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18 octobre 2023 3 18 /10 /octobre /2023 15:18

 

Dur, dur d’écrire sur tout ce qui se passe chez nous et en Israël. J’essaye de le faire, le partage du texte est inégal, je devrai revenir (disent certains des lecteurs) sur ce qui se passe en France, rapidement, et je le ferai.

Dix jours qui dégoûtèrent le monde

Je devrais, en réalité, écrire sur ce qui se passe dans notre belle France : les derniers assassinats islamistes (faut ajouter « radicaux » car autrement on risque d’être accusé d’islamophobie et condamné par notre éminente justice). Le comment et le pourquoi. Et ce qui nous attend car on a, enfin, commencé à comprendre que ce qui nous arrive « était écrit sur le murs » Lisons Pierre Manent (Beyond Radical Secularism, 2016) : " L'immense majorité de nos concitoyens musulmans n'ont rien à voir avec le terrorisme, mais ", car il y a un mais, " le terrorisme ne serait pas le même, il n'aurait ni la même portée ni la même signification si les terroristes n'appartenaient pas à cette population et n'étaient pas nos concitoyens. Les actes terroristes seraient simplement des crimes odieux soumis à la justice ordinaire s'ils n'étaient pas guidés par un but de guerre et par l'intention de ruiner la possibilité même d'une vie commune " Et nos compatriotes musulmans s’ordonnent face à l’impératif du djihad (consubstantiel à la volonté de l’islam de conquérir le monde) selon (enquêtes PEW 2010, 2014, 2016) :

Le « Personal Moral Obligation » regroupant les membres les plus proches de l’idéal promu par le Coran. En même temps, ce terreau (0,5 à 0,7% de la population musulmane d’un pays –PEW) est celui où se recrutent ceux disposés à passer à l’acte parmi lesquels env.1/mille qui le fasse. Un peu d’arithmétique … 5/6 millions de compatriotes musulmans … des assassins prêts à l’acte = 25 à 35. Réservoir pour les Merah, Koulibali, ceux de Nice, de Charlie Hébdo … jusqu’à Samuel Paty et l’avant dernier prof (car, malheureusement, il y en aura d’autres…) d’Arras. Mais on commence, tout en disant que tous les musulmans ne sont pas des terroristes, admettre que les terroristes sont le fer de lance de la volonté intrinsèque, existentielle, de l’islam de conquérir le monde. A commencer par le « ventre mou » qu’est l’Europe et, surtout la France. Je dois ajouter que, probablement (selon Hegel) la quantité de malheurs a changé, un peu, la qualité de la réaction de nos gouvernements. Deux lignes se dessinent – celles du ministre de l’Education et celle du Ministre de l’Intérieur ce qui, j’espère changera les données du problème. Au moins à la marge.

 

Mais, le titre paraphrase celui du bouquin de John Reed (2019 – Révolution russe de 2017), donc, je dois revenir à ce qui a paru (paraît) important aux destinées du monde depuis samedi 7 octobre, le pogrome contre les juifs habitant Israël effectué par les hordes du HAMAS ayant réussi à tromper les défenses de sécurité de ce pays.

Commençons par le commencement. Cette organisation terroriste ayant pris le pouvoir par un putsch effectué contre les représentants de l’Autorité Palestinienne (qui dirigeait Gaza depuis son évacuation intégrale par Israël, sous les applaudissements du monde entier en 2005) a inscrit dans sa charte (1988), parmi ses 36 articles ses objectifs essentiels :

1. La destruction complète d’Israël comme condition essentielle à la libération intégrale de la Palestine et à l’établissement d’un État théocratique fondé sur la loi islamique (charia);

2. La nécessité d’une guerre sainte (jihad) sans retenue et sans relâche pour atteindre l’objectif ci-dessus;

3. Le mépris délibéré et le rejet de toute résolution négociée ou règlement politique des revendications juives et musulmanes en Terre Sainte.

