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13 avril 2019 6 13 /04 /avril /2019 08:54

 

Le sujet a une importance (presque) planétaire. En effet, la détestation d’Israël par le monde bien-pensant, le monde « post modern » et qui veut mettre dans la poubelle de l’histoire tout ce qui est « nationaliste » (et, naturellement, réactionnaire, raciste, homophobe, sexiste, j’en passe et des meilleures) n’est plus à souligner. Elle a, sans doute, « modernisé » et rendu (presque) acceptable un nouvel antisémitisme structurel qui est, aussi, la conséquence des changements de population dans les deux continents les plus en vue, l’Europe et les États-Unis.

Mais… cette détestation n’est rien par rapport à celle qui a comme objet le Premier Ministre d’Israël qui depuis une dizaine d’années est, tous les jours, le plat principal des déjeuners politiques des grands de ce monde. Vilipendé,  accusé de tout  et de son contraire, montré du doigt comme le responsable du manque de paix au Proche Orient, considéré comme corrompu et corrupteur, il s’était fait insulter par M. Obama et M. Sarkozy, il est méprisé par M. Macron (qui le montre quand il a l’occasion) et  par Mme Merkel (qui ne le montre pas ouvertement). Bref, un politicien infréquentable, on se demande pourquoi dans un pays démocratique les électeurs lui accordent leur confiance.

Pendant les soixante derniers jours on a pu suivre la campagne pour l’élection des membres de l’Assemblée Nationale d’Israël, la Knesset. Que les acteurs politiques du pays aient tiré à boulets rouges contre M. Netanyahou, rien à dire. Même si, cette fois-ci, le niveau des invectives est descendu de quelques marches car M. Netanyahou était, de plus, l’objet de plusieurs enquêtes diligentées contre lui et risquait (risque toujours) d’être  mis en examen pour des faits considérés comme graves. Ne faites pas de relation avec ce qui s’est  passé aux États Unis pour M. Trump.

Mais tout ce qui se respecte - et se considère comme dépositaire de la sagesse universelle, un peu teinté de rose - je veux dire toute la presse occidentale, Europe et les États Unis compris, s’est lancée dans une campagne anti-Netanyahou sans équivalent à ce jour. Et New York Times, Washington Post, Los Angeles Times, Le Monde, Le Figaro, Frankfurter Zeitung, Die Welt et/ou les principaux médias de partout on fait  leurs « choux gras » de la « presque sure » perte par M. Netanyahou et son parti (Likud) de la direction d’Israël. C’était (presque) certain, tout le monde le disait (l’espérait) « Bibi » ne sera plus roi.

C’était l’évidence car… trois généraux et un ancien ministre de la Défense (lui aussi ancien général), donc, « quatre cavaliers de l’apocalypse » moins célestes mais pas tellement mystérieux, s’étaient  chargés de faire partir M. Netanyahou. L’empêcheur de tourner en rond, l’homme qui empêche M. Macron et/ou Mme Merkel ou des illustres inconnus dirigeant des pays phares en Europe comme la Belgique, l’Irlande ou la Suède ou autres, de faire le bien d’Israël contre la volonté des israéliens. Donc, saison de chasse ouverte, feu à volonté, si le roi n’est pas encore mort il le sera car les élections étaient programmées pour le 9 avril. J’ai de la peine pour certains de mes lecteurs et pour certains de mes amis parce que les choses ne se sont pas passées comme   prévu (par les multiples sondages d’opinion) et espéré par l’humanité progressiste (j’exagère un brin…).

On vient d’avoir les résultats définitifs : Le parti de M. Netanyahou (qui a obtenu le plus grand nombre de députés) dispose, avec ses alliés (tous déclarés) d’une majorité plus confortable que celle qui a été la leur avant  les élections (65 députés vs 61 parmi les 120 députés de la Knesset). Dans le silence (des petits entrefilets dans les premières pages -ou ailleurs) des journaux évoqués et  en absence de toute incidente soupçonneuse (trucage, mauvais comptage, propagande condamnable, etc.,) on essaye d’occulter ce qui s’est  passé : une victoire écrasante dont l’essentiel est crédité à M. Netanyahou. Tant  et si bien que le quotidien israélien d’extrême gauche, contempteur principal de M. Netanyahou, titre en première page de son journal Internet « Israël Election: Impeccable Timing and Brilliant Campaigning Give Netanyahu His Biggest Win Yet (Haaretz, 11.04.19).

