accord auquel elle se réfère. Accord qui a ouvert à l’Allemagne les portes des investissements en Iran : plus de 10 milliards de $ pendant les deux années dernières ! Et ce qui est grotesque aussi c’est de vouloir faire croire que le problème de la Corée du Nord peut être résolu par une approche « multilatéraliste » Pas seulement ce problème, mais tous les autres, la guerre en Syrie, l’esclavage au Niger et au Sahel, la faim au Soudan, la guerre ethnique en Birmanie, la dictature au Venezuela pour ne noter que ceux qui font les unes des journaux. Et selon le dicton absurde « répéter c’est convaincre » notre jeune Président a mentionné le mot « multilatéralisme » seize fois dans les huit dernières minutes de son discours à l’ONU.
La Corée du Nord aura (a) ses armes nucléaires comme l’Iran aura les siennes car ceux qui nous gouvernent s’occupent uniquement du « court terme » lié à leur élection et non pas de ce qui se passera dans, mettons, 10 ou 20 ans. Et on les laisse faire.
Jusqu’où ?