Notre pays traverse une de ces crises dont il a le secret depuis que plusieurs présidents se sont donné le mot pour raconter n’importe quoi pendant leurs campagnes électorales, juste pour se rendre compte douze ou quinze mois après que les promesses… Et on se fait avoir chaque fois car la sincérité et l’approche factuelle de chacun nous convainc de voter pour eux. Aussi, parce qu’à la différence des doux rêveurs (révolutionnaires ou pas) leurs promesses font sens.
Ainsi le dernier. Réduction de la dette (mais qui a augmenté d’environ 140 Milliards d’euros[1] depuis son arrivée aux commandes), réduction du déficit budgétaire (mais qui augmente de 2,3% l’année dernière à, probablement, plus de 2,6% cette année), réduction des impôts (mais huit taxes nouvelles – CONTREPOINTS 24.08.18), progression du pouvoir d’achat (mais des ponctions dont le total dépasse 5 Milliards d’euros[2]), services publics ouvrant le samedi et en soirée (?), 10.000 postes de policiers et gendarmes (2018 effectifs constants - senat.fr/rap/l17-108-328-1/l17-108-328-11.html), 12.000 postes d’enseignants sur la durée du mandant (plus de 20.000 recrutés rien qu’en 2018 !), réduction de 120.000 fonctionnaires sur la durée du mandat (augmentation de 20.400 pour 2018 seulement…), développer l’emploi (chômage constant à plus de 9,5%, soit un point de plus que la moyenne de l’Europe mais 4 points de plus que l’Allemagne…)… on pourrait continuer comme cela sur des pages et des pages. Mais regardez la comparaison pour le nombre de fonctionnaires rapporté au PIB/habitant :
Notre pays est à la limite de ceux à orientation « socialiste » (Canada, Israël, Finlande, Suède, Norvège) et avec un PIB/habitant inférieur à celui de l’Allemagne ou des Pays Bas il emploie presque 50% de plus de fonctionnaires pour 1000 habitants… Ne pourrait-on pas se poser la question de savoir si cela n’influence pas l’économie du pays ?
Mais, attendons, le Président est en voyage d’études au Danemark -que nous avons dépassé comme champion des prélèvements obligatoires- pour voir quels impôts et taxes il pourrait encore faire appliquer en France. Tout en nous disant que si les choses ne vont pas comme il était écrit dans son plan de marche c’est parce que Godot –je veux dire la « croissance » n’est pas arrivée. L’idée que la croissance ait été étouffée par des prélèvements qui dépassent l’entendement ne semble germer dans aucun des cerveaux d’acier qui l’accompagnent. Le sien y compris.
Et que dire du « projet européen » de notre Président ? Gouvernance solidaire, un ministre pour les finances de l’Union, harmoniser les taux d’impôt, un prix unique pour le carbone pour pénaliser certaines industries, office européen de l’asile et police européenne aux frontières… j’en oublie car il est fort pour les propositions/promesses qui nous engagent nous, qui les recevons. Naturellement, rien de tout cela n’est fait ni ne sera fait. Mais il se fait champion d’une Europe qui devrait ne plus compter sur la contribution des Etats Unis à sa défense mais qui devrait s’opposer aux décisions des Etats Unis, par exemple, à la mise à mort du fameux JCPOA. Notre président a donné son accord pour que l’on aide le pauvre Iran qui souffre, déjà, des sanctions remises en œuvre par les États Unis. L’Europe… le ridicule ne tue plus : « L’Union européenne a accordé jeudi 18 millions d’euros d’aide à l’Iran, y compris pour le secteur privé, pour aider à compenser l’impact des sanctions américaines et à sauver l’accord de 2015 qui a vu Téhéran limiter ses ambitions nucléaires. » (I24 – 23.08.18). L’Iran exporte, pour le moment, plus de 2 millions de barils de pétrole tous les jours (Connaissance des Energies, 16.04.18) : à 70$ le baril ses recettes sont, peu ou prou, de 1 Milliard de $ par semaine ! Soit, chaque semaine, 50 fois plus que ce que l’Europe vient de leur donner. C’est vrai, un sou est un sou et quand on a des dépenses pour 80.000 supplétifs en Syrie ou (on ne sait pas combien) pour aider le Houthis du Yémen à s’opposer à l’Arabie Saoudite il n’y a pas de raison de ne pas prendre l’argent de cette Europe qui ne sait pas dans quel monde elle vit…