Certes, le pays (Israël) a viré (depuis au moins quinze années) vers le centre droite. Les partis religieux (habituellement alliés de la droite) n’ont pas réellement accru leur influence et les électeurs arabes (dont  la participation aux élections a été moindre qu’en 2015) envoient à la Knesset, peu ou prou, le même nombre de députés (12 au lieu  de 14). Mais ce qui est  significatif, ce qui est important  c’est que la « gauche » israélienne a cessé d’exister. Le parti socialiste (qui a dirigé, seul, le pays de 1948 jusqu’en 1977 a payé son manque de crédibilité instillé par les tentatives répétées de trouver un partenaire palestinien pour faire la paix. Tout en militant pour « deux états pour deux peuples » mais en occultant  le fait que les palestiniens n’ont jamais voulu admettre l’existence du « peuple juif » indépendamment du territoire qui serait  le leur.

Ce qui a décidé les électeurs israéliens d’assurer la reconduction du bloc de droite à la direction du pays a été, tout d’abord, le pédigrée de celui qui le dirigeait. M. Netanyahou, dont  les performances étaient non seulement connues et  appréciées et dont  la ténacité était devenue proverbiale. Il avait  réussi (au départ comme ministre des finances) de transformer l’économie israélienne d’inspiration socialiste en économie de marché, il a conduit une politique responsable qui a valu à Israël d’être admis dans le cercle (vertueux ?) de l’OCDE et de devenir un grand de ce monde pour tout ce qui est  « High Tech », « Nanotechnologies », Médecine et  Biologie et même… de devenir le deuxième fournisseur mondial de drones et  le 7ème fournisseur mondial d’armes ultrasophistiquées. Au bout de 70 ans d’existence renouvelée Israël est  auto-suffisant pour son alimentation (en 1948 le pays était, presqu’en totalité, un désert parsemé de marais), montre un PIB/habitant (presque) égal à celui de la France  (et un PIB/habitant quinze fois plus grand que celui de l’Égypte – 10 fois plus qu’en Iran …). M. Netanyahou a été choisi nonobstant les efforts des « quatre cavaliers » (qui ont  obtenu un score très honorable) ou celui de certains dirigeants étrangers. Mention spéciale pour notre Président  qui a trouvé bon de recevoir, trois jours avant  la date des élections, le No.2 de la coalition des généraux ; de retour à Jérusalem celui-ci s’en est servi en faisant des déclarations multiples « tous les leaders étrangers veulent  voir le départ de Bibi ». M. Macron continue de miser sur les mauvais chevaux … Il n’est   pas le seul. Lisez l’ignoble papier de  T.Friedman publié par NewYork Times (10.104.19). Mais retenez ce que Jerusalem Post vient  d’écrire aujourd’hui. « With all the chatter about Israel’s inevitable demise, he (BN – MB) may very well say to himself, Israel has unprecedentedly strong ties with Washington, Moscow, New Delhi, Tokyo, Beijing, Brasilia, Riyadh, Abu Dhabi and Cairo; its economy is – for the most part – humming along nicely; and on Thursday night it was scheduled to land a washing machine-sized spacecraft on the moon. Are there problems with the Palestinians? Certainly, but those problems have been there for the last century, and the country – though it has not found a way to solve the problems – has found a way not only to live with them, but also to thrive ». En clair : Prime Minister Benjamin Netanyahu won the elections but lost The New York Times.

Un deuxième événement (presque) planétaire : la sonde israélienne BERESHEET (Genesis) après avoir voyagé plus de 6 millions de km en sautant d’une orbite terrestre sur une orbite lunaire (elle devait se poser sur la lune) a fait le tour de la lune plusieurs dizaines de fois mais ne s’y est  pas posée, elle s’y est  écrasée. 7ème pays à avoir réussi cette performance mais, il n’est pas superflu de le noter, première tentative mondiale financée par des fonds entièrement privés (donateurs pour l’essentiel). Et pour un coût probablement 20 ou 30 fois inférieur à celui d’autres tentatives (Europe, par exemple).

Selfie prise à 14.000 de km de la lune …

 

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