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23 mars 2019 6 23 /03 /mars /2019 10:23

Une guerre picrocholine vient de commencer entre deux branches de la démocratie française : l’Exécutif et le Senat. La raison ? Trois personnages parmi les plus importants (sinon les plus importants) de l’entourage du Président sont soupçonnés d’avoir menti sous serment à une commission d’enquête. Le Sénat a demandé à la troisième branche de la démocratie française, la justice, de faire lumière en procédant aux investigations qu’elle seule peut faire. Patatras ! Forts de l’impunité qui, pensent-ils, leur  est due en raison de leurs éminentes positions, le ban et l’arrière-ban du gouvernement se met en branle pour condamner puissamment (avec un vocabulaire sorti des archives du PC) le geste « politique » du Sénat qui viserait -rien de moins- à diviser le pays en s’opposant à la politique menée par son Président. Vouloir savoir si les sieurs en cause avaient réellement oublié qu’ils auraient dû dire «la vérité, rien que la vérité, toute la vérité » est donc, par les temps qui courent, un geste politique. D’où la guerre avec de actes éminemment non-politiques : boycott d’une séance du Sénat  par le Premier Ministre,  annulation d’une action commune prévue de longue date par le Président de l’Assemblée Nationale. Remarquez, au lieu de prendre la défense du Sénat car il s’agit de défendre le « parlement » ce président s’aligne sur une position absurde de l’Exécutif. La suite… au prochain numéro.

Mais… le blog voulant suivre « La relation historique amour-haine France-Israël »  essayons de regarder ce qui se passe en dehors du territoire de la République. En particulier les trois  évènements récents qui ont une certaine importance.

 

Les États Unis viennent de dire au monde qu’après 52 ans de contrôle par Israël du plateau du Golan il est temps de comprendre que dans les conditions actuelles (guerre en  Syrie depuis huit ans, de 350 à 500.000 morts selon les auteurs, 3 à 4.000.000 de réfugiés, toutes les principales villes syriennes détruites, etc.,) et vu la volonté  de l‘Iran d’y créer des bases d’attaques pour détruire Israël (en la présence protectrice de forces armées russes), Israël ne peut pas se permettre de laisser ce territoire revenir à la Syrie actuelle.

 

Regardons un peu l’histoire. Les frontières de la Syrie ont été décidées par la France et l’Angleterre via les accords Sykes-Picot et reconnues internationalement par la Conférence de San Remo en 1923. Le plateau du Golan a une superficie de 1.800 km2 soit 1% de la superficie de  la Syrie (180.140 km2).

Pendant 19 ans (de 1948 à 1967) l’armée syrienne, qui s’y trouvait, bombardait ad libitum les villages israéliens autour de la Mer de Galilée, en contre-bas du dit plateau. On s’en souvient, en juin 1967 la Syrie a attaqué Israël à partir du Golan mais a été renvoyée dans ses foyers par l’armée israélienne qui, depuis, contrôle 1.154 km2 du plateau. En réalité, Israël avait conquis la totalité du territoire mais après le cessez-le-feu intervenu elle a rendu la capitale de l’endroit (Quneitra) à la Syrie qui, néanmoins, l’a transformée depuis (52 ans) en  ville fantôme. Du côté israélien, y vivent environ 50.000 personnes (dont quelques 20.000 druzes – seul endroit au monde ou cette ethnie y vit pacifiquement, sans problèmes existentiels). Comme pour ses autres territoires, Israël a mis en place un développement compatible – les meilleurs vins israéliens (primés aussi de par le monde), par exemple, y trouvent leur origine Ajoutez que dans les  conditions crées par la guerre en Syrie l’Iran (et ses supplétifs,  Hezbollah) essayent de se créer des bases d’attaque sur la frontière (ligne de cessez-le-feu 1967). Tout cela pour dire que personne au monde n’envisage, qu’un jour, Israël renonce à ce territoire conquis au terme d’une guerre d’agression de la Syrie contre elle. Vade ad victor omni spolia.

Imaginez une seconde qu’Israël ne soit pas sur le plateau du Golan pendant la guerre en Syrie. Mais… les bonnes âmes, la Russie par exemple, condamnent le geste des États Unis. La Russie… Géorgie, Abkhazie, Ossétie,  Crimée, Donbass/Ukraine pour n’évoquer que le passé récent… en vertu de « l'inadmissibilité de l'acquisition de territoires par la guerre ... ».

