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18 décembre 2023 1 18 /12 /décembre /2023 21:16

Pour comprendre ce qui se passe à Gaza, dont on nous parle matin, midi et soir, car toutes les occasions sont bonnes pour que la presse bien-pensante et des journalistes dont tous ne savent pas situer Gaza sur une carte, sans parler de l’histoire de l’endroit et de ceux qui le dirigent, essayent de laver nos cerveaux avec quelque chose de simple : Israël y est pour quelque chose, le pogrome barbare du Hamas n’est pas issu du vide (le Secrétaire Général de l’ONU), tout se vaut et au terrorisme du Hamas on doit opposer le terrorisme d’Israël. La preuve « ses bombardements indiscriminants et les morts de civils ».

 

Depuis deux mois on n’arrête pas de parler de Gaza. Il faut dire que depuis la Shoah, depuis, presque, 100 ans, on n’a pas eu vent d’un pogrome barbare, de surcroît en Israël, pays reconstruit par décision de l’ONU en 1948 ayant mis dans son frontispice le devoir de défendre les juifs, sujets à des multiples génocides pendant leur histoire de plus de 3000 ans. De plus, on entend, ici ou là, des voix qui nous expliquent in petto qu’il faut être tolérant avec ceux qui, n’en pouvant, mais ... se sont chargés de tenter obtenir ce qu’ils devraient avoir. Tolérance… La tolérance devient un crime lorsqu’elle s’étend au mal – Thomas Mann (Montagne Magique)

Pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui, il me semble utile de regarder le sujet selon quatre axes : géographie, histoire, ressources, activités. Commençons par la géographie :

Une superficie de 45Km2 au bord de la Méditerranée avec Israël voisin sur ses frontières Nord et Est et l’Egypte sur sa frontière Sud. Points de passage (5) vers Israël (piétons, voitures, camions) : EREZ au Nord, NAHAL OZ et KARNY à l'Est, SUFA et KEREM SHALOM au Sud-Est et UN vers l’Egypte, RAFAH. La population - 500.441 habitants (Wikipédia 2017) est créditée aujourd’hui d’un nombre 5 FOIS supérieur, soit env. 2,5 millions.

Rappel historique (sans développement) :

  1. Avant 1500 : Pharaons égyptiens, Babyloniens, Philistins, Alexandre le Grand, Romains, Mongols, Croisés
  2. 1500-1917 : Empire ottoman (Napoléon (1798)
  3. 1917-1948 : Royaume-Uni (appelé « mandat britannique »)
  4. 1948-1967 : Egypte contrôle Gaza, l’Etat d’Israël établi à côté de Gaza
  5. 1967-2005 : Israël contrôle Gaza, retrait de sa majeure partie en 1994 Entente « Gaza + Jéricho, partie des accords d’Oslo)
  6. 2006-2007 : Contrôle total de l’Autorité palestinienne après le retrait d’Israël de l’ensemble de Gaza
  7. 2007-2023 : Le HAMAS dirige Gaza (Autorité Palestinienne-Fatah, évincée par un coup de force, à côté de l’État d’Israël

C’est dire que des temps anciens (les Phéniciens) à aujourd’hui le territoire a vu passer pas mal d’occupants. Rappel historique encore ; l’Egypte qui avait perdu le contrôle du territoire en perdant la guerre d’agression de 1967, N’A PAS VOULU le reprendre en 1979 quand Israël lui a rétrocédé la presqu’île de SINAÏ (territoire 1.333 fois plus grand que Gaza). Avec une prescience remarquable, il avait compris sa capacité de nuisance, en général et, en particulier, pour Israël.

Pour faire vivre plus de 2 millions d’habitants, deux solutions : développer l’industrie et le commerce OU être adoubé par les organismes mondiaux distribuant des aides. Jusqu’à y compris aujourd’hui, le choix des « gouvernants » de Gaza s’est porté essentiellement vers l’aide extérieure tout en développant une industrie de fabrication d’armes diverses et des infrastructures monumentales devant servir à des agressions multiples contre Israël (dont la destruction se trouve sur le frontispice de la Charte du Hamas) et pour organiser l’importation occulte d’armes et des équipements divers (construction de plus de 500 Km de tunnels, certains ayant des dimensions suffisantes pour faire passer même des pickups).

