Pendant les deux dernières semaines, ce qui nous a surpris, car on n’était pas habitué à cela, c’est que l’on sentait confusément (que Victor Hugo me le pardonne…) qu’il n’y avait pas de pilote dans l’avion. Deux semaines pendant lesquelles on ne pouvait pas ne pas se poser les deux questions qui taraudaient nos esprits « quid de la France en France et de la France dans le monde ? »
Comme tant d’autres, j’essaye de répondre, c’est-à-dire, j’essaye de voir la réalité qui nous entoure et, d’une manière subliminale, comprendre ce que l’on ne devrait pas faire.
La France en France – on se souvient des conditions, curieuses, dans lesquelles le pays a choisi, par défaut, comme Président, un candidat qui venait d’ailleurs. Certes, un pur produit de l’excellence française, déjà membre d’une élite à nulle autre pareille en Europe ; certes, animé d’évidence de plein de bonne volonté pour sortir le pays des ornières dans lesquelles plusieurs de ses précédents nous avaient laissés. Et promoteur d’un slogan aussi simple que complexe – nous allons construire le nouveau monde. Mais les faits - la réalité - sont (est) têtu(e)s. Un vieux pays qui, par delà les atavismes divers et multiples, a vu le délitement d’une certaine idée de la France, l’avènement de classes politiques et sociales qui n’avaient (et n’ont) que des revendications à mettre en avant, toutes ou presque, à caractère catégoriel ou communautaire et la disparition de la notion de solidarité en faveur de celle d’égalité (devenue égalitarisme). A ce pays, avec l’arrogance de celui qui sait tout (car ENA, Banque, ministère, etc.,) on a commencé à administrer une potion amère appelée reforme. De très bonnes intentions dont les supposés bénéficiaires ne voulaient (ou ne veulent) pas. Entre autres, changer la (les) loi(s) gouvernant le travail. Se heurtant à l’opposition farouche des syndicats (qui ne représentent, presque, plus personne mais qui on les doigts sur des boutons commandant des centres de pression – transport en commun personnes et marchandises, routiers, aviation, etc.,) le sponsor de la réforme a renoncé avec beaucoup de courage à l’essentiel (relations libres employés-employeurs, libération du corset appelé « prud’hommes », réduction massive des charges « sociales » et autres). Et la montagne a accouché d’une souris. Pour comprendre ce qui n’a pas été fait (et, d’évidence, ne le sera pas) il suffit de regarder ce que le WEF (World Economic Forum) indique pour la France : l’économie française se place à la 22ème place dans le monde (Israël 16ème !) et à la 56ème place (sur 137) pour l’efficacité du travail. Et ce qui est vu par ceux qui voudraient investir en France est résumé ci-après : l’importance des impôts et leur multiples régulations, les régulations restrictives du travail et le manque d’efficacité de la bureaucratie gouvernementale constituent 68,1% de ce qui est problématique pour « doing business » en France.
WEF – Global Competitiveness Report 2017-2018
Je sais, on a l’habitude de dire que « nous ne sommes qu’au début de mandat de cinq ans » L’espoir fait vivre, on le sait. Mais pour vivre, pour la plus grande partie de la population, il eut été sensé de respecter les promesses faite par le candidat venu d’ailleurs et en partie la première - réduire les impôts. Non seulement cela n’a pas été fait mais nous assistons au contraire. Pour « faire diversion » on nous explique que ce ne sont que les riches et la classe moyenne supérieure qui trinquent. Et aussi les retraités. Et aussi les propriétaires (taxe foncière). Et aussi tout le monde (énergie, transport, CSG et autres). Avec l’arrogance qui - l’évidence s’impose - caractérise l’impétrant, au bout de deux semaines pendant lesquelles on attendait le remplacement d’un ministre transformé en « remaniement » l’oracle nous a dit hier soir que rien ne changera, le cap est bon et sa détermination intacte.
Sa détermination est intacte et… les impôts augmentent. Pourquoi ? Parce que nous vivons dans ce que l’on appelle un « État providence » et parce qu’il n’y a pas moyen de les réduire quand on veut palier aux défauts structurels de l’économie - reflets d’une organisation sociale incompatible avec la réalité d’une économie de marché. L’économie ne peut plus supporter des travailleurs non ou peu qualifiés, car l’automatisation, la mondialisation et la délocalisation ont rendu pratiquement impossible une rémunération correcte pour cette catégorie. De plus, notre pays se place à la 17ème place au monde (Israël – 3ème !) pour ce qui est de l’innovation, élément essentiel d’une capacité technologique (France 21ème, Israël 7ème). C’est un processus évolutif qui a pris naissance dans les années 60/70 alors que la technologie, le commerce et les voyages bon marché ont commencé à révolutionner le monde. La France étant restée affectée par son système d’immigration, elle a vu se créer un pôle permanent de travailleurs non qualifiés et/ou mal payés qui n’ont aucune chance de s’en sortir. Pire encore, ce volant de travailleurs - en raison de sa taille même - a été à l’origine des enclaves ethniques homogènes et donc moins capable de s’intégrer par le travail. La conséquence ? Le chômage endémique, les subventions élevées au rang de revenus (comme des rentes de situation…) et un processus à caractère exponentiel pour l’ethnicité d’une partie de la population habitant le pays.
