Mon dernier texte, « la solution à deux états » a conduit plusieurs lecteurs à (1) considérer que les explications données manquaient de substance et (2) que la conclusion implicitement instillée n’était pas suffisamment justifiée.
J’ai donc repris la plume pour ajouter ce qui pourrait contenter lesdits lecteurs.
La solution à deux états (2)
J’essaye de procéder avec un certain ordre, en me disant que les lecteurs qui ont été troublés par certains paragraphes du dernier texte et, aussi, par sa conclusion (implicite, selon eux) de l’impossible réalité s’opposant à une « solution à deux états » le méritent. Car ce dont il est question c’est de comprendre (éventuellement, admettre) que la solution à deux états est irréalisable : maintenant ? plus tard ? jamais ?
Je commence par planter le décor : pour ceux (nombreux) qui n’ont qu’une notion sommaire du paysage qui préoccupe le monde entier, le voilà :
En clair : superficie d’Israël=22.145km2 soit 8.550miles2 soit, environ 600 fois (584) plus petite que celle des 22 états arabes ; la population juive d’Israël est d’environ 60 fois (58,7) moindre que celle des états arabes d’où une densité de population 10 fois supérieur à cette dernière. La superficie de la Judée /Samarie étant de 5.860Km2 -par hypothèse affectée à un 23ème état arabe- réduirait la superficie d’Israël de plus de 25% en augmentant, sensiblement, la densité de sa population. La simple comparaison des deux superficies (pays arabes vs Israël) nous permet de comprendre que le conflit israélo-arabe n’est pas un conflit territorial. Naturellement, on va invoquer la religion (« Allah a donné ce territoire aux musulmans » bien que le Coran indique que le pays est celui des juifs et l’histoire – la soi-disant absence des juifs du territoire jusqu’au partage ONU 1947).
On va laisser de côté le fait que personne ne veut dire quel genre d’état on veut créer pour les palestiniens, ni sur quel territoire (la Judée/Samarie étant un territoire « disputé » depuis 1967), ni avec quelle forme de gouvernement, ni avec quelle souveraineté, ni avec quels moyens de défense ni avec quelles ressources économiques. Un état …
Mais si le conflit n’est pas de nature territoriale qu’y a-t-il dans le paysage qui nous préoccupe ? Pas besoin d’insister, l’apparition de ce conflit en tant que premier sujet de dispute du monde (pas la guerre russe en Ukraine, pas les multiples conflits dans lesquels des musulmans sont engagés comme Burkina Faso, Somalie, Soudan, Yémen, Birmanie, Nigeria, Syrie, Irak, Indonésie, Philippines, etc., pas dans la future probable agression de la Chine contre Taiwan, etc., etc.,) n’est pas intervenu le 7 octobre 2023. Pourtant, actuellement, il n’y a que deux types de décideurs politiques qui s’occupent du Moyen-Orient : ceux qui croient que le 7 octobre n’était qu’un autre jour d’un cycle de la violence qui dure depuis longtemps et ceux qui comprennent l’impact des attaques, du pogrome sur le peuple israélien, juif de surcroît, les gouvernements non seulement dans la région, mais aussi en Amérique et en Occident.
On sait que l’idée de partager le territoire de l’ancienne Palestine entre un état juif et un état arabe (le libellé de la décision de partage de l’ONU du 29.11.1947) a créé, avec le temps, un « commerce » florissant : des dizaines de milliers de diplomates, des fonctionnaires de différentes agences ONU ou Etats Unis ou Europe qui passent leur vie et leur carrière avec l’objectif de mettre en place une « solution à deux états » : partager, encore une fois, le territoire accordé à des populations juives. Qui intègrent, quand même, plus de 2 millions d’arabes (22% de la population totale) citoyens, comme les juifs, de l’État d’Israël. Ce que le 7 octobre 2023 a changé c’est l’expression claire, sans ambages des deux protagonistes (Israël et les deux factions palestiniennes, Autorité Palestinienne et Hamas - organisation terroriste gouvernant Gaza) du rejet de la solution à deux états.