Pour ce qui est du deuxième objectif, les kalachnikovs, les bombes et les roquettes sont sans doute du XXIe siècle, mais la haine des Juifs illustrée par le pogrom du 7 octobre est aussi vieille que le temps. Ce qui a été nouveau c’est la bestialité de l’exécution du pogrome filmé par des monstres pour une diffusion immédiate sur les réseaux sociaux. Et alors, quoi ? L’Occident les condamne? Ils n’en peuvent mais. Tout comme la Russie ou la Chine ne se soucieront pas des violations des droits de l’homme, surtout s’il est juif. Et les Iraniens sont de leur côté. Peu importe qu’ils partagent des cultures, des religions et des croyances contradictoires, la seule chose qui compte est l’intérêt primordial qui les lie : attaquer l’ordre occidental. Par le maillon le plus faible, les Juifs. A part eux qui sera en larmes dans le monde occidental ? La France de la première croisade ? L’Angleterre du 13ème siècle ? L’Espagne du 15ème siècle ? Le pogrome d’Odessa de 1821 inaugurant le monde moderne et lui donnant le nom (venu de la langue russe) ? Ceux de la Russie pré et post révolutionnaire ? Ceux de Pologne ? La Shoah ? Rien de nouveau sous le soleil, disait, déjà, le Roi Salomon (un pessimiste, 970-931 avant JC).

Presque tout le monde civilisé s’est senti obligé de condamner, rien que quelques heures après, pratiquement « live » ce qui se passait en Israël. Et, naturellement, pour faire bonne mesure, dès le lendemain ou le sur lendemain, « l’Intersectionnalité » Harvard, Barack Obama, Poutine, Erdogan, France Insoumise, Mélenchon, l’ami Qatar, quelques potentats africains (de moins en moins nombreux à Paris), Josep Borell pour l’Europe, appelaient à un cessez-le-feu AVANT même qu’Israël commence à répondre. En se préparant, sans doute, pour le jour d’après quand ils lui demanderont d’agir en « proportionnalité » pour défendre les palestiniens de Gaza qui ne sont, selon eux, que des prisonniers du Hamas, bien que les enquêtes d’opinion montrent que 70% d’entre eux soutiennent le Hamas et ses objectifs, qu’ils souhaitent l’éradication d’Israël mais… Comme l’a fait remarquer George Orwell, « Il faut appartenir à l’intelligentsia pour croire des choses comme ça : aucun homme ordinaire ne peut être aussi idiot. » Quant à la proportionnalité (prévue pour les conflits militaires entre les Etats et pas du tout pour des conflits asymétriques avec des entités terroristes), voir la destruction de l’État Islamique par une coalition de plusieurs dizaines d’État, l’humour israélien ne perd pas le Nord :

On peut être rassuré : il n’y aura pas de scènes de troupes israéliennes traînant des personnes âgées de leurs voitures pour une exécution sommaire, pas de soldats de Tsahal chargeant des femmes palestiniennes dans des camions pour les violer et/ou les éventrer si elles étaient enceintes avant de les assassiner, et pas d’enfants retenus en otage avec la menace de mort qui pèse sur eux. Il n’y a pas de relativisme moral ici. Les Israéliens sont des gens bien. Ce qui, en revanche, est désespérant c’est de voir les soi-disant frères arabes, des rues jusqu’aux dirigeants ayant pignon sur rue, évitant de condamner les agissements de leurs frères du Hamas allant jusqu’à condamner Israël, car le rendant responsable avant qu’il fasse quoi que ce soit. Et quand ce pays demande aux habitants de Gaza de quitter sa partie Nord pour s’abriter dans la partie Sud pour qu’il puisse détruire ce que le Hamas y possède, pour qu’il ne recommence pas, on voit l’Egypte (qui bloque Gaza, pour les mêmes raisons, autant qu’Israël), d’un côté, et le Roi de Jordanie (dont 70% des citoyens sont d’origine palestinienne), d’un autre côté, fixer comme lignes rouges l’interdiction absolue de l’entrée sur leur territoire de frères palestiniens. Et, « cerise sur le gâteau » voilà qu’un hôpital explose à Gaza et le Roi de Jordanie annule la rencontre qui devait réunir le dirigeant de l’Égypte, M. Abbas et Joe Biden : Israël est accusé de l’avoir bombardé et de faire plus de 200 morts. Il aurait pu attendre quelques heures pour avoir les preuves, vidéo et audio, selon lesquelles c’est une fusée du Djihad Islamique, tirée de derrière l’hôpital qui a explosé sur celui-ci. Franchement, on ne peut pas les prendre au sérieux. Notre Président, non plus, car lui aussi a condamné Israël. « Le porte-parole principal de Tsahal a présenté des enregistrements audios réels, dans lesquels des membres du Jihad islamique disent à haute voix à leurs camardes de Hamas, qu’ils sont responsables de l’explosion. Il a également présenté une vidéo montrant les différentes étapes de la trajectoire de la roquette et la disposition de l’hôpital touché. » Arutz Seva, 16.10.23+ https://urlz.fr/o4Zo

