Il y a cent ans (déjà…) les accords Sykes-Picot dépeçaient les dépouilles de l’empire ottoman en les partageant entre la France et l’Angleterre. La Turquie, héritière de l’ancien empire, prenait la voie de sa laïcisation sous la garantie de son armée. L’Iran se trouvait loin et ses soucis étaient relatifs à son voisin de l’Est, la Russie et aux velléités d’indépendance de ses populations kurdes. La Russie était loin aussi, ayant à fomenter une révolution dont les séquelles pour le monde se sont révélées dévastatrices.
Aujourd’hui, la Russie, la Turquie et l’Iran sont en train d’effacer les frontières établies en 1916 dans l’indifférence de la France, de l’Angleterre et de l’Union Européenne.
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La Russie -toujours en train de tenter de s’installer dans une mer chaude- suite aux décisions imbéciles, à courte vue et pour tout dire totalement irresponsables de Monsieur Obama, s’installe, durablement en Syrie. L’Iran après avoir, pratiquement, fait de l’Irak un protectorat, après avoir installé le Hezbollah au Liban pour contrôler ce pays, fait des pieds et des mains pour s’incruster en Syrie. Un temps pour, un temps contre l’Etat Islamique, Al-Qaida et autres ejusdem farinae, l’Iran transforme la Syrie aussi en protectorat. Comme bonus elle est maintenant aux premières loges pour un éventuel assaut contre Israël. Tout ce qui vient de se passer pendant les sept dernières années a, comme premières conséquences, plus de 500.000 morts et plus de 5 millions de réfugiés.
L’irresponsabilité de l’Europe n’est plus à démontrer, c’est un postulat. Aucune action sérieuse (sauf quelques missiles -pour sanctionner l’utilisation d’armes chimiques- qui n’ont rien détruit) n’a été entreprise pour étouffer dans l’œuf la marche de l’Iran vers la Méditerranée. Ni pour empêcher l’arrivée de la Russie dans la même mer. L’Europe subventionne les visées russes de sa propre domination (par une dépendance progressive des sources d’énergie russes) et les visées iraniennes de domination du Proche Orient (et plus) par l’attachement à un accord maudit qui facilite le chemin de l’Iran vers des armes nucléaires. Et comme il ne faut pas oublier la Turquie, on lui donne la possibilité de faire du chantage car disposant d’un robinet qui laisse se déverser, plus ou moins, des 5 millions de réfugiés syriens vers l’Europe. Ce pourquoi elle paye à la Turquie, pour l’instant, 6 Milliards d’euros. Pendant ce temps, une grande marée humaine afflue de Syrie dans toutes les directions, mais surtout vers l’Europe. Un afflux de migrants non assimilés qui érode le consensus politique de l’après-guerre –essentiellement résumé dans « l’état-providence », sur le continent et catalyse la montée de factions dites « populistes » Sous les auspices de l’Allemagne, l’Europe se trouve augmentée depuis 2013 de 3 à 5 millions de migrants dont l’impossible assimilation fait qu’ils reproduisent le mode de vie et le système de valeurs qui étaient les leurs dans les pays d’où ils viennent. Il ne faut pas chercher ailleurs les raisons de la montée des mouvements de dits de droite extrême dans les pays de l’Est ou en Autriche ou en Italie ou (on l’a vu encore hier) en Suède. Tant et si bien qu’un des pays fondateurs de l’Union Européenne (l’Italie) est en train de prendre, avec la Hongrie pour les pays de l’Est, le leadership de la révolte contre Bruxelles. Certes, notre Président a annoncé, urbi et orbi, qu’il sera celui qui s’opposera au nationalisme qui porte en son sein la guerre comme la nuée porte l’orage (en paraphrasant J. Jaurès).
E. Macron et M. Salvini discutant l’avenir de l’Europe
Mais… quand il regarde derrière lui il constate que pas grand monde ne se rattache à son panache. Et que le concept qui anime la politique de notre pays « la France conduit l’Europe et l’Allemagne paye » n’a plus de cours. Et comme pour toute décision importante il faut obtenir l’unanimité des 27 membres de l’Union Européenne… Par exemple pour repartir les millions de réfugiés entre les divers pays. Il est peu probable que notre Président se soit posé la question de savoir si ce qui se décidait dans ce sens restera pour l’avenir. Avenir ? Regarder l’évolution de la population de l’Afrique entre aujourd’hui et 2050 (après avoir triplé de 1980 à aujourd’hui) :
Et où croit-on que les jeunes africains vont aller ? Il y a déjà des millions de migrants potentiels dans les bidonvilles de Tripoli, de Tunis et même d'Istanbul, comme sur les routes, prêts à converger vers le premier pays qui donnera l’impression de favoriser l'accueil. C’est le résultat de ce que les dirigeants européens ont fait en 2015.
