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15 janvier 2023 7 15 /01 /janvier /2023 20:42

Ces deux pays, sont-ils tellement différents ? On ne le dirait pas, nonobstant leurs performances économiques, scientifiques ou militaires, le tout apportant des éléments importants pour le calcul de l’indice de satisfaction de la population (France= 6,7/10 – 20ème pays OCDE, Israël=7,2/10 – 12ème pays OCDE –Better Life Index).

Les voilà, en ce mois de janvier, en train de faire face à des turbulences de nature différente mais d’une force similaire.

 

France – vu d’avion le pays doit faire face à plusieurs défis qui expriment la situation profondément préoccupante pour des secteurs régaliens – enseignement, santé, sécurité. De plus, le modèle social choisi il y a des années est en train de montrer ses limites, sa contradiction avec l’économie de marché que le pays traverse : n’ayant pas les moyens de le maintenir, les gouvernants ont choisi une sorte de « Ponzi » en utilisant la dette publique (tant que l’on trouve des prêteurs, car elle est de presque 4.000 milliards d’euros - environ 3.000 connus et env. 1.000 en engagements hors bilan – retraites des fonctionnaires) ce qui revient à en laisser la charge aux derniers arrivés : plus de 50.000€/nouveau bébé voyant le jour. Le modèle social comporte une composante de plus en plus préoccupante : le paiement possible des retraites à ceux qui ont cotisé pour le régime général et pour les complémentaires catégorielles. S’agissant d’un système dit par répartition, on constate que si en 1965 il y avait 4,29 actifs pour un retraité, 1,54 en 1997, 1,38 en 2011 et probablement 1,2 actuellement (Source : CNAV pour la période 1992-2011).

Comme on dit, pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour comprendre que le système ne peut plus continuer sans changer soit l’âge de départ à la retraite soit la durée de cotisation. Et c’est ce que des gouvernements depuis A. Juppé (1995) ont essayé de faire avec le succès connu : chaque fois que le spectre de l’impossibilité future de payer les retraites s’annonce aux gouvernements successifs… ils essayent de faire une réforme. Mais, comme notre pays est le seul au monde ou la durée légale du travail est de 35 heures et la retraite est prise (théoriquement) après 60 ans… ils ont du mal à régler la chose. Conséquence : une forte turbulence, jour de manifestation nationale le 19 janvier.

Mais, depuis quelque temps, on nous fait croire qu’en laissant venir en France des immigrés d’Afrique, du Moyen Orient ou d’Asie, par-delà le bonheur du « vivre ensemble » les immigrés sont ceux qui paieront les retraites de demain. Certes, on laisse de côté le fait qu’il s’agit d’une immigration qui - familles réunies - devient une population dont l’intégration et l’assimilation n’ont pas été des réussites depuis que le sujet est devenu préoccupant. Car ce à quoi l’on assiste, déjà, c’est qu’un deuxième peuple est présent en France et que, la démographie aidant, ses mœurs/règles/culture risque d’être majoritaires avant la fin de ce siècle.

Maurice Allais, Nobel Economie, nous avait averti, en 1988, de ce que pouvait nous arriver si on laissait l’immigration non contrôlée. Il nous disait que :

  1. Pour un travailleur immigré supplémentaire, les besoins en infrastructures – logements, hôpitaux, écoles… exigent une épargne supplémentaire égale à 4 fois le salaire annuel du travailleur et que
  2. Pour un travailleur immigré accompagné de son épouse et de 3 enfants, l’épargne nécessaire représente entre 10 à 20 fois le salaire annuel.

Pas besoin de sortir… pour comprendre que la France n’a jamais pu faire ce que M.A. avait calculé. De plus, les catégories sociales des immigrés ne pouvant pas remplacer les catégories sociales des partants à la retraite, on comprend qu’on nous raconte des balivernes.

