La France, «régler des comptes» ? Vous n’y pensez pas…
Depuis que le Général a réussi la miraculeuse performance de nous convaincre, tous, que la France (a) s’est libérée toute seule et qu’elle (b) s’est trouvée légitimement à la table des vainqueurs de la deuxième guerre mondiale, on n’a réglé aucun compte.
Pas celui de la France occupée mais dont l’industrie, la finance, la culture et toutes les administrations ont collaboré avec l’occupant. Même, en prenant, avant même que cela ne lui soit demandé par l’occupant, des décisions immondes qui ont laissé des tâches indélébiles sur son histoire. Selon les épigones du Général il fallait oublier, tout, pour que le pays renaisse comme le phénix… Et l’on se retrouva avec un gouvernement dont des postes de première main étaient tenus par des communistes, les mêmes qui avaient applaudi le pacte Molotov-Ribbentrop (1939), prélude de la guerre (39-45) qui partageait, déjà des pays et des zones d’influence.
Pas celui de la guerre d’Indochine, stéréotype de guerre coloniale dans laquelle l’armée française a été conduite à des défaites tactiques et, surtout, stratégiques. Guerre dont le résultat a été le changement des belligérants, les Etats Unis ayant repris le rôle de la France avec le succès que l’on sait. Le deuxième résultat étant la disparition du français comme première langue de trois pays - Vietnam, Laos, Cambodge - remplacé par l’anglais. Et la perte d’influence culturelle, économique dans une partie de l’Asie.
Pas celui de la guerre d’Algérie, de ses milliers de morts (près de 25.000 dont 15.500 au combat ou par attentat, 65 000 blessés et 485 disparus - Wikipédia). Pas celui des 800.000 français «pieds noirs» forcés en 1962 d’abandonner tout ce que leurs ancêtres et eux-mêmes avaient créé en Algérie depuis 1830, obligés par des accords (Evian) de partir avec une valise en carton comme seul bien. Ni celui des 600.000 juifs d’Algérie, Maroc, Tunisie, en grande partie citoyens français, obligés de quitter leurs pays dès la création d’Israël.
Pas celui de la francophonie. 88 pays et gouvernements, certains dans lesquels la langue française - fondement de l’organisation - est parlée par 2% de la population (1.000 à 3.000 habitants - Sainte Lucie, par exemple) mais pas Israël où presque 10% de la population (soit presque 800.000 habitants) parlent français. Pas Israël, parce que la France s’est soumise (se soumet encore aujourd’hui) au diktat des pays arabes/musulmans (par exemple le Qatar, citoyens 203.000, 8.000 parlant français soit 100 fois moins qu’en Israël) de ne pas accepter Israël comme membre. Francophonie dont la France assure l’essentiel du budget (100.000.000 € ?).
Pas celui des «abattoirs de la Villette» qui s’en souvient encore ? Un chantier lancé en 1961 pour qu’il soit arrêté en 1971 après quelques milliards de francs de dépenses. «La Villette réunissait en 1971», écrivait M. Jean Sérignan, commissaire à l'aménagement de La Villette, «tous les aspects cumulés de la vétusté et du modernisme, et elle connaissait cette situation paradoxale d'une vie active dans des installations anciennes, parfois réaménagées à titre provisoire, d'installations modernes sous-utilisées, de grands chantiers abandonnes, de terrassements inachevés et de ruines» (Le Monde 07.02.1980). Et où, pour aménager les 53 hectares de terrain on a dû dépenser encore des millions (des milliards ?) cette fois ci, d’euros.
