Le monde d’après …
Dès qu’une rupture dans l’évolution paisible des sociétés s’annonce, on vous parle du «monde d’après». Tu parles …
J’ai le privilège de l’âge. J’ai traversé le siècle dernier et à partir de quand je commençais a demander «pourquoi» j’ai connu un régime fascisant, vu une occupation militaire dans un pays qui lui était allié, des conséquences de la deuxième guerre mondiale, une tentative de démocratie trahie par les vainqueurs de la guerre, un régime totalitaire communiste et, même, des changements fondamentaux à l’Ouest de l’Europe. C’est dire que des promesses (ou menaces ?) relatives «au monde d’après» j’en ai soupé.
Mais nous sommes dans ce doux pays de France qui subit, par delà l’incurie de ceux qui le gouvernent (ou à cause de), une épidémie que d’aucuns veulent comparer à la peste bubonique du 14-ème siècle (qui a tué entre un tiers et la moitié des européens) ou à la grippe espagnole de 1918 (qui a tué entre 20 et 50 millions -selon l’Institut Pasteur- ou plus de 100 millions selon des évaluations plus récentes). Heureusement, les statistiques mondiales semblent nous dire que dans 30/50 jours le ratio nombre décédés vs nombre infectés se trouvera dans la zone d’une grippe habituelle (la courbe épousée par la représentation graphique d’une équation de deuxième degré (verte) suit parfaitement la descente du rapport (rouge) depuis le 01.05.20 et laisse envisager une évolution prévisible) :
Mais au pic de l’évolution du nombre de personnes infectées et/ou de morts y relatifs, chez nous, on a pu entendre le Président de la République dire « Nous sommes en guerre … le jour d’après, quand nous aurons gagné, ce ne sera pas un retour au jour d’avant » (16.03.20). Le propos se voulait stimulant, le ton était gaullien mais … le roi Dagobert avait mis sa culotte à l’envers … et oubliant qu’il était presque nu, il a ajouté «Quel qu’en soit le coût, l’Etat paiera» Mais le peuple … toujours cet empêcheur de tourner en rond, quand on lui pose la question
répond par un non massif à 77% . Oui, je sais, c’est un sondage. Mais …
Promesse tenue, on a engagé plus de 500 milliards d’euros que nous n’avions pas et, pour tout mettre d’équerre, on a changé le gouvernement. En faisant y entrer un avocat qui s’est distingué en défendant les complices de l’assassin terroriste de Toulouse, comme ministre de la justice, une politicienne repêchée qui s’était convertie en chroniqueuse de télévision, comme ministre de la culture (?! poste occupé par un André Malraux, en d'autres temps plus glorieux) et un politicien socialiste sujet à une enquête pour corruption (ou concussion), comme ministre délégué chargé des comptes publics. Et pour faire bonne mesure un sujet à une enquête préliminaire pour viol, comme Ministre de l’Intérieur. Certes, tout le monde a droit à un avocat, la télé fait partie de ce que l’on appelle la culture, recevoir des lithos après avoir confié un contrat municipal à une grande société est permis si les cadeaux valent moins de 150 € (va savoir la valeur d’une litho qui n’est pas vendue …) et … les accusations de viol courent les rues et, par dessus tout, il y a la présomption d’innocence. Mais, franchement, vous y croyez, vous, au «monde d’après» ?
Non, tout sera comme avant mais … un peu moins bien.
Regardez ce qui se passe aux Etats Unis. Une bavure policière ayant comme victime un noir condamné pour moult délits, ayant abandonné sa femme avec sa fille sans leur laisser un sous, s’est transformé en geste nationale parce que l’individu était noir, et pour rien d’autre. C’était le battement d’aille du papillon légendaire qui, en moins que rien de temps, s’est transformé en (pas encore mais presque) guerre civile. Détruire des propriétés, «occuper» des quartiers dans des villes d’importance, déboulonner des statues et détruire des monuments (y compris de ceux érigés en honneur des abolitionnistes …) et par-dessus tout obliger autant de monde que possible à déclarer que «black live matter» Pas celle des blancs car … c’est les oppresseurs qui n’ont fait que cela depuis qu’ils existent … Et naturellement, le candidat démocrate à l’élection présidentielle de novembre 2020 (un vieillard cacochyme, moitié décrépite, incapable de tenir des propos sensés sans regarder un téléprompteur) promets de «transformer l’Amérique» pour que le monde d’après ….
