La question lancinante «comment se fait-il que…» ne va pas trouver de réponse tout de suite et elle est (selon le volapuk officiel) «multifactorielle».
J’ai essayé d’expliciter une partie des facteurs présents dans ce qui se passe depuis cinq jours : un pogrome contre des juifs habitant Israël. Au prorata des populations (France 67 millions, Etats Unis 434 millions, Israël 9,5 millions) les 1.300 juifs assassinés sont pour Israël comme 9.200 morts pour la France et comme 60.000 morts pour les Etats Unis. Bataclan + ? 130 morts. 11 septembre ? 2.753 morts. Soit 71 fois plus que Bataclan et 22 fois plus que le 11 septembre. Mais ils n’étaient que juifs. Alors, si l’on compare avec ce que l’Europe a su faire via son fer de lance, le régime nazi, il y a encore de la marge. Et ils l’ont bien cherché, nous disent les cerveaux d’acier du monde qui pleurent toujours sur le sort des Palestiniens...
La barbarie à visage inhumain
Tout d’abord, les faits indubitables (au 12.10.23).
- La faillite (provisoire ?) des trois services assurant la sécurité d’Israël : Mossad (extérieur), Shin Beth (intérieur) et Renseignement Militaire. Crédités de capacités sans comparaison possible avec celles de beaucoup d’autres pays. En mesure de vous dire si un poil de la moustache de tel, ou tel autre dans le monde musulman proche est blanc ou noir. Comme les trois singes, rien vu, rien entendu et rien su, pendant quatre heures après l’incursion massive des hordes du Hamas ;
- L’incroyable arrêt du fonctionnement des tous les systèmes d’alerte adjacents au «mur» de séparation d’avec Gaza. Caméras, capteurs optiques, acoustiques, magnétiques capable de détecter le mouvement d’un rat à plusieurs mètres du mur. L’absence curieuse des drones de surveillance continue du territoire de Gaza (ou des soldats censés suivre leurs évolutions) ;
- L’absence de toute action importante (défensive ou offensive) de l’armée pendant huit heures après la destruction du mur de séparation.
Quant à l’homme politique français, vous l’avez compris, il s’agit de J-L. Mélenchon : «… l'offensive armée de forces palestiniennes menée par le Hamas.. Le Hamas a déclenché une opération de guerre contre Israël. Si nous voulons que les crimes de guerre soient jugés et poursuivis, il faut les appeler par leur nom. Cela est possible à la Cour pénale internationale» La première proposition date d’il y a trois jours, on se demandait le pourquoi de la l’appellation des hordes du Hamas forces palestiniennes – on l’a compris, la phrase qui suit (Tweeter, 11.10.23) l’explique : deux armées (donc deux états) sont en guerre, ils n'ont que s’adresser à la Cour Pénale Internationale. Ce qui en clair dit que pour Monsieur Mélenchon, une organisation déclarée comme terroriste par les Etats Unis, l’Europe, les Pays du Golfe, qui se comporte comme un acteur barbare moyenâgeux, tuant et massacrant, aveuglement, prenant des otages, puis fuyant dans ses grottes souterraines (tunnels) peut se présenter à la CPI. L’imbécillité du discours n’a d’égal que l’ignorance crasse de M. Mélenchon : Hamas n’a pas signé les statuts de CPI car il ne s’agit pas d’un état et, pire encore, s’il ne le savait pas pour le Hamas, Israël (comme les Etats Unis, la Russie, l’Inde et d’autres) n’ont pas signé non plus lesdits statuts. A moins qu’il ne s’agisse pas d’imbécillité mais de roublardise : faire croire à ses troupes que ce qu’il dit est vrai.
Ensuite les questions sans réponse pour l’instant.
- Le Hamas a commis des crimes contre l’humanité depuis des lustres (pas «de guerre» car il ne s’agit pas d’un état et à ce titre, le droit international ne lui accorde aucune protection - Hamas Terror Attacks and International Law Prof. Louis-René Beres, JURIST – 09.10.23) et n’en a jamais été accusé et, au contraire, il est hébergé par au moins deux pays qui sont des alliés occidentaux proches (Turquie, Qatar). Certes, La Charte du Hamas de 1988 demande à l’Islam d’«anéantir Israël et de tuer les juifs pour libérer la Palestine du fleuve (Jourdain) à la mer» mais pourquoi le samedi 8 octobre 2023 ? Aussi impitoyable et barbare que soit le Hamas, son comportement au fil des décennies a démontré qu’il peut et sait moduler les niveaux de violence qu’il utilise pour tenter de limiter l’inévitable réponse israélienne à ce qui est supportable compte tenu de ses objectifs. Des explications diverses et multiples commencent à jaillir, il faudra du temps pour que la vérité se décante. Pourquoi maintenant ?
