Un spectre hante l'Europe : celui de l’extrême droite. Toutes les puissances de l’Ouest de l’Europe se sont unies en une Sainte-Alliance pour traquer ce spectre : le Pape et Bruxelles, Scholz et Macron, les socialistes de France et les policiers de Belgique.
Quelle est l'opposition qui n'a pas été accusée d’être d’extrême droite par ses adversaires au pouvoir ? Quelle est l'opposition qui, à son tour, n'a pas renvoyé à ses adversaires de droite ou de gauche l'épithète infamante d’adversaire du peuple ?
Il en résulte un double enseignement. Déjà l’extrême droite est reconnue comme une puissance par toutes les puissances d'Europe…. (en paraphrasant « Le Manifeste Communiste » - Marx & Engels, 1847).
Marx & Engels ont identifié comme racine du communisme la lutte des classes et le sens de l’histoire (via l’imposture du « matérialisme historique » et des emprunts à Hegel), toutes proportions gardées, j’ai essayé d’identifier les racines de l’extrême droite en Europe (avec une attention particulière pour la France).
Convenons du fait que l’objet de l’étude doit avoir des causes réelles et des causes « ressenties ». Mais tout d’abord, qu’est-ce que « l’extrême droite » ? Selon le Larousse « On désigne sous cette appellation l'ensemble des mouvements qui se rattachent à l'idéologie contre-révolutionnaire et qui récusent aussi bien le libéralisme que le marxisme. Considérant comme légitime l'emploi de la violence, ils réclament un régime fort. L'antiparlementarisme et l'anticommunisme sont les deux thèmes essentiels de l'extrême droite. » on commence, déjà, à être mal à l’aise : que ce soit aux Pays-Bas (G. Wilders), en Italie (G. Melloni) ou en France (Marine le Pen) aucun des mouvements qu’ils dirigent ne correspond, par ses statuts, agissements ou projets à la définition du Larousse. Car tous s’inscrivent dans un système électif démocratique en acceptant, même, la superstructure politique de l’ensemble européen. Pourtant…
Deux causes réelles peuvent être identifiées, en Europe, expliquant la mise en exergue de l’extrême droite et son ressenti. Il s’agit (1) d’une immigration massive de personnes venant de civilisations très différentes qui veulent vivre dans des ensembles ethnico-religieux reproduisant ceux d’où elles sont parties et (2) du hiatus de plus en plus grand entre la masse des indigènes et les élites gouvernant les pays de l’Europe.
Ce sont, sans risque d’être démenti, ces deux causes qui ont conduit à l’apparition à la lumière du jour et au développement d’une droite extrême (qualifiée comme telle par ses adversaires politiques). Les exemples qui justifient cette analyse sommaire ne manquent pas : l’arrivée au seuil du pouvoir de la droite extrême en Autriche, idem en Finlande, le déplacement vers la droite extrême des habitants des Pays Bas ou de la France (où aux dernières élections présidentielles le RN a réuni plus de 40% des votants). En effet, l’arrivée massive de populations qui (en majorité) n’apprennent pas la langue du territoire, qui n’intègrent pas les règles (« codes ») y existant et ne se conforment pas aux us et coutumes locaux induit, entre autres, dans les masses indigènes le sentiment de l’inégalité, un ressenti. De plus, en grande partie, les enfants nés en Europe des générations précédentes récentes d'immigrés ne s'intègrent (ne s’assimilent) pas en se référant souvent à l’imaginaire de leur pays d'origine qu’ils n’ont pas connu.
L’Europe bâtie, après une deuxième guerre sur son sol, marquée par la tâche indélébile de la Shoah, pour devenir « un phare pour les nations » (plus de guerres, développement « inclusif », égalité des cultures », etc.,) est passée de la politique d’assimilation au multiculturalisme ce qui a conduit au désastre politique que nous sommes en train de vivre. Désastre politique qui est aggravé par la montée de l'islam militant (qui réduit les échanges intercommunautaires et les opportunités d’assimilation), ou le chômage de masse, maintenant entre 5 et 10 pour cent dans les principaux pays de l’Europe mais qui peut atteindre 50 pour cent dans les quartiers (les villes) les plus désavantagés. Désastre politique auquel les principaux pays de l’Europe n’ont opposé que des « politiques de la ville » qui, pour l’essentiel, ont consisté à dépenser des dizaines de milliards d’euros sans résultat visible. Sauf, à instiller dans les masses indigènes un sentiment accru de l’inégalité, surtout quand lesdites masses sont liées par « le sel de la terre ».
Oui, le sentiment d’inégalité, car ce qui est permis aux nouveaux venus n’a jamais été admis pour les indigènes dans l’histoire millénaire des territoires en cause, est un élément essentiel de l’avènement de ce qu’on appelle (à tort) extrême droite. Essentiel, car il dépasse les clivages droite-gauche.