Les sondages effectués depuis le 7 octobre 2023 montrent que les trois quarts des Israéliens s’opposent à l’établissement d’un État palestinien. 70% des Israéliens qui ont voté pour des partis d’opposition, dont des partis de centre et d’extrême gauche, le parti nationaliste arabe et même le parti islamiste, estiment qu’il n’y a aucune chance de coexistence pacifique avec les Palestiniens. D’un autre côté, comme les sondages directs l’ont révélé le mois dernier, 81% des Israéliens, y compris les Arabes israéliens, disent qu’il n’y a aucune perspective de paix avec les Palestiniens. 88% des Israéliens ne faisant pas confiance aux dirigeants palestiniens. (Direct Polls, 06.02.24). Et du côté palestinien (même enquête opinion) 75 % des Palestiniens soutiennent le Hamas. Un sondage auprès des Palestiniens de Gaza et de Judée-Samarie a révélé que plus de 80% des Palestiniens approuvent les massacres du 7 octobre 2023 (AP, 13.12.23). Il est opportun de noter que si MM Biden, Macron et autres dirigeants politiques affirment régulièrement que le Hamas ne représente pas le « peuple palestinien » le peuple palestinien n’est pas d’accord, tout au moins selon les enquêtes d’opinion faites par des organismes disposant d’une crédibilité certaine. Mais si des deux côtés de l’échiquier on ne veut pas (ni maintenant ni plus tard) de la solution à deux états, pourquoi le ban et l’arrière-ban du monde politique mondial veulent-ils faire avaler cette soi-disant solution aux protagonistes ? Et pourquoi, dans ces conditions, les Etats Unis, l’Union Européenne et tous les bienpensants du monde ne veulent pas laisser Israël gagner la guerre actuelle provoquée par le Hamas via « le plus grand massacre antisémite depuis la Shoah » (E. Macron, 07.02.24) ? On est en droit de se demander « comment et pourquoi des dirigeants internationaux sérieux, y compris le président des États-Unis, le secrétaire d’État, le secrétaire général des Nations Unies et les dirigeants de l’UE, ainsi que des dirigeants et des parlementaires internationaux, peuvent continuer en toute conscience à promouvoir l’absurde « solution à deux États ». Comme si c’était une sorte de panacée magique qui, si elle est répétée assez souvent, sortira en quelque sorte de la sphère de la pensée magique et se matérialisera magiquement dans la sphère de la réalité.
Puisque, clairement, il est inconcevable d’imaginer que les dirigeants de la communauté internationale puissent être si naïfs, irresponsables, et incapables d’imaginer qu’une entité politique palestinienne éprise de paix pourrait se matérialiser à partir du vide des réalités actuelles du Moyen-Orient, alors on peut seulement supposer qu’ils sont soit ignorants de l’histoire et des réalités entourant la vision vague et imaginative des deux États, ou se trompent délibérément. (Alan Baker, JP, 07.02.24). Et ce, surtout quand, au nom du Hamas, Ghazi Hamad membre de la direction du Hamas, a déclaré (trois semaines après le pogrome) : « Nous allons répéter l’attaque encore et encore, jusqu’à ce qu’Israël soit complètement détruit. » (American Greatness, 04.02.2024).
