Un lecteur : Le Président annonce 15 priorités pour les années à venir pour faire de la France ce qu’elle a été. Des commémorations diverses qui intriguent nos concitoyens par leur substrat. Surtout la surprenante intervention de l’Ambassadeur d’Algérie en France. Aucun commentaire ?
Oui, effectivement, j’aurais dû prendre la plume car, de plus en plus, ce qui se passe dans notre pays devient plus qu’abscons : c’est comme une poule à laquelle on a coupé la tête et qui continue, pendant quelque temps, a courir dans un sens et dans un autre. Force nous est de constater une évidente absence de logique et de persévérance dans ce que les élites qui nous gouvernent infligent au pays. Il ne s’agit pas de la mondialisation, des effets nuisibles de la gouvernance bruxelloise ni d’aucune interférence étrangère. Avec une nuance.
Commençons par le commencement. Deux commémorations d’univers opposés : tout d'abord, celle de la décapitation du prof d’histoire Samuel Paty. Discours de Jean Castex, Premier Ministre qui, entre autres, à dit « Rendre hommage à Samuel Paty c’est rendre hommage à la République. » Convenons qu’il s’agit d’une curieuse formulation compte tenu du contexte : avec un peu de casuistique on pourrait inférer que la décapitation, exploit d’un auteur ignoble, tchétchène d’origine, était un prolégomènes positif. Naturellement, on devrait s’interroger du pourquoi de la chose. Quelle est la raison pour laquelle un diplômé, Sciences Po et ENA, Premier Ministre par ailleurs, trouve nécessaire d’éviter d’appeler un chat, un chat. De dire simplement que la République (s’il veut l’utiliser, car valeur suprême) a eu tort d’admettre des gens venus d’ailleurs, les faire passer par ses écoles et les aider pour vivre mieux que dans leur pays d’origine, pour qu’ils tuent ignoblement des français qui leur voulaient du bien. Et qu’elle devrait, après cet évènement venant après d’autres de même nature, interdire toute immigration qui ne correspondrait pas à ses besoins (qualifications, culture, connaissance de langue, etc.,). Commémorer à l’Ecole où enseignait Samuel Paty : Les murs mêmes de cette école matérialisaient un espace sacré qui aurait dû, pour reprendre les mots de Jean Zay, ministre de l'Éducation nationale en 1936, «rester l'asile inviolable où les querelles des hommes ne pénètrent pas». (Tribune enseignants, Le Figaro, 15.10.21)
Une deuxième commémoration, cette fois de service : notre Président, vu son importance. Les évènements du 17 octobre 1961 dont le contexte est occulté. La France en guerre (Algérie), des dizaines de policiers tués dans des attentats fomentés par les cellules du FLN en métropole, une manifestation interdite. Des morts (une commission d’enquête nommée par L. Jospin en 1998 trouve - par le nombre de cadavres arrivés à la Morgue - qu’il n’y aurait eu que 7 morts et non pas, comme la vulgate dominante imposée par toutes les gauches depuis « plusieurs centaines de morts, des dizaines jetés dans la Seine » - Le Salon Beige, 7.10.21). N’empêche, Elysée publie un communiqué « La France regarde toute son Histoire avec lucidité et reconnaît les responsabilités clairement établies. Les crimes commis la nuit du 17 octobre 1961, sous l’autorité de Maurice Papon, sont inexcusables pour la République. » Repentance ? (Larousse : Regret des fautes commises). Et on accuse comme responsable le Préfet de l’époque (oublions ses pêchés d’antan) Maurice Papon : il n’a jamais été mis en cause auparavant, aucune action en justice ou administrative depuis. Et, oui, on y est, nous aussi. A Rouen on vient de déboulonner une statue de Napoléon et le Maire de la ville voudrait mettre à sa place un buste de Gisèle Halimi (Ladepeche.fr – 21.09.21), avocate du FLN et autres ejusdem farinae.
Et puisque je viens d’évoquer notre Président…
Te Hakaiki Taha’Oa (Grand Chef qui marche et qui va loin) - Polynésie française (notre Président) fait savoir au Pays qu’il faudra s’occuper de 15 priorités dare-dare pour que la France revienne en 2030 à ce qu’elle a été avant qu’elle commence à décliner. Curieux, non ? Une priorité est une, 15… c’est un inventaire à la Prévert (comme on a l’habitude de dire).
