Peu de semaines ont été aussi riches en évènements d’importance nationale ou géopolitique que les trois dernières que nous venons de vivre. Sans ordre hiérarchique aucun, on peut citer les rencontres de MM. Biden et Poutine, celles de l’Otan où M. Biden a repris et fait savoir la position de primus inter pares des Etats Unis, la mise en accusation par Bruxelles devant la Cour Européenne de la Justice de l’Allemagne, le changement de gouvernement en Israël et le départ de B. Netanyahou après 12 ans, presque ininterrompus, à la direction des affaires du pays, le voyage de notre Président en France - une sorte de campagne subliminale en faveur des Régionales, sorte de primaire pour les Présidentielles de l’année prochaine, aurais-je oublié quelque chose d’importance ? Bon, une sorte de pot-pourri, je vais grappiller un peu de ceci et un peu de cela pour satisfaire les interrogations des lecteurs qui ont bien voulu les expliciter.
Prenons trois évènements pour commencer. MM.Poutine et Biden, le changement de gouvernement en Israël et le périple de notre Président en France.
Les Etats Unis et la Russie, dans le cadre d’une rencontre de leurs No.1 qui rappelle celle de MM. Reagan et Gorbatchev il y a plus de 30 ans, se déroulant sur le terrain neutre de Genève pendant plus de 4 heures, sont arrivés à deux conclusions qui ont fait les titres des gazettes : ils ont confirmé leur position selon laquelle ils sont d’accord qu’ils ne sont d’accord sur aucun grand problème du monde actuel et/mais qu’ils vont, chacun, réciproquement réinstaller leurs ambassadeurs absents depuis presque deux ans. Un pessimisme distingué s’est installé parmi les grands blocs de puissance du monde en concluant que les Etats Unis considèrent l’Europe comme quantité négligeable et la Russie (dont le PIB est inférieur à celui d’Italie mais l’armée, sans doute, la deuxième du continent après celle de la France) une proie qui ne pourra que choisir son prédateur (la Chine ou les Etats Unis). Il suffit de lire les journaux anglais, du Nord de l’Europe ou de l’Allemagne pour prendre la mesure du genre de spleen qui s’étale sur l’Union Européenne (Europe de l’Ouest, un peu moins celle de l’Est) consécutif au sentiment de sortir de l’histoire nonobstant son marché de 450 millions d’habitants et son PIB de troisième économie du monde. Réalisant aussi que pour des raisons qui tirent leurs racines dans ses politiques (immigration par exemple) elle se trouvera, de plus en plus, à la merci d’une occupation exogène dans la mesure où l’Afrique (200 millions d’habitants en 1955, 1,25 Milliard actuellement et probablement 2 milliards à la fin du siècle) ne pourra qu’envoyer des contingents de plus en plus nombreux de ses ressortissants en Europe. Le grand remplacement dont parlait Renaud Camus n’est pas « si » mais « quand » Et, cerise sur le gâteau, la disparition à terme de la civilisation judéo-chrétienne.
Changement de gouvernement en Israël. Quatre élections pendant les deux dernières années n’ont pas réussi à départager les douze partis à cause d’un système électoral imbécile (proportionnelle intégrale avec un seuil à 3,5% des votants). Certes, en théorie, le système électoral israélien (qui tire sa légitimité de la Bible car « tout un chacun a le droit à la parole ») est le plus juste possible. Mais son corollaire évident est l’impossibilité d’obtenir un régime stable car il n’y a pas d’autre moyen pour diriger le pays que par une coalition. A tel point que pour faire partir B. Netanyahou (son parti ayant obtenu le plus grand nombre de députés à la Knesset (Assemblée Nationale) il a fallu que 8 (huit) partis se coalisent : de l’extrême gauche (Meretz) à l’extrême droite (Yamina). Cela aurait donné chez nous des ligues trotskistes au Front national (et encore plus à droite). En réalité (nonobstant les « casseroles » qu’on s’est évertué à attacher à B. Netanyahou depuis des années), on aura tout vu - la seule chose qui les unit c’est la haine de BN, fallait bien que cela arrive un jour. Bien sûr, tous les grands de ce monde ont congratulé celui qui sera Premier Ministre pendant… deux ans car les ténors de la coalition se sont entendus pour changer de poste à mi-mandat. Croire qu’ils pourront combler ou mettre de côté les divergences béantes entre les huit partis – trois de droite, deux centristes, deux de gauche et un arabe cela tient du wishful thinking La quatrième République en France est ce qui se rapproche de plus du système israélien.
Mais… le pessimisme est de mise là-bas, aussi, car le Hamas n’avait pas envoyé 4.350 fusées vers Israël en dix jours en mai parce qu'il cherchait une solution à deux États, mais parce qu'il n'accepte pas Israël, quelle que soit sa taille. Il a accepté un nouveau cessez-le-feu afin de pouvoir profiter du calme pour se réarmer. Les sondages suggèrent que les Israéliens ne sont pas ravis du cessez-le-feu - parce qu'ils savent que le Hamas ne va pas disparaître. C'est parce qu’il s’agit d’un problème chronique qui persiste. Et comme personne (AP, Egypte, Israël) ne veut une intervention terrestre à Gaza (seule à pouvoir détruire le Hamas…).
