A peine l’année finie je me trouve « sommé » par quelques lecteurs du blog de revenir sur les deux sujets abordés dans le dernier texte mis en ligne : on trouve que j’ai été trop dur avec la Russie (car les ukrainiens ont, eux aussi, leurs défauts) et trop faible avec ce qui se passe en Israël avec l’arrivée du nouveau gouvernement.
Bon, j’essaierai de me faire pardonner en apportant quelques précisions.
Russie – Ukraine – Je vais supposer que le lecteur se souvient du commencement, des « tenants », de ce qui est convenu d’appeler l’agression de la Russie contre l’Ukraine, à l’encontre des promesses de sécurité de son intégrité territoriale et de sa souveraineté qui lui ont été garanties par les USA, UK et la Russie en 1994 quand elle a renoncé aux 2.400 têtes nucléaires dont elle disposait. M. Poutine avait déclaré urbi et orbi qu’il allait s’agir d’une opération spéciale de police qui devait prendre trois jours pour dénazifier et démilitariser l’Ukraine, permettre le libre emploi de la langue russe pour les populations russophones et, naturellement, changer le gouvernement de Kiev. Ce qui est parfaitement visible aujourd’hui c’est qu’en réalité, cette guerre vise uniquement à détruire l’Ukraine : en tant qu’État, en tant que culture, en tant que nation. Cela correspond à la définition du mot « génocide » J’ose reprendre l’idée de L. Gozman (Moscow Times, 06.01.23) : « Comme l’Ukraine ne peut jamais accepter la demande de la Russie de cesser d’exister en tant qu’État, la guerre ne peut pas être terminée en signant un traité de paix. Cette guerre ne peut être suivie de la paix que si elle se termine par la défaite militaire et politique complète de la Russie de M. Poutine et le démantèlement du régime actuel. L’Etat de M. Poutine doit cesser d’exister : pas la Russie, mais l’Etat actuel, hostile au monde entier, lui-même inclus. Tout autre résultat n’aboutirait qu’à un cessez-le-feu temporaire, dont le régime de M. Poutine en profitera »
Qu’en est-on des « aboutissants » au bout de 315 jours (plus de 100 fois plus que la prévision de M. Poutine) ?
Moscou ne contrôle plus que 16,55 % du territoire ukrainien à la fin décembre, contre 24,4 % à la fin du mois de mars, au plus fort de son avancée – dont 6,45 % de territoire déjà occupés, c’est-à-dire la Crimée et une partie du Donbass. L’Ukraine a libéré en décembre environ 700 km2 de son territoire, après 3 800 km2 le mois précédent
Pour en arriver là, selon les données des ukrainiens, la Russie aurait perdu
Le Portail ORYX (qui ne compte que ce que ses équipes ont pu voir, prendre les numéros de série et des photos – d’évidence moins que ce que l’Ukraine annonce car ORYX n’a pas les moyens d’être sur le front) dispose de preuves pour un total de 8.900 équipements de guerre (tanks, artillerie, radars, avions, hélicoptères, UAV, etc.,) indiquant les pertes russes : 5.375 détruits, 218 réparables, 302 abandonnés, 2.695 capturés, parmi lesquels 533 tanks ! La Russie est le plus grand fournisseur de tanks de l’Ukraine ! L'Ukraine veut des chars et attend que les « alliés » se décident à lui livrer des tanks de construction moderne : américains, français, allemands ou anglais,. La France a décidé de lui envoyer des blindés légers de reconnaissance, conçus dans les années 1970, qui sont en train de sortir de la dotation de l’armée française. Les USA viennent d’annoncer qu’ils enverront des véhicules Bradley (l’équivalent du français l'AMX-10 RC que les puristes militaires ne qualifient même pas de tank). Et les Allemands… pas encore. Autant pour la situation militaire actuelle.
Lorsque la Russie semblait forte, notre président (mais pas seulement lui) suggérait de donner à M. Poutine une « porte de sortie » pour le persuader d’arrêter les combats. Maintenant que la Russie est, d’évidence, plus faible, il promeut une certaine retenue occidentale pour le persuader de ne pas se battre plus témérairement. On a l’impression d’un accord occulte des occidentaux pour laisser les Ukrainiens se battre avec une main liée dans le dos. Ce qui revient à dire que, les deux approches récompenseraient l’agression russe en modifiant la politique occidentale conformément aux préférences de la Russie. M. Poutine n’a pas obtenu de porte de sortie à l’époque, et l’on ne devrait pas le laisser définir les limites de la politique occidentale maintenant. La stratégie de l’occident devrait être rigoureuse et non pas s’exprimer par des idées saugrenues ou des métaphores vaseuses.
La suite ? La Russie ne peut pas gagner sa guerre stupide, et il est presque impossible de déterminer ce qui va se passer ensuite. L. Freedman, https://newstatesman.com - 03.01.23.
