Bon, allons-y. Un martien en train de débarquer de sa soucoupe volante, n’ayant aucune difficulté pour comprendre le galimatias exprimé dans un volapuk qui, semble-t-il est devenu la marque de toutes les TV, radios et autres médias du continent qu’il vient de survoler, réalise que le nouveau roi du monde est notre Président ! Qui de plus, vient de s’adresser à son propre peuple pour lui dire ce qu’il se propose de faire avec ses «collègues» pour le bien du monde. Bigre !
Pourquoi notre Président ? Parce qu’il a décidé qu’il est le «leader» de l’Europe et, en bonne voie d’être le leader du monde. Du monde qu’il qualifie de «progressiste» et qui s’oppose au monde «nationaliste» Certes, il semble avoir oublié qu’en se distançant ainsi d’une majorité des pays européens il se trouve de plus en plus isolé. Il semble aussi, si l’on regarde les choses un peu plus sérieusement, qu’il ait oublié le rôle du «nationalisme» dans l’histoire récente du monde qui nous entoure. C’est le nationalisme ce qui a vaincu le fascisme. Le nationalisme est ce qui a motivé les pilotes britanniques qui se sont battus à un contre cinq contre la Luftwaffe ; le nationalisme est ce qui a motivé les mouvements de résistance français, norvégien ou polonais ; et le nationalisme c’est ce vers quoi les Soviétiques se sont tournés, face à l’invasion du fascisme, en remplaçant «L’Internationale» par l’hymne national quand le dictateur local s’est adressé à ses «frères et soeurs pour sauver la patrie». Autant dire que nonobstant la chansonnette de notre Président les pays européens qui ont connu le joug nazi ou communiste ne se laissent pas facilement convaincre de renoncer à ce qu’ils sont en faveur d’ensembles hétéroclites, d’ectoplasmes informes, fussent-ils distributeurs de mannes diverses provenant des mieux lotis qu’eux. On s’arrête et on réfléchit une seconde : n’est-ce pas ce que l’Europe fait depuis son premier élargissement ?
Le drame de notre Président, et je pèse mes mots, c’est qu’il n’a pas, loin de là, la possibilité de montrer qu’il fait ce qu’il dit et qu’il dit ce qu’il fait. Pas besoin de mettre en exergue des exemples, ils sont connus et des plus en plus nombreux. Mais il y a quelque chose qui, d’une manière pernicieuse, sape son discours contre le nationalisme : le démographie de son pays. Le taux de fécondité est de 1,8 enfant par femme pour les indigènes et de 2,6 pour les immigrées selon l’INED. Sur 750.000 nouveaux nés (moyenne des dernières années) -un peu d’algèbre, que diable, deux équations avec deux inconnues permettent de déterminer le nombre de femmes mères des 750.000 nouveaux nés (annuellement) : 393.000 qui se partagent entre 54.500 « diversité » et 338.500 « indigènes ». Corrélativement, on dénombre 141.700 nouveaux nés « diversité » et 609.300 nouveaux nés » indigènes ». Autant dire que la diversité (8 à 10% du nombre d’habitants) fournit, peu ou prou, 25% du nombre annuel de nouveaux nés. D’un autre côté, 150.000 à 200.000 étrangers s’installent en France bon an, mal an et… en 25 ans on trouvera dans ce pays (naissances – décès, immigration) pas loin de la moitié des habitants des gens nés à l’étranger ou dont les parents seront nés à l’étranger. Alors, quoi, Monsieur Macron ? Ne pas être nationaliste ? Ne pas s’opposer aux flux migratoires que Madame Merkel a accueilli à bras ouverts ?