Bon, entre autres, il annonce que 2.000.000 de voitures électriques seront construites par la France avant 2030. Bigre ! A-t-il pensé à tout ce qu’il faut pour cela ? On pense tout de suite à des infrastructures (bornes, stations service, etc.,) mais a-t-on pensé au complément d’énergie électrique dont la France va devoir disposer ? Faisons un peu d’arithmétique en prenant en compte trois types de voitures : voiture consommation minime Renault Zoe, voiture milieu de gamme Peugeot E8 et berline/SUV Tesla : selon les fiches techniques, on connaît la puissance installée (kW), l’autonomie (Km) et le temps nécessaire pour une recharge (heures). Comme l’autonomie est déterminée sans la consommation supplémentaire (éclairage, climatisation, etc.,) on en tiendra compte pour 1/10 de la puissance installée. Je vous fais grâce de la recherche des paramètres indiqués et j’ajoute que les voitures (toutes) sont vendues avec l’estimation de 10.000Km d’utilisation annuelle. D’un autre côté, une centrale nucléaire (PWR) de 900MW (34 des réacteurs français sur les 56 ont cette puissance) peut produire annuellement - sauf interruptions et réparations - 7.884.000 MWh (365joursx24h/jour). Mais, en réalité, la moyenne obtenue est de 500.000MWh/mois soit 6.000.000 MWh annuellement (Le Figaro 18.05.2017). Vous voulez connaître les résultats ?
Si les 2.000.000 de voitures sont toutes :
- des Zoe on devra assurer l’existence d’une source, faisons simple, centrale nucléaire de 900 MW, pour produire 2.632.911 MWh – ajoutez les consommation complémentaire et, disons encore 2.000.000 (minimum) de voitures étrangères -le marché français se compose de 50% voitures françaises et 50% voitures étrangères- et vous arrivez à ce que produit (presque) une centrale nucléaire ;
- E-8, même motif, même peine – au moins 2/3 centrales nucléaires
- Tesla, même motif… 3 / 4 centrales nucléaires
Et si vous considérez un mix 30% de Zoe + 50% de E-8 et 20% de Tesla (ou des voitures équivalentes à chaque modèle) vous arrivez à un minimum de 3 centrales de 900MW en 2030. Mais entre temps, pendant la montée en nombre on fera quoi ? Car on oublie qu’une centrale nucléaire cela prend, quand même, entre 5 et 7 ans pour la faire et la mettre en service
Mais… on veut produire l’électricité avec du solaire et des éoliennes. Il est intéressant de regarder ce que l’infrastructure nécessaire pourrait représenter :
Regardez bien le tableau (Wikipédia) : 1 m2 affecté à la production d’énergie via le nucléaire peut produire 241 watts (raccourci rapide) tandis que pour du solaire on a besoin de 36 fois plus et pour des éoliennes… on a besoin d’une superficie 130 fois plus grande pour le même nombre de watts ! Et oublions, pour l’instant qu’il fait nuit de temps en temps et qu’il n’y a pas de vent tous les jours de la semaine. Et on laisse de côté le difficile problème du stockage de l’énergie produite. Mais ce n’est pas tout. Le Président annonce qu’il faudra concevoir et réaliser de SMR (ou PMR en français, Petits Réacteurs Modulaires) - des réacteurs de 10 à 370 MW - le tiers de la puissance des réacteurs actuels et le cinquième du EPR- Flamanville qui… attend depuis 2009 d’être mis en service et fait montre d’un coût - 19 milliards d’euros - plus de trois fois supérieur à celui du projet de départ – (Cour des Comptes)
Heureusement, on n’est pas obligés de croire ce qu’on nous raconte. Mais pourquoi le fait-on ? Les Conseillers du Gouvernement (plus de 570, presque deux fois plus qu’en 2019, le plus grand nombre de toutes les présidences – Le Monde 13.10.21), pléthore de Polytechniciens, d’Enarques, pourquoi laissent-ils le Président raconter n’importe quoi ? Notre Président se rend-il compte que tout cela ne fait que réduire, encore, sa crédibilité ?
Parler de crédibilité ? Commémorer et se laisser insulter par des pays d’origine d’un dixième de la population française ? J’ai laissé pour la fin ce que le pays pour lequel on est allé au Pont de Bezons pour commémorer des victimes imaginaires, demande aux français d’origine algérienne : mercredi 13 octobre, lors du Forum du journal El Moudjahid consacré à la commémoration du « massacre » des Algériens le 17 octobre 1961, l’ambassadeur d’Algérie en France Mohamed Antar Daoud, depuis Alger, s’est adressé à la diaspora algérienne : « Il est inadmissible que l’Algérie, qui possède la plus grande communauté étrangère en France avec dix-huit consulats, ne puisse pas constituer un levier de commande pour intervenir non seulement dans la politique algérienne, mais (aussi) au niveau de la politique française. » A part Valeurs Actuelles (à ma connaissance) aucun journal ou radio ou TV n’a repris l’information. Et on accuse la France de « néo-colonialisme »
Mais que faire quand même des influenceurs français d’opinion, et non des moindres, pérorent : « La cause terroriste s’est islamisée » Dominique Reynié, Figaro Live 11.09.21(Prof à Sciences Po). Selon ce qu’il dit il existerait une « cause terroriste » qui s’est islamisée. Certes le terrorisme existe depuis le 19ème siècle (ou même avant) mais parler « cause terroriste » ? Et dire qu’elle s’est islamisée… Le terrorisme est intrinsèquement islamique car religion proselytique, qui conquiert par l’épée ou la conversion.
Et on s’étonne du succès (apparent) d’un E. Zemmour ? On n’est pas sortis de l’auberge !