La France en France ? Telles que les choses vont il semblerait que notre Président ne s’aperçoit pas que notre avenir est derrière nous et que les « réformettes » qu’il vante ne sont qu’un emplâtre sur... Encore que… la prévision est difficile, surtout lorsqu'elle concerne l'avenir (Pierre Dac).
La France dans le monde – Faisons court : on est en train de se mettre à mal avec pratiquement tout le monde qui compte. On a ressorti de derrière les fagots l’antiaméricanisme bon à tout faire quand on a des soucis, on a réussi à éloigner de nous la moitié de l’Europe (le pays de l’Est, l’Autriche, l’Italie…) en prenant la posture des ceux qui savent et qui doivent diriger. On a pris la tête de l’opposition à toute concession qui serait faite à l’Angleterre (Brexit) en risquant de voir s’éloigner de nous les Pays Bas ou le Danemark. Et pour couronner le tout la France est la cheville ouvrière qui promeut la création d’un « système » permettant au principal sponsor du terrorisme mondial déstabilisateur du Proche Orient ou d’Amérique Latine ou de l’Asie de Sud-Est, je veux dire l’Iran, de contourner des sanctions américaines dont l’objectif est d’empêcher ce pays d’arriver à la bombe ou aux moyens de son transport (fusées balistiques). Pas mal, non ?
C’eut était suffisant mais… il ne faut jamais oublier Israël et les palestiniens. Des gestes inamicaux à l’adresse d’Israël, un baquet entier. Voyage du Premier Ministre annulé, voyage du Président, annulé, votes aux organismes de l’ONU contraires à l’histoire mais désagréables pour Israël (résolution de l’UNESCO qui effaçait plus de trois milles ans d’histoire juive à Jérusalem, en déclarant que tout appartenait au « patrimoine palestinien » ; et en appelant le Mur de Lamentations « La place de Al-Burat » d’après le nom de la jument de Mohamed). La France de M. Macron fait semblant de soutenir la formule « deux états pour deux peuples » mais ignore que le Hamas rappelle tous le jours ses trois NON : NON à la reconnaissance d’Israël, NON à renoncer de vouloir éliminer en totalité Israël, NON à la renonciation de la lutte armée contre Israël. Le Hamas… organisateur d’une « manifestation pacifique » à la frontière de Gaza qui dure depuis le mois d’avril et qui a détruit, jusqu’à maintenant, plus de 3.600 hectares de forêts (50% de toutes les forêts du Sud d’Israël, gagnées contre le désert pendant plus de 70 ans d’efforts) en créant un désastre écologique majeur. Le Président qui se veut « Le Champion de la terre », le chantre du changement climatique… tout ce qu’il a trouvé, cela a été de condamner « les actes odieux » de l’armée israélienne pour le « massacre » de manifestants pacifiques (LCI.fr 17.05.18).
Frontière Gaza-Israël, manifestations pacifiques, à caractère écologique.
Et puis les gestes autant gratuits que rabaissant la France au rang de suppôt des pires pays au championnat des droits de l’homme. Notre Président est allé présider le Sommet de la Francophonie (Erevan, 2018) : le français est parlé par 1,1% de la population du Soudan, 0,2% de l’Afrique du Sud, 1,25% du Qatar (je pourrais continuer), tous membres de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) et par 21% (!) de la population israélienne mais Israël n’a pas été admise à en faire partie car les pays arabes s’y sont opposés et la France, principal sponsor de l’organisation, l’a accepté.
Monsieur Macron a fait sienne la position historique du Quai d’Orsay qui a consisté d’accepter voir les palestiniens mener une guerre sans relâche contre Israël en promouvant, en encourageant et en menant des attaques terroristes contre ce pays. Et elle a aidé et aide, autant que faire se peut, les mêmes palestiniens à poursuivre une guerre politique contre Israël dont le but est de délégitimer son droit d'exister, disséminer et cultiver la haine d'Israël et du peuple juif.
La France de M. Macron dans le monde ? Contre les Etats Unis, contre Israël, contre une bonne partie de l’Europe, contre l’Italie, contre l’Angleterre mais… pour l’Iran, pour les Pays Arabes, pour les palestiniens…
Le bateau ivre ?