- Les Etats Unis et l’Europe, en dehors d’autre moult pays, cotisent au bonheur des «palestiniens» pour env. 1 milliard de $ tous les ans. Soi-disant pour des besoins humanitaires. Le Qatar (deuxième membre éminent des Frères Musulmans) assure, depuis des années une contribution mensuelle de 30 millions de $ à Gaza (au Hamas). Depuis des années et encore maintenant, Israël laisse venir tous les jours 17 ensuite 18 et maintenant 20.000 personnes de Gaza pour y travailler ce qui représente une injection journalière d’env. 2 millions de $ dans les ressources de cette dernière. Personne (Etats Unis, Europe, Israël – au moins) n’a pu découvrir ce que le Hamas faisait avec ces ressources ? Tout ce qui a été utilisé maintenant (5.000 fusées, au moins autant de Kalashnikovs, des pick-up, de para-gliders, des munitions, j’en oublie et des meilleurs) a été payé avec quel argent ?
- Dans un tout autre registre, quel a été le rôle de l’Iran ? A voir (entendre) les déclarations américaines Wall Street Journal (09.10.23) «Téhéran aurait donné son accord, le 2 octobre, à l’opération contre Israël» + démenti, presque dans l’heure «Les Etats-Unis affirment ne pas en avoir la preuve – Le Monde, 09.10.23» on ne peut que se demander où se trouve la vérité. Après que les Etats Unis – toujours suivant la politique mise en œuvre par l’Administration Obama (les mêmes officiants œuvrent dans l’Administration Biden) visent à faire un partenaire de l’Iran des mollahs – aient «décongelé» 6 milliards de $ soi-disant pour obtenir le retour de 5 américains détenus comme otages par ce pays. En annonçant urbi et orbi qu’il s’agirait de fonds à couvrir des besoins humanitaires. Comme celles de payer les armes et munitions du Hamas ? Car les Etats Unis savaient bien que le groupe terroriste suppôt de l’Iran, le Hamas, bénéficierait d’une partie des fonds libérés. En fait, les responsables de l’Administration Biden ont écrit, dans des documents récemment divulgués, qu’ils savaient que le Hamas bénéficierait de l’argent qu’ils dégelaient. Ils l’ont quand même envoyé. (The Free Press, 07.10.23). Pourquoi ? Qu’espèrent-ils en retour ?
ooo
Laissons la langue de bois de côté et parlons clairement. Les terroristes de Gaza ne combattent pas seuls, mais avec le soutien de trois États puissants, motivés un, par une nouvelle agression contre les États-Unis découlant de la guerre en Ukraine, l’autre, s’opposant aux tentatives de faire la paix entre Israël et l’Arabie Saoudite (le monde musulman) et le troisième, visant un rôle important surtout relatif à la mosquée Al Aksa de Jérusalem (dans l’ordre, Russie, Iran et Turquie).
Et souvenons-nous que le Hamas n’a jamais reconnu Israël ni accepté la fameuse «solution à deux états» que la communauté internationale s’efforce de faire avaler à Israël. Donc ce n’est pas pour un but à caractère «national» que Hamas fait ce qu’il fait. Et continuera à le faire si on lui laisse la possibilité.
Par-delà tout ce que j’ai pu écrire je me dis que nous devons supposer que le Hamas a lancé cette opération pour des raisons importantes, les siennes ou celles de ses sponsors. Quelque chose comme libérer les terroristes palestiniens détenus dans les prisons israéliennes pourrait être un objectif moindre, inclus, mais cela ne justifierait pas ce genre d’effort en soi. Ni obtenir plus d’argent des États arabes, ni plus de permis de travail d’Israël.
Et dans le clair-obscur qui couvre ce qui se passe actuellement en Israël, je me dis que l’on doit être d’autant plus préoccupé que les deux seuls pays qui se trouvent devant l’islamisme radical sont Israël et la France. Et j’ai peur, qu’un jour, à cause de je ne sais pas quelle étincelle, on assiste à une nouvelle nuit de Saint Barthélemy. A moins qu’il faille la provoquer d’une manière préventive.