Une fin d’année qui n’annonce rien de bon pour la suivante. C’est vrai, c’est la fin d’une décennie qui a vu se produire des évènements majeurs qui annonçaient des changements importants. Parmi eux : l’élection de D. Trump, celle de E. Macron, celle de Bolsonaro au Brésil, les deux élections avortées en Israël cette année (après les changements majeurs concernant la capitale à Jérusalem et la souveraineté sur le Golan), les dernières aventures belliqueuses du nouveau sultan (en Syrie et en Libye plus ses menaces sur les frontières maritimes en Méditerranée), je ne les cite pas tous. Mais c’est une décennie qui laissera sa marque. Au moins parce que les trois pays mentionnés ont mis à leur tête des perturbateurs. Des dirigeants qui ont été élus sur la base de leurs promesses de campagne de faire autre chose que ce que l’on faisait auparavant. Cela étant dit, pour trois pays d’intérêt les choses semblent s’arrêter sans que l’on sache vers où elles iront. Impasse.
A tout seigneur toute honneur... Quand E. Macron a été élu il s’est engagé à mettre un terme à la dérive du pays au plan économique et social. Réduire le chômage, réduire la dette publique du pays, réduire le nombre des fonctionnaires, réduire le nombre de régimes de retraite, réduire les impôts. Toutes les réductions annoncées procédaient d’une analyse lucide de la situation de notre pays et étaient logiquement compatibles avec le but poursuivi. Et le pays lui a fait non seulement confiance mais lui a donné une majorité hors norme à l’Assemblée Nationale pour qu’il puisse faire tout ce qu’il avait promis. A mi-mandat, force nous est de reconnaître que l’on est loin de ce qui était prévu et que, pour l’instant, on se trouve dans une impasse. En effet, on a déjà annoncé que le nombre de fonctionnaires ne se réduira pas (ou marginalement) ; que le nombre de régimes de retraite qui sortira de la réforme en discussion semble devoir être de 62 (par rapport aux 42 existants…) ; que les impôts ne sont pas, réellement, réduits pour ceux qui les payent (on oublie que 1% - les plus riches - payent 10% du total du IRPP et que 10% - donc la classe moyenne, supérieure ou pas - payent 50% du total de l’IRPP) ; que la suppression de certaines taxes pour certaines catégories est compensée par l’augmentation de taxes et/ou cotisations pour d’autres catégories ; que le chômage indemnisé ne semble se réduire autrement que marginalement restant toujours, presque deux fois plus grand qu’en Angleterre ou en Allemagne et, presque, trois fois plus grand qu’aux Etats Unis. Et tout naturellement, on ne parle plus de réduction de la dette publique car, figurez-vous, on fait moins bien que le précédent président : la dette augmente actuellement de 98,5 Mrd€/an quand elle a augmenté pendant le dernier quinquennat de seulement 70Mrd€/an !
Donc, ça ne va pas. Et c’est l’impasse. Souvenez-vous, pour arrêter la « chienlit » (c’est le Général qui parle…) des Gilets Jaunes on a déversé 12 milliards d'euros que nous n’avions pas. On s’est endetté… Aujourd’hui la « réforme des retraites » est refusée par chaque catégorie professionnelle avec laquelle on discute, par chaque syndicat (y compris réformiste) et par toute la classe politique (le Sénat aussi !). Que va-t-on faire ? Des sous on n’en a pas… On est dans une impasse, 25 jours après le commencement d’une grève reconductible et bien que l’on ait accepté déjà, pratiquement, toutes les revendications raisonnables, rien n’est réglé. Et aucune des promesses de E. Macron n’a pas l’air de pouvoir être réalisée pendant les deux années et demi qui lui restent.
Certes, il est en train d’essayer, laborieusement, de devenir le leader de l’Europe en vue de la reformer. Pour en faire quoi ? Je simplifie, un bouclier social pour « protéger » ses habitants (vu le succès du modèle social français) et un opposant à la « domination » américaine en faisant ami-ami avec la Russie (comme le Général il y a 60 ans). Pour ce qui est du premier but, pour l’instant, ceux qui ont les sous en Europe (Allemagne, Pays Bas, pays du Nord) n’en veulent pas car ils prétendent que la France devrait faire le ménage chez elle avant de changer quoi que ce soit chez les autres. Pour le deuxième but il trouve la résistance farouche des pays de l’Est qui ont du mal à oublier la trahison de l’Ouest complice du pacte Molotov-von Ribbentrop et celle du pacte Daladier+Chamberlain-Hitler. L’un, a démembré la Pologne, l’autre en a fait de même pour la Tchécoslovaquie, le tout ayant précédé la deuxième guerre mondiale et ses conséquences. De plus, comme sa politique « anti-immigration » est plus que tolérante, les pays de l’Est - Hongrie, Pologne, Roumanie, Bulgarie – sans compter le Danemark, montrent de plus en plus leur opposition à ses objectifs, jusqu’à ne plus avoir peur d’éventuelles mesures de rétorsion de Bruxelles via les fonds qui leur sont attribués.
