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18 janvier 2023 3 18 /01 /janvier /2023 20:11

Un lecteur du blog doute de la véracité du montant dû par l’Etat pour la retraite des 5,7 millions de fonctionnaires (pour 67 millions habitants, Allemagne = 4,9 millions pour 83 millions habitants) indiqué dans le dernier texte mis en ligne. Je me devais donc de procéder à la vérification. Ce que j’ai trouvé devrait faire comprendre aux gens qui se proposent de participer demain à une manifestation contre la réforme de la retraite qu’il ferait mieux de s’abstenir.

Faisant suite à l’observation/interrogation d’un des lecteurs du blog « êtes vous certain que la dette de l’Etat pour les retraites des fonctionnaires- engagement hors bilan - n’est que de 1.000 milliards d’euros ? » je me suis fait obligation de vérifier ces chiffres.

Une première indication (BNP – la Retraite Claire 2017) nous apprend que 76 Mds € représentent ce que l’État dépense sur les retraites des fonctionnaires en une année, mais qu’en est-il dans la durée ? Pour le savoir, le rapport évalue ce qu’on appelle les « engagements de l’État », en calculant le montant de la retraite des fonctionnaires, leur durée de vie moyenne à la retraite, et en en déduisant le montant total que l’État devra payer tôt ou tard pour la retraite de tous les fonctionnaires. Ce montant est évalué à 2.212 Mds € fin 2017 (BNP - La retraite Claire 2017)

Regardons, aussi, le tableau de FIPECO pour les années 2020 et 2021 (valeurs au 31.12) :

 

Qui nous amène à faire trois observations :

  • Les subventions de l’État aux régimes spéciaux de retraite représentent 540 milliards d’euros dont la SNCF, seule, est responsable pour environ la moitié ;
  • La dette pour la retraite des fonctionnaires était fin 2021 de 2.392 milliards d’euros – deux fois plus importante que ce que j’ai approximé dans le dernier texte ;
  • Le total des engagements hors bilan de l’Etat est, peu ou prou, de 5.000 milliards d’euros.

Par delà la surprise, qui donne froid au dos, on est obligé de comprendre que ceux qui disent que la réforme de la retraite envisagée par le Gouvernement est faite pour « satisfaire Bruxelles » ont parfaitement raison.

En effet, le PIB de la France étant en 2022 de 3.140 milliards d’euros (https://fr.statista.com) et la dette publique connue de 2956,8 milliards d’euros (INSEE 16.12.22) il résulte sans possibilité de contestation que la dette totale du pays (vue de Bruxelles et de tous ceux qui prêtent de l’argent au pays + sociétés de cotation) est, peu ou prou, de 8.000 milliards d’euros soit deux fois et demie plus élevée que le PIB. Loin, très loin de ce que l’on dit, seulement 100% du PIB.

Les chiffres exposés nous font comprendre les vraies raisons des choses :

  1. Le modèle social de la France (fondé, aussi sur des subventions multiples et diverses) a tenu bon parce que le pays - ne produisant pas suffisamment de richesse s’est endetté au-delà du raisonnable ;
  2. La réforme de la retraite occulte une des raisons (la principale ?) majeures pour laquelle elle est faite – transférer les subventions pour les régimes spéciaux au régime général qui résultera, autant dire transférer cette dette de l’Etat aux comptes des retraités – d’où accélération d’une éventuelle impossibilité de payer les retraites à ceux qui ont cotisé pour toute leur vie de travail (régime général et complémentaires) ;
  3. Le discours « les immigrés paieront les retraites de demain » est fallacieux pour deux raisons, il me semble, - vu les catégories socio-professionnelles probables elles ne cotiseront qu’au régime général, non pas aux complémentaires et la charge annuelle pour les retraites des fonctionnaires (pourcentage d’immigrés fonctionnaires marginal) soit 75 à (probablement) 100 milliards d’euros annuellement (car depuis 1997, le nombre de fonctionnaires a explosé. En 23 ans, la fonction publique compte en effet plus d’un million de salariés supplémentaires. (Capital 11.01.2021) restera (payée par les contribuables qui, pour l’instant, sont en, presque, totalité non immigrés de date récente).

Il me reste, donc, à remercier le lecteur qui s’est interrogé sur la véracité d’un chiffre contenu dans le dernier texte, ce que je fais avec l’humilité qui est de mise. Et le désespoir évident pour l’avenir du pays.

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