Israël. On apprend que le Conseil de Sécurité de l’ONU s’est réuni, hier, en urgence pour discuter de la visite au Mont du Temple d’un des ministres (de droite religieuse) du nouveau Gouvernement issu des élections du 1er novembre, suite à un énorme brouhaha de la gauche mondiale et israélienne. Car ce gouvernement nouveau à Jérusalem, installé jeudi dernier, serait le précurseur de l’extinction de la démocratie, du sionisme et du judaïsme et, de plus, serait en train de changer le status quo de la gouvernance du Mont du Temple (premier site religieux pour les juifs, troisième site pour les musulmans). On a l’habitude : pendant l’année de pouvoir de l’ancien gouvernement qui était diversifié, libéral, et comprenait un parti arabe, Israël a néanmoins été considéré par un organisme de l’ONU comme un régime d’apartheid. Tout cela sur fond de déclarations tonitruantes « provoquera l’explosion du Proche Orient »-Nassrallah, Hezbollah, « il y aura des morts » Y. Lapid). Ceux qui ont affirmé que le transfert de l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem par l’ancien président Donald Trump transformerait la région en un enfer de violence islamiste ont eu tort. Il pourrait en être de même actuellement car Israël insiste sur le fait qu’il ne modifiera pas le statu quo (discriminatoire, quand même) sur le site le plus sacré du judaïsme, qui est traité comme une enclave musulmane que les juifs sont autorisés à visiter, mais pas prier. N’empêche. Le président palestinien Mahmoud Abbas (24.09.15 – MEMRI) : « Les juifs n’ont pas le droit de souiller la mosquée Al-Aqsa de leurs pieds puants » M. Abbas, choisi par la communauté mondiale comme partenaire palestinien de la paix pour Israël.
Bon, le Conseil va discuter et… vogue la galère ! L’Assemblée Générale de l’ONU a approuvé 15 résolutions anti-Israël (la France s’est associée à certaines et abstenue à quelques-unes) cette année et 13 résolutions contre les autres 192 pays. Ce qui paraît forcément un peu déséquilibré à certains…
De quel Israël parle-t-on actuellement ? Un Iran islamiste radical projetant de larguer une bombe nucléaire (s’ils l’avaient) sur Israël. Les alliés du Hezbollah de Téhéran, qui ont l’intention de lancer des milliers de roquettes sur Tel Aviv. Une direction palestinienne qui n’acceptera jamais de reconnaître Israël comme un État juif. Les Européens qui apaisent ces destructeurs en puissance et qui ont oublié dans la formule « deux états pour deux peuples » les deux derniers mots. Pas par hasard car les Palestiniens ne veulent pas du deuxième peuple (juif).
Mais… la caravane passe…
Pays où le salaire moyen est de 3.187€ (11.804 shekels) – France =2.340€. Dont le PIB/habitant, il y a dix ans était inférieur de 20% à celui de la France est maintenant supérieur de 20%. France = 43.659$ (2021), Israël = 52.170$ (2021).
Pays parmi les 25 meilleurs de la planète :
https://www.nicerx.com/happy-nations-2/
Pays, considéré le 10ème au monde malgré sa taille, qui a joué un rôle important dans les affaires mondiales », indique le site https://www.usnews.com 02.01.23 « Nous avons également noté qu’Israël a une économie forte et qu’elle est d’une importance énorme pour les juifs du monde entier. ….. les principales exportations d’Israël sont les diamants, l’équipement technologique et les médicaments. Israël a progressé d’une place par rapport à l’année dernière quand il a été classé 11ème. Israël a maintenu un rang militaire très élevé dans la catégorie « puissance », arrivant en quatrième position avec une note de 91,1, derrière seulement la Chine, les États-Unis et la Russie. De plus, Israël a été jugé « politiquement influent », avec une note de 78,1. FRANCE – 7ème, 6-ème année dernière.
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La démocratie israélienne n’est pas en danger, sauf peut-être dans l’imagination des mauvais perdants du dernier scrutin. Notre caractère démocratique est fort et beaucoup plus établi que dans la plupart des pays européens dans lesquels vous vivez. (IH – Lettre aux citoyens juifs européens – 06.01.23). On aurait dû ajouter comme destinataire l’Immonde aussi.
Eh, oui, … la caravane passe, on en verra d’autres. 1,4 milliards de musulmans, 500 millions d’européens… Israël = 9,5 millions dont 7,5 millions de juifs.
Mais le Conseil de Sécurité de l’ONU se réunit pour la visite d’un ministre sur le Mont du Temple ? Là, je suis profondément vexé : j’y suis allé, il y a quelques années, avec un des mes petit-fils et le Conseil de Sécurité de l’ONU ne s’était pas réuni pour nous condamner. Une vraie discrimination !