Ils ont commencé avec la rencontre à Vienne des contractants du JCPOA (sauf les Etats Unis) pour « sauver » le dit « contrat » d’une mort certaine. L’Europe, toujours la même, avait préparé une liste de « douceurs » pour l’Iran pour qu’il ne soit pas trop affecté par la remise en place des sanctions des Etats Unis. Sanctions qui, dans leur temps, avaient été approuvées par l’ONU et qui ont été annulées par la volonté de M. Obama, cheville ouvrière de la réalisation du JCPOA. Obama, dont l’approche idéologique du Proche Orient tenait dans une formule très simple, « l’Iran c’est l’avenir, les pays arabes le passé ». Certes, les intérêts des pays arabes n’étaient pas pris en compte et quant à Israël … elle n’aura qu’à se défendre elle-même ! Faudra toujours se souvenir du fait que la représentation nationale américaine -Sénat et Représentants- d’une manière largement bipartisane, ne voulait pas qu’un traité ayant force de loi soit conclu avec un état, premier sponsor du terrorisme mondial et de plus suivant sa voie vers la « bombe ». Mais comme l’idéologie de M. Obama lui commandait de réussir (et entrainer avec lui ceux qui avaient un intérêt économique immédiat, soit trois pays en Europe + la Chine et la Russie) il a « triché » deux fois : il ne s’agit pas d’un traité, même pas d’un « acte exécutif » mais d’un « Joint Comprehensive Plan of Action » qui ne nécessitait même pas une signature … et il l’a fait présenter à l’approbation du Conseil de Sécurité de l’ONU pour lui donner ainsi le lustre du « droit international » …
Patatras ! Vint M. Trump qui considérant la chose comme contraire aux intérêts des Etats Unis (des pays du Golfe et d’Israël aussi) s’en retire et remet en place les sanctions qui avaient mis à genoux l’économie de l’Iran. Et les autres contractants c Gros Jean comme devant ! Ils s’activent depuis quelque temps à faire croire que le JCPOA n’est pas mort : quand, d’un côté, l’Iran menace de revenir à son programme nucléaire (sauf d’échapper aux sanctions) et, d’un autre côté, les principales sociétés qui avaient commencé à travailler en Iran se retirent l’une après l’autre pour ne pas perdre le marché américain. KLM qui suspends son service vers Téhéran, CGA-CGM (transporteur maritime), Total, Peugeot, Renault, Technip, Boeing, British Airways, Accor … voilà les premiers qui quittent le vaisseau. La raison en est simple : le commerce de biens entre les Etats-Unis et l’Union européenne a atteint plus de 718 milliards de dollars avec un excédent budgétaire de 151 milliards de dollars au profit des entreprises de l’Europe – surtout allemandes qui représentent plus de la moitié de cet excédent (https://www.latribune.fr. 27.03.18). Alors, ne pas respecter les sanctions que les Etats Unis appliquent ...
Le JCPOA est mort. Mais cela n’empêche pas la communiste ripolinée, je veux dire Mme Mogherini, de rigoler, en attendant, avec son ami le ministre des affaires étrangères de l’Iran.
Le JCPOA est mort et l’Europe fait semblant de ne pas s’en rendre compte … cela me rappelle l’histoire du Lord qui, condamné à la décapitation a le privilège de choisir son bourreau ; il choisit le meilleur, met sa tête sur le billot et attend, attend, attend et dit au bourreau « mon brave finissez-en » pour s’entendre dire « My Lord, secouez vos épaules »…
Mais il y a autre chose qui arrive : le sommet de l’OTAN où M. Trump mettra l’Europe devant une alternative perdante. Soit augmenter, sensiblement, sa contribution aux dépenses de l’OTAN ou voir les Etats Unis retirer une partie de ses troupes qui assurent, depuis si longtemps, la défense de l’Europe. Il est utile de regarder la chose de plus près.
Les membres de l'OTAN sont engagés de consacrer 2% de leur PIB à la défense. En pratique, c'est rarement le cas, le Royaume-Uni étant l'un des cinq membres de l'OTAN sur les 28 à le faire. La France s’en approche mais l'Espagne et la Belgique dépensant 0,9% et la contribution de l'Allemagne 1,2%. En valeur :
NATO 2016 (en milliards de $)
Le cas de l’Allemagne est illustratif : 2% du PNB feraient le double (83 milliards) de sa contribution (41 milliards).
On dit en anglais « There is No Free Lunch» ce qui nous promet pour la fin de la semaine un beau spectacle à Bruxelles. Où le siège de l’OTAN a coûté plus d’un milliard de $ au grand dam de M. Trump … qui, au moins, en immobilier, s'y connaît un peu .
Mais ce qui se passera à Bruxelles influencera, sans doute, ce qui se passera à la fin du voyage de M. Trump en Europe : la rencontre avec M. Poutine. Et là … une nouvelle alternative perdante pour l’Europe : il semblerait que le marché que M. Trump se prépare à présenter à M. Poutine est relativement simple. Il s’agirait de lui promettre la levée des sanctions appliquées par les Etats Unis au sujet de la Crimée contre l’évacuation des troupes étrangères en Syrie (principalement iraniennes) pour donner satisfaction aux pays du Golfe et à Israël. Et si cela se fait, l’Europe aura à changer de position vis-à-vis la Russie car imaginer que l’Europe maintienne les sanctions quand les Etats Unis les annule … faudra boire le calice jusqu’à la lie.
On avait pensé que le rôle hégémonique des Etats Unis avait été réduit à presque zéro par M. Obama. Mais voilà qu’un nouveau shérif vient de montrer son étoile !