Malheureusement, les mêmes (en fer de lance, le gnome de l’UE – czar des affaires étrangères, J. Borell) devant l’opposition d’Israël (car ils occultent celle des Palestiniens qui depuis 1936 - Le Livre Blanc - et chaque fois qu’un état leur a été proposé - 1948 ONU partition, 2001 - Clinton Barak, 2009 - Olmert, 2013 Kerry - Obama ils ont dit NON) proposent que l’on décide sans les protagonistes et en opposition avec Israël, la création d’un état palestinien. Si l’on regarde bien, ce que l’on veut, en réalité, c’est ce que le Hamas le clame depuis sa création, Arafat le disait en arabe “peu à peu”) c’est de faire disparaître Israël. Tant et si bien qu’être « pro-Palestine » en est venu à signifier, de plus en plus, être anti-israélien. Et c’est parce que the L’OLP a maintenu, depuis 1964 à la suite des pays arabes du Proche-Orient, son emprise mortelle sur les rênes de la cause palestinienne en insistant pour qu’aucun Palestinien ne soit accepté comme citoyen dans un Pays arabe, créant ainsi des réfugiés apatrides permanents que l’on est arrivé aux 5,9 millions de « réfugiés » palestiniens, descendant des 750.000 qui ont quittés (où ont été expulsés en 1948) qui voudraient revenir dans le pays qui s’appelle Israël. On a laissé les vrais réfugiés initiaux rêver au retour tout en se multipliant par progression géométrique. Cela arrangeait les états arabes qui ne voulaient pas accepter Israël (on se souvient des trois NON – aux négociations, à la reconnaissance, à la paix, de Khartoum 02.09.1967).
Et on a créé UNRWA - uniquement pour les Palestiniens, tandis qu’une autre structure existe pour TOUS les réfugiés du monde (quelques 29,3 millions actuellement – UNHCR, 2022).
Mais les pays arabes et les dirigeants palestiniens ont trouvé très pratique de laisser le traitement des Palestiniens aux défenseurs occidentaux de la cause. Pour les pays arabes cela a été une affaire de suprême indifférence. De 1948 à 2023, pendant 75 ans, le monde occidental a dépensé entre 750 et plus de mille milliards de $ pour le bonheur des Palestiniens. La contribution des pays arabes, à la tête des trillions de $ retirés du pétrole et du gaz, a été zéro ou négligeable. Et qu’ont-ils fait des milliards de dollars en Cisjordanie et à Gaza ? La corruption, le déclin du niveau d’éducation, l’effondrement de la sécurité économique, l’endoctrinement islamiste, le meurtre, l’enlèvement et la criminalité, tout cela aux mains de l’AP en Cisjordanie et du Hamas à Gaza, dont Israël s’est retiré en 2005. Blâmer les juifs/Israël pour leur malheur avec la compatission des bienpensants du monde entier, naturellement. Pendant que l’antisémitisme, en récession après 1945, retrouve ses belles couleurs un peu partout dans le monde, surtout là où on trouve des populations musulmanes en nombre. Le 7 octobre 2023 a pu arriver aussi à cause de l’UNRWA. C’est arrivé à cause de l’endoctrinement anti-israélien, anti-juif, que l’UNRWA a laissé promouvoir dans les écoles qu’elle dirigeait. Avec 30.000 employés quand pour les 30 millions d’autres réfugiés l’ONU n’emploie que 19.000. C’est arrivé parce que l’argent des contribuables occidentaux a servi à enseigner aux enfants palestiniens de Gaza qu’ils devraient être des kamikazes, qu’ils devraient poignarder des juifs, qu’ils devraient les écraser avec des voitures, qu’ils devraient les violer et les tuer. On leur a enseigné cela tous les jours dans leurs classes. Pas la peine de se demander pourquoi le 7 octobre est arrivé. C’est à cause de la propagande et du lavage de cerveau administré par des organisations comme l’UNRWA depuis 1948 – en faisant croire à plusieurs générations que le « retour » était au coin de la rue. Israël combat actuellement un Hamas soutenu par la très grande majorité des Palestiniens. Occasion pour tous ceux qui vomissent Israël de l’accuser de « génocide » pour les - disent-ils, fondés sur les chiffres du « Ministère de la Santé du Hamas » plus de 28.000 morts « civils » Ministère … civils … faut-il être totalement idiot ou antisémite notoire pour le croire, non ? Tsahal mène une guerre qu’aucune armée au monde n’a mené. A titre d’exemple, les armées d’une coalition (entre autres américains, anglais et français) ont eu besoin de plus de neuf mois pour vaincre quelques 5.000 membres de l’État Islamique dans une ville de 180 km2 tandis que Tsahal doit vaincre quelques 30.000 combattants du Hamas dans un territoire de 365 km2 doublé par plus de 750 km de tunnels souterrains disposant de quelques 1.500 entrées/sorties. Tsahal a dû développer des méthodes de détection et de combat dans les tunnels, qui, selon l’expert américain Spencer, sont les premières du genre au monde. Dans un article publié dans la revue professionnelle du War Research Institute à West Point (17.10.23), il écrit : "Le rythme de l’avancement de Tsahal au-dessus et au-dessous du sol est historiquement rapide. Le théâtre de Gaza ne peut être comparé à aucun autre dans l’histoire militaire moderne en termes de l’ampleur des défis qu’il pose. La stratégie du Hamas est basée sur le temps et les tunnels - ils espèrent qu’Israël épuisera ses ressources en se concentrant sur les tunnels."