Bien entendu, comme en 1968, ce qui se passe aux States arrive chez nous plus ou moins vite. Cela s’appelle, déjà, Adama Traoré, le même profil (ou presque) que le noir américain à l’origine de ce qui s’y passe là-bas, bien entendu des manifs de soutien (occasion rêvée pour crier Israël Apartheid et Palestine vaincra en murmurant, in petto, l’usuel mort aux juifs). Quant à faire des «zones libres» dans des quartiers choisis … on n’a pas eu besoin d’attendre : cela s’appelle ZUS (Zone Urbaine Sensible) et, depuis qu’on les compte (2014), il y en a 718 ! Essayez d’y aller à Montfermeil ou à Grenoble au Mistral ou à Vaulx-en-Velin ou à Dijon … On compte presque 5 millions d’habitants dans ces quartiers où la police ou les pompiers ne peuvent y aller que bien accompagnés.
Mais il y a pire (ou mieux) … Un ancien premier ministre publie une tribune «Comment comprendre que dans les locaux de l’Assemblée nationale, une salle porte encore le nom de Colbert ?» (Le Monde). Car Colbert, à part d’avoir été le créateur de l’organisation de l’Etat a conçu, aussi, un code de police pour les esclaves … Certes, à la Libération on a changé les noms de toutes les avenues Pétain … Et maintenant, L’Oréal supprime les mots blanc, blanchissant, même clair de ses produits (Le Figaro 27.6.20). L’Oréal, dont le fondateur (E. Schuller) a financé la Cagoule (extrême droite) avant d’embaucher François Mitterrand comme directeur général du magazine promotionnel des produits L'Oréal Votre Beauté (Wikipedia). Et le «fils de pub» qui a fait le bonheur des socialistes français annonce : «Le logo Uncle Ben's est imprégné d'une histoire qu'on rejette» Du riz blanc ? Non, basmati … Quel délire.
Oui, ce qui se passe aux States viendra (viens déjà) en Europe. Encore que … l’Europe à d’autres soucis …
Non, il ne s’agit pas des effets apocalyptiques du Covid -19 (regardez la Belgique – 856 morts/million d’habitants, Espagne 608, Italie 577, Suède 534, France 447) quand il n’y a que 34 en Israël ou 33 en Tchéquie ou 60 en Hongrie. Non, ce n’est pas la guerre génocidaire d'Assad -avec le soutien de la Russie- qui fait toujours rage en Syrie. Ni que la Turquie, membre de l’OTAN, pleine d'espoir d’être admise dans l’UE, chasse les Kurdes à Idlib, en lançant des frappes aériennes en Irak. Ni que, la même, soutient des insurrections en Libye et au Yémen. Pas non plus que la Chine menace l'Inde, ou que la Corée du Nord intensifie les tensions avec le Sud. Ni que 'Iran empêche l'AIEA d'inspecter ses sites nucléaires. Non, tout cela n’inquiète pas l’Europe.
Ce qui l’inquiète ? Avant une réunion du Conseil des affaires étrangères de l'UE en mai dernier, le représentant de l’Union pour les affaires étrangères l’ancien socialiste (trotskiste ?) M. Borrell a déclaré que les plans d'annexion dont on parle en Israël étaient "le point le plus important à l'ordre du jour". Presque 12 millions d’infectés par le Covid-19 et presque 600.000 morts dans le monde … on s’en fout, ce qui est important, le principal problème de l'UE ce jour-là, était Israël et ses plans d'annexion. Ce triste sire d’ajouter «L'UE s'oppose à l'annexion d’une partie de la Cisjordanie en partie parce qu'elle affecterait négativement ... potentiellement, la sécurité d'Israël, ce qui est quelque chose de non négociable pour nous». (Algemeiner 23.06.20). Grotesque.
