Alors ? Par quoi commencer, surtout, après la dernière pantalonnade de notre Premier Ministre, jeudi soir ?
Le 17 mars 2020, en annonçant le premier confinement du pays, notre Président nous a prévenu : « Nous sommes en guerre » et pour que cela rentre dans nos têtes, déjà malades, il a répété six fois la formule dans son allocation solennelle diffusée par toutes les chaînes de télévision et les postes de radio.
Un an après (plus un jour), jeudi soir, son Premier Ministre a tenu nous convaincre de la justesse de toutes les mesures qui ont été prises depuis un an et de la nécessité d’en prendre d’autres, du même catalogue, vu que, pour l’instant, le résultat est un échec indubitable, ce qu’il a bien sur occulté.
Un nouveau confinement (le mot n’a été utilisé qu’une seule fois) pour un tiers du pays a été annoncé : la continuation de l’échec par d’autres moyens comme la guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens.
Premier échec, les masques. Vous vous en souvenez ? Elles ne servaient à rien car… on n’en avait pas et on devait mentir. Ensuite les tests, abandonnés pour un temps en rase campagne, car on ne savait ni obtenir rapidement les résultats, ni les enregistrer ni quoi faire avec. Le temps passait et, enfin, on nous a montré le bout du tunnel : il y aura la vaccination massive de la population et dès que l’on arrivera à l’ « immunité de masse » on pourra, enfin, revivre normalement.
Pour vacciner il faut avoir des vaccins. Heureusement, le pelé, le galeux, qui habitait la Maison Blanche à Washington, avec son impudence habituelle de parvenu milliardaire… à mis sur la table 10 milliards de dollars en mars 2020 et invité les grands laboratoires pharmaceutiques à s’en servir pour créer un (ou plusieurs) vaccin(s) avant la fin de l’année. Oh, miracle, quatre vaccins ont pris de l’avance (Pfizer, Moderna, Astra-Zeneca et Johnson&Johnson) en s’échelonnant deux en décembre 2020 et deux autres au premier trimestre de 2021. On savait que cela arrivera depuis le deuxième trimestre 2020. Qu’a fait notre pays ?
Oublions le fait que la France est le seul pays, membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU qui ne dispose pas d’un vaccin propre, bien que Sanofi et Pasteur ont été toujours présentés comme tenant le haut du pavé dans la recherche et l’industrie pharmaceutique. Ce que la France a décidé (le Général a dû se retourner dans sa tombe) c’est simple : elle a abandonné sa souveraineté sanitaire au profit du « machin » de Bruxelles. Avec une justification à la clé : on négociera au nom de 27 pays… suivez mon regard, on aura les prix les plus bas et on sera aux premières loges pour l’approvisionnement en doses de vaccin.
Cerise sur le gâteau, le vaccin européen Oxford-AstraZeneca a été annoncé être commercialisé au prix coutant, Bruxelles a, donc, donné la priorité des premières (très grandes) commandes (presque fermes) a ce fournisseur. Et naturellement, depuis le mois de décembre 2020 on se gaussait en soulignant combien l’Europe (et donc la France) a su tirer son épingle du jeu. Effectivement, le prix des vaccins variait de (presque) 1 à 10 :
Patatras ! Quatre mois après le commencement de la vaccination dans le monde (400 millions de doses déjà utilisées- AFP, 18.03.21) AstraZeneca, qui avait fourni des dizaines de millions de doses à l’Angleterre (Oxford, où l'étude a été faite pour/avec AstraZeneca n’est pas loin ... de Londres) annonçait des difficultés de fabrication majeures et… ne pouvait livrer à l’Europe qu’environ un tiers de ce qui avait été promis. Et bien sûr, les grands (Pfizer, Moderna, Johnson&Johnson) ne peuvent pas pallier les difficultés d’AstraZeneca. Qui plus est (cherchez la raison, les complotistes vous la trouveront sans doute) on a commencé à susurrer que le vaccin AstraZeneca était responsable des 37 cas de caillots sanguins trouvés parmi les 17 millions de vaccinés ! Si, en effet, 37 personnes sur 17 millions ont développé des caillots sanguins après avoir reçu le vaccin AstraZeneca, cela signifie que les chances d’une personne vaccinée avec AstraZeneca de développer des caillots sanguins sont de 1 sur 459.459, soit 0,00002%. À titre de comparaison, le risque d'être frappé par la foudre est de un sur 500.000 (CDC, Etats Unis), le même.
