Depuis que je regarde à la Télé les voeux des Présidents pour la nouvelle année (60 ans exactement) je n’ai jamais, vraiment, eu le sentiment d’être grugé comme en entendant M. Macron nous raconter n’importe quoi avec l’assurance que lui était fournie par sa conviction qu’il peut, une fois de plus, s’enorgueillir des succès passés (?!) et promettre au spectateur ébahi que j’étais que demain le soleil brillera … je renoncerai à faire l'exercice, si Dieu veux m’en donner la possibilité l’année prochaine.
Pour rendre justice à certains des lecteurs du blog, qui ont trouvé que je n’écris pas suffisamment sur la France, j’avais préparé un texte intitulé « Parlons de la France » Cependant, l’allocution de notre Président hier soir m’a décidé à reporter sa mise en ligne pour commenter ce qu’il nous a dit et ce qu’il a passé sous silence, surtout au sujet du pogrome commis par l’organisation terroriste Hamas en Israël et ses prolongements.
C’est avec une bassesse superbe qu’il a prononcé des mots qui resteront présents tant ils sont, disons le mot, ignobles. Voilà le premier extrait : « 2023 aura été marquée par la poursuite de la guerre en Ukraine, la guerre aujourd’hui au Proche-Orient et les bombardements sur Gaza ; par les attaques terroristes du 7 octobre en Israël où 41 Français ont été assassinés, et je pense ce soir à leurs familles comme je pense aux familles de nos compatriotes encore retenus en otage ».
Dans l’ordre de l’importance (a) les bombardements sur Gaza, ensuite (b) les attaques terroristes du 7 octobre en Israël et (c) les 41 français assassinés en Israël. Quand je dis bassesse je crois que je suis en deçà de la réalité. Pourquoi ?
a. Première chose à mettre en avant les bombardements à Gaza – donc ce qui a suivi n’est que responsable de cela, n’est-ce pas ?
b. Ensuite « les attaques terroristes » d’évidence pour notre Président consécutives aux bombardements ; bien sûr sans en nommer les auteurs ;
c. « les 41 français assassinés » par qui ? pour quoi ?
Et quand je dis « bassesse » je pense surtout aux 41 français assassinés par une organisation terroriste dont notre Président n’ose pas citer le nom : trois mois après l’évènement macabre, à la différence de ce que la France a toujours fait pour des otages libérés ou perdus, la République de M. Macron n’a pas trouvé bon d’utiliser les Invalides ou autre endroit pour leur rendre un hommage. Parce qu’ils étaient juifs et que cela aurait pu mécontenter une (grande) partie de nos concitoyens musulmans ? Venant après son abstention de la marche contre l’antisémitisme « pour ne pas troubler l’unité du pays » cette portion de son allocution restera dans les annales de la République marquée d’une tache noire.
J’ai sans doute tort de m’offusquer car, soyons justes, il fait comme le perroquet. Regardez : « Il n’y a pas d’autre solution que d’abord une trêve humanitaire, au-delà d’un cessez-le-feu, qui permettra de protéger les citoyens qui n’ont rien à voir avec les terroristes » EM 10.11.23. Analyse de texte : (i) trêve humanitaire et cessez le feu (ayant comme conséquences que rien ne change et que le Hamas reste au pouvoir à Gaza, en détenant les otages) et (ii) la défense des gazaouis « qui n’ont rien à voir avec les terroristes » ; derniers chiffres connus : un sondage d’opinion publique réalisé par le Centre palestinien de recherches politiques et d’enquêtes (PSR), qui est considéré comme largement fiable, 90% des Palestiniens interrogés ont déclaré que le Hamas n’avait pas commis d’atrocités en Israël et 72% a eu raison d’attaquer Israël le 7 octobre. Ces 90% n’ont rien à voir avec le Hamas ? Et la même enquête d’opinion indiquait quant à la question de savoir si l’attaque du Hamas contre Israël était une bonne décision, les opinions divergent entre les Palestiniens de Cisjordanie, dont 82% approuvent l’attaque, et les résidents de la bande de Gaza, dont 57% seulement expriment leur soutien. Et notre Président n’a pas eu accès à ces données ? Difficile de le croire.
La conclusion est simple : soit pour calmer « la rue arabe » en France soit pour raviver la moribonde « politique arabe » de la France, quoi qu’il en soit, il se moque de nous, il se moque de ce que la France montre au monde qui ne se soumet pas à la crainte de l’islam et pour lequel elle devrait être un exemple. Il ne fait, en réalité, qu’apporter de l’eau au moulin de ceux qui croient que le 7 octobre n’était qu’un autre jour du cycle de la violence connu depuis longtemps, montrant qu’il fait partie de ceux qui ne comprennent pas l’impact des attaques sur le peuple israélien, attaques non seulement limitées dans la région, mais qui sont de plus en plus nombreuses en Occident. En particulier en France car le terreau (population musulmane) est propice pour l’éducation de suppôts de l’islamisme et, statistiquement, bien sûr (nos compatriotes musulmans ne sont pas tous terroristes) font apparaitre les monstres de Toulouse, de Paris, d’Évreux, de Nice ou d'ailleurs.
