Les jours passent, bientôt Noël (si, si, on a encore le droit d’utiliser le mot - la Commission Européenne va revoir ses recommandations pour son « lexique d’expression « inclusive » - Le Point, 30.11.21) et il semble que tout ce que l’on trouvera devant la cheminée ou dans nos pantoufles ce ne sera que le prolongement de la « moitié » de vie actuelle car, figurez-vous que le Covid-19 a muté encore et nous récompense avec l’Omicron ! Mais le monde politique nous avertit, non pas contre la maladie mais contre ce qui devrait être interdit en vue de l’élection présidentielle d’avril 2022.
On ne peut pas y échapper. Dès qu’on ouvre la radio, on regarde la TV ou on essaye de lire une des gazettes qui tiennent le haut du pavé, on tombe toujours sur ce qui est devenu le « leitmotiv » de la vie médiatique du pays actuellement : l’élection présidentielle d’avril 2022. Avec son corollaire, depuis quelques mois, l’irruption dans un paysage auparavant apaisé d’un martien venu nous dire que le roi était nu : Éric Zemmour.
Déjà affublé, grâce aux soins de l’(i)Monde, du label « polémiste d’extrême droite », la politiquement neutre AFP a trouvé mieux : « Le sulfureux polémiste d’extrême droite Éric Zemmour » Une grande partie des media a sauté sur l’occasion et, vous pouvez voir le même épithète, y compris sur des supports loin de la politique comme France 24, sudinfo, lorientlejour, Boursorama, sudradio, boursedirect.fr, et autres, utilisé à profusion.
Accréditer l’idée que EZ est « d’extrême droite » veut dire, il me semble, deux choses : (a) il s’apparente aux membres des ligues des années 1930 qualifiées « d’extrême droite » car, entre autres elles voulaient abolir la République et (b) que l’establishment politique français vient d’adouber Marine Le Pen et le Front National car ils ne sont pas aussi de droite que EZ. Vous pouvez le constater, aucun des meetings, rencontres, interviews de MLP n’ont plus été qualifiés d’extrême droite et nulle part on n’a vu la présence soutenue des « antifa » comme pour saccager les endroits où EZ avait fait présence.
Pas mal, non ? On sait maintenant qui est « l’ennemi » et nous sommes sommés de l’agonir de quolibets divers, de ne lui laisser aucun espoir quant à une éventuelle percée auprès du peuple, de lui faire comprendre qu’il n’a rien à voir avec nous. Nous, qui ? Tout d’abord une partie des élites qui nous gouvernent depuis plus de 40 ans. Ensuite tout ce qui « grouille, gribouille, scribouille » dans les medias, pour l’essentiel des représentants de la « gauche ». L’indignité de l’impétrant mérite-t-elle un tel honneur ?
Commençons par nous dire que, de toute évidence, les chances d’EZ d’accéder à la magistrature suprême sont nulles ou totalement improbables. Il n’a eu, à son actif, aucune fonction élective dans un pays où l’Etat constitue la Nation, aucune expérience de « management » d’une entreprise humaine (économique, associative, sportive – en laissant de côté sa présidence de l’association football de Sciences Po quand il y était étudiant). De plus, ses évidents talents de polémiste qui cherche le combat (intellectuel) et abhorre l’apaisement, ne le poussent pas vers les compromis qui sont le modus vivendi, la nature même, de ce que l’on appelle la démocratie. Mais alors pourquoi tout ce tintamarre ?
Force nous est de reconnaître que EZ peut s’enorgueillir de pourcentages allant de 62 à 75% d’opinions favorables concernant ses thèses/constats (immigration, sécurité, économie, éducation, culture, etc.,). Cela devrait nous interpeller. La seule explication qui tient debout vient du fait que la classe politique française, de gauche comme de droite, a, pendant des décennies, interdit la propagation de la vérité du réel par le truchement du « politiquement correct », du « vivre ensemble », de « l’égalité des cultures » ou par des arguments économiques (« leurs jeunes paieront les retraites de nos vieux ») aussi frelatés que pernicieux pour l’avenir du pays. A cela s’ajoutent les conséquences du rôle maléfique joué par les medias qui, de droite et de gauche ont, pendant des décennies, imposé des « tabous » qu’ils ont inventés de toutes pièces et ont travesti le réel que nous vivons en faveur d’une « narrative » qui transforme tout incrédule en ennemi, naturellement islamophobe, qui s’est efforcée et qui s’efforce encore aujourd’hui, par exemple, d’instiller l’idée que l’accroissement d’actes islamophobes dépasse celui des actes antisémites.