Les Rois de France ont mis mille ans pour constituer ce qu’ils ont légué aux générations suivantes. Que l’on constate (comme Valéry Giscard d’Estaing en 1976) que nous ne représentons que 1 % de la population mondiale, que nos ressources de matières premières sont inexistantes et que notre avenir se trouve dans l’intégration européenne, soit. Mais aujourd’hui on accepte de déchirer, à l’intérieur du pays, la toile tissée avec patience pour la remplacer par un patchwork de communautés tribales (qu’elles soient corses, bretonnes ou occitanes, basques ou maghrébines, turques, pakistanaises ou moldo-valaques). Elles sont désunies par l’incapacité de pratiquer une langue commune (le français) et par leur auto-exclusion du tronc principal de la nation car ne voulant pas renoncer aux pays ou aux communautés d’origine. Les trois facteurs qui ont permis à la France de transformer des immigrés en français (école, armée, religion) ont été patiemment déconstruits. Etre français aujourd’hui, afficher et défendre son identité nationale, c’est accepter l’Europe comme cadre d’évolution mais aussi vouloir survivre en tant que nation pour nous et pour les générations futures. Et peu importe si l’on taxe ce langage de souverainiste. Il y va de l’existence à terme de cette nation qui aurait pu se trouver en Germanie n’eût été le sacrifice de plus de 400.000 jeunes Américains : ils n’avaient rien à faire sur les plages de Normandie sauf d’accomplir la mission qui leur était confiée par un Président américain qui, lui, ne voulait pas voir disparaître cette nation.
Bon, voilà notre Président progressiste, premier opposant mondial aux nationalismes présents de plus en plus sur la mappemonde, voulant résoudre les problèmes insolubles auxquels le monde fait face. Vaste programme…
C’est déjà téméraire et insolent. Prenons un exemple : l’Iran. Sans revenir sur la genèse et l’évolution de ce dossier en simplifiant (raccourci rapide) l’Iran veut accéder au nucléaire militaire et les Etats Unis s’y opposent totalement tandis que des puissances diverses font semblant de croire aux dénégations de l’Iran. Et comme par hasard, ces mêmes puissances ont des intérêts économiques puissants qui les font prendre parti en faveur de l’Iran. Et que fait notre Président ? Avant de voir ses « collègues » qu’il a invité à Biarritz il rencontre un représentant de l’Iran (que les États Unis ont frappé de sanctions diverses) pour voir comment il pourra sauver le fameux JCPOA. Représentant qui fait savoir, après avoir rencontré notre Président, « Le président Macron a fait quelques suggestions la semaine dernière au président [Hassan] Rouhani et nous pensons qu'elles vont dans la bonne direction, bien que nous n'y soyons pas encore définitivement", J. Zarif - l’AFP » Autant dire… cause toujours, tu m’intéresses… Comment croire qu’il pourra convaincre les Etats Unis à changer leur position ?
Mais ce n’est pas tout… Grand défenseur de la cause écologique, apprenant qu’il y a des feux dans la forêt amazonienne il s’est mis à tirer à boulets rouges sur le dirigeant (nationaliste) brésilien en faisant chantage de l’adhésion de la France à un traité (MERCOSUR) qui devrait se révéler économiquement important pour le Brésil. Mais pas seulement pour le Brésil. En particulier, la France sera la première bénéficiaire économique notamment pour son secteur agricole (wikipedia.org). Vous voulez dire qu’il se tire une balle dans le pied ? Et pourquoi ? La forêt amazonienne couvre une superficie de 550.000.000 ha (5,5 millions de km2) et tous les ans on mesure la déforestation :
En 2018 la déforestation représentait env. 7,000 km2 soit 1,4% de la superficie de la forêt MAIS 70% des feux couvrent des territoires déjà déforestés ! Très loin des 20% dont notre Président vient de parler pour «tirer le signal d’alarme».Le cabinet de notre Président devra revoir sa copie.
Mais il y a mieux : lundi notre Président a reçu M. Poutine. Lui aurait-il parlé des feux dans la taïga sibérienne ? 15.100.000 km2 de superficie. «D'immenses incendies de forêt touchent la Sibérie, obligeant l'armée russe à intervenir. Environ 3 millions d'hectares (30.000 km2) dans le centre et l'est de la Russie sont en flammes. Autant que la Belgique, 30.688 km2 . Rassurez-vous, le sujet n’a pas été abordé. C’est vrai, il n’y a pas de MERCOSUR avec la Russie… Remarquez, la Bolivie – pays qui est adjacent à la forêt amazonienne déforeste aussi à tour de bras… Mais la Bolivie est un pays socialiste… Il y a-t-il une erreur quelque part ?