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22 juillet 2022 5 22 /07 /juillet /2022 07:54

Des lecteurs me font remarquer que tout en écrivant, beaucoup, sur l’Ukraine je n’ai pas beaucoup écrit ni sur la France ni sur Israël. C’est vrai, je n’ai pas d’autre excuse que mon sentiment que l’on décide de l’avenir de l’Europe à ses confins, en Ukraine. Mais… vox populi, vox dei, je fais amende honorable, je jetterai un coup d’œil sur les trois sujets, la France, Israël et l’Ukraine.

 

A tout seigneur, tout honneur, commençons avec notre Président et bien sûr la France.

On le croyait occupé avec ses interventions (à peine déguisées) en faveur de M. Poutine, ses discussions avec M. Erdogan (promu négociateur en chef pour sortir

         M. Erdogan (Turquie, membre de l’OTAN, alliée de M. Poutine et de l’Iran)

 les 23 millions de tonnes de céréales de l’Ukraine assiégée par M. Poutine), le Sud-Ouest du pays en flammes (juste à temps pour se souvenir que l’on ne dispose que d’un parc de 11 avions Canada Air achetés en 1995, et depuis, rien ou presque !), l’Assemblée Nationale devenue un champ de foire grâce aux clowns de la LSI, mais, tenez-vous bien, il a trouvé le temps, toutes affaires cessantes, d’avoir un « déjeuner de travail » avec M. Mahmoud Abbas, Président depuis 17 ans (élections prévues tous les quatre ans) d’une Autorité Palestinienne en faillite, dont la corruption et l’irresponsabilité ont fait que même certains pays arabes (UAE, Bahreïn, Maroc, etc.,) ne lui accordent qu’un soutien du bout de lèvres. Pourquoi faire ? Tout d’abord par esprit d’équité : il avait reçu le Premier Ministre israélien dix jours plus tôt, il se devait de recevoir un palestinien ! Les gens qui savent disent qu’il rêve de remplacer les Etats Unis comme principal intervenant dans le conflit israélo-palestinien (remarquez, on dit de moins en moins « conflit israélo-arabe »)

Sans doute, après ses échecs au Liban et Mali il voudrait bien faire quelque chose qui pourrait faire de lui un bon candidat au Prix Nobel. Ce qui est curieux c’est qu’il puisse caresser ce genre de rêve tout en laissant le Quai d’Orsay dérouler, tranquillement, sa politique anti-israélienne. Se souvient-on de la fameuse résolution de l’ONU (approuvée par la France) qui niait la relation des juifs avec le Mur de Lamentations et qui a nommé l’endroit d’après le nom de la jument de Mahomet ? C’est loin mais, voilà, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU vient d’adopter plusieurs résolutions anti-israéliennes pendant sa session qui a pris fin le 8 juillet. 21 pays (Israël, US, UK, Autriche, Bulgarie, Brésil, Canada, Cameroun, Colombie, Croatie, Allemagne, Guatemala, Hongrie, Liberia, les Iles Marshall, Micronésie, Nauru, Macédoine du Nord, Pays Bas, Palau et Togo) ont voté contre mais pas la France. Et notre Président recevait le Premier Ministre Israélien avec des signes de complicité amicale qui ont laissés pantois les commentateurs des médias !

Bon, passons aux choses sérieuses. La France danse au-dessus du volcan de la dette (Malcolm Lowry me pardonnera l’emprunt). Mais pendant les trois tours d’élections notre Président n’a pas trouvé utile d’en parler, surtout que le « quoi qu’il en coûte » fût toujours en place. Jusqu’à son interview du 14 juillet quand il a commencé à nous parler des temps difficiles que nous allions traverser, tout en glissant sous le tapis les questions relatives aux finances du pays.

Pourtant, au cours des derniers mois, les finances françaises se sont encore considérablement détériorées (suivez l’augmentation du taux de l’argent). Naturellement, aucun des deux programmes qui faisaient rêver certains de nos concitoyens (RN et LSI) n’a la moindre chance d’être mis en œuvre car ils plongeraient les finances françaises dans les abysses et, partant, la zone euro en général, dans une nouvelle crise de la dette souveraine.

