Depuis le début de la pandémie on a mis en exergue le besoin impérieux de protéger les plus fragiles. En laissant de côté ceux touchés par des maladies graves ou multiples, il s’agit de gens dont l’âge dépasse les 75 ans.
Ce à quoi nous assistons, pendant la pandémie actuelle, oblige l’observateur à tirer une conclusion évidente : « protéger » les gens âgés va à l’encontre de l’avenir de la société telle que nous la connaissons et qui mériterait d’être celle de nos enfants et de nos petits-enfants. En clair, tout en faisant partie des gens fragiles (par l’âge) et sans un gramme d’hypocrisie, je crois que le choix que le pays fait en faveur des gens âgés est rédhibitoire pour son avenir. Je crois que les ressources dont l’état (la société) dispose encore auraient (devraient) être affectées aux jeunes qui sont son avenir. La Suède, pays social-démocrate, s’il en fut, a fait ce choix et ses malheurs induits par la pandémie ne sont pas plus sérieux que ceux que nous connaissons chez nous. Mais, ils ont sauvé leur économie et n’ont pas insulté l’avenir, le contraire de ce qui a été fait chez nous.
Je vais m’efforcer de démontrer qu’il s’agissait là, qu’il s’agit encore aujourd’hui, d’une décision contraire à l’avenir de la société dans laquelle nous vivons. Qu’il s’agit d’une décision contraire aux fondements de l’état providence existant dans une économie de marché. Et que les décisions prises pour juguler la pandémie exacerbent ses effets nocifs pour l’avenir du pays.
- Les progrès de la médecine ont eu comme conséquence directe l’augmentation de l’espérance de vie des habitants du pays.
Sur les 50 dernières années (1970-2020 l’espérance de vie des hommes (à la naissance) a été augmentée de 13 ans (67 à 80) et celle des femmes de 10 ans (75 à 85 ans). L’âge de la retraite (pour la majorité de la population adulte), fixé depuis 1981 à 60 ans s’est déplacé vers 62, 63 voire 65 ans pour les besoins de pérennité du système de retraite choisi par le pays (répartition). L’augmentation de l’espérance de vie a conduit à accentuer le qualificatif « vieux » du potentiel humain du pays. Mais d’évidence, plus de gens de grand âge, plus grandes les dépenses de santé les concernant. L’état providence (d’origine social-démocrate) s’étant installé dans le pays comme suite à une marche vers le progrès social, est obligé de consacrer, aujourd’hui, plus de 30% de son budget annuel (741 milliards d’euros soit 31,5% du PIB) au « social/-santé » les bénéficiaires étant, surtout, les classes âgées.
- A l’autre bout du volet de la population on constate deux choses qui vont dans le même sens : (a) la taux de fécondité (nombre d’enfants en vie pour 100 femmes en âge de procréer) est passé dans les 15 dernières années de 2,25 à 1,83 ce qui a eu comme corollaire une réduction du nombre de nouveaux nés pendant la même période, d’env. 90.000 nouveaux nés en 2019 par rapport à 2009.
Il n'est pas difficile de conclure, d’une manière intuitive, prenant en compte les lignes de force des deux variations, que s’il y a moins d’enfants nés et plus de gens âgés un processus divergent s’installera au fil du temps. L’état providence aura de plus en plus de mal à subvenir aux populations âgées car il y aura de moins en moins de jeunes entrés dans le potentiel humain nécessaire pour créer les richesses pouvant subvenir aux besoins de tous. En clair, il y a une incompatibilité totale entre l’augmentation du nombre de personnes âgées et les ressources de l’état providence. Il y a 50 années on comptait en France un retraité pour quatre personnes travaillant, aujourd’hui on compte un retraité pour 1,48 personnes travaillant (2020) et, on comptera, probablement, 1,2 en 2050.
Les ressources de l’état providence n’ayant pas évolué selon la même proportion, il les remplace par un endettement de plus en en plus élevé, laissant aux générations futures le soin d’en prendre la charge.
- Les choses se compliquent un peu chez nous car pour des raisons diverses (que je n’évoque pas car le risque d’être considérées teintées de racisme est important, par les temps qui courent) les nouveaux nés ne sont plus, tous, issus de la population indigène du pays. En clair, si les enfants des indigènes représentaient 73% du total d’enfants nés en 2009 ils ne sont que 68% en 2019.
En chiffres, regardez le tableau, le nombre d’enfants dont les deux parents sont nés en France a baissé de 11,7% tandis que le nombre des enfants (de la diversité) a augmenté, lui de 19% du total à 32% du total : un enfant sur trois venant de la diversité (population évaluée à 9,9% du total - INSEE), on n’a pas besoin de sortir de Saint Cyr pour comprendre que deux choses concomitantes auront lieu (ont lieu) : un certain remplacement de la population indigène, à terme, et - vu les écarts sociaux, culturels, éthiques, etc., - des ressources amoindries par une contribution plus faible à la richesse du pays.
oooo
Je sais, certains de mes lecteurs vont trouver moyen de déprécier mon propos (si, si, si) considéré soit éminemment hypocrite ou, pire, réactionnaire et rétrograde autant par son contenu que par sa forme. J’en prends le risque, et je présente mes excuses aux jeunes qui sont, selon moi, maltraités pendant cette triste période, plus que d’autres fois. Quant aux personnes âgées... qu'elles réfléchissent à ce que nous laissons comme héritage aux jeunes ...