Pourtant, Israël se porte bien. Champion toutes catégories pour la manière dont ce pays a géré la crise de la Covid-19 (un des grands mérites de B. Netanyahou) ce pays a réussi :
- Installer en Europe 912 sociétés employant plus de 24.000 personnes (https://ilstartupmap.eu/, https://urlz.fr/fO7u
- obtenir pour les sociétés du secteur Médical/Numérique des investissements de plus de 700 millions de $ pendant les quatre premiers mois de l’année quand pour toute l’année 2020 les investissements ont été de 800 millions de $
- obtenir des investissements dans les secteurs prometteurs de plus de 10,5 Milliards de $ de janvier à juin cette année (autant que toute l’année record de 2018) ;
- avoir inscrit au Nasdaq (New York) quelques centaines de sociétés, beaucoup plus que toute l’Europe réunie.
« Il y en a plus dans le pipeline. La société de cyber sécurité SentinelOne a récemment déposé le prospectus d'une offre qui pourrait valoriser la société à 10 milliards de dollars. La société de monétisation d'applications ironSource devrait lever jusqu'à 2,3 milliards de dollars pour une valeur d'environ 11,1 milliards de dollars dans le cadre d'une fusion SPAC qui serait la plus grande offre publique jamais réalisée par une société israélienne. La plateforme de trading eToro prévoit une offre SPAC à une valorisation estimée à 10,4 milliards de dollars. La plate-forme de publicité Web native Taboola devrait devenir publique avec un SPAC à la Bourse de New York valorisant l'entreprise à environ 2,6 milliards de dollars. Et OrCam, qui développe une technologie pour aider les personnes aveugles et malvoyantes, prévoit de lever 300 millions de dollars pour une valorisation de 3 milliards de dollars. La société israélienne d'aide visuelle OrCam évaluée à 1 milliard de dollars a créé un appareil qui lit les textes, les codes-barres des supermarchés et reconnaît les visages tout en prononçant les informations dans l'oreille de l'utilisateur ». (JP – 17.06.21).
15 entreprises israéliennes ont atteint le statut de « licornes » l'année dernière, toutes sauf une ont des bureaux en Israël et ont rejoint les 45 autres entreprises israéliennes existantes évaluées à plus d'un milliard de dollars. (BT Consultants). Deux sociétés (Waze et MobilEye) ont été rachetées par Google (1,5 milliards de $) et INTEL (15 miliards de $) en argent sonnant et trébuchant.
Ce qui précède nous permet d’arriver au voyage de notre Président. Je laisse de côté sa rencontre avec Fabrice Lucchini (que j’aime beaucoup) dans l’Aisne (Hauts de France, danger, terres du Rassemblement National). Parmi d’autres escales : VIVATECH – expo consacrée à l’innovation. Et, avec la morgue (ou l’inconscience) qui lui est propre on l’entend dire qu’il souhaite (depuis 2019) « pour 2025, 25 licornes, ces start-up valorisées plus d'un milliard d'euros. » (bfmtv.com) pour la France et 10 sociétés, en Europe, valorisées plus de 100 milliards d’euros en 2030. Israël a aujourd’hui plus de 65 licornes et une bonne douzaine de sociétés valorisées plus de 10 milliards de $ chacune. Ce n’est pas ce qu’empêche la France, par la voix de son Ministre des Affaires Etrangères de déclarer « Si d'aventure on avait une autre solution que la solution à deux Etats, on aurait alors les ingrédients d'un apartheid qui durerait longtemps » (Le Monde 30.05.21). Accuser Israël d’aller vers l’apartheid quand dans ce pays il y a des juges arabes à la Cour Suprême, des ministres, des ambassadeurs druzes ou arabes (une minorité de 20,9% de la population de 9,2 millions – FlashInfo- 27.04.21) et, depuis quelques semaines, un parti politique arabe soutenant un gouvernement qui n’aurait pas pu voir le jour autrement. Pays dans lequel on compte (presque) la moitié du personnel de santé - de l’infirmier ou ambulancier au Prof de Médecine ou directeur d’hôpital - comme étant d’origine arabe ou druze : pardonnons-le lui, il ne sait pas de quoi il parle. Mais il parle, ce qui me rappelle le mot d’A. Lincoln – « On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. »
… Et le Hamas vient reprendre le tir de ballons incendiaires sur le Sud d’Israël ce qui conduira à des frappes aériennes israéliennes sur Gaza qui seront condamnées par tous les bien-pensants car disproportionnées par rapport aux agissements du Hamas.
Sic transit gloria mundi…