Une fois de plus j'ai du mal à prendre la défense de notre Président. Ne serait-ce qu'à cause de ce que j’écrivais (8 mai 2017) en commentant la victoire de M. Macron : « L’alternative est dès lors inscrite sur le murs : « soit il a une majorité absolue, son programme ne sortira pas la France du déclin où elle se trouve soit il n’a pas de majorité absolue et il ne pourra rien faire de ce qu’il a promis »….. Autant dire que l’on perdra encore cinq années pour un nouveau quinquennat qui ne sera pas différent de celui qui s’est terminé et dont J-L.M a pu dire : « Ce soir s’achève la présidence la plus lamentable de la Ve République qui aura détruit pratiquement toute confiance autour d’elle »….. C’est le deuxième résultat important du 2ème tour, en fait, de l’incapacité de réunir dans le pays une majorité décidée à le sortir des ornières du surendettement, du chômage de masse, de l’explosion du coût de l’Etat et/ou d’un modèle social incompatible avec une économie de marché. Vous avez remarqué, je ne dis rien du communautarisme et/ou du coût absurde d’une immigration mal (ou pas du tout) maîtrisée et incapable d’intégration (quant à l’assimilation, n’en parlons pas).
Et pourtant … on s’est fait encore une fois avoir par les promesses de campagne de M. Macron. Qui se sont révélées être « des inscriptions inexistantes écrites à l'encre invisible sur une page vierge » (Simon Leys, The New York Review of Books, 11.10.90). Pas besoin de faire la comparaison entre tout ce qu’il a promis de faire et ce qu’il a accompli pendant les 18 premiers mois de son mandat. Mais, quand même, rappelons-en trois : (a) la réforme du code du travail, (b) la réduction du nombre de fonctionnaires et (c) la réduction des impôts. Pour (a) la montagne a accouché d’une souris et, à part des dispositions de séparation plus faciles rien de nouveau. Pour (b) sur la base des résultats de 2017 on sait que le nombre de fonctionnaires aura augmenté de 30/35.000 à fin 2018 ce qui laisse croire que le réduire de 120.000 sur le quinquennat est une gageure. Et pour (c) … à mi-juin 2018 on comptait 50 nouvelles taxes et impôts nouveaux et à fin 2017 la France était championne (du monde !) des prélèvements de l’état du PNB (https://www.lopinion.fr-05.12.18). Certes, tout en sachant cela, il faut se souvenir que notre pays a traversé près de quatre siècles de guerres intermittentes (dont chacune a vu l’introduction d’un nouvel impôt en commençant par la gabelle, celui sur le sel et celui sur les fenêtres …), dont deux guerres mondiales et une demi-douzaine de guerres coloniales, est en paix depuis presque de soixante-dix ans. La France est aujourd'hui un des pays les plus riches du monde avec, probablement, le plus généreux système de protection sociale. La semaine de travail est la plus courte au monde, les vacances annuelles sont les plus longues, l’éducation (y compris supérieure) est gratuite. Nos concitoyens sont mieux nourris, mieux logés, mieux vêtus et mieux divertis que jamais. Ils sont également en meilleure santé : l’espérance de vie est supérieure de 20 ans à ce qu’elle était en 1958 (INSEE).
Ce qui nous est difficile d’admettre c’est les inégalités existantes mais qui sont consubstantielles à toute économie de marché. Mais pourquoi rappeler tout cela en prenant la défense de notre Président ? Parce qu’il se trouve devant le vrai dilemme français qui perdure depuis 40 ans : la classe moyenne et les travailleurs les moins bien lotis souhaitent une vie meilleure pour eux-mêmes et, surtout, pour leurs enfants. Mais en même temps (sic), la société française résiste à des changements significatifs. Les réformes économiques tentées par tous les présidents français (sauf De Gaulle) se sont terminées en eau de boudin.
Et M. Macron ? Moi, je lui accorde des circonstances atténuantes. Il en a voulu bien faire, il a fait savoir ce qu’il allait faire mais … on ne peut pas effacer l’atavisme français qui tire son origine historique des jacqueries … Nous voilà, donc, avec les « Gilets Jaunes » - ectoplasme protéiforme qui se découvre, de surcroit, un peu antisémite et l’annonce par une quenelle de Dieudonné. Tout en laissant agir, sans s’opposer d’aucune manière, catalyseur évident, les barbares d’extrême droite ou d’extrême gauche venant d’on ne sait où mais pour une partie des « cités » détruire tout ce qu’ils peuvent et tenter, même de lyncher des membres des forces de l’ordre.
Et que peut faire M. Macron ? Il a voulu être Jupiter, il a été transformé en « punching bag ». Et pour s’en sortir il fait ce que ses prédécesseurs ont toujours fait, il commence à distribuer de l’argent. Dont il ne dispose pas. En s’endettant.
Qu’à cela ne tienne. Et quant aux slogans imbéciles et irresponsables du genre « Macron démission » les cerveaux d’acier qui les portent devraient se demander « pour le remplacer avec qui ? » Certes il y en a un, dans les starting blocs, prêt à se sacrifier : François Hollande qui a tellement bien réussi son mandat. Mais comme sa vie actuelle (en oubliant la jeune actrice) est une vie de « riche » pourquoi il n’essayerait pas de nouveau ? Regardez :
Mais tout en essayant de le sauver il faudrait, quand même, qu’il laisse un peu de côté ses rêves de « leader des progressistes européens » et arrête de s’occuper des « nationalistes et des populistes » (dix pays en Europe avec l’Italie, la Pologne, l’Autriche …) pour faire un peu obstacle au dictateur islamique de Turquie. Qui s’oppose à la France pour ce qui se passe en Syrie, qui veut passer par le fil de l’épée (so to speak) le peuple kurde en sa totalité [quand même, environ 25% de la population turque, qui espère un jour disposer d’un état (ou d’une région autonome)]. Et faire comprendre à l’Europe que son voisin de l’Est est son ennemi principal, non pas la Russie. Car la Russie n’envisage pas de conquérir l’Europe tandis que le nouveau sultan oeuvre autant que faire se peut à la conquête de l’Allemagne par les turcs qui s’y sont installés ou celle de la Belgique ou de la France par ses Frères Musulmans. Turquie qui se classe 157ème sur 180 pays pour la liberté de la presse (Reporters sans Frontières). Le sultan fait en sorte qu’il y ait en Turquie :
Turquie, qui de plus, s’évertue à faire payer aux Saoudiens l’assassinat d’un journaliste (lié aux Frères Musulmans) à Istanbul. Tout en reprochant à la France le fait qu’elle continue de vendre des armes à l’Arabie Saoudite chose que l’Allemagne, la Belgique et d’autres ont arrêté de faire après le dit assassinat. Mais … notre Président n’en a cure car ses relations avec le commanditaire supposé de l’assassinat (l’homme fort, le Prince Mohamed ben Salman) sont excellentes …