Aurais-je dû choisir un autre intitulé pour le blog ? C’est vrai, « France-Israël géopolitique » impose la contrainte de tout dire sur Israël mais pas tout sur la France. Les raisons sont multiples, je vous laisse le soin de les imaginer. Pour l’instant… je dois me conformer aux demandes des lecteurs et passer en revue les derniers évènements en essayant, tant qu’à faire, de leur donner une explication logique.
Tout d’abord, essayons de résumer ce qui s’est passé avant le cessez-le-feu à Gaza. Les actions du Hamas (et du Jihad Islamique) ont provoqué
et du pdv d’Israël le résumé est
Il me semble que tenter déterminer qui peut crier « victoire » n’a pas beaucoup de sens. Si le coût pour Israël - humain et économique - est d’évidence marginal (rapport au PIB ou aux décès de la pandémie Covid-19) tel n’est pas le cas pour le Hamas. Tout ce qui a été construit pendant les sept années de la dernière guerre (2014) a été détruit et plus. Il semblerait (officier IDF) que l’armée israélienne a fait dans les 50 premières heures de la guerre plus que ce qu’elle avait fait dans les 50 jours de la dernière guerre (2014). On évalue à un milliard de $ (donations Union Européenne, Etats Unis et d’autres pays) les fonds utilisés, essentiellement, pour créer et développer les capacités militaires du territoire pendant cette période [tunnels, missiles, sous-marins (?!), drones, munitions, etc.,] – le tout perdu car détruit et inutilisable. Et en premier lieu les centaines de km de tunnels qui sont devenus des sépultures pour les « militants » qui s’y abritaient. On doit, légitimement se demander « cui prodest ? »
Loin de s’agir d’un exercice en futilité, dont le résultat pouvait être supposé en se référant à un passé récent, l’agression décidée par le Hamas (nonobstant les « raisons » qui sont avancées pour l’expliquer rationnellement) n’est qu’une étape de sa stratégie, inscrite en lettres de feu dans sa charte. Il s’agit de détruire l’Etat Juif, libérer le territoire « du fleuve (Jourdain) à la mer (Méditerranée) » et de tuer les juifs qui ne réussiront pas à quitter les lieux. Dit comme ça… on provoque, d’habitude, un sourire convenu des bienpensants qui pensent à une petite exagération. Fichtre !
Écoutons Mousa Abou Marzouk, Vice-Président du Bureau Politique du Hamas déclarer : Ce n'est pas la guerre finale. Ce n'est pas comme si c'était au Vietnam et ailleurs, où les choses se sont terminées par des négociations. C'est juste l'une d'une [série] de guerres, et la guerre finale viendra lorsque nous négocierons avec eux la fin de leur occupation et leur départ de Palestine. Israël disparaîtra comme il est apparu, et notre peuple palestinien retournera dans ses foyers… Le jour viendra où les gens se poseront la question: «Où est Israël?» interview Russia Today TV Gaza, 17.05.21. Et donc, tirer 4.360 roquettes sur la population civile d’Israël, n’est qu’un moyen justifié par la fin souhaitée. Si on a du mal à le croire, écoutons Mahmoud Zahar (un des fondateurs du Hamas) déclarer à Sky News (24.05.21) dans un anglais guindé « la « victoire » du Hamas est le résultat de la capacité du groupe à tirer des roquettes sur des zones civiles israéliennes densément peuplées » N’ayez crainte, personne ne criera au « crime de guerre », la Cour Internationale de Justice n’en fera rien et… M. Castex, à l’Assemblée Nationale, dans un discours qui devrait lui faire honte (à lui ou au pays), demande à Israël de ne pas utiliser pour sa défense des moyens « disproportionnés » Là nous commençons à voir plus clair : le Hamas n’a aucunement l’intention d’ouvrir un dialogue ou d’arriver à un compromis sur un quelconque sujet.