Selon le CSA (Council for a Secure America), les aides internationales sont évaluées à :

Ce qui permet, avec un peu d’arithmétique de constater que les ressources annuelles venant de l’extérieur du territoire (aides sans contrepartie) sont, peu ou prou, de l’ordre de 2,7 milliards de $ annuellement. Ajoutez env. 750 millions de $ (salaires de 18.500 travailleurs entrant en Israël tous les jours (soit, env. 2 millions de $/jour) + ventes (exports de fruits et légumes, pour l’essentiel) et on arrive à un « PIB » de plus de 3,5 milliards de $ soit un « PIB/habitant » de 1.500$. A comparer avec la Syrie – 533 $ (Perspectives Monde). Il s’agit, naturellement, des ressources connues. Il faut ajouter ce que l’on croit plausible (réseaux financières occultes, crypto monnaies, etc.,). Comme la dotation annuelle de 70/100 millions de $ que l’Iran lui consent car il fait partie de ses supplétifs qui doivent « encercler » Israël :

Autant dire que – pour des raisons qui tiennent au fait que seuls les palestiniens d’aujourd’hui (environ 5 millions par le monde) ont le droit de se considérer comme réfugiés 75 ans après qu’env. 750.000 de leurs ancêtres aient quitté (ou ont été obligés de quitter) Israël. Probablement aussi parce que le monde arabe avait convaincu des générations successives que « les juifs » seront un jour jetés à la mer (deux tentatives majeures, 1967 et 1973 plus quelques-unes supplémentaires de moindre dimension) et qu’Israël disparaîtra. C’est d’ailleurs ce que l’Iran espère (et fait ce qu’il peut pour) aujourd’hui sans que la communauté internationale (ou les grandes puissances membres du Conseil de Sécurité de l’ONU) s’en émeuvent. Le « czar » des affaires étrangères de l’Union Européenne a même déclaré un jour « L’Iran veut anéantir Israël; rien de nouveau à ce sujet. Vous devez vivre avec » (Politico, 18.02.19).

Bon, mais des ressources pour faire quoi ? La Charte du Hamas (1988 modifiée en 2017) stipule :

Mais pour les tentatives répétées du Hamas qui gouverne Gaza il est nécessaire d’avoir des troupes. On nous faisait savoir qu’il dispose de 30 à 40.000 « soldats ». Comme en général on compte entre deux et trois personnes de support pour un « soldat » (approvisionnement, fourniture munitions, aide médicale, etc.,) ceci veut dire, probablement, que le personnel affecté à la destruction à terme d’Israël doit se trouver dans une fourchette de 100 à 150.000 personnes. Ajoutez les milliers ou dizaines de milliers de gens qui ont construit l’infrastructure souterraine et les familles de tous les participants aux actions du Hamas et on ne sera pas loin (familles moyennes de 5/7 personnes pour un membre qui « travaille ») de pouvoir inférer que le Hamas est supporté, appuyé, par au moins, 500 à 750 milliers d’habitants du territoire. Cela commence à nous montrer que les antiennes qui nous sont servies depuis dix semaines (à partir du 07.10.23), du genre « la population civile de Gaza n’a rien à voir avec le Hamas » ou « le Hamas ne représente pas les gazouïs » devraient être prises avec un peu de circonspection (c’est un euphémisme). D’autant plus que toutes les enquêtes d’opinion (effectuées par des organismes palestiniens) nous montrent le même paysage :

En effet « Près de trois Palestiniens sur quatre pensent que le Hamas a eu raison de lancer son attaque transfrontalière le 7 octobre, selon le Centre palestinien de recherche sur les politiques et les enquête (Ramallah ; 1.231 adultes palestiniens dans la bande de Gaza et en Judée-Samarie du 22 novembre au décembre, marge d’erreur +/- 4%, selon le PSR). Le sondage, faisant autorité, a révélé que 72 % des répondants croient que le Hamas a eu « raison » de procéder à son massacre, tandis que 22 % ont qualifié la décision du groupe terroriste d’attaquer « incorrecte ».

