On attire mon attention sur le deuxième spectre qui hante le monde, pas seulement l’Europe et la France : « la solution à deux états » pour mettre fin au conflit israélo-palestinien. A la pointe de sa diffusion l’alignement de la gauche mondiale avec le Hamas (avant et après le 7 octobre 2023) est la preuve finale de sa faillite morale et intellectuelle. Qui, diable, va faire avancer les valeurs des Lumières ?
Qui veut la solution à deux états ?
Moi, non plus disent les deux concernés.
Le monde entier (et sa mère) a décidé et l’a proclamé haut et fort : Benjamin Netanyahou est la cause de tout ce qui se passe mal avec Israël. Non seulement il est responsable du fait qu’il n’y a pas de paix entre Israël et la « Palestine » mais il est responsable de ce qui s’est passé le 7 octobre 2023, comme de la barