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20 novembre 2018 2 20 /11 /novembre /2018 18:03

Pas besoin d’avoir un doctorat en sociologie, psychologie des masses ou communication pour comprendre que quelque chose ne va pas bien dans ce beau (ancien) royaume de France. L’apparente cécité et/ou surdité de nos dirigeants ne doit pas nous faire croire (a) qu’ils ne comprennent pas la difficulté grandissante du « bas peuple » de joindre les deux bouts, (b) ou leur appréhension grandissante des soucis créés (ou en train de l’être) par un mouvement de masse inorganisé ou (c) les effets du corset contraignant de l’appartenance à l’Union Européenne.

Si nous pouvons déceler les causes du « mal vivre » qui s’installe en France, eux aussi le peuvent et ô combien plus que nous. Mais alors que se passe-t-il ? Pourquoi le dialogue est-il impossible ? Essayons de décrypter.

Tout d’abord parce que l’arrogance a pris le pas sur la nécessaire considération que « ceux d’en haut » doivent, impérieusement, à « ceux d’en bas ». Que le Président de la République puisse dire « Je n'ai pas vraiment réussi à réconcilier le peuple Français avec ses dirigeants (politiques) » (14.11.18) c’est la preuve de ce j’avance. Faites un peu d’analyse de texte : le « vraiment » dit que le « je » a fait tout ce qu’il pouvait et à ce titre est absout de quelque péché que ce soit car il ne faisait pas partie des « dirigeants politiques » ; il s’ensuit que seul le peuple est responsable… Ce qui est drôle c’est qu’il a oublié la solution de Bertolt Brecht… (« Puisque le peuple vote contre le Gouvernementne serait-il pas plus simple alors pour le Gouvernement de dissoudre le peuple et d'en élire un autre ? » Die Lösung, 1953) pour résoudre les conflits entre dirigeants et dirigés… Que la France, depuis toujours (et même avant…) ait fait siennes les mouvements des masses pour s’opposer au sort que ses dirigeants lui réservaient, on le sait. Les jacqueries, les révoltes paysannes et plus près de nous les grèves à répétition sont là pour témoigner de la « résistance » du peuple contre les dirigeants que, dernièrement, il a librement et démocratiquement élus. Cependant, le drame de l’arrogance actuelle c’est qu’elle est devenue acteur principal et qu’elle efface ET la justesse des (certaines) décisions du Gouvernement ET l’absolue justesse du « ressenti » des masses. Mais l’arrogance peut prendre aussi la forme d’une escroquerie : selon le Président si le coût du pétrole à la pompe a augmenté cela est dû à 70% à l’augmentation du prix du pétrole sur le marché mondial (France Info 17.11.18). Regardez la composition du prix à la pompe :

Et convenons que c’est une forme d’arrogance crasse que de prendre les gens pour des imbéciles ! Quand 61,4%% du prix vient des taxes et seulement 28% du prix du produit il est matériellement impossible d’arriver à la conclusion de notre Président, ancien banquier, ancien énarque, Inspecteur des Finances et DEA de Philosophie.

Cela étant, puisque l’on parle du « ressenti » il faut se souvenir de la théorie marxiste dont Maurice Thorez (paix à son âme…) s’était fait le propagandiste, « la paupérisation absolue et relative » du peuple n’est pas encore jetée à la poubelle de l’histoire. Remarquez, quand au bout des 18 dernières années on constate qu’en monnaie constante, le prix des logements d’habitation anciens est 68% plus élevé qu'en 2000, alors que le revenu disponible par ménage n'est supérieur que de 3% (CGEDO d’après INSEE- 18.11.18) on devrait commencer par se poser des questions, non ?

Mais on est en France… au lieu de se poser des questions on organise un grand bayram qui s’appelle « les gilets jaunes ». Moment d’union de toutes les extrêmes, de droite, de gauche et d’ailleurs et aussi, et surtout, des modérés de partout qui ne savent plus à quel saint se vouer.

Arrogance. Que fait notre Président ? Pendant que les routes et les autoroutes de France et de Navarre étaient (presque) bloquées, lui, il est allé discourir à Berlin, sujet « la relance de l’Europe pour éviter un chaos mondial » Là, nous touchons un autre aspect de la politique de la France que le bas peuple n’arrive pas à comprendre et/ou admettre. Depuis le Général (avec une éclipse pendant le quinquennat de V. d’Estaing) la France a décidé qu’elle doit diriger l’Europe. La constitution du couple « franco-allemand » avait comme explication simple « la France dirige, l’Allemagne assure (paye) » Et puisque l’Europe, dirigée par la France, est le continent le plus à même à dire au monde comment il doit vivre… le rôle de la France est de dire à tout un chacun le bien et le mal. Mais qui est la France aujourd’hui ? Bon sang, mais c'est bien sûr… (Raymond Souplex, Les cinq dernières minutes) c’est notre Président. Qui, pour éviter de rentrer trop tôt, pendant que les « gilets jaunes » tiennent le pavé, après Berlin enchaîne avec une visite d’Etat en Belgique. Tâche d’une absolue urgence. Décryptage…

