Oui, c’est vrai, cela fait un moment que je n’ai pas mis en ligne un nouveau texte et, à mon avantage, j’ai appris par les messages reçus que certains lecteurs se demandaient pourquoi je ne commentais pas les grands évènements de la période : l’Europe et ses convulsions, les Etats Unis et leurs deux mondes, la France et sa laborieuse sortie du Covid-19 et… le nouveau gouvernement d’Israël et ses annonces.
L’Europe – Au ras de pâquerettes, on regarde ce que notre Président essaie de faire pour (a) que la France retrouve la position qu’elle avait du temps de De Gaulle ou même de Mitterrand et (b) se voir reconnaître sa capacité d’être le leader de l’Union une fois que le la relation du duo « France-Allemagne » s’est distendue par l’incapacité de la France de tenir son rôle et par la distance que Mme Merkel a été obligé d’accepter face aux affaires courantes de l’Union. C’est à travers ce prisme qu’il faut voir ce qui est annoncé comme le grand événement actuel : obtenir que les 27 pays acceptent de mutualiser leurs dettes, qu’ils se solidarisent dans l’aventure d’un grand endettement appelé (selon le moment) pour effacer les pertes induites par le Covid-19 et/ou relancer l’économie de l’Union.
J’ai dit « convulsion ». D’un côté, les pays « frugaux » (ceux qui, de tout temps ont géré leurs affaires selon une orthodoxie disparue - si tant est qu’elle existât dans les pays du Sud) et de l’autre côté, ceux qui attendent que la manne européenne tombe des cieux de l’Italie, l’Espagne, la Grèce (pays qui ne s’en cachent pas) ou la France qui sait, veut, croit pouvoir obtenir quelques dizaines de milliards d’euros pour les mettre dans le tonneau des Danaïdes que constitue son portefeuille. 750 milliards d’euros sont en jeu, il est très peu probable que l’on trouve une conclusion positive à la foire d’empoigne qui va suivre. Tout cela donnera matière à des discussions sans fin entre les 27 pays (car il faut l’unanimité pour un accord éventuel), moult voyages et moult réunions et de la matière pour le pisseur de copies des gazettes du continent.
J’ai dit convulsion. La terre entière, blessée par les actions irresponsables et/ou criminelles, de la dictature chinoise souffre tout en essayant de se dépatouiller avec les conséquences de la pandémie Covid-19. Conséquences dont les premières sont la mise à genou des économies des pays développés et la quasi-disparition de celles des pays pauvres, en voie de développement ou pas. La collusion entre la dictature chinoise et l’OMS, via ses suppôts, ne faisant plus mystère pour personne, seule (parmi les pays libres) l’Europe s’interdit de la critiquer. Lisez «La Chine est un prédateur et l’Europe est sa proie» (François Heisbourg, Le Figaro 27.05.20). L’Europe laisse la Chine libre d'acheter des ports en Europe (le Pirée), des domaines vinicoles en France, des centaines de milliers d’hectares en Espagne ou faire travailler des centaines de milliers de chinois dans le Nord de l’Italie. Sans réaliser que la nouvelle route de la soie que la Chine est en train de construire n’a comme objectif principal que la conquête de l’Europe.
Convulsion ? Oui, l’Europe se tait face au prédateur, la Chine se permet de faire publier par son Ambassade à Paris :
message aussi clair qu’ignoble, les violences de Hong Kong aujourd’hui seraient l’œuvre des pays occidentaux et des Etats Unis. L’Europe ménage la Chine en disputant aux Etats Unis le droit de tirer des conclusions de son comportement criminel.
Mais il y a mieux. A l’Est de l’Europe, grâce à la sagacité de Mme Merkel, on a fait un accord avec le potentat turc : il gardait en Turquie les réfugiés venant de Syrie (où lui même est partie prenante à la destruction du pays et à l’occupation de zones d’intérêt) et l’Europe lui payait 6 milliards d’Euros. Un accord avec un potentat qui a sur ses mains le sang de dizaines de milliers de morts dont la seule faute était d’être nés Kurdes. Et après plusieurs années pendant lesquelles il a fait, sans vergogne, un chantage permanent «vous payez ou j’ouvre les frontières et vous aurez des réfugiés» voilà maintenant que l’Europe « discute » avec lui « l’oppression par Israël des palestiniens : le représentant de l’Europe, celui qui semble profiter du vide laissé par la France, l’Angleterre et l’Allemagne pour ce qui est de la politique étrangère de l’Union n’est autre que celui dont le premier voyage, après avoir été choisi, a été d’aller à Téhéran pour bâtir la confiance :
Convulsion ? Quand ses premiers interlocuteurs sont l’Iran des ayatollahs et la Turquie en voie de califat, l’Europe n’a rien d’autre à faire ?