Bon, les chiens aboient… Alors que le fragile sentiment de sécurité de la société israélienne a été brisé, la seule consolation est que, contrairement à 1973 (guerre du Kippour), l’existence d’Israël n’est pas menacée aujourd’hui. Oui, le Hamas s’est avéré plus redoutable que quiconque ne le pensait possible, mais c’est toujours une milice, et Tsahal est l’une des armées les plus fortes du monde. Certes cela n’est d’aucun réconfort pour les familles des milliers d’Israéliens déjà tués ou pris en captivité.

Mais souvenons-nous. Au cours des dernières décennies, une grande partie de la communauté internationale a essayé de convaincre Israël que l’antisémitisme génocidaire de la charte et de la rhétorique du Hamas n’était pas représentatif de l’organisation; que le Hamas avait modéré sa volonté et pouvait maintenir la paix, ou du moins être dissuadé. Il semble bien que les gouvernements successifs d’Israël aient accepté une version de cette hypothèse avant le 7 octobre. Mais, à la suite des attaques du week-end dernier, ces arguments auront peu de poids pour la suite. J’ajoute, le seul groupe à s’approcher des agissements barbares, inhumains, du Hamas était l’État islamique (EI). Le monde n’était pas disposé à vivre avec le fléau de l’EI et la coalition mentionnée l’a détruit sans tenir comptes de la proportionnalité ou des droits de l’homme et autres ejusdem farinae balivernes.

Le rôle particulier de l’Europe dans ce qui se passait n’est pas à oublier. Qu’il s’agisse du fameux J. Borell qui se photographiait avec de gens du Hamas en 2019, à Gaza, dont le premier voyage dès qu’il a été nommé czar des affaires extérieures, a été à Téhéran pour serrer les mains pleines de sang d’interlocuteurs iraniens ou d’autres « commissaires » il faut bien se dire qu’Israël n’y est pas en odeur de sainteté. Un exemple : « En l’espace de 24 heures seulement, la Commission est passée de l’annonce de la suspension de toute aide aux Palestiniens à l’indication d’une augmentation des fonds. Olivér Várhelyi annonce l’arrêt de 691M de subventions), mais une heure après, Janez Lenarčič dit qu’il n’en est rien et cinq heures après Joseph Borell qu’il faudra augmenter– Politico, 12.10.23. Monsieur Borell, « L’Iran veut anéantir Israël ? Rien de nouveau à ce sujet », a-t-il déclaré à POLITICO en 2019 alors qu’il était encore ministre des Affaires étrangères espagnol. « Il faut vivre avec. » Et on laisse l’Iran arriver à la bombe car ce sera plus facile à le faire. Persona non grata en Israël. L’Europe ?