EZ doit penser que dire le vrai suffirait à convaincre. Et, il dit le vrai : l’immigration de peuplement que la France subit depuis 40 ans n’est pas une richesse, la sécurité de sa population s’est significativement détériorée depuis que des « territoires » ne semblent plus faire partie de la République, l’enseignement, ascenseur social méritocratique pendant plus d’un siècle a été détruit par « la discrimination positive » qui a tiré son niveau vers le bas (tant et si bien que la France est 26ème pays sur 27 en Europe pour le niveau d’instruction des ses jeunes de 15 à 29 ans – un sur sept des jeunes de 15-29 ans n’est ni en emploi, ni en études, ni en formation en 2019 – Les Clés du Social, mai 2021 ), que les soins de santé de sa population sont obérées par « la protection de la maladie pour tous » car dès qu’on met son pied en France on a le droit de se faire soigner à l’hôpital, j’en passe et des meilleurs. Et que tout cela a conduit au déclin de la France sur le plan mondial : sa balance commerciale est structurellement négative depuis des lustres, son pourcentage du PIB qui vient des activités industrielles est descendu de 24% il y a 30 ans à 12% actuellement comme conséquence des délocalisations et de la désaffection pour l’industrie, idéologie première de ses élites qui ont voulu transformer la France en pays de services, pays « sans usines ». De plus, la France se trouve soumise aux contraintes imposées par son appartenance à l’Union Européenne et sa capacité de se transformer en faveur de sa population autochtone est quasi-nulle vu la tutelle des juridictions européennes qui sont supérieures aux juridictions françaises.
Bon, si nos concitoyens sont, en grande majorité, d’accord avec les constats de EZ, cela ne veut pas dire qu’ils le considère candidat préféré pour la magistrature suprême.
Mais on doit se poser la question : « les autres » qui questionnent EZ, qu’ont ils appris en occultant la vérité ? Rien, parce qu’ils refusent de combattre le terrorisme islamique en espérant qu’ils seront épargnés dans un effort sans fin pour calmer, apaiser et apaiser encore, les agresseurs djihadistes. Notre pays n’est toujours pas en état de traiter la menace islamique avec le sérieux qu'elle mérite parce que ceux qui nous gouvernent ne veulent pas appeler un chat un chat, parce qu’ils pensent qu’en plantant des fleurs on arrêtera les balles. Et je vais le dire, avec Samuel Huntington (Le Choc des Civilisations) « Le problème de fond pour l'Occident n'est pas l'intégrisme islamique, c’est l'islam, une civilisation différente dont les gens sont convaincus de la supériorité».
On n’a pas voulu mourir pour Danzig, on est mort ensuite à Coventry et à Oradour sur Glane. Staline a signé un pacte de non-agression avec Hitler, 21 millions de russes en sont morts. L’Europe et la France pactisent aujourd’hui avec ses conquérants de demain, il ne faut pas être grand clerc pour prévoir ce qui va advenir. Et ce qui va advenir inquiète non seulement EZ mais une grande partie de nos concitoyens. Sauf qu’EZ se considère capable (un peu de mégalomanie ne fait du mal à personne) primo, de nous alerter du danger qui menace la France et, secundo, de croire que la mission qui s’impose, sauver la France, lui est dévolue.
Alors, on fait quoi ? A part de faire l’inventaire des quatre cent mille morts en Syrie, cinq millions de personnes déplacées, des dizaines de milliers en Irak, en Libye, en Afghanistan, des gens décapités et des femmes forcées à l'esclavage en Irak, violées ou transformées en esclaves sexuelles au Nigeria, au Soudan ou ailleurs au Moyen-Orient… ai-je oublié quelque chose ? Ah, oui, j’ai oublié qu’en même temps, trois pays de l’Europe (seule au monde, ayant réussi à trucider plus de six millions d’êtres il y a 80 ans) s’évertuent, avec le phare de la démocratie mondiale, les Etats Unis et les pires autocraties existant aujourd’hui, je veux dire la Russie et la Chine (je sais, on va me reprocher d’oublier la Corée du Nord) d’obtenir du pire acteur déstabilisant le Proche, le Moyen et même l’Extrême Orient, je veux dire l’Iran, qu’il renonce à tenter de se doter d’une arme nucléaire. Vous pouvez parier, si l’Iran n’aura pas réussi ce qu’il cherche ce sera parce que le paria de la communauté internationale, Israël, menacé de destruction par le même Iran, aura choisi une des branches de l’alternative connue « la bombe ou le bombardement » The bottom line is simple and clear: either Israel, to the best of its ability, using missiles and bombs, destroys Iran’s nuclear installations, or it will have to live with a nuclear Iran in the years to come (Haaretz, 27.09.21)