Bien que, de plus en plus de voix s’élèvent pour remettre les choses d’aplomb (je laisse de côté ceux considérés comme « crypto-fascistes » - Marine Le Pen, Norbert Hoffer, Nigel Farage, Geert Wilders, etc.,) : Mark Rutte (premier ministre des Pays Bas) – « Quelque chose ne va pas avec notre pays et la majorité silencieuse ne tolère plus les immigrants qui viennent et abusent de notre liberté » ou Viktor Orban (premier ministre de Hongrie, -vilipendé souvent pour ses positions « extrémistes ») qui souligne que « Tous ceux qui viennent ici n’ont pas l'intention d'accepter nos modes de vie. Certains considèrent leurs propres coutumes et leur Weltanschauung, plus forte et plus viable » Mais, à part les voix discordantes (considérées comme telles par l’Europe de Bruxelles, pour simplifier…) quand on veut prendre « le pouls » des masses indigènes on trouve que presque 70% en France et Belgique considèrent que « Toute nouvelle migration des pays principalement musulmans devrait être arrêtée » (plus de 70% en Pologne et une moyenne européenne supérieure à 50%).
Cette attitude est justifiée par le fait que les « codes » pour les masses indigènes étaient ce qui a caractérisé le développement des économies européennes (marché libre, régulation modérée, fiscalité modeste, primauté de l’individualisme) tandis que les masses immigrées tirent leurs avantages de ce qui s’est développé en Europe (état providence, collectivisme, redistribution économique étatique) (…Rise of Populism » - R.F. Inglehart, P. Norris – Harvard Kennedy School, Août 2016). Résumons, au plan économique, les masses immigrées cherchent les avantages d’une sorte de « socialisme ». Mais le socialisme a été essayé dans pas mal de pays de l’Europe : cela n’a marché nulle part.
Et, confusément, les masses indigènes, en voyant ce qui s’est passé depuis – mettons - quarante ans, sentent que le danger vient de ce qui se passera -mettons - dans les trente/quarante années à venir. Entre autres, un consensus s'est dégagé, un peu partout : il faut arrêter l'immigration extraeuropéene.
Car l’on sait, par exemple, (projections démographiques - Global trends – Paradox of Progress - National Intelligence Council, USA – Jan. 2023) que quatre pays d’Afrique pourvoyeurs d’immigrés (Egypte, Nigeria, Ouganda et Ethiopie) « verront leurs populations passer de 416 millions en 2016 à 850 millions en 2050. Et parce qu’elles savent que l'échec des grands États membres de l'UE à mettre en œuvre les réformes économiques nécessaires, l'échec de l'UE à stimuler la croissance dans la région, la non-coordination des politiques d’immigration et le nativisme croissant particulièrement virulent dans ses nouveaux Etats membres, créent des tensions qui pourraient conduire à des ruptures qui vont renforcer le déclin économique et encore plus, démocratique ». Il est instructif de regarder l’évolution démographique du grand ensemble mondial à origine de la majeure partie de l’immigration vers l’Europe (Afrique) :
Réalisez, bonnes gens, que l’Afrique Noire, qui au siècle dernier, a vu sa population multipliée par sept aura doublé son nombre d’habitants entre 2020 et 2035 pour qu’il devienne 2 milliards et, selon les projections démographiques actuelles disposera de 3,5 milliards d’êtres à la fin du siècle. Ceci peut vouloir dire que l’Europe se trouvera telle une citadelle assiégée d’une immigration pouvant dépasser largement ses 450 millions d’habitants actuels. Accessoirement, l’immigration dont on parle vient avec sa culture et sa religion - pour l’essentiel l’islam. L’Afrique, probablement instable (Égypte-Éthiopie, Soudan, Yémen-Arabie Saoudite, etc.,) ne pourra que continuer d’envoyer un nombre considérable de réfugiés et de migrants en Europe, ce qui mettra à rude épreuve la capacité des gouvernements nationaux et des institutions de l’UE à réagir, créant des tensions entre les États membres et avec les institutions de l’UE et alimentant le soutien aux partis qui, en s’opposant, seront affublés de l’étiquette « d’extrême droite ». Dans le même temps, le vieillissement des populations européennes existantes créera un besoin croissant de nouveaux travailleurs. Les institutions de l’UE et les gouvernements nationaux continueront de rechercher des limites à la migration mais les moyens de mieux intégrer les immigrés et leurs enfants leur feront défaut car ils continueront d’arriver comme les escargots, avec leur rites, valeurs, culture, religion sur leur dos. Et les pauvres indigènes pensaient (pensent) que l’Europe fera, quand même, ce qui est nécessaire pour les protéger. Détrompez-vous : Hans Leijtens, Directeur Général de FRONTEX (entité protégeant les frontières extérieures de l’UE, dotée d’un budget de 845 millions d’euros) vient de déclarer dans une interview « Soyons clairs : rien ne peut empêcher les gens de franchir une frontière, ni un mur, ni une clôture, ni une mer, ni une rivière » En ajoutant « Ce discours sur « arrêter les gens » et « fermer les frontières » ne peut pas être notre discours tout le temps. Mon travail consiste à créer un équilibre entre une gestion efficace des frontières et le respect des droits fondamentaux » (WELT AM SONNTAG., 23.01.24).
