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4 janvier 2020 6 04 /01 /janvier /2020 20:02

Tout au long de l’année 2019 l’Iran n’a pas cessé d’œuvrer à la déstabilisation de la région qui s’étend du Golfe Persique jusqu’à la Méditerranée via, l’Irak, la Syrie et le Liban. Un rappel rapide mérite d’être fait si l’on veut comprendre ce qui s’est passé il y a deux jours.

En avril 2019 l’Iran arraisonne un cargo, le Maersk, battant pavillon danois. En juin deux pétroliers, norvégien et japonais ont été la cible d’attaques (identifiées comme iraniennes). En juin ils recommencent avec un pétrolier norvégien. En juillet, en « représailles » ils arraisonnent un tanker britannique. On peut remarquer qu’ils ne se sont pas attaqués ni aux bateaux américains ni aux français ou russes ou chinois. Non, ce n’est pas le hasard, c’est simplement la stratégie dite de « la cuisson du homard » Mais aussi avertissement aux grands, sans aucun risque, voulant dire… nous contrôlons le Détroit du Hormuz, à bon entendeur, salut.

Et comme le homard ne disait rien sauf « continuons de négocier », « ne sortez pas du fameux JCPOA », « on va contourner les sanctions américaines », les stratèges perses avançaient leur pion dans le jeu d’échecs qu’ils disent avoir inventé… Ce faisant ils tiraient avantage de la veulerie de l’Europe (Madame Mogherini allait à Téheran voilée comme il se doit pour un dhimmie).

Mais pas seulement. Les mollahs voyaient que le nouveau sheriff avait d’autres chats à fouetter et semblait vouloir faire ami-ami avec eux disant, chaque fois qu’il avait l’occasion, qu’il acceptait de discuter avec eux sans conditions préalables pour, éventuellement, bâtir un autre JCPOA. Et ils voyaient aussi que les anciens de l’Administration Obama (en particulier John Kerry) leur demandaient d’être patients car… DJT allait être battu aux élections de 2020 et qu’après…

Et ils l’ont cru. Et ils ont laissé le No.2 du régime, le concepteur de la stratégie géopolitique de l’Iran, le bras droit du Guide Suprême, le premier militaire iranien faire ce qu’il croyait nécessaire pour retrouver l’influence de Nabuchodonosor sur l’Orient, proche ou éloigné. Et naturellement, pour réaliser ce qui se trouve au frontispice de la République Islamique depuis 1979, éradiquer « l’entité sioniste » de la carte. Et ils ont continué à réchauffer l’eau du homard : détruire en vol un drone de reconnaissance américain au dessus du Detroit de Hormuz, quelques fusées tirées de Syrie contre Israël, une armada de drones envoyés pour détruire la moitié des réservoirs de stockage de pétrole en Arabie Saoudite : aucune réaction du Sheriff, simplement les israéliens (qui ne se laissent pas faire…) leur ont répondu du tac-au-tac mais le tac de réponse était d’un ordre de grandeur plus grand que le premier.

Fast forward : En décembre, les milices chiites iraniennes ont commencé à viser des installations militaires américano-irakiennes en Irak avec des frappes de missiles de plus en plus sophistiqués. Au bout de dix frappes le secrétaire à la Défense des États Unis, Mark Esper, a demandé au gouvernement irakien d'aider à prévenir les attaques visant des soldats américains. Sans résultat aucun car lesdites milices prenaient leurs ordres de l’Iran via une structure mise en place par le Général Souleymane. Une roquette lancée par une milice soutenue par l'Iran a tué un sous-traitant américain et blessé trois soldats le 28 décembre. En réponse, les États-Unis ont mené des frappes de représailles sur les positions des milices en Irak et en Syrie. Quelques dizaines de morts et l’avertissement « pas de provocation cela risque de vous coûter cher ». Qu’à cela ne tienne, Comme en 1979, à l’instigation du « patron » dans une escalade désorganisée en apparence mais dramatique, des manifestants membres de la milice du Kezib Hezbollah supplétive de l'Iran ont assiégé l'ambassade des États-Unis à Bagdad, piégeant ses diplomates et ses employés qui ont eu la vie sauve car abrités dans des pièces sûres inviolables avec des moyens normaux.

