Vous avez eu à choisir entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur, vous aurez la guerre.
W. Churchill -1938.
Il semblerait que cela nous poursuit… J’avais écrit « Le gouvernement se trouve, en ce moment, devant une alternative dont les deux branches sont également néfastes pour le sort du pays. Soit il reste « droit dans ses bottes » et il est presque certain que, les échauffourées qui prennent un air de guerre civile se superposeront sur les actions des gilets jaunes, soit il plie face aux demandes (multiples et variées) de la rue érigée au rang d’interlocuteur qualifié et il abandonne, ainsi, une part de la souveraineté de l’État aux « séditieux » (qualificatif utilisé par le Ministre de l’Intérieur) »
Jupiter - j’ai de la peine à l’appeler ainsi vu que depuis quelque temps il a perdu toute emprise sur le monde - a parlé et, je l’avais dit déjà, a choisi les deux branches de l’alternative. Et ce qui se passe c’est qu’il a choisi d’accepter (une grande partie) les revendications de la rue et il n’a pas réussi d’arrêter la déferlante de la violence avec presque 100.000 policiers, gendarmes et autres forces d’ordres.
Raison garder ? Les « miettes », qualificatif que le Gilets Jaunes ont utilisé pour ce que le Président a promis, sont chiffrées à quelques 12/14 milliards d’euros. Peu ou prou, 5% du budget annuel de la France en ajoutant (toutes choses égales par ailleurs) 15% au déficit prévu pour cette année (86,7 milliards d’euros). Et comme on ne sait pas réduire la dépense publique… on ajoutera autant à l’endettement de la France.
Dépense publique ? Au lieu de commencer par réduire la dépense publique -ce qui était un engagement phare de la campagne présidentielle- un an et demi après on se remet à distribuer comme le prédécesseur de M. Macron l’a fait, larga manu, des milliards d’euros.
Dépense publique ? Il était question de réduire de 120.000 le nombre de fonctionnaires sur la durée du mandat. Au bout de la première année le nombre de fonctionnaires avait augmenté de 20.400 (La Tribune, 18.12.17) et ce qui se passe maintenant ne permet pas croire que pendant les trois années qui restent au mandat de M. Macron on tiendra l’engagement. La France employait à fin 2017 quelques 5.600.000 fonctionnaires (idem) ce qui fait, peu ou prou, 20% du nombre total de ses actifs. La moyenne de l’OCDE n’est que de 15% (Le Figaro, 17.05.18). L’Allemagne dispose de 44,3 millions d’actifs et le nombre de fonctionnaires serait un million de moins qu’en France.
Il aurait dû commencer par réduire les dépenses publiques : moins élevées, elles auraient permis de réduire les impôts quelque temps après, créant ainsi ce que les économistes appellent un cercle vertueux. Au lieu de penser au pays il s’est lancé dans deux projets aussi faramineux qu’inutiles (réellement) pour la France, devenir le leader de l’Europe « progressiste, inclusive, antinationaliste » et le champion de la lutte contre le réchauffement de la planète.
12-14 milliards d’euros prévus pour satisfaire les demandes (extorsion, vu les manifs et ses conséquences ?), milliards que nous n’avons pas. Et nous sommes criblés de dettes : presque 3.500 milliards d’euros (y compris les retraites des fonctionnaires…).
12-14 milliards d’euros de « miettes » disent ceux qu’il voulait aider, qui n’auront pas servi à grande chose car… les manifs (et sans doute la violence, les destructions, les pertes induites, etc.,) continueront, disent les citoyens éclairés qui font partie des Gilets Jaunes. Ne suis-je pas sensible à leur sort ? Je le suis, mais nous vivons dans une société libre, et en économie de marché dont les inégalités sont consubstantielles. Tout en n’oubliant pas que l’Etat distributif français est loin d’être celui qui distribue le moins. On oublie que 58% des foyers fiscaux ne payent pas l’IRPP, qu’il y a une sécurité sociale gratuite, une éducation gratuite. Et un énorme secteur de subventions (plus ou moins justifiées) pour arrondir les angles pour les moins fortunés. Mais… l’atavisme historique (certains diraient « l’ADN ») du pays veut que, périodiquement, on décide qu’il faut s’en prendre aux riches… En oubliant que les plus riches (10% de la population) payent 70% du total de l’impôt sur le revenu (Boursier.com, 03.08.18).
Et voilà notre Président, certes élu par défaut (car l’autre » c’était Marine Le Pen…) qui tout en voulant faire croire qu’il « garde le cap » est en train de dérouler la bobine du film pour nous faire revenir là d’où on n’arrive pas à sortir.
Dois-je dire que le Président aurait dû rester droit dans ses bottes ? OUI, je le dis. Le Général l’a fait en 1963, Madame Thatcher aussi en 1979. Certes, cela aurait demandé que l’ordre soit respecté par tous les Gilets Jaunes et les casseurs qui viennent prendre part aux festivités… C’est pour cela que le pays dispose de 250.000 policiers et gendarmes (145.000 policiers, 95.000 gendarmes et autres forces – chiffres 2016 – Alternatives Économiques). Qui sont bien armés et capables de maîtriser des foules qui ne respectent pas « l’ordre républicain ». Et pourtant… Paris a été victime d'incendies criminels dans ses rues et avenues principales, de vitrines explosées, de pillages, de vols, de barricades, de voitures incendiées, d’immondes graffitis sur des bâtiments publics, de la destruction du Musée de l'Arc de Triomphe et de la destruction de grilles des Tuileries.
C’est le manque de volonté pour confronter, avec la force de l’Etat, l’ectoplasme jaune des gilets qui a conduit notre Président à jeter aux orties les engagements fermes sur lesquels il a été élu. Il devrait se souvenir qu’il dispose d’une majorité à l’Assemblée Nationale, ignorer « la chienlit » et imposer à la vitesse grande V les reformes de fond que la France doit subir comme l’Allemagne a su le faire (avec un premier ministre socialiste…).
Manque de courage. Regardez Strasbourg. On s’époumone de nouveau « faut expulser » les « Allah Akbar » qui tuent. Mais celui de Strasbourg y est né. Nourri, logé, éduqué par la République et condamné 27 fois (il n’a que 29 ans…) pour des faits divers. Faisant partie de la diversité qui est une chance pour la France. Et on attend la libération (oui) de plusieurs centaines de djihadistes de retour du Proche Orient.
Et pour mélanger les pommes et les oranges, voilà notre France qui signe « Le Pacte de Marrakech », nouveau moyen induit par le « Machin » (comme disait le Général) pour faire admettre -je fais simple- que tout le monde a droit à tout le monde et… les migrants aux destinations qu’ils choisissent. Des plus de 150 pays au monde (dont deux tiers sont à l’origine des mouvements de migration) seuls les Etats Unis, l’Australie, l’Autriche, la Bulgarie, la Croatie, la République Tchèque, le Danemark, la République Dominicaine, l’Estonie, la Hongrie, Israël, l’Italie, le Japon, la Pologne, la Slovaquie et la Suisse ont refusé de le signer. Neuf pays des 27 de l'Europe que notre Président veut conduire vers des lendemains qui chantent.
Que Dieu prenne soin de nous…