Pour ce qui est de la France « elle est le théâtre principal de l'offensive islamiste en Europe. En disant cela, on ne pense pas seulement aux attentats qui ont marqué les dernières années, mais à la formation sur le territoire français d'une véritable contre-société qui ne dit pas son nom et se désaffilie de plus en plus de la nation. Abandon des élites, censure de l'identité française, insécurité culturelle et physique, multiplication des accommodements déraisonnables à l'école ou à l'hôpital : c'est pour analyser et dénoncer cet avachissement que paraît ces jours-ci (janvier 2017) le livre Une France soumise : les voix du refus (C. Valentin et alia). La France qui, selon les projections (pas uniquement « d’extrême droite ») risque d’être à moitié islamique dans 30 ou 50 ans.
Abandon des élites. Les dirigeants de l'Europe semblent, depuis la création de l’Union Européenne, émerger des mêmes écoles, des mêmes classes sociales, ont le même état d'esprit, dirigent les mêmes institutions, génération après génération. Ils se relayent pour mettre en œuvre les mêmes politiques. Un des traits qui caractérise ces élites c’est de ne pas connaître le monde tel qu’il est, fort qu’elles sont de vivre dans un monde virtuel. Ou dans celui qui devrait exister, non pas dans celui qui existe. Marquées à gauche (quand deux tiers des votants dans les pays d’Europe penchent « à droite ») le discours de ces élites est inaudible pour les masses indigènes. Et pour ce qui est de la France « c'est aussi le renoncement, par un grand nombre de dépositaires de l'autorité publique, à l'application stricte, toujours et partout sur le territoire, de la légalité républicaine - légalité qui a fait place, la nature ayant horreur du vide, à une soumission forcée et subie de parties entières du territoire de notre pays à des règles qui ne sont pas celles que le peuple s'est donné démocratiquement » (Une France soumise : les voix du refus). L’abandon des élites (La trahison des clercs ?) est parfaitement visible par les temps qui courent en France : un Président qui s’apitoie sur le sort d’un jeune voyou tué par la police mais noir, avant qu’une enquête policière ou juridique dise son mot ou des sondages en vue de l’élection présidentielle de 2027 (?!) qui montrent que plus de 65% des électeurs pensent voter pour des partis se voulant « extérieurs au système » (FN, Mélenchon, et autres). La crise des élites - cristallisée par la crise économique endémique que nous traversons- est devenue une crise de la démocratie elle-même. Les masses indigènes souhaitent aujourd'hui des choses radicalement différentes de ce que les élites traditionnelles leur proposent. C'est la cause principale de l'inquiétude, de l'anxiété et des tensions qui montent à la surface dans le sillage d'une attaque terroriste ou d'un acte de violence. Et le sentiment de l’incompréhension des élites par rapport au fait que, ce qui s’est passé en Israël, par exemple, ou au Soudan (des centaines de milliers de morts dont personne ne parle) peut se produire demain dans n’importe quel coin de l’Europe.
L’abandon des élites ? La gauche culturelle et politique qui œuvre à délégitimer l’histoire de la nation, son mode de vie traditionnel en lui substituant le « vivre ensemble d’une manière inclusive » et, naturellement, faire profiter de « l’état providence » ceux qui n’ont rien, c’est-à-dire les masses immigrées. On se gausse de la diminution du chômage via l’inclusion d’une immigration pour l’essentiel force de travail non formée, créatrice de faibles valeurs ajoutées, en prétendant que cette composante sera utile pour payer les retraites dans un avenir non déterminé. Et, naturellement, on qualifie ceux qui sonnent le tocsin d’être d’extrême droite. Injure qui, cependant, perd de plus en plus de sens tant elle est galvaudée.
L’extrême droite ? Une tentative des indigènes à éviter le résultat final qui risque d’être la transformation de leur nation en magma collectiviste qui rejettera les principes de liberté et d'égalité devant la loi. Il suffit de suivre les émissions TV ou radio du dispositif publique d’information (payé par les indigènes) pour comprendre que les masses indigènes risquent de ne pouvoir trouver le salut que du côté de « l’extrême droite »… Vaya con Dios…