89% des personnes interrogées ont nié que des terroristes palestiniens avaient commis des crimes de guerre le 7 octobre, tandis que 95% ont affirmé qu’Israël avait violé le droit international. Lorsqu’on leur a demandé d’évaluer leur satisfaction à l’égard de divers acteurs palestiniens, le Hamas a pris la tête des répondants avec 72 % de satisfaction, suivi du chef du Hamas à Gaza Yahya Sinwar (69 %) et du dirigeant « politique » du groupe islamiste, Ismail Haniyeh (51 %).

Si le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas tenait une élection maintenant, le Hamas recevrait 51% des voix tandis que la faction du Fatah d’Abbas obtiendrait le soutien de 19% des Palestiniens » (AAK, JNS, 13.12.23, trad. MB). A la lecture de ce qui précède on réalise le décalage qui existe entre les souhaits d’une partie des amis d’Israël et la réalité dans laquelle ce pays vit. Ce qui dépasse l’entendement, une déclaration faite par A. Binken répétée depuis tant et plus « Gaza devrait être cédée à l’Autorité Palestinienne à la fin des hostilités. Cela doit inclure la gouvernance palestinienne et l’unification de Gaza avec la Cisjordanie sous l’égide de l’Autorité palestinienne » S’il ne s’agissait pas du représentant des Etats Unis on devrait penser qu’il s’agit de l’humour. De l’humour ? La déclaration de Jack Sullivan (Conseil Sécurité Nationale des USA), deux semaines avant le 7 octobre « le Moyen-Orient est plus calme qu’il ne l’a été depuis des décennies » dans un article qui a été publié dans le Foreign Affairs Magazine.

Malheureusement, pour des raisons qui leur sont propres (par exemple, le pourcentage de musulmans dans leurs populations) d’autres pays (France, Belgique, Irlande, Norvège…) partagent la même vision des choses. Leur dire que c’est, en réalité, la solution pour s’assurer que les tentatives guerrières palestiniennes continuent ad vitam aeternam n’a aucun sens car ce qu’ils veulent en réalité, c’est de décider quelque chose et vogue la galère… Le sort d’Israël et « jamais plus ça » ne sont que des mots qu’on utilise beaucoup, un peu moins et on peut les oublier aussi. Naturellement, quand ils ne parlent pas de la « solution à deux états ». Dans leur esprit un état palestinien à côté d’Israël.

C’est tellement curieux. On sait que le Hamas s’est opposé depuis sa création à toute reconnaissance d’Israël. On sait aussi que l’Autorité Palestinienne ne parle plus de « deux états pour deux peuples » car elle n’a jamais reconnu et ne reconnaîtra jamais (dit-elle) Israël, comme état du peuple juif. Je dis « curieux » car personne ne dispose d’aucune preuve que les Arabes palestiniens veulent une solution à deux États. Chaque fois qu’ils parlent, ils parlent de la création d’un état palestinien et oublient de mentionner « à côté d’Israël, état du peuple juif ».

En 2021, un sondage réalisé par le même Centre palestinien a révélé que plus de 59% des Arabes palestiniens s’opposaient à tout accord de paix avec Israël. Dans un sondage plus récent, 74,7% des Palestiniens se déclarent opposés à une solution à deux États. Ils préféraient un seul État judéo-arabe palestinien « de la rivière à la mer » — autrement dit, la disparition d’Israël.