Pas celui de la destruction de l’industrie électronique française, première ou deuxième en Europe, en faveur d’un plan (Plan Calcul) inventé de toutes pièces par des « experts » incapables de comprendre l’évolution technique, la diffusion des concepts ou la capacité nécessaire pour produire ce qui allait être conçu non pas ce qui avait été produit. Qui a coûté au pays plus de 5 milliards de francs de 1967 à 1975. Comme le « scandale » du système de télévision SECAM (meilleur que le NTSC américain ou le PAL allemand mais beaucoup plus cher) que le Général a donné gratuitement à l’URSS et à quelques pays satellites et/ou d’Afrique Noire. Aventure qui a coûté des dizaines (centaines ?) de millions de francs au pays.
Pas celui du « sang contaminé » suite à l’épidémie de SIDA (1980) Elle est considérée, par le nombre et la qualité des victimes, sa durée (1983-2003) et l'intensité de la crise institutionnelle qu'elle a engendrée au sein de la société civile, politique et médicale, comme la première grave et profonde crise sanitaire de l'Histoire française (Wikipédia). En 1999, l’ancien Premier ministre Laurent Fabius… dont la responsabilité était engagée, a comparu devant la Cour de justice de la République pour « homicide involontaire ». Innocenté, il est maintenant Président du Conseil Constitutionnel.
Pas celui de François Mitterrand qui, Président de la République, à maintenu pendant son double septennat deux familles, une officielle et une officieuse connue de (presque) tous mais, noblesse oblige dont personne n’en a parlé. Bien que la deuxième famille ait coûté elle aussi des sous au pays. Mais, si la dépense était marginale, mineure, l’aspect moral, civique pour le « peuple » ne l’était pas.
Pas celui de Jean-Yves Haberer, Inspecteur des Finances, qui a fait perdre au Crédit Lyonnais env.150 milliards de francs (condamné à une amende de 59.000€ !) qui à 75 ans, l’homme qui a défrayé la chronique financière française coule une retraite paisible dans son château du XVIIIe siècle dans la Somme», notait en 2008 Le Parisien, en ajoutant qu’il « dispose également d’un appartement parisien dans le XVI ».
Pas celui de l’Ecotaxe (S. Royal) qui a coûté au pays 2 ou 3 milliards d’euros et dont on voit toujours les vestiges sur les autoroutes du pays. Comme on voit l’amertume des centaines de salariés d’Ecomouv à Metz (en charge de l’infrastructure et du fonctionnement des équipements installés) qui, après deux années de formation sont passés directement au chômage. En Lorraine, département sinistré après la fermeture de mines et des aciéries.
Certes, nous avons un porte-avions nucléaire (qui passe l’essentiel de son temps à Toulon) et nous nous souvenons, avec nostalgie, du Concorde. Qui lui aussi a coûté plus de 20 milliards d’euros (De 1959 à 2003, il atteint 20 milliards d'euros pour à peine plus de 235 000 heures de vol et 4 millions de passagers transportés !) Pourtant, un mythe était né : celui du plus bel avion du monde – L’Histoire 09.2003) jusqu’au jour quand un bout de métal de trois sous l’a mis en feu sur une piste de décollage de Roissy avec plus de 100 personnes à bord.
Alors ? Bonnes gens, laissez tomber, dans notre modèle politique (unique au monde comme son pendant, social) personne «d’en haut» n’est coupable, même s’il est responsable. Nos élites, qui dirigent le pays, n’ont jamais vu un des leurs perdre les avantages dont elles bénéficient parce que quelque chose a mal tourné.
Mais le confinement terminé (pour l’essentiel, nous dit-on) il faudra commencer à travailler pour redonner au pays le lustre qu’il avait perdu. Je crois qu’il est nécessaire, pour savoir ce qu’il y a à faire de regarder où nous en sommes : ci-après quatre documents, un journaliste, un économiste, un philosophe (de gauche…) et Le Monde. Pour nous remonter le moral…
Pour finir, regardons ou se trouve notre pays pour ses résultats dans la gestion de la pandémie Covi-19 :
Deux fois plus (presque) de décès par million d’habitants qu’aux Etats Uns, 5 fois plus qu’en Allemagne, 14 fois plus qu’en Israël …. Régler des comptes ?