Mais la France, qui pendant la semaine du 8 mars nous faisait savoir que le vaccin AstraZeneca était parfait, a annoncé sa suspension lundi 15 mars, en attendant l’avis de l’Agence Européenne de la santé. Qui est arrivé jeudi 18 … bon pour le service ! Et un biologiste allemand fait savoir « Il est probablement 100.000 fois plus probable de mourir de Covid-19 qu'à cause d'un vaccin AstraZeneca » (European Paranoia stalls a Covid vaccine – Financial Times, 16.03.21). Et voilà pour les vaccins.
Mais revenons à jeudi soir quand, avec l’arrogance coutumière, on nous a expliqué que tout ce qui a été fait c’était bien et que nous allons continuer à faire de même. Donc un nouveau confinement, pour un mois pour un tiers de la France. La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent » (apocryphe, Albert Einstein). On aurait dû, il me semble, commencer par se souvenir que nous sommes parmi les derniers pays de l’OCDE pour la vaccination. Et que jusqu’à la semaine dernière on ne vaccinait pas pendant le week-end. Et que la moyenne des vaccinations journalière ne dépassait pas 100.000 (plus de 2.500.000 aux Etats Unis où, à ce jour, on avait utilisé plus de 110.000.000 doses - seulement 7.927.771 chez nous -14 fois moins qu’aux Etats Unis pour une population 5 fois moindre !).
Que faire ? Que croire ? « Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre ni réussir pour persévérer » disait Guillaume d’Orange. Alors, le sieur Castex nous fait savoir que ses trois chiffres magiques sont : 10 millions de vaccinés à mi-avril, 20 millions à mi-mai et 30 millions à mi-juin. Bon, oublions que le Président nous avait promis que la France proposera un vaccin à tout volontaire avant la fin août et que M. Véran s’était engagé devant le Sénat (21.01.21) à ce que « nous serons en mesure d’assurer la vaccination de 70 millions de français à fin août » (peu importe que nous ne soyons que 67 millions…). Quel est le planning de réception des doses ? Au 21.02.21 on prévoyait (Min. Santé) :
Mais pour l’instant (20.03.21) nous ne disposons que de 9.350.845 doses et on sait qu’en mars la France recevra seulement 2/3 de ce qui était prévu et pas plus de 10 millions de doses en avril et en mai. Pour vacciner (une dose ? deux doses ?) les livraisons (si elles sont respectées) sont loin de satisfaire les ambitions de M. Castex. Quant aux 70 millions de M. Véran, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent, n’est-ce-pas ?
D’évidence, nous sommes en train de vivre le troisième échec du pays, la vaccination. Mais on s’était mis à espérer dans la vaccination pour ne plus apprendre que les services de réanimation des hôpitaux étaient débordés. Et bien, non. Et dès lors, recours au moyen moyenâgeux (utilisé pendant le 14ème siècle pour arrêter l’épidémie de peste noire).
Confinement ? Un prof universitaire de droit (Le Monde 16.03.21) conteste son utilisation en vertu des libertés garanties aux citoyens par l’état de droit et note que « le nombre de morts du Covid-19 par million d’habitants (1 370) était, au 10 mars, supérieur à celui de la Suède (1 291) et même à celui du Brésil (1 263), où, pourtant, des stratégies sanitaires diamétralement opposées à la nôtre ont été mises en œuvre. »
Faisons court : confinement, car nombre de lits de réanimation insuffisant. Pas d’autre explication. Mais preuve de l’impéritie de notre bureaucratie qui n’a pas ajouté un lit pendant la dernière année aux 5.000 existants au début de la pandémie.
Ainsi va la vie. Mais nous progressons, car on pourra sortir dans une zone de 10 km autour de nos domiciles mais en ayant (quel progrès !) une nouvelle attestation sur l’honneur que l’on doit télécharger illico. C’est-y pas beau ?