Puisque c’est ainsi… l’alternative qui se trouve devant ceux qui veulent comprendre ce qui se passe à Gaza (mais pas seulement) est claire : existence d’Israël ou défense du Hamas. Personne n’a osé le dire aux manifestants pro-palestiniens Place de la République à Paris. Pas de troisième voie, le choix est impossible à éviter et devrait s’imposer (à ceux qui dirigent le monde, à nos dirigeants en premier lieu). Mais, non, il ne s’impose pas car :
- on traite les deux parties comme deux états belligérants en mettant un signe d’égalité et/ou en occultant le pédigrée d’un d’entre eux (Hamas, organisation terroriste, nommée telle par tout l’Occident) – le tweet de notre Président en est l’illustration ; de plus, il oublie qu’il y a en Israël plus de 500.000 citoyens français (en 2010 l'Ambassade de France a délivré 250.000 passeports, -double nationaux- et on compte 20% de la population totale "francophone" -Français à l’Étranger, 31.05.2020- bien qu'Israël n'est pas membre de la "Francophonie" car la France s'est pliée au boycott/opposition des pays arabes membres) que l’Ambassade de France enregistre comme tels. Et qui sont majoritaires dans des villes comme Natanya, Ashdod ou Ashkelon (réceptrice de plus de 800 roquettes) – aucun mot de réconfort ne leur a été adressé
- on sent l’obligation, pour qu’il y est égalité dans l’admonition, de déclarer illico presto « Israël devrait arrêter la colonisation des territoires palestiniens que la France condamne fermement » (J. Castex, AN – 17.05.21). Que dire ? Pas inutile de rappeler les choses : Le 14 mai 1948 marque la création de l'État d’Israël ; trois mois après l'annexion militaire de la Cisjordanie par la Transjordanie lors de la guerre provoquée par cinq pays arabes, le Parlement du Royaume de Transjordanie approuve officiellement l'union des deux rives du Jourdain en un seul État, la Cisjordanie devient jordanienne. Fast forward – guerre de six jours (1967), la Jordanie (qu’Israël supplie, via les Etats Unis de ne pas l’attaquer) attaque Israël et perd la Cisjordanie et la vieille ville de Jérusalem; 1988 - la Jordanie renonce à l’annexion de la Cisjordanie ; Israël considère dès ce moment-là les territoires en question comme territoires disputés (car ils n’appartiennent à personne) et aucune décision juridique internationale ne dit le contraire; on s’habitue, pourtant, à appeler ces territoires « palestiniens » ils ne le sont pas, jusqu’à un règlement définitif du conflit en cours. Monsieur Castex (ou ceux qui lui préparent les discours) ne devrait pas mettre ses pieds dans un magma qui préoccupe la « communauté internationale » depuis plus de 50 ans ni donner l’impression qu’il épouse la thèse du Hamas quant à la conquête du territoire du Jourdain à la mer (donc la disparition d’Israël).
- et on ajoute, suprême injure, « La possibilité d'une solution à deux États commence à disparaître » «Le risque d’apartheid est fort si nous continuons d’adopter une logique d’État ou de statu quo.» Monsieur Le Drian au Grand Jury 23.05.21 – argument utilisé par tous ceux qui se déclarent « antisionistes » en jurant qu’ils ne sont pas antisémites. Le Point, 24.05.21 - Qu'est-ce que l'antisionisme ? Le rejet, dans son principe même, d'une autodétermination juive. Il dénie donc aux seuls juifs l'accès à un droit qui est pourtant, selon tous les textes internationaux, universel. L'antisionisme s'inscrit ainsi dans la droite lignée de ce qu'a toujours été l'antisémitisme : le rejet aux seuls juifs de droits d'existence collective strictement équivalents aux autres ; Monsieur Le Drian dénie, en toile de fond, à Israël le droit aux territoires disputés en vertu de sa conception du monde et lui prédit l’apartheid comme seule possibilité d’existence ; un peu outrecuidant, vous ne trouvez pas ?
Voilà, tout se tient – tout procède d’une logique blindée, à l’épreuve des balles ! La seule chose qui me turlupine c’est que fait notre pays, surtout son Président, dans cette mare de boue et de sang qu’une organisation terroriste (qui tient en otage deux millions d’habitants à Gaza), stipendiée par le terroriste mondial, l’Iran, alimente périodiquement via des guerres qu’elle n’a aucune chance de gagner. Et pas seulement, cela, mais surtout pourquoi ? Quels comptes la France a-t-elle à régler avec Israël (ou avec le peuple juif ?). Et pourquoi ne peut-elle pas faire comme les Etats Unis qui, par la voix de J. Biden, déclare, haut et fort, « Il n'y a pas de changement dans mon engagement pour la sécurité d'Israël, point à la ligne. Pas de changement du tout. Mettons les choses au clair: tant que la région n'aura pas reconnu, sans équivoque, le droit d'Israël d’exister en tant qu'Etat juif indépendant, il n'y aura pas de paix » White House 24.05.21