Si. Oublier ce qui se passe en Libye (ou la Russie et la Turquie sont en train de mettre la main sur le pays et ses ressources pétrolières). Mais ne pas oublier ce qui se passe en Israël : menacer ce pays du feu de Zeus si, des fois, après plus de 70 ans de refus des palestiniens d’accepter une solution pour leurs revendications existentielles, il se décidait à traduire de jure ce qui est de facto – appliquer sa loi dans des territoires disputés mais acquis dans une guerre défensive qui lui avait été déclarée des dizaines d’années auparavant. Chose qui fait partie du programme sur lequel le nouveau gouvernement a été élu démocratiquement. Et pendant que l’interlocuteur choyé de l’Europe, M. Abbas, déclare, avant qu’Israël procède à quoi que ce soit, qu’il dénonce tous les accords précédents (Oslo et autres) signés avec Israël et garantis par les puissances qui les ont patronnés. Puissances (dont la France) qui font semblant de ne pas être au courant de ce qui se passe. Mais qui ne peuvent pas ne pas réaliser que si cela est les palestiniens perdraient tout justification pour parler d’un état qui s’appellerait Palestine.
La France – Un mot pour notre pays. Pas encore sortie de la panade - dans laquelle la gestion calamiteuse de nos dirigeants qui, cependant savent tout et sont les meilleurs de la planète, de la crise Covid-19 - voilà que la France, par la voix de son Président annonce ce qui sera l’avenir : notre pays va devenir le n°1 européen du véhicule propre (La Dépêche, 01.06.20) et pour cela il annonce un plan de 8 milliards d'euros pour l'automobile. On croit rêver.
Regardez de l’autre côté de la grande mare. Un Sud-Africain immigré aux Etats-Unis se trouve à la tête de trois aventures inouïes, les trois lancées avec ses sous propres : Tesla, le premier fabricant d’automobiles électriques, SpaceX le concurrent privé de la NASA américaine, de la France et de la Russie pour le lancement de fusées porte-satellites ou, depuis 48 heures, de transport d’astronautes et le forage de tunnels sous Los Angeles pour installer des moyens de locomotions hyper rapides et performants pour désengorger le système de trafic de la ville. La capitalisation de ses sociétés dépasse aujourd’hui les 100 milliards de dollars. Tesla seule vaut plus de 30 milliards de dollars. Et le Président de la France, sixième économie du monde, puissance nucléaire, veut qu’avec 8 milliards d’euros partagés entre Renault, Peugeot et une myriade de sous-traitants on fasse de son pays le premier constructeur européen de voitures électriques ? Comment diable, un type aussi intelligent et versé dans les affaires que notre Président peut-il se lancer dans ce genre de promesses sans en avoir le premier biscuit ? Car, bien entendu, la France doit s’endetter pour avoir les milliards dont il en parle et qui ne suffiront même pas pour la moitié du tiers des investissements nécessaires.
Les Etats Unis – Convulsion ? Deux mondes s’affrontent actuellement dans ce grand pays. Le monde ancien – regardez-les, des émeutes qui embrasent le pays, les très grandes métropoles jusqu’à Washington devant la Maison Blanche, avec le cortège connu de dégradations, de déprédations, de destructions d’immeubles, de voitures et de commerces, le tout parce qu’un manifestant noir est mort aux mains de la police. On se croirait chez nous à Saint Denis ou Montfermeil ou dans la banlieue de Grenoble. Avec tous les gens de la «haute», démocrates et membres des élites hollywoodiennes applaudissant en silence – traduction d’un espoir, maintes fois mis en exergue, de l’espérance de voir «l’usurpateur», «l’imposteur», «l’incapable» «le raciste» je veux dire l’actuel président, disparaissant par résultat d’une élection ou d’une autre manière. Et le même week-end, SpaceX, société privée d'Elon Musk, envoie deux astronautes vers la station spatiale internationale. Exploit que la puissante NASA n’a plus réalisé, du sol américain et avec un vaisseau idoine depuis plus de neuf années.
Convulsion du monde ancien, naturellement à l’échelle des Etats Unis et des contradictions internes qui agitent ce pays, comme tant d’autres. Le différence c’est la conviction de 65% des américains que leur économie se redressera et qu’elle sera encore plus forte et la conviction de nos compatriotes que le mieux c’est du passé et que le bonheur d’un fleuve tranquille n’est pas pour demain (65% des jeunes sont inquiets pour leur avenir professionnel – Studyrama, 03.04.20)