On remarquera que jusqu’ici je n’ai pas mis l’accent sur ce qui s’est passé le 7 octobre et depuis. Un sondage d’opinion mené par le World Arab for Research & Development (AWRAD) de l’Université de Birzeit : « une majorité de Palestiniens interrogés en Cisjordanie soutiennent le massacre du 7 octobre perpétré par le Hamas, et une majorité encore plus large a une vision positive des différentes factions terroristes. Les répondants sont à 84 % en faveur des ailes militaires des organisations terroristes Hamas ou Jihad Palestinien : et à 80% en faveur des Brigades des martyrs d’al-Aqsa (Fatah- Autorité Palestinienne) et 89% en faveur des Brigades d’al-Qassam (Hamas) ». (I24, 18.11.23).

Et alors ? Gazi Hamad, « Un haut responsable du Hamas a salué le massacre systématique de civils en Israël le 7 octobre, promettant dans une interview que, si on lui en donne la chance, le groupe palestinien répétera des attaques similaires à plusieurs reprises à l’avenir jusqu’à ce qu’Israël soit exterminé » (ToI18.12.23). Menahem Begin, reprenant un dicton biblique, avait l’habitude de dire « Quand votre ennemi menace de vous tuer, croyez-le. » Le croire, oui car :

 

C’est pourquoi Israël doit détruire le Hamas. C’est tuer ou être tué. Et tant que les grands de ce monde se gausseront de formules genre « vivre ensemble » et feront semblant de croire que ce que l’Iran, le Hamas, le Hezbollah disent ne sont que des paroles verbales Israël et une partie du monde sera en danger de disparaître. La différence entre le Hamas et l’Autorité Palestinienne ? « La différence entre le Hamas et l’AP est seulement que le Hamas veut nous détruire ici et maintenant et que l’AP veut le faire par étapes » (B. Netanyahu, ToI, 11.12.23)

Le drame (la tragédie ?) à laquelle nous assistons aujourd’hui a été possible -en laissant de côtés les inimaginables, impardonnables erreurs des organismes de sécurité d’Israël - est imputable, selon moi, à ce pays. J’avais indiqué précédemment, les points de passage entre Gaza et Israël. Regardez celui d’Erez : il a servi de point clé pour que les Gazaouites entrent en Israël à des fins tant humanitaires que pour le travail. En 2022, plus de 800.000 passages, au cours du premier semestre 2023, 550.000 l’ont fait, mettant le passage sur la voie pour faciliter plus d’un million de passages cette année. Le terminal a également permis le passage journalier de quelque 18.500 travailleurs de Gaza avec des permis de travail israéliens, vers un salaire moyen six fois plus élevé qu’à Gaza. Ces travailleurs ont apporté une contribution significative à la prospérité et à la croissance de l’économie de Gaza. En outre, plus de 7.000 Gazaouites sont entrés en Israël via Erez pour recevoir des soins médicaux en 2022 et 5.000 autres ont reçu des permis au cours du premier semestre 2023. Le 7 octobre des hordes palestiniennes de Gaza ont détruit le terminal de passage et, de plus, une ligne de transport d’électricité et une conduite d’eau par laquelle passait 1/3 de l’eau fournie par Israël. Ensuite, avec la caisse de résonance de la presse mondiale, on s’est plaint de l’arrêt de la fourniture d’eau et d’électricité par Israël. C’est l’histoire du gosse qui tue ses parents et qui demande au tribunal la clémence car il est orphelin.

Un mot pour notre pays : le Quai d’Orsay, pendant que la Ministre Colonna est en Israël, nous fait savoir "La France est en attente d’explications après la mort d’un agent du Quai d’Orsay (palestinien) dans un bombardement israélien à RafahLes 41 franco-israéliens, trucidés par le Hamas, n’ont eu droit, jusqu’ici, à aucun signe de respect ou reconnaissance que la République a l’habitude de montrer pour ses sujets quand le cas se présente. Probablement pour ne pas offusquer nos compatriotes musulmans qui à 78% (sondage Le Figaro, 18.12.23) considèrent la laïcité islamophobe car discriminatoire envers les musulmans.

 

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