On attendait le speech de M. Macron qui devait nous promettre un avenir radieux et des lendemains qui chantent. Enfin, pas pour tout le monde, pas pour les riches dont les revenus dépassent trois fois le SMIG. Un avenir radieux car, vu la situation actuelle de la France promettre « du sang et des larmes » n’est plus d’actualité. On s’endette...
Mais au lieu de M. Macron on a assisté, médusés, à la destruction de Notre Dame, symbole de la beauté de Paris et de l’histoire de France, par un incendie que, semble-t-il, personne n’a essayé de maîtriser pendant presqu’une heure. Et puis... la flèche de Violet le Duc, vieille de 200 ans, la charpente de chêne vieille de 800 ans, le toit en plomb et tout ce que l’on ne sait pas encore est parti en fumée.
Je ne suis pas catholique. Je ne suis même pas chrétien. Mais, quand je me trouve à Jérusalem et (parfois) je marche dans les pas du Christ sur le chemin de la Croix, la via Dolorosa... je ne puis m’empêcher de ressentir un je ne sais quoi mais qui me rapproche de mes frères, les hommes. Chaque fois quand je descends de chez nous (la Montagne Sainte Geneviève) pour aller banalement au BHV je passe devant et regards Notre Dame et (parfois) j’y entre : comme à Jérusalem, je ne puis m’empêcher de ressentir quelque chose qui me rapproche de l’âme de ce vieux pays qui a tant donné au monde.
Ce à quoi on a assisté, ne vous y trompez pas, c’est à la destruction d’une partie de l’âme de la France, fille aînée de l’Église Catholique. Et entendre notre Président dire, d’une manière péremptoire, « on va reconstruire » cela me révulse. On va reconstruire quoi ? Le toit ? La charpente ? Les murs ? C’est à ne rien comprendre, car ce que Notre Dame contenait c’était 800 ans de civilisation judéo-chrétienne, c’était 800 ans de bonheur pour tous ceux qui y sont entrés, c’était 800 ans des prières de ceux qui croient et de ceux qui ne croient pas, montées au ciel pour célébrer la vie, le bonheur, la mort.
Comme d’habitude... on annonce que le Parquet a initié une procédure pour déterminer... Chercher les coupables ? Ce qui nous fait tourner les sangs ce n’est pas « qui a fait quoi » c’est de comprendre que dans la France « post moderne » on ne sait pas garder, choyer, ce que les générations passées nous ont laissé. Est-il compréhensible que la charpente ne fût pas ignifugée ? Est-il compréhensible qu’il n’y ait pas eu, dès la première étincelle, des extincteurs à poudre disponibles sur place ? Est-il compréhensible que l’on n’ait pas eu d’eau (?!) disponible pour les lances des pompiers quand la Seine se trouve à 50 mètres ? Est-il compréhensible que les grandes échelles des (plus de 400) pompiers ne puissent pas monter à plus de 30 mètres ? Ou qu’aucun hélicoptère n’a pu être mobilisé pour déverser de l’eau sur l’incendie dans les minutes de la première fumée ?
Oui, tout cela est compréhensible. Car, la France de M. Macron a décidé de faire appel à un bateleur de foire, spécialisé dans la royauté, pauvre épigone d’un Léon Zitrone... pour trouver des moyens pour garder intact le patrimoine immobilier français. Pour maintenir en vie les constructions anciennes, les œuvres de Vauban ou de Violet le Duc on fait appel à la Française des Jeux. Mais, on jette comme au casino, 10 milliards d’euros pour satisfaire des revendications impossibles à satisfaire des Gilets Jaunes... 10 milliards que nous n’avions pas mais... on s’endette...
Mais comment a-t-on pu laisser Notre Dame bruler ? Elle a survécu pendant huit siècles, aux guerres de religion, à la Révolution française (qui l’avait pourtant désacralisée), et aux deux dernières guerres. La France des dernières années l’a laissé tomber. Le feu n’a fait que compléter la désaffection des élites du pays pour tout ce qui nous rattache aux racines anciennes. Le bâtiment appartient à l’État. Pourtant on n’affecte que quelques 2 millions d’euros annuellement tandis que l’on considère, depuis des années, qu’elle aurait nécessité plus de 40 millions de $ pour une rénovation sérieuse (NYT 15.04.19)
Oui, la France a choisi, confusément, de perdre son âme. En faveur de quoi ? Pour porter le drapeau des « progressistes » dit son Président. Pour prendre aux riches pour donner aux pauvres car les pauvres se multiplient comme, jadis, les petits pains. En on n’a de hâte tant que l’on n’aura pas changé l’âme chrétienne de ce pays en faveur d’un salmigondis de mariages pour tous, de PMA et GPA, de l’équivalence des cultures en recevant, en échange, la chance d’avoir une diversité suffisamment élargie. Élargie au continent dont notre Président se veut l’ardent leader.
On va me dire « regardez comme le pays s’unit devant le malheur ». Oui, on s’unit et la semaine prochaine on se désunira car les Gilets Jaunes sont toujours là et nos dirigeants ne savent toujours pas comment dire non. Certes, les très riches annoncent déjà leur contribution et on compte dessus. Mais... pour construire Notre Dame on avait mis plus de deux cents ans. Les choses ont changé, les outils aussi, la main d’œuvre (artisans, les compagnons du tour de France, les couvreurs –le toit en plomb pesait plus de 200 tonnes, vitriers pour les vitraux, etc.,) sera dure à trouver. Cela prendra des années pour vérifier les structures, renforcer les murs, refaire les plans, choisir les matériaux et, éventuellement, reconstruire. Au bout du compte, même, le Pape du moment viendra la consacrer. Lecteurs, croyez-moi, nous n’y serons ni invités ni témoins tant tout cela prendra des dizaines d’années.
Ce n’est pas grave car, à la fin, ce ne sera qu’un immeuble copie d’une ancienne très grande cathédrale du monde dont l’âme est partie en fumée en l’an de grâce 2019.