Allez, pendant que le pays ne sait pas à quel saint se vouer car sa situation n’est pas meilleure 16 mois après la prise de fonctions du nouveau président, on s’occupe de choses beaucoup plus importantes. La démission de M. Hulot, ministre populaire de l’écologie qui, au bout d’un an et demi a compris, lui aussi, que les promesses faites (nucléaire, pesticides, Notre Dame des Landes….) n’ont pas beaucoup de chances de se réaliser. Surtout parce qu’elles ne correspondaient pas à la réalité ni quand elles ont été faites ni aujourd’hui. Mais voir la place que la media sphère accorde à cet événement… cela laisse songeur. Car qui est M. Hulot ? Coryphée de l’écologie, promoteur d’un nouvel obscurantisme qui tire ses racines d’une gauche qui n’a trouvé rien d’autre à mettre sur son étendard pour faire croire aux gens que l’ère du « productivisme » est finie. Et que celle des trente-cinq heures par delà le bonheur de ne rien faire représente l’avenir.
Bon, il n’y a pas si longtemps, on a assisté au vaudeville « Benalla » qui a choqué deux tiers de français. Mais que l’on est en train d’oublier…
Alors ? Vers quoi sommes nous en train d’aller ?
Pour ce qui est de l’Europe rien de bon ne se passera. Elle s’agite comme un hamster dans une roue car elle n’a pas encore trouvé le moyen de réussir son opposition aux Etats Unis. Le combat d’arrière-garde qu’elle mène aujourd’hui (« Blocage Status » pénalités pour le sociétés qui arrêtent de travailler avec l’Iran) ne fait qu’affaiblir sa situation vis-à-vis des Etats Unis. De plus elle n’a plus son mot à dire quand elle assiste, impuissante, au partage de la Syrie entre la Russie et l’Iran ou devant le chantage du sultan turc « des sous ou on ouvre le robinet des migrants » D’un autre côté, dix pays sur les 27 commencent à s’opposer ouvertement aux gnomes de Bruxelles et au binôme Allemagne-France. Binôme qui laisse la place au « leader » de l’Europe, je veux dire notre Président. Deux groupes de pays qui ont eu l’expérience des « grand frères » (les pays baltes et le groupe de Visegrad) supportent de moins en moins bien l’arrogance de notre Président et le font savoir. Ces mêmes dix pays, chacun pour des raisons différentes, s’opposent, entre autres, au traitement d’Israël par Bruxelles. Bruxelles qui fait semblant de vouloir encore croire aux vieilles lunes (processus de paix, Autorité Palestinienne, etc.,) et qui n’arrête pas d’inciter contre Israël en subventionnant des associations dont le seul but est la délégitimation de ce pays. Bruxelles, qui continue à verser à « L’autorité Palestinienne » bon an, mal an, quelques 400 millions d’euros. Bruxelles, qui fait semblant de croire que l’UNRWA (agence onusienne pour les « réfugiés » palestiniens et leurs descendants de quatre générations) mérite de recevoir plus de 100 millions d’euros annuellement (l’Arabie Saoudite en donne 8 millions (https://www.unrwa.org/sites/default/files/top_20_donors_overall_pledges.pdf). Et dans tous ces dons… la part de la France dépasse 22%, quelques 100 millions d’euros tous les ans. Mais on augmente la CSG des retraités…
Mais où va-t-on ? Dans le mur, disent certains…