Mais, parmi les curiosités de notre pays il y a le fait qu’il existe 42 régimes différents pour la retraite. J’ai choisi un d’entre eux pour exemplifier la difficulté pour nos gouvernements à changer les choses : le régime retraite pour les conducteurs de TGV de la SNCF dans la cadre de gestion de cette société nationale. Société qui emploie 270.000 personnes soit env. 1% des actifs (dont l’emploi à vie était garanti) en France mais qui sont à la tête du nombre de jours de grève – 20% du total connu.

SNCF :

Recettes annuelles : 20,3 milliards d’euros

Budget annuel : 18,5 milliards d’euros

Subvention annuelle de l'Etat et régions : 9,4 milliards d’euros (FIPECO 29.11.22)

Financement des retraites : 14 milliards

Dette à financer : 24,3 milliards (SNCF +RFF - après reprise de 25 milliards par l’Etat depuis 2019)

Horaire de travail : 25 heures par semaine

Pour un conducteur TGV de 40 ans, le revenu net annuel toutes primes et avantages confondus s’élève à 75 000 € (source vie du rail)

 Retraite à 52 ans pour les conducteurs et 57 ans pour les autres (France 60 ans avant reforme)

Soins : gratuits (sur le temps de travail) auprès d’un des 15.900 établissements de soins agrées où ils sont couverts à 100 %

Situation d'un conducteur de TGV :

Salaire : de 2.200 € net en début de carrière à 3.200 € salaire (y compris primes 4.880 € net conducteur TGV) en fin de carrière.

 - prime de fin d'année,

 - prime de travail,

 - prime de parcours,

 - prime de TGV,

 - prime de charbon,

 - gratification de vacances,

 - gratification annuelle d'exploitation,

 - indemnités pour heures supplémentaires,

 - allocation de déplacements (non imposable), etc.

Pour les sédentaires qui n’ont droit à aucune prime, la SNCF a créé la "prime d'absence de prime"

Horaire de travail : 25 heures par semaine

Pour un conducteur TGV de 40 ans, le revenu net annuel toutes primes et avantages confondus s’élève à 75 000 € (source vie du rail)

Soins : gratuits (sur le temps de travail) auprès d’un des 15.900 établissements de soins agrées où ils sont couverts à 100 %

Autres privilèges : gratuité illimitée des transports pour les agents et leur famille (parents, grands-parents, conjoints, concubins etc.) gratuité qui ne fait pas partie des avantages en nature donc exempte d’impôts,

Ce qui précède a comme conséquence un coût significatif pour l’Etat :

Evidemment, sachant qu’aucune catégorie socio-professionnelle n’a jamais renoncé à ce qu’elle possédait (avantages acquis), les salariés de la SNCF seront présents à la manifestation du 19 janvier se voulant capables de faire empêcher le gouvernement de faire sa réforme visant de passer l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans (67 en Allemagne/Italie/Pays Bas/Portugal, 65 Belgique/Espagne/Luxembourg/Suisse, 66 UK).

Israël – Après quatre élections non concluantes (obtenir une majorité de mandats à la KNESSET) une cinquième a réussi à donner le pouvoir à une coalition obtenant 64 mandats (sur le total de 120). Un petit souci qui se révèle grand, le gouvernement qui en a résulté est considéré par les perdants des élections et, partant, par une partie du monde, comme « le gouvernement le plus à droite qu’Israël aurait connu » et, naturellement il se trouve, presque, au ban des bien-pensants du monde qui pensent qu’Israël ne sera plus une démocratie. Ce pourquoi, un ancien général ministre de la Défense, un ancien premier ministre et encore un ancien général premier ministre ont demandé au peuple de manifester contre le gouvernement récemment constitué à raison d’un million ou de plusieurs millions descendants dans les rues. Chose que d’aucuns ont pu considérer comme irresponsable et qui, jusqu’ici, ne s’est pas réalisée.

Leur 19 janvier a eu lieu le 14. Les medias, presque tous approuvant la démarche ont annoncé : Israël Hayon « dizaines de milliers », Yediot Aharonot… 50.000 et Times of Israël 80.000. La police israélienne, plus modeste, à compté 20.000 participants à Tel Aviv. Naturellement, l’iMonde a choisi 80.000 ...