La France se trouve aujourd’hui enlisée dans la dette, bloquée dans une politique pour laquelle les moyens lui manquent et avec la perspective d’être accusée par les pays du Nord de l’Europe de contribuer sérieusement à une éventuelle crise de la dette de la zone euro. Eh oui, chaque fois que notre pays se trouvait dans une situation financière difficile, par exemple après les réformes socialistes de M. Mitterrand de 1981 à 1983, il dévaluait. Mais cette option n’existe plus (sauf de sortir de l’euro) et la France ne pourrait rien faire d’autre que se décharger sur Bruxelles. On aura droit à un régime de surveillance comme celui de la Grèce en 2018.

On me dira que je noircis le tableau. Je laisse de côté ce que l’on sait (et on a, de plus en plus, le courage de le dire) la situation catastrophique de l’enseignement qui consomme, bon an, mal an, 7% du PIB (160 milliards d’euros en 2020) pour produire (entre autres) tous les ans 140.000 élèves sortant du primaire sans savoir lire ou écrire, la situation non moins catastrophique du système de santé (jadis le « meilleur au monde ») avec des urgences qui ferment à 20h00 dans presque tous les départements, la situation inadmissible de l’entretien des infrastructures transport ou énergie (la moitié du parc nucléaire en maintenance) et, cerise sur le gâteau, l’inflation que nous sommes en train d’alimenter (comme dans les années 60/70) avec de revenus indépendants de la capacité de production de valeur du pays. Avec un déficit de la balance commerciale de plus de 100 milliards d’euros ! Mais on nous promet de réindustrialiser le pays. L’industrie française (rien n’est fait pour changer ce qui suit) qui croule sous des charges sociales et des impôts de production sans commune mesure avec les pays équivalents de l’Union, doit créer des ressources pour payer des dépenses publiques qui correspondent à un surplus de 2 millions de fonctionnaires (créant un déséquilibre structurel entre notre pays et l’Allemagne, par exemple). Je laisse de côté le coût annuel d’une immigration non maîtrisée, consommatrice de PIB, comme de parler du régime des retraites déficitaire dont l’équilibre nous est promis - après 2020, après 2030, maintenant 2035 ! Et on nous dit que la « high tech » chère à M. Macron, sera la panacée.

Pour ce faire, notre Président a reçu à Versailles (?!) 180 dirigeants étrangers d’entreprises car, dit-on, la France est le pays le plus attractif de l’Europe. Et on met en exergue l’investissement de 5,6 milliards d’euros (sur plusieurs années) de STM Electronics à Grenoble.

La France, pays de 68 millions d’habitants. Israël (9 millions d’habitants) constate 25,6 milliards de $ d’investissements dans la high-tech et des « mergers & acquisitions » de 22 milliards de $ en 2021.

Pays de 68 millions d’habitants qui a inscrit 25 « licornes » (sociétés dont la capitalisation boursière dépasse 1 milliard de $) dans la liste des 1.170 existantes aujourd’hui. Israël en a inscrit 85 (localisées en Israël ou aux Etats Unis) avec une valorisation totale de plus de 250 milliards de $ et tout porte à croire qu’elles seront 100 à la fin de l’année.

Pays de 68 millions d’habitants qui pendant les 30 dernières années (encore plus pendant les 10 dernières années) s’est laissé distancer dans le classement, par exemple, du PIB/habitant. Regardez le tableau du FMI pour 2021 :

La France en 23ème position, Israël 19ème – qui l’eut cru il y a dix ans ?

L’explication est simple : depuis 40 ans les élites (de droite et de gauche) ont eu mieux à faire que de s’occuper de la gestion du pays. Et vas-y, les délocalisations, vas-y, l’import de main d’œuvre bon marché (immigration) et vas-y, prendre des sous chez d’autres (car la dette ne coûte rien), vas-y, les reformes sociétales (il y a urgence pour apprendre aux gosses, par exemple, qu’ils peuvent se sentir filles s’ils sont garçons et vice-versa !). Le tout, avec la conviction que nous sommes les plus intelligents au monde et prodiguons des conseils à la planète entière.

Et même, maintenant, au seuil d’une tragédie annoncée, la France semble inconsciente, et est en train de distribuer (par une loi !) du pouvoir d’achat en augmentation, sans travailler davantage ni produire davantage mais, et pour l’instant encore, financé toujours par la dette publique.