Arrogance. Monsieur Macron fait semblant de croire que le couple franco-allemand (surtout après la perte d’influence, dans son pays, de Mme Merkel) est encore en état de diriger l’Europe. Faire croire cela aux autres 26 pays de l’Europe c’est une recette pour l’échec. Rien ne se fera en Europe, bientôt, sans un « pacte/arrangement » entre l’Est et l’Ouest qui tiendra compte des motivations ethniques, sociales, psychologiques de chaque pays et qui retirera aux gnomes de Bruxelles une grande partie des prérogatives qu’ils se sont accordés ou qu’ils ont usurpées. Il est fort probable que c’est ainsi que finira le conflit entre « nationalistes et progressistes » que notre Président s’efforce à mettre en avant pour qu’il puisse s’accorder le rôle du premier des progressistes. Attendons voir les résultats des élections européennes de mai 2019.

Bon, mais en attendant… que fait-on ? Puisqu’en on ne peut pas « changer le cap » ni aller plus vite pour voir des résultats ou plus lentement pour donner aux gens le temps et les moyens pour s’adapter à ce que l’on aurait dû faire depuis 30 ans on attend : que la croissance revienne, que le chômage baisse (9,1%, le même qu’en 2011, presque 3 fois plus qu’en Allemagne), que les retraités avalent la pilule de la réduction significative de leur revenu… peut-être même, Godot ! Mais pour montrer que l’on n’est pas inactif on a eu comme idée de faire feu sur le quartier général. Essayons de décrypter.

Voilà la France, après que son Président eut été le principal interlocuteur de M. Trump il y a un peu plus d’un an, s’élevant depuis plusieurs mois au rang de principal adversaire des Etats Unis en Europe. Le JCPOA (accord nucléaire Iran) et comment contourner les sanctions imposées par les Etats Unis, la Syrie, « l’armée européenne » (une autre forme de viser la direction de l’Europe -car seule la France dispose d’une force nucléaire et +) que sais-je encore, tout nous est bon pour s’opposer à ce que l’Amérique de M. Trump fait aujourd’hui. Au nom d’une nouvelle vulgate, « le globalisme multi-culturaliste ». En prétextant que nous sommes tous égaux même quand il s’agit d’être confrontés aux différences évidentes, réelles, de mode de vie ou de qualification ou de capacité de vivre dans des sociétés civilisées en acceptant certaines inégalités. Bref, puisque M. Trump proclame « America First » le chevalier du nouvel ordre égalitaire lui oppose « le Monde premièrement ». Il a sans doute oublié que déjà dans les années 60 on voulait « la Corrèze avant le Zambèze » (attribuée à R. Cartier ; et Bobby Lapointe répliquait «… C'est plus près que Caracas Est-ce plus loin que Pézenas ? « Avanie et Framboises » 1960).

Mais dans « le quartier général » il y a aussi le petit Satan, Israël. Comment l’oublier ?

Et la France fait ce qu’elle a toujours fait : elle vote à l’ONU en faveur de huit résolutions condamnant Israël pour ceci et pour cela. Huit résolutions condamnant Israël, aucune pour le reste des 168 pays prenant part au vote (13.11.18). Ni pour la Syrie, ni pour le Yémen, ni pour la Russie, la Chine et/ou les autres 20 ou 30 pays qui assassinent en rond mais… font partie du club des « droits de l’homme » annexe de l’ONU. Et, comme d’habitude, elle fait en sorte que tous les pays de l’Union Européenne votent comme elle.

L’Australie, le Canada, les États Unis ont le courage de s’y opposer et, ce qui est nouveau, quelques pays de l’Amérique Latine et de l’Afrique Noire sub-saharienne (!) ne votent pas pour, comme dans un passé récent, mais s’abstiennent.

Pourquoi ce rappel ? Pour une raison très simple : si notre pays veut apporter sa contribution à un éventuel règlement du conflit israélo-arabe (ou israélo-palestinien depuis que l’on a découvert l’existence d’un nouveau peuple quelque part dans les années 60) il lui faudrait se targuer d’une position d’honnête intermédiaire. En ne le faisant pas, en prenant, constamment, position contre Israël il montre que loin d’être un acteur visant le règlement du conflit, il n’est intéressé que par la posture lui permettant de s’aligner du côté d’un des belligérants. En espérant, comme il le fait, depuis la guerre de six jours, s’adjuger les (ou des) commandes d’armes des pays arabes ou du pétrole à bas prix. Tout en ne « désespérant » pas une partie, importante, de la population du pays. Décryptage.

 

 

 

 

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