Mais il fait des émules : le Bundestag («au nom de la “raison d’État” que constitue la sécurité d’Israël pour Berlin» disait Mme Merkel) vote une résolution menaçant Israël s’il décide de donner cours à ce qui lui a été offert par le plan de paix de M. Trump (et que plusieurs pays arabes approuvent en silence). Résolution qui souligne que la paix au Proche Orient risque d’être menacée. Et obtus comme ils sont (tous !) ils ne réalisent pas que ce que ce plan a de nouveau par rapport aux nombreux plans précédents est qu'il reconnaît que les Palestiniens ne peuvent pas se voir confier un État tant qu'ils n’acceptent pas les tenants pour coexister avec Israël - reconnaître son existence comme état juif, ne pas payer de terroristes pour avoir tué des Israéliens, purger la leurs manuels scolaires de propagande antisémite, etc., «Et surtout quand ils sont divisés, sans direction unique, quand le mouvement national palestinien ressemble à l'arche de Noé. Les rivaux du Fatah et du Hamas ont créé deux versions de tout : deux «états» (Gaza et Cisjordanie), deux services de sécurité, deux constitutions et deux sponsors différents (le Golfe et l’Iran)» A.D.Miller, Foreign Affairs, 30.06.20. Sauter cette étape, comme tous les plans précédents ont tenté de le faire, est une recette éprouvée pour l'échec. Mais l’Europe (la France aussi, voir France.gouv 14.05.20) n’arrête pas de faire croire que tout mouvement d’Israël est une menace pour la paix.
Et voilà le Bild (03.07.20) qui ne s’émeut pas et écrit : «Quelle paix Israël met-elle en danger? Il n'y a pas de paix au Moyen-Orient qui pourrait être menacée. Pas tant que le Hezbollah, l'Iran, le Hamas et tous les autres voisins de la Syrie à la Jordanie veulent, plus ou moins, effacer l'État juif de la carte. Tant que le gouvernement palestinien «modéré» de Cisjordanie verse aux terroristes des pensions à vie.»
L’absurdité de la position de l’Europe ressort comme le nez au milieu de la figure. Depuis des dizaines d’années elle s’époumone, ad nauseam, à dire «le statu quo est insoutenable». Et quand on veut changer de paradigme, la voilà toutes voiles dehors s’arcbouter pour ne rien changer et maintenir «l’occupation» ! « L’annexion est souhaitable car elle lèvera un obstacle à la solution des deux États. Le fait que cette phrase vous laisse sans doute bouche bée prouve la pérennité des mythes. Car l’idée selon laquelle la solution des deux États sera fondée sur le retour d’Israël aux lignes d’armistice de 1949, sur la division de Jérusalem, et sur le retour des descendants des réfugiés palestiniens en Israël est un mythe. Aucun gouvernement israélien n’acceptera un État ennemi et armé surplombant Tel Aviv et traversant Jérusalem ; le délogement d’un demi-million d’Israéliens ; et l’immigration en Israël de la troisième génération des réfugiés arabes de 1948. Tant que les Palestiniens et les gouvernements qui les soutiennent insisteront sur ces chimères, il n’y aura pas de solution de deux États» E. Navon, Le Figaro 01.07.20
Mais l’Europe commence à ne plus être monolithique : si onze pays (UK, Allemagne, France, Irlande, Pays Bas, Italie, Espagne, Suède, Belgique, Danemark, Finlande, Estonie) ont fait une démarche menaçant Israël de graves conséquences si elle va de l'avant avec des projets d'annexion de parties de la Cisjordanie, quinze ont refusé de la faire (Autriche, Bulgarie, Chypre, Croatie, Grèce, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Portugal, Tchéquie, Roumanie, Slovaquie, Malte). Sept pays parmi le premier groupe on eu des colonies. Quatorze du deuxième groupe ont connu, à un moment ou à un autre, le joug de l’occupation. Instructif, non ?
Pendant les convulsions de la diplomatie du successeur de Mme Mogherini, Israël fait semblant de dire cause toujours … Et le Secrétaire Général Adjoint de l’OCDE de dire «Le niveau de développement et de digitalisation israélien est le double de celui des autres pays de l'OCDE. Israël possède l'un des niveaux les plus élevés au monde d'accessibilité à Internet pour les enfants jusqu'à 6 ans. Israël possède de nombreuses informations dans le domaine de la sécurité des réseaux, et il contribue beaucoup à nos connaissances et à notre expérience» (JP 05.07.20). Et on apprend aussi qu’Israël est désormais premier pays parmi les membres de l’OCDE et deuxième au monde en termes de production d'énergie solaire. (Rapport de l'Agence internationale de l'énergie – 2019).
Et elle vient de lancer un satellite électro-optique sur une orbite estimée de 380 x 602 km, inclinée de 142° par rapport à l’équateur. Capable de prendre des images avec une résolution supérieure à celui d’OFEK11 (50 cm, 2016). Faites le calcul, c’est mieux que voir un petit pois à 6 km de distance …
Rien de nouveau sous le soleil disait déjà la Roi Salomon. Alors … parlez-moi du monde d’après …