La vieille formule du Père Marx, selon laquelle l’infrastructure (économique) conditionne la superstructure (culture, politique, lois) a été battue en brèche, et avec quelle vigueur, par la vulgate socialisante, dominante dans notre pays. En effet, c’est la somme des principes « socialistes » - quant au fond - assaisonnés par le savoir-faire national pour la forme, qui semble conduire depuis une quarantaine d’années la descente du pays vers les abîmes du sous-développement. En clair, à l’inverse de Marx, la « superstructure a imposé l’infrastructure ». Cela avait été déjà essayé : 70 ans de communisme en Russie, « le nazisme plus le mensonge » disait Jean-François Revel, avec le succès que l’on connaît. (écrit en 2016, une sorte de plagiat…)
Il me semble que ce qui s’est, d’évidence, cristallisé comme facteur majeur de l’évolution négative du pays pendant les 40 dernières années passées, « de Giscard à Macron » s’énonce simplement : l’économie, l’éducation et la destruction en marche du tissu national.
- L’économie
Selon l’INSEE, le nombre total d’actifs employés est passé de 22,6 millions (en 1980) à 28,5 (en 2019) soit un surplus de 5,9 millions tandis que le nombre de chômeurs passait de 1,27 millions à 5,5 millions, soit 4,2 millions de plus (HelloWorkPlace). Pendant la même période, la population française passait de 53,7 millions à 67,1 millions : solde naturel et immigration. La population immigrée passait, elle, de 3,5 millions en 1980 à 6,7 millions en 2019 (INSEE -07.04.21, 29.06.20). Après avoir augmenté de plus d’un million entre 1960 et 1980. Pour l’augmentation de la population de 13,4 millions, la composante immigration (3,2 millions) a représenté 24%. Parallèlement, le nombre de chômeurs avait augmenté de 4,2 millions d’individus. Une première conclusion semble s’imposer quand on regarde les données indiquées par INSEE (et analogues) : les sources d’emploi en France s’asséchaient pendant que sa population augmentait, surtout, par la contribution d’une composante immigrée.
Voilà, donc, un pays qui d’évidence produit moins que ce dont il a besoin pour faire vivre sa population et maintenir son rôle dans le monde. Naturellement, il doit s’endetter et comme ses « actifs » (terre, pierre, musées, équipements) assurent une garantie à toute épreuve, il n’a pas de difficulté pour trouver des prêteurs (de plus, dans une période, un peu anormale, d’existence de liquidités mondiales importantes disponibles avec des taux d’intérêt proches de zéro ou même négatifs). Et vas-y donc… l’endettement de la France passe de 589 milliards de francs (1980) à 2.650 milliards d’euros (soit 17.400 milliards de francs de l’époque…). Ou, par rapport à son PIB, de 21% de son PIB en 1980 à 115% du PIB en 2020. Une étude rapide des pays équivalents nous confère le titre de champion toutes catégories. Si on exclue la Grèce… Une troisième conclusion semble s’imposer quand on regarde les données indiquées par INSEE (et analogues) : ce qui précède doit être le résultat non seulement de ce qu’elle consomme (population, composantes ne contribuant pas autant que les actifs du secteur privé ou les « souchiens » au PIB, dépenses liées à des guerres entretenues ou subsides pour des pays en état de faillite, etc.,) mais aussi de ce qu’elle ne produit plus. S’agirait-il de l’industrie ?
Oui, la principale explication c’est l’industrie. De 1980 à 2019 la part de l’industrie manufacturière est passée de 21% du PIB à 11,2% du PIB :
Naturellement, il faut comparer notre situation à celles des principaux pouvoirs économiques de l’Europe :
Pour constater que (a) nous sommes sensiblement moins bien lotis que la moyenne européenne et (b) que par rapport à nos principaux partenaires (Allemagne et Italie) à part le Royaume-Uni, nous sommes mal placés. Remarquez, il semblerait que nous sommes un pays à la dérive qui occupe, presque pour la majorité des critères, la 26ème place dans une Europe de 27 pays. Mais qui, naturellement, donne des leçons au monde entier, un pays qui détient le record mondial des journées de grève (1.997.000 jours en 2005, la Suisse 1.392- BFMTV.com, 04.12.19). Une quatrième conclusion semble s’imposer quand on regarde les données indiquées par INSEE (et analogues) : la destruction de l’industrie manufacturière française est, sans doute, la raison majeure de ce qui convient, de plus en plus, d’appeler « le déclin » de la France. Raison majeure : délocalisations, charges sociales et d’autres natures, incompétence grandissante des gouvernants devenus (grâce à l’ENA) des administrateurs qui ont remplacés les techniciens (Polytechniciens, membres de plein droit des Cabinets Ministériels depuis M. Debré) capables de soutenir/promouvoir des changements profitables pour le pays « leap changes » – nucléaire, télécommunications, aviation, etc.,).
Mais le Père Marx avait, d’une certaine manière, raison : quand l’économie va mal, tout va mal. Les cerveaux d’acier qui nous gouvernent ont pensé qu’avec des réformes « sociétales », introduites à marche forcée, ils allaient endormir le bas peuple. Mais le mariage pour tous, l’épuisante tentative de la PMA, les absurdités visant à « améliorer la mixité pour le vivre ensemble » n’ont rien fait d’autre que contribuer au déchirement du tissu national, aujourd’hui visible et impossible à nier.