Et voilà le sheriff qui leur dit « il ne s’agit pas d’un avertissement mais d’une menace, cela va vous coûter cher. »

Une des quatre fusées Hellfire (8kg de charge creuse, guidée par radar et Laser semi-actif ») tirée par un drone « Predator » a détruit la voiture dans laquelle le No2 de l’Iran se trouvait à côté de l’Aéroport de Baghdâd. Il n’en est rien resté sauf… une main avec un anneau réputé appartenir audit No2.

Cœur des pleureuses… les apaiseurs (qui depuis très longtemps ne sont plus les juges de l’Ancien Régime chargés « d’apaiser » des conflits mineurs) : « La situation est grave » « DJT n’a pas demandé l’autorisation de la Chambre des Représentants » « Mme Merkel – certes il s’agit d’une provocation iranienne mais il faut assurer la désescalade » pour culminer avec la déclaration d’une sous-ministre française, Mme Amélie de Monchalin, « quand de telles opérations ont lieu, on voit bien que l'escalade est en marche, alors que nous souhaitons avant tout la stabilité et la désescalade » On croit rêver.

On croit rêver car les mots stabilité et désescalade expriment, d’évidence, la volonté de maintenir le statu quo, c’est-à-dire de ne pas toucher à la dictature odieuse des mollahs. Capito ? Ce qu’elle nomme "de telles opérations" veut dire faire disparaître un individu dont les mains étaient tachées du sang de milliers de gens. Et qui, de plus, n’avait jamais dissimulé sa haine des régimes démocratiques et laïcs comme celui de la France.

En 2008 Israël - objet principal de la stratégie iranienne, a eu la possibilité de faire disparaître ce triste sire : « c'était en février 2008, alors que des agents des services de renseignements israéliens et américains traquaient M. Mugniyah, (chef militaire du Hezbollah) le commandant du Hezbollah, avec l'espoir de le tuer, selon de hauts responsables américains et israéliens du renseignement. Les agents ont repéré le commandant du Hezbollah en train de parler avec un autre homme, qu'ils ont rapidement déterminé être Qasem Souleymane. Excités par la possibilité de tuer deux ennemis à la fois, les Israéliens ont téléphoné à de hauts responsables du gouvernement. Mais le Premier ministre Ehud Olmert a rejeté la demande, car il avait promis au Président Bush que seul M. Mugniyeh serait visé par l'opération. » NYT - 03.01.20. Le Président républicain, lui aussi cherchait apaiser après la conquête de l’Irak.

Mais il y a eu mieux « Selon un rapport de 2018, Israël était "sur le point" d'assassiner Qasem Souleymane en 2015, mais l’Administration Obama a déjoué le plan. En fait, ils ont fait connaître à l'Iran les plans d'Israël (PJ-03.01.20). Oui, il fallait, coûte que coûte, que M. Obama conclue le JCPOA avec l’Iran. Alors, par rapport à l’accès à des fonds de 150 milliards de $ et le payement en espèces (?!) de 1,5milliards de $, trahir un allié… Et, pour montrer son appréciation du bonhomme, dans la foulée, on a annulé les sanctions concernant ses voyages.

Premier voyage, le No2 iranien va à Moscou et… établit l’alliance russo-iranienne pour sauver M. Assad, le dictateur sanguinaire de la Syrie.  250.000 à 400.000 morts (selon les sources) et 5 à10 millions de personnes déplacées (selon les sources) plus loin… l’homme qui avait sur ses mains le sang de centaines de milliers d’hommes, femmes et enfants va retrouver les 70 vierges aux yeux noirs promises à tout martyre par le prophète.

Et on devrait le regretter ? Le monde est-il en danger de guerre ? N’était-il pas en guerre au Proche Orient, déjà ? Qasem Souleymane était l'homme le plus dangereux du Moyen-Orient. Sa mort fait comprendre aux mollahs, qu’en réalité, ils sont faibles et à la merci de ceux dont ils veulent la mort en chantant « mort à l’Amérique, mort à Israël »

Et, quant aux apaiseurs en rond… il serait sage qu’ils apprennent ce que le 
Talmud dit : ceux qui sont gentils avec les cruels finiront par être cruels avec 
les gentils. Que Dieu veuille bien nous garder…

 

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