Disons-le clairement, il range la France parmi ceux qui sont incapables de concevoir une politique sensée à l’égard du conflit israélo-arabe. Dommage.
Dommage car il y aura un jour d‘après et la France ne fera pas partie de ceux qui auront voix au chapitre. La France qui ne tient pas compte du massacre du 7 octobre, des 1200 israéliens tués et/ou torturés, des centaines d’otages et d’un peuple meurtri, bien que des pogromes, il en ait connu depuis des millénaires. Et pendant que notre Président, au nom du pays, dit n’importe quoi et son contraire, ceux qu’il défend, en réalité, continuent à tirer des fusées sur Israël : plus de 12.000 depuis le 7 octobre (https://www.warinisrael.org/). N’importe quoi et son contraire : un jour il dit qu’il est solidaire d’Israël et 89 autres jours il condamne Israël pour ses « bombardements indiscriminés à Gaza ». A se souvenir de Golda Meir (apocryphe) « On préfère vos condamnations à vos condoléances ».
Mon courroux s’adresse aussi à ce qu’il a dit pour la France. Au bout de 7 ans de présence à la tête du pays, sans un mot pour expliquer le profond effroi par rapport à ce que nous avions subi et ce qui semble se profiler à l’avenir, il nous donne rendez-vous en 2027 quand, dit-il, « nous ayons dix ans d’avance là où en 2017, nous avions dix ans de retard. » Je fais simple et concis : la dette comptable (multipliez par 2,3 pour avoir la dette totale) de la France en 2017 était de 2.200 milliards d’euros, aujourd’hui elle est de 3.000 milliards d’euros et le PIB du pays, pour la première fois en décroissance de 0,1% troisième trimestre 2023 (INSEE) – une explication ? Partielle, sans doute mais incontournable : depuis que M. Macron est Président le pays a « importé » environ 400.000 étrangers (immigration régulière) tous les ans soit, environ 3.000.000 d’individus, dont la composante « travail » est de 10% - besoin d’expliquer pourquoi le PIB n’augmente pas ? « Et nous avons continué cette année de créer des emplois » nous dit-il. Bigre. Selon l’INSEE et Wikipédia : de 2017 à 2023 on aurait créé 965.000 emplois (2/3 public, 1/3 privé !) pour une population accrue de 65 à 68 millions ; le drame (qu’il occulte) c’est que les emplois créés ne sont pas productifs de grande valeur ajoutée (pensez aux pauvres d’Amazon, Deliveroo et tous les emplois subalternes restaurants, construction, soins à la personne, etc.,). Et ajoutez que des centaines de milliers de jeunes diplômés français quittent leur pays pour s’installer en Angleterre, Canada, Etats Unis et même Japon et Israël. Mais il y a pire : comment peut-il nous dire « Grâce à ce réarmement économique, nous continuons d’être en mesure de financer notre modèle social » quand il est clair, comme eau de roche, que notre modèle social n’est maintenu en sursis que par l’endettement extérieur vu que nous ne produisons pas assez de valeur ajoutée ? Le déficit commercial de la France a explosé pendant les années Macron de -58 a - 164 milliards d’euros (2017 à 2022, La Tribune). Et la meilleure : « La France, qui produit déjà l’électricité parmi les plus décarbonées d’Europe, sortira totalement du charbon d’ici 2027 » Comment ose-t-il, lui qui a présidé à l’arrêt de la Centrale de Fessenheim dans la cadre d’une vision absurde promettant de sortir du nucléaire (75/80% de l’énergie électrique de la France) en le réduisant de 50% jusqu’en 2030 ? Pour que maintenant, après avoir lancé un projet (impossible à réaliser) prévoyant la construction de 6 blocs nucléaires (modèle Flamanville dont la construction a pris 18 ans et coûté 6 fois plus qu’initialement prévu, soit 19,1 milliards vs 3,3 milliards, Le Monde 22.12.22) il nous dise qu’ils seront construits avant 2035 (dans les années 70, en pleine activité de la filière nucléaire on mettait 5/6 ans de la page blanche au premier kw produit). Pourquoi se moque-t-il de nous ? Pourquoi le laissons-nous nous raconter ce genre de bêtises ? Et j’oublie que, par ailleurs, il veut qu'en 2035 la moitié du parc automobile français soit composé de voitures électriques. Ce qui nécessitera la production de 2 à 3 groupes nucléaires.
Et l’Europe en faveur de laquelle la France a perdu sa souveraineté (juridique, sociale, industrielle) – son cheval de bataille. Et les Jeux Olympiques à Paris – on devrait lui faire visiter la ville, salle comme elle n’a jamais été, en voiture, pour qu’il voie que la vitesse pour traverser Paris a diminué de 12 km/heure il y a dix ans à 7 km/heure ce qui ne fait qu’augmenter la pollution ! Et on continue…
Braves gens, j’arrête, ici, de commenter l’allocution de notre Président à l’occasion du nouvel an 2023. C’est à pleurer et le fait que le Président nous endort avec des balivernes, répétées comme le perroquet le fait, que personne ne croit plus, veut dire que l’avenir, dont on parle, est derrière nous.