L’Iran. En réalité, l’État d’Israël est en guerre contre l’Iran, sponsor principal du Hamas, avec le Qatar. Ce à quoi nous assistons ne s’agit pas d’un nouveau cycle de violences du Hamas à Gaza, mais d’une guerre cachée avec la République islamique d’Iran, qui tente à tout prix, non seulement détruire Israël mais, en attendant, d’empêcher la normalisation des liens entre Israël et l’Arabie saoudite après que 6 états arabes l’aient déjà fait. L’Iran, par ses supplétifs autour d’Israël – Hamas, Hezbollah, Liban, Syrie, Houttis, essaye d’éradiquer ou rendre la vie difficile à Israël. Le Hamas a fait de son mieux et il a gagné gros le premier jour. Mais qu’a-t-il d’autre ? Il ne pourra accomplir rien d’autre que ce qu’il a déjà fait. À partir de maintenant, Israël sera en train de le détruire. C’était une initiative absurdement ambitieuse du Hamas qui a réveillé la superpuissance militaire de la région et l’a remplie d’une volonté terrible non seulement d’exterminer le Hamas comme le monde a exterminé l’EI, mais pour enseigner à tous ceux qui voudraient massacrer des Juifs une leçon qu’eux et le monde n’oublieront jamais. C’est ce qu’a laissé entendre le Premier ministre Netanyahu au début de cette semaine. En tout cas, le plus grand prix que les Palestiniens payent est qu’ils ont massacré de leurs propres mains toute chance de paix dans les décennies à venir. Aucun pays aimant la vie ne pourrait faire confiance à de tels tueurs barbares, et encore moins prendre les risques que la paix implique. Il serait grand temps de dire que si tous les palestiniens ne sont pas Hamas, tout Hamas est palestinien. Et le négationniste de Ramallah qui, il y a moins d’un mois, a encore proféré des injures antisémites érigées au rang de concepts scientifiques (il a un doctorat en négationnisme de l’Université G. Plekhanov de Moscou) ; élu « président » pour quatre années et y restant, sans élection aucune, depuis 19 ans ne change rien à l’affaire. Ce qui est pour moi incompréhensible c’est de voir des dirigeants du monde lui faire la bise (comme E. Macron) ou aller lui rendre visite (comme, pratiquement, tous ceux qui vont en Israël).

Certes, les principaux perdants seront les Palestiniens, et si le Hezbollah se joint, aussi les Libanais. L’Iran est, bien sûr, prêt à sacrifier la dernière goutte de sang palestinien et libanais dans son zèle pour combattre Israël. Bien que l’État d’Israël ait subi un coup sans précédent, lorsque la poussière retombera, les Palestiniens seront confrontés à une réponse d’une ampleur qu’ils n’ont jamais rencontrée auparavant. Le même sort attend les Libanais si le Hezbollah choisit d’entrer dans la mêlée. Le Hezbollah que l’ami américain a cru acheter en forçant la main d’un gouvernement israélien temporaire à céder un territoire maritime, sans l’autorisation de la Knesset ou de la Cour Suprême, pour une exploitation gazière et pétrolière. Avec la conviction que le Hezbollah sera, dès lors, tranquille. On pourrait dire qu’avoir envoyé deux porte-avions du côté du Liban, l’Amérique de M. Biden se dit sans doute qu’ils auront à empêcher le Hezbollah d’agir. Si je ne me trompe pas, donc, les deux porte-avions ne sont pas là pour la défense d’Israël (elle sait le faire elle-même) mais pour faire respecter sa part de l’accord imposé à Israël. Et ne riez pas, après que Monsieur Biden ait décidé d’envoyer les porte-avions américains en Méditerranée orientale en réponse à l’attaque du Hamas cette semaine, Thierry Breton, commissaire européen de la France, a déclaré que l’Europe devait penser à construire son propre porte-avions. Même à Bruxelles, le commentaire n’a généré qu’un soulagement comique.

 

Quo vadis ? La prétendue « solution à deux États » comme formule de paix entre Israéliens et Palestiniens est morte. Il ne peut y avoir qu’un seul État « entre le fleuve et la mer » et pour beaucoup, il n’est pas clair si cet État, à long terme, sera juif ou arabe. Jusqu’à présent, l’équilibre des pouvoirs a favorisé Israël, et de loin, mais les erreurs de Jérusalem, les stratégies asymétriques de ses rivaux et les ondes de choc sismiques du conflit posent des défis existentiels significatifs. Ne l’oublions pas. Mais, il faut aussi rappeler que Si les palestiniens déposent les armes, il y aura la paix ; si Israël dépose les armes, il n’y aura plus d’Israël (Golda Meir, apocryphe).

 

 

 

 

 

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