 

Et la France ? Elle a poussé l’Union Européenne à déclarer qu’elle ne reconnaît pas la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan. Ce qui aura autant d’effet que les rodomontades apocalyptiques qui ont suivi la reconnaissance par les États Unis de Jérusalem comme capitale d’Israël et qui prévoyaient que le monde musulman allait ouvrir les portes de l’enfer… Tu parles, Charles.

 

ONU – Conseil des Droits de l’Homme – on connaît cet appendice des Nations Unis dont la majorité des membres sont tous des coryphées des droits de l’homme. Exemple : (non exhaustif) la Chine, Cuba, Égypte, Libye, Turquie, Venezuela… Ce Conseil consacre, à chaque session, une partie de ses travaux aux condamnations aussi rituelles qu’absurdes d’Israël. 7 pays de l’Europe de l’Ouest en font partie, trois d’entre eux  (plus l’Australie) ont décidé de voter systématiquement « NON » aux résolutions anti-israéliennes. Rassurez-vous, il s’agit de l’Autriche, de l’Angleterre et  du Danemark.  Mais d’autres pays viennent, aujourd’hui, de voter contre une résolution accusant Israël de crimes de guerre à Gaza (Brésil, Bulgarie, Tchéquie, Hongrie, Ukraine entre autres).

 

Et la France … elle a d’autres chats à fouetter. Et, sans doute, à la différence des pays évoqués elle ne voit pas pourquoi elle voterait contre les résolutions anti-israéliennes. Depuis une dizaine d’années la France vote systématiquement, avec opiniâtreté, toutes les résolutions anti-israéliennes qui dénient la relation historique du peuple juif avec Jérusalem ou autres lieux d’Israël. Pendant  le mandat de M. Hollande celui-ci a prétendu un jour qu’il s’agissait d’une erreur qui allait être corrigée. Rien… et le Quai d’Orsay pendant le mandat  de M. Macron… avec une constance digne de causes meilleures fait  de même. Mais il y a mieux.

La France à Jérusalem – On sait, notre pays ne reconnaît même pas Jérusalem Ouest comme capitale d’Israël (la Russie l’a fait…). Elle  y dispose d’un Consulat Général qui se veut, dit-on, ambassade française auprès des palestiniens. Ce qui veut dire qu’elle reconnaît Jérusalem Est comme déjà appartenant au futur éventuel état palestinien. Et voilà… elle met un de ses locaux à la disposition d’une association liée à l’Autorité Palestinienne à l’encontre de la politique de l’État d’Israël qui n’entend pas laisser cette dernière exercer des activités à Jérusalem, capitale de son État. Israël ferme ledit local ce qui fait  dire à la France qu’il s’agit d’un incident sérieux. Mais… la France reconnaît-elle Israël comme état  du peuple juif ? A se le demander.

Pourtant dans des émeutes récentes un manifestant éclairé apostrophait         M. Finkielkraut en lui criant « va à Tel Aviv ». Même ce pauvre bougre, musulman de bon aloi, sait que la place des juifs est en Israël.

 

Et  la France continue son chemin sans boussole, elle (le Président) va en Éthiopie pour lui proposer son aide et ses conseils (regardez ce que sont  devenues les anciennes colonies africaines de la France), elle (le Président) pousse par tous les moyens au sauvetage  des affaires à faire avec l’Iran sans tenir compte  des sanctions américaines, elle (le Président) se met  à mal avec la moitié des pays de l’Union Européenne considérés comme « nationalistes » tandis qu‘elle (le Président), elle se veut « progressiste », elle (le Président) redevient le principal pays européen anti-américain, elle (le Président) joue aux billes la séparation de l’Angleterre d’avec l’Union Européenne (même  les seize républiques qui constituaient l’Union Soviétique se sont séparées…) en faisant semblant d’oublier le caractère néfaste et pathétique d’une telle séparation, sans accord, pour elle-même. Traverser la Manche, biens et personnes, deviendra un cauchemar (visas, droits de douane, contrôles divers  pour des millions de camions, bus, Eurostar…). En 2018 ont transité par la façade française de la Manche 1,7 millions de camions transportant 22 millions de tonnes des marchandises,  2,7 millions de voitures, 50.000 autocars (équivalent  passagers 10,6 millions) et 11 millions de passagers Eurostar + 2100 trains de marchandises. (source GETLINK). Un dessin ?

Samedi 16 mars, Paris à feu et à sang (so to speak mais… presque). Notre président se ressource en faisant du ski.

 

M. Macron auquel on aurait donné le Bon Dieu sans confession sans le connaître, s’avère, lui et son entourage, de vrais amateurs même pas éclairés. Quo vadis Domine ?

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