Donc, ça ne va pas. On est dans une impasse, il est peu probable que les lendemains chanteront sur ce vieux continent infecté qu’il est par des germes exogènes cultivés par des élites postmodernistes. Comme E. Macron, auquel on a donné le Bon Dieu sans confession en 2017.
Aux Etats-Unis, aussi, on a élu un perturbateur. Nous ne verrons qu’aux élections de 2020 dans quelle mesure D. Trump aura gagné ses batailles contre un Parti démocrate de gauche, la droite Never Trump, les médias (à 95% oppositionnelle), l'élite académique et culturelle, la Silicon Valley, Hollywood et le « deep state » de Washington. Pour l’instant - en contraste avec le bilan de notre président - il a mis à son tableau de chasse une économie super performante ; croissance supérieure à celle démographique (4,2% deuxième trimestre 2019), chômage à 3,5% (au plus bas depuis 60 ans), évolution des salaires plus de 4%/an -record depuis des dizaines d’années, premier producteur et exportateur de pétrole et gaz du monde (?!), création de plus de 8.000 milliards de $ de valeurs par la bourse, bref, il a réussi à faire « America Great Again » avec une politique à l’opposé de ce que les derniers présidents avaient fait : dérégulation, liberté pour des initiatives privées, réduction massive des impôts (plus de 1.300 milliards de $ revenus dans l’économie américaine de l’étranger où il se trouvaient). Mais si notre Président qui a du mal à réussir n’est « enquiquiné » (sérieusement) par personne, lui, est en but à des tentatives répétées visant sa destitution : Nancy Pelosi- « It’s been going on for 22 months. Two and a half years actually » 13.12.19 ; on se souvient que WaPo a écrit 19 minutes après sa prise de mandant qu’il devait être « impeached » ; le 30.01.17 (dix jours après la prise de mandat) Foreign Policy publiait « : 3 Ways to Get Rid of President Trump Before 2020 » (H. Koh (Conseiller du Secrétaire d’Etat Adjoint et aussi au président d’une NGO de G.Soros - Opens- Society Institute). On se souvient aussi de l’enquête de plus de deux ans de R.Mueller quant à sa collusion avec la Russie pour gagner les élections de 2016 (personne, aucun media, aucun journaliste n’a trouvé bon de lui présenter des excuses pour tout le mal qu’ils ont dit de lui). Bien sûr, dès que l’on en parle on commence par dire qu’il est abject, ignoble, sexiste, raciste, suprématiste blanc, menteur - aurais-je oublié d’autres adjectifs ? Et suite a une procédure de la Chambre des Représentants digne de figurer dans l’archive des Procès de Moscou (1936 - 1938) utilisant le procédé proposé par Lavrenti Beria à Staline (« indiquez-moi l’homme, je vous trouverai le crime » il vient d’être « impeached » (mis en accusation) en vue d’un procès au Sénat où, selon toutes les probabilités, il sera acquitté (les Républicains étant majoritaires).
En réalité, sa mise en accusation n’a pas comme origine ses (éventuelles) mauvaises actions. Ce dont il est question c’est la peur du parti démocrate et d’une part du parti républicain (Never Trumpers) de voir réussir ses réformes économiques et autres (judiciaires, par exemple) et de gagner encore un deuxième mandat. La preuve implicite ? Aucune des mauvaises actions de M. Obama n’a conduit, ni les démocrates, ni le républicains (ils commandaient et la Chambre de Représentants et le Sénat) à lancer une procédure d’impeachment contre lui : ni quand M. Obama
- a renoncé à son engagement de mettre des boucliers antimissile en Pologne et en République tchèque pour apaiser la Russie.
- a dit qu'il serait flexible avec la Russie s'il était réélu.
- a refusé de donner à l'Ukraine des armes défensives lorsqu'elle a été attaquée par la Russie.
- n'a pas respecté sa ligne rouge fictive en Syrie.
- a confié la responsabilité de surveiller les armes chimiques d'Assad à M.Poutine.
- a donné l’accès à plus de 100 milliards de dollars aux mollahs d’Iran, qui propagent le terrorisme partout et qui vouent à la mort les États-Unis et Israël.
- a payé 1,8 milliard de dollars en espèces aux mollahs iraniens sous forme de factures fictives.
- a su que le fils de J. Biden a reçu d'énormes pots-de-vin d'une entreprise ukrainienne corrompue et a également reçu de l'argent de la Chine et de la Roumanie.