Pendant ce temps, notre Président n’a rien d’autre à faire que de recevoir Mahmoud Abbas ou cajoler M. Poutine. Devenu sujet de rigolade pour la TV russe :

Et puis l’Ukraine. Dans deux jours cela fera cinq mois depuis que la Russie détruit, systématiquement, des villes, des villages, des infrastructures industrielles : quand ils les occupent (s’ils les occupent) il n’y a plus rien debout et leurs conquêtes ne valent plus rien. Même des valeurs négatives si l’on pense les reconstruire.

La Russie avait invoqué la menace potentielle posée par l’OTAN. C’était sa justification pour l’invasion de l’Ukraine. Mais prendre l’Ukraine n’a pas résolu le problème de l’OTAN. Au contraire, il a amené les Russes (sans posséder l’Ukraine) à la frontière de l’OTAN du Nord de la Suède à la Baltique et à la mer Noire. L’intention de la Russie n’était pas claire. La menace potentielle de la Russie, en revanche, était, elle, claire. La Russie n’avait peut-être pas l’intention de s’opposer à l’OTAN à sa nouvelle frontière occidentale, mais il était tout à fait possible que le succès militaire en Ukraine lui donne l’occasion et la confiance de frapper directement l’ennemi déclaré de la Russie, l’OTAN. Si Moscou avait balayé l’Ukraine avec sa première frappe des blindés, la Russie serait considérée comme une grande puissance, une puissance qui devait être apaisée, pas résistée. « La Russie s’attendait à vaincre l’Ukraine rapidement et, possiblement, à occuper une grande partie du pays. Au lieu de cela, ses gains territoriaux sont étroits et vulnérables à la contre-attaque. Et le territoire conquis lui-même est dévasté. La Russie a frappé le sol avec des frappes aériennes et d’artillerie incessantes. L’infrastructure physique dans ces régions est détruite et la population est tuée ou chassée.

Occuper ces conquêtes sera coûteux, car une présence militaire ou policière importante sera nécessaire pour empêcher les révoltes. (L’Ukraine était un foyer de résistance aux nazis et aux soviets.) La reconstruction, afin d’extraire toute valeur économique de ces espaces, sera un autre drain. La plupart des pays du monde ne reconnaîtront pas ces conquêtes comme un territoire russe. Cela signifie que les investissements et le commerce seront minimes. Les entreprises seront également dissuadées par les infrastructures en ruine. Pas plus que les gens économiquement productifs se déplaceront dans de telles régions conflictuelles. Seuls les vieux et les fragiles resteront probablement.

La guerre est un désastre pour la Russie. La valeur de ses acquisitions territoriales est faible, probablement négative, étant donné la nature dévastatrice de ces espaces en raison des bombardements russes et des limbes politico-économiques qui en découlent, ils tomberont dans des conquêtes non reconnues. Ces réalités conseilleraient à la Russie d’arrêter la guerre, et il semble y avoir une certaine dissidence au Kremlin autour de ces points»(https://www.19fortyfive.com/2022/06/the-ukraine-war-is-bleeding-russia-dry/24.06.22)

Et pendant que l’on supposait que le dictateur russe était censé souffrir d’une litanie de cancers divers et d’autres maladies raccourcissant sa durée de vie, M. Poutine et son régime ont commis d’innombrables atrocités, assassinats, actes de sabotage et des opérations visant à subvertir la démocratie là où ils pouvaient avoir accès. Les bombardements chimiques et/ou radiologiques en Syrie, les crimes de guerre en Ukraine, en Tchétchénie, en Géorgie, (jadis) en République tchèque et en Allemagne, au Royaume-Uni (assassinats politiques), aux États-Unis et dans de nombreux autres pays. En suivant les protocoles établis pendant l’existence de l’Union Soviétique de triste mémoire.

Devant ce qui se passe en Ukraine, les grands esprits de l’Europe avec Monsieur Macron à leur tête, cherchent une porte de sortie pour M. Poutine car « la Russie ne doit pas être humiliée » Et ils sont prêts, presque à se désengager des promesses faites (« jusqu’au bout », « armes modernes », « aides financières » et j’en oublie). Dire ça aux ukrainiens qui n’arrêtent pas de le constater et de le clamer « les Russes ont pour objectif précis de détruire notre culture dans le cadre de notre identité, qui distingue l’Ukraine de la Russie », (Olha Honchar, cofondatrice du Museum Crisis Center d’Ukraine).

 

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