M. Trump vient d’annoncer la sortie des Etats Unis du JCPOA (l’accord avec l’Iran concernant ses programmes nucléaires).
L'administration vient de dire : « Écoutez, nous vous avons dit tout au long de la campagne et pendant une année et demi depuis, quelle est notre position et devinez quoi ? C'est là où nous en sommes », a déclaré l'ancien président de la Chambre des Députés, (Newt Gingrich, WAPO 08.05 18).
Certes, c’est de plus en plus rare de voir un dirigeant élu faire ce qu’il promet pendant sa campagne électorale. Même chez nous une partie du « peuple» est surpris de voir M. Macron faire (presque tout) ce qu’il a dit avant son élection.
M. Trump, pendant sa campagne, a fait trois promesses importantes : Obamacare, Accord Iran (JCPOA), transfert de l’Ambassade à Jérusalem. L’une (Obamacare) nécessitait l’accord du Congrès (car il s’agissait d’une loi votée) et les deux autres, en tant qu’actes de l’Administration ne nécessitaient que la décision du Président. Il n’est pas superflu de rappeler que M. Obama n’a pas signé un “Traité” avec les « 5+1 » et l’Iran (car il eut fallu que le Congres soit d’accord et comme il savait qu’une majorité de républicains et démocrates était contre…) mais, en trichant, un “Executive Act”. Il savait, alors, qu’un autre Président pouvait décider de l’annuler.
Presque tous les analystes (et, même les signataires de l’accord) savaient que trois domaines n’étaient pas couverts par l’accord, soit (a) le programme iranien pour la construction de missiles balistiques (pouvant être dotées de têtes nucléaires, ayant fait l’objet d’une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU), (b) la permissivité de la « sunset clause » (capacité de l’Iran à la fin de l’accord -2025- d’accéder par l’enrichissement rapide d’Uranium à la fabrication d’une bombe ce qui faisait dire à d’aucuns que l’accord n’interdisait pas l’accès à la bombe mais, au contraire, constituait une voie royale vers la bombe) et (c) les activités déstabilisantes de l’Iran au Proche Orient (et même plus loin, par exemple en Amérique Latine).
Mais l’accord a été signé. Pourquoi ? Il me semble que deux raisons majeures ont contribué à cela. D’un coté, M. Obama, tout en faisant (presque) allégeance au Roi d’Arabie Saoudite considérait que l’avenir se trouvait du côté de l’Iran qui devait devenir la puissance dominante au Proche Orient quitte à créer des menaces importantes pour Israël, la Turquie et les pays du Golfe.
M. Obama s’inclinant pour baiser la main du Roi de l’Arabie Saoudite
D’un autre côté, l’Europe (en réalité la France, l’Angleterre, l’Allemagne et l’Italie mais pas seulement) supputaient l’ouverture d’un Eldorado pour leurs entreprises dès que les sanctions auxquelles l’Iran était soumis allaient être révoquées.
Cela étant, pour que l’accord soit conclu il fallait (condition sine qua non) que l’Iran « came clean », en clair déclarer tout ce qu’ils avaient fait dans le cadre d’un programme nucléaire militaire qu’ils avaient entrepris depuis plus de 20 ans. L’Iran ayant juré et dit haut et fort, par les voix du « Guide suprême » et de ses acolytes qu’il n’avait jamais entrepris de programme militaire et qu’il n’a jamais voulu et ne voudra jamais se doter d’une arme nucléaire, l’accord a été signé.
John Kerry auquel on faisait remarquer que, peut-être, l’Iran « didn’t come clean » déclarait « Les agences américaines (NB. CIA, NSA, etc.,) avaient une connaissance absolue des efforts nucléaires passés du régime.
Pour l’Europe Mme Mogherini a déclaré « Cet accord est un accord qui va améliorer la sécurité de cette région, un accord solide, un bon accord. Cela nous donne le potentiel de construire dessus » (Téhéran, 28.07.15)
L’Europe à la mode de Téhéran.
Tout aurait pu se passer comme dans le meilleur des mondes car on attendait l’élection de Mme Clinton comme présidente des Etats Unis mais, patatras, les « déplorables » (les pauvres types qui allaient voter pour M. Trump, selon Mme Clinton) avaient fourni autant de votes que nécessaires pour que le Conseil des Grands Electeurs, à la surprise générale, proclame la victoire de M. Trump.
Ce qui s’est passé pour les trois domaines qui n’étaient pas couverts par l’accord a justifié la décision que M. Trump avait clairement dit qu’il allait prendre.
L’activité déstabilisante au Proche Orient – complice du dictateur local en participant à la destruction de la Syrie, ayant comme conséquence la liquidation de plus de 500.000 êtres humains, en essayant de constituer des bases d’attaque contre Israël en utilisant son supplétif – le Hezbollah- et en installant en Syrie quelques 80.000 soldats de nationalités diverses (iraniens, irakiens, afghans, pakistanais, etc.,) l’Iran déstabilise le Proche Orient comme il le fait au Yémen et/ou au Bahreïn (en voilà pour les certitudes de Mme Mogherini).
L’Europe pense que la probabilité d’être attaquée par des missiles iraniens est quasiment nulle pour les vingt années à venir. Alors…