Ce rapide tour d’horizon concernant les sujets les plus ardus (immigration, Iran, droite extrême) qui détermineront l’avenir du continent ne serait pas complet si on ne jetait un coup d’œil sur ce qui constitue une tâche indélébile : le conflit israélo-arabe déguisé en israélo-palestinien. Pas besoin de tout rappeler, Balfour, Société des Nations, ONU et partage d’un territoire, cinq (ou six ou sept, cela dépend…) guerres… pour arriver, il y a 25 ans à un processus de paix qui est tout processus et pas du tout paix. J’ai dit tâche indélébile : depuis 50 ans (guerre de six jours) d’abord la France et ensuite l’Europe (hors certains pays de l’Est) se sentent obligées d’être du côté palestinien (car pauvres) et contre (d’une manière absolue même si souvent occultée) Israël (car riches et, de plus, juifs). Toutes les explications ont tenté de justifier ad absurdo l’attitude de l’Europe. Peu importe, par delà tous les actes malveillants (vote résolutions condamnant Israël à l’ONU et à ses organismes, dénégation de la relation multimillénaire du peuple juif avec la Terre Sainte, boycott de produits d’Israël ou de manifestations culturelles… il y en a légion) l’Europe n’hésite pas à accorder des milliards de $ aux palestiniens. De 1994 à 2017 l’Europe a cotisé pour plus de 12 milliards de $ (Cour des comptes Européenne, Rapport Spécial 2013 ; années 2013-2017 extrapolation MB).
A titre d’exemple, regardez les aides accordées pendant 6 ans (de 2007 à 2012), un total de 5.934.000€ soit env. 7,1 milliards de $. Et de 2012 à 2017… encore 5,5 milliards de $ (extrapolation MB).
La France, quant à elle, a accordé aux même (son premier bénéficiaire en aide humanitaire) de 2008 à 2017 plus de 500 millions d’euros (600 millions de $ -Chiffres clés Aide Internationale 2018). Et par mimétisme, les Etats Unis ont donné pendant la même période quelques 15 milliards de $ : 27 milliards de $ dont une grande partie se trouve dans les comptes de dirigeants corrompus ou investis dans l’achat d’armes, la construction de fusées ou de tunnels offensifs.
L’irresponsabilité de l’Europe – pendant ces 25 années le « processus de paix » n’a rien produit d’autre que l’augmentation exponentielle desdits réfugiés qui, seuls aux monde, disposent d’un statut à caractère héréditaire. Mais comme on ne peut pas mentir à tout le monde, tout le temps, les Etats Unis viennent de se réveiller : avec une justification « béton armé » ils viennent de réduire, à zéro presque, les sommes versés aux palestiniens (directement ou via une organisation qui se perpétue en raison de la pérennité des « réfugiés » - UNRWA). Et que fait l’Europe ? Comme pour le JCPOA en s’opposant aux Etats Unis et en se rendant solidaires de l’Iran, elle annonce qu’elle va augmenter ses contributions ! Mais ne demande rien à l’Iran qui de 1994 à 2016 a donné aux palestiniens… 20.000 $ (M. Pompeo – 08.09.18). Naturellement si l’on ne compte pas ce qu’ils ont donné au Hamas pour faire la guerre à Israël.
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L’irresponsabilité de l’Europe est insoutenable. Jusqu’à quand, croit-on, que ses peuples continueront d’accepter de voir leurs identités diluées dans un magma de gens venus d’ailleurs, de voir leurs acquis culturels, leurs modes de vie et leurs valeurs disparaître devant d’autres, imposées par la vulgate selon laquelle « la diversité est une chance » ? Et tout cela en dépensant en pure perte -car telle est la volonté des gnomes de Bruxelles- des mille et des cent qui pourraient être mieux utilisés en faveur de ses propres pauvres… Ou pour se défendre contre une éventuelle action venue de l’Est car, pour l’instant, à part la France il n’y rien d’autre à opposer aux éventuels agresseurs. Surtout pas en Allemagne où « Les politiciens allemands peuvent parler d’autonomie stratégique et de réorientation, mais étant donné que l’armée allemande est remplie de sous-marins qui ne peuvent pas naviguer, d’avions qui ne peuvent pas voler et de chars d’assaut qui ne peuvent pas se déplacer, il est difficile de prendre ces commentaires au sérieux. » (https://www.bloomberg.com - 30.08.18).