On devrait commencer par se souvenir que M. Macron n'a tenu aucune promesse substantielle de son programme de réformes mais qu’il a démontré son incapacité à faire face à une sécurité qui se détériore, qu’il a régenté, seul, la crise de la Covid-19 en vertu de sa décision de jouer les Jupiter et qu’il est obsédé par une idéologie européenne qui consiste, en résumé, à abandonner la souveraineté de la France entre les mains d’un « machin » (dirait le Général) qui se trouve ailleurs et n’est élu par aucun des 450 millions d’européens. Son bilan, ainsi résumé, ne rencontre, il semble, aucune approbation des électeurs qui ont voté pour lui, et qui, en majorité, selon les enquêtes d’opinion (multiples et variées) savent avec certitude qu’ils ne lui accorderont plus leurs suffrages.
Mais cela n’a pas empêché nos concitoyens des Marquises de l’appeler Te Hakaki Taha’Oa (Grand Chef qui marche et va loin). Car, nonobstant ce qui se passe en métropole (et Dieu sait que les choses ne vont pas bien) il a trouvé le temps d’aller se faire fleurir aux Marquises (mais il ne s’est même pas recueilli sur la tombe de Jacques Brel, un Belge…).
Fichtre ! Grand Chef qui marche et va loin. Serait-ce vrai et nous ne saurions rien ?
Essayons de trouver réponse en regardant les dossiers majeurs qui préoccupent aujourd’hui la France. Non, pas l’immigration, ni l’assimilation ratée, ni ce qui se passe, au jour le jour, quand de ses membres sortent, en pointe, un, qui met le feu à une cathédrale dont la construction s'est étalée sur 457 ans, de 1434 à 1891 (Nantes) et, pour se faire pardonner, trucide le prêtre qui y officiait, ou, un autre, qui mécontent de la manière dont un prof d’histoire évoque la liberté d’expression, décide, toutes affaires cessantes, de le décapiter. Non, ce genre d’évènement ne trouve pas sa place sur le bureau Louis XV du Président de la République. Alors quoi ?
Tout d’abord, le Liban. Création de la France, ce pays est en train de revenir à l’âge de pierre. Otage d’un système politique et financier frauduleux maîtrisé par des anciens chefs de guerre et de familles féodales, prédatrices, mafieuses, il y a un an déjà, a vu exploser une partie de sa capitale faisant des centaines de morts et des milliers de blessés. 2.700 tonnes de nitrate d’ammonium (appartenant à qui ?) mal protégé ont mis le dernier clou au cercueil de ce qu’a été l’Etat Libanais. Notre Président, toutes affaires cessantes, y est allé, a proféré moult menaces et encouragements, a fixé des objectifs à atteindre et a ouvert le portefeuille (rempli de reconnaissances de dettes pour ceux qui nous prêtent des sous). Il a refait la même chose en septembre 2020 et comme rien ne se passe là-bas depuis, il vient de convoquer une nouvelle « conférence » pour aider le Liban et a promis 370 millions de $, la France y étant pour 100 millions d’euros. 100 millions d’euros – les infirmières et autres personnels soignants, que l’épreuve de la Covid-19 a mis à genoux, peuvent toujours attendre pour avoir un supplément de rémunération, n’est-ce pas ?