Tant qu’il n’y aura pas de processus de dé-Hamasification et de réparation des dommages moraux, éthiques, matériels, causés par des décennies de propagande et de lavage de cerveau, il ne pourra jamais y avoir de paix sur ce petit territoire du Proche-Orient. Au dernier G7 au Sommet du G-7, le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, a ajouté qu’il aimerait voir le contrôle de Gaza confié à « un leadership palestinien pacifique ». L’idée, pour l’instant, est un fantasme. Après plusieurs générations d’endoctrinement, il faudra des décennies pour renverser la culture de haine que le Hamas et l’Autorité palestinienne ont méticuleusement cultivée. Si, pour une fois, le peuple palestinien lui-même était la priorité, plutôt que ses dirigeants terroristes et criminels qui l’ont amené dans la situation d’aujourd’hui ; si, pour une fois, le mouvement de la solution à deux États qui s’est transformé en haine d’Israël aux relents d’antisémitisme, en tant que soutien aux Palestiniens s’ancrait dans la réalité, peut-être que quelque chose pourra être fait. Compte tenu d’un éventuel sursaut de la population, il pourrait y avoir une voie vers un État palestinien viable. À l’heure actuelle, cependant, le peuple palestinien est un pion, un accessoire dans un jeu local, régional et mondial qui met ses intérêts réels en dernier.
Il ne pourra jamais y avoir de solution à deux états, à moins que le processus en cours soit annulé et que les dommages du long endoctrinement de millions d’êtres soient annulés.
Certes, si les États-Unis (pour ne pas disconvenir à la campagne de M. Biden pour son élection en novembre) comme l’Angleterre réussissent, comme ils s’efforcent, à arrêter la campagne militaire d’Israël à Gaza contre le Hamas en le laissant toujours au pouvoir, et pivotent vers la reconnaissance internationale d’un État palestinien, comme le département d’État américain l’a récemment signalé, ce ne sera pas facile à supporter pour Israël. Qui s’y opposera, sans doute, par tous les moyens.
Et les Palestiniens réfugiés, restent les symboles humains de la cause palestinienne. Ils sont par définition misérables parce que les États arabes environnants et le peuple palestinien lui-même veulent qu’ils restent misérables en restant en colère contre le monde entier et voulant vaincre Israël dans une guerre future. Pour avoir la Palestine « du fleuve (Jourdan) à la mer (Méditerranée). Il ne peut pas y avoir un État palestinien jusqu’à ce que le peuple palestinien, par d’autres représentants que ceux d’aujourd’hui, soit forcé d’admettre sa complicité le 7 octobre 2023, sa complicité dans le terrorisme, sa complicité dans les viols, les meurtres et les incendies -le pogrome- qui ont eu lieu ce jour-là. Comme les Allemands et les Japonais l’ont fait après 1945.
Mais tant que l’UNRWA existera (sa disparition est nécessaire mais pas suffisante), il n’y aura jamais d’État palestinien parce que les Palestiniens ne voudront pas d’une solution à deux États, contents comme ils sont de recevoir l’aumône obligée du monde occidental, en rêvant à la solution à un état, le leur, après la destruction d’Israël.
Solution à deux états ? Franchement, comment diable peut-on encore y croire ? Qu’ont-ils fumé pour … ?