Et tout cela avec l’aide, toujours disponible, des entités aidant tout ce qui est contre et contre tout ce qui est pour, dès qu’il arrive la possibilité d’empêcher « la droite » de gouverner en Israël : Le New Israel Fund vient d’admettre le financement de manifestations contre le gouvernement Netanyahu. Au cours des quatre dernières décennies, la NIF a versé plus de 300 millions de dollars à des organisations progressistes de la société civile israélienne. Politifact, 16.03.2015 – M. Obama a envoyé de l’argent des contribuables, au moins 350 000 $, pour financer les groupes anti-Likud et anti-Netanyahou via New Israel Fund en Israël pour son élection. Car il ne voulait pas que M. Netanyahou gagne l’élection.

(11 janvier 2023 / JNS) : Le New Israel Fund, une ONG basée aux États-Unis qui fournit un soutien financier aux groupes progressistes et anti-Israël, a envoyé un courriel à ses partisans mardi en s’attribuant le mérite des récentes manifestations contre le gouvernement.

Tout d’abord, on devrait se souvenir que Netanyahou a déjà été Premier Ministre : le 9 mai 1996 Benyamin Netanyahou est élu premier ministre d’Israël, à la tête d’une coalition rassemblant la droite, l’extrême-droite et les religieux. Le gouvernement de 96 était aussi à droite que le nouveau. Donc, le nouveau n’est pas le plus a droite de l’histoire du pays. Mensonge ! Et pourtant la démocratie en Israël s’est bien portée depuis.

Une des raisons majeures dont les perdants des élections se servent pour s’opposer au nouveau gouvernement tient à la décision de celui-ci (connue par les votants aux élections) de changer, pour le balancer, le système judiciaire dont la Cour Suprême, depuis un changement qui ne disait pas son intention, est arrivée à pouvoir annuler les lois édictées par le législatif (Knesset). De plus, les 9 membres d’une commission ad hoc dans laquelle les élus du peuple n’ont que deux voix et les juges de la Cour en ont trois et un droit de véto sont seuls à choisir les membres de la Cour Suprême. On sait que :

France : Le Conseil constitutionnel se renouvelle par tiers tous les trois ans. Trois des membres sont nommés par le Président de la République, trois par le Président de l’Assemblée nationale, trois par le Président du Sénat – expression des élus du peuple.

Etats Unis : Comment sont nommés les membres de la Cour suprême ? La Cour suprême est composée de neuf magistrats : ils sont tous nommés par le Président des États-Unis, après validation du Sénat – expression des élus du peuple.

UK : Les membres de la Cour sont nommés par la reine, sur recommandation du Premier ministre – expression des élus du peuple.

Pourquoi en Israël la Knesset n’aurait pas le droit d’élire/valider des juges à la Cour Suprême ? Ce qui pose problème c’est que depuis le changement insidieux de 1995 la Cour tient plus compte des inclinaisons sociales/politiques de ses membres que des décisions de la Knesset. Devrais-je ajouter qu’elle penche, presque toujours, vers la gauche ?

Si on sait raison garder, on doit se souvenir qu’Israël a connu depuis 1948 37 élections et 55 gouvernements et sa démocratie a tenu bon. Ce que le nouveau Gouvernement veut changer c’est ce qu’a été insidieusement introduit par le Président de la Cour Suprême, Barak, en 1995, c’est le déséquilibre entre les trois pouvoirs (législatif, juridique et exécutif) en donnant la prééminence au juridique (avec des juges non nommés/validés par  des élus comme aux EU ou en UK ou même en France). Sauf si j’ai tout mal compris, ce que B. Netanyahou et les siens veulent faire (c’était dans leur programme électoral) c’est de rétablir la balance entre les trois pouvoirs. Et, ça, il me semble que c’est raisonnable, comme dans toute démocratie. 

Mais comme tout le monde, en Israël, n’a que la « démocratie » dans la bouche on veut convaincre les électeurs d’Israël qu’ils ne devront pas reconnaître le résultat des élections. L’esprit démocratique en plein essor !

 

 

 

 

 

 

 

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