Ce qui est poignant c’est que sans gouvernement depuis l’explosion de l’année dernière, les mafieux de la place se sont entendus pour nommer comme premier ministre un milliardaire libanais, Najib Mikaty, dont la fortune (estimation Forbes) est égale à 5% du PIB libanais (52 milliards $ - 2019, Wikipedia). Autant dire que nos 100 millions d’euros, le monsieur pourrait les mettre lui même. Mais ce n’est pas tout. Ce pays est devenu un pion avancé de l’Iran qui le maitrise via l’organisation terroriste Hezbollah que seule la France, parmi les pays du monde occidental, considère - en partie - comme interlocuteur valable (en donnant crédibilité à la fiction d’une partie militaire/terroriste et une partie engagée dans la vie civile du pays). Hezbollah qui se vante de disposer de plus de 150.000 fusées, toutes disponibles pour assurer l'éradication d’Israël, le jour venu, sur ordre de l’Iran. Des peccadilles pour notre Président car Israël…
J’ai évoqué l’Iran. Qui vient de se faire remarquer par l’envoi d’un drone suicide sur un bateau, propriété japonaise, exploité par une société britannique appartenant à un homme d’affaires israélien. Le capitaine du bateau et un membre de l’équipage ont été tués. L’UE et le G7 (c’est rare…) ont condamné l’acte et donc l’Iran. Mais voilà qu’en même temps, un nouveau Premier Ministre iranien est « élu », frauduleusement d’après certains. Spécialiste des droits de l'homme et de la hauteur morale y relative, l’UE qui a tant donné des leçons à Israël et à d'autres, nonobstant la condamnation évoquée de l’Iran, a trouve bon d’envoyer un représentant à Téhéran, pour assister à la nomination d’un mollah, appelé « le boucher de Téhéran » responsable de la condamnation à mort de plusieurs milliers d’iraniens en 1988. Et on a envoyé qui ? Tout naturellement, le No. 2 des Affaires Etrangères de l’UE qui coordonne, aussi, les discussions avec l’Iran à Vienne pour revenir au JCPOA de triste mémoire.
Et notre Président ? Il donnait l’impression de garder le silence sur l'élection frauduleuse d'un homme qui était personnellement responsable de l'exécution de plus de 1.500 prisonniers politiques ce qui est malheureux, c'est un euphémisme. Mais laisser Bruxelles envoyer un émissaire pour célébrer l'élection de Raisi, constitue une pure complicité. (Amnesty International a accusé E. Raisi d'avoir joué un rôle clé en tant que procureur de la "commission de la mort "qui a envoyé des milliers de prisonniers à la mort en 1988, action qualifiée de crime contre l'humanité par le groupe de défense des droits de l'homme –AI, 19.06.21). Et, il y a mieux… voilà que le 9 août, il téléphone au nouveau PM pendant une heure « Pour sa part, le président français a félicité Raisi pour son investiture en tant que président et lui a souhaité du succès. Macron a ajouté : « L'Iran et la France peuvent jouer un rôle dans l'établissement de la paix et de la stabilité dans la région grâce à leur coopération. (Teheran Times, 09.08.21) » On croit rêver. Le Liban ? L’éradication d’Israël figurant sur le frontispice de la République Islamique ? Les attentats organisés par l’Iran en Europe, en Amérique Latine, la guerre en Syrie et ses 500.000 morts et les millions de déplacés devenus réfugiés dont une partie se retrouvent en Europe, les piratages suicidaires en Mer d’Oman, les Houthis contre l’Arabie Saoudite ? C’est oublié ? Balayé ? On se fout du passé ? (Edith Piaf).
Et puis la Covid-19. Comme le canard de Robert Lamoureux, elle est toujours là. Pas la peine de revenir sur le passé, sur les palinodies y relatives sur ce que l’on a fait mal ou bien (si, il y en a). Le drame (parce que, pour moi c’est un drame quand un quart de nos concitoyens ne croient pas un mot de ce qu’on leur dit – vu que l’on leur a dit tout et son contraire), aujourd’hui, est relatif au refus de se faire vacciner. Peut-être parce que nos gouvernants, forts de ce qu’ils apprenaient des décisions de Jupiter, n’ont pas su les convaincre. Pourtant c’est aussi simple que ce qui va suivre : deux graphiques (TOI, 10.08.21- variant delta inclus) :
- le premier montre que les cas graves sont 5 fois plus nombreux parmi les personnes non vaccinées que pour celles complètement vaccinées
- le deuxième montre que les cas graves pour les gens au delà de 80 ans sont 8 fois plus réduits pour les vaccinés par rapport au non-vaccinés.
Je serais à la place de ceux de nos dirigeants qui parlent dans le poste (radio ou TV) je placarderais les deux graphiques dans toutes les mairies de France et de Navarre. Et je tiendrai compte de la loi de Bardolini « (bullshit asymmetry principle en anglais, langue dans laquelle cette expression est plus connue), un adage ou aphorisme énonçant que « la quantité d'énergie nécessaire pour réfuter des idioties est supérieure d'un ordre de grandeur à celle nécessaire pour les produire »
Je tiendrai compte, en la popularisant, pour que ceux qui inventent n’importe quoi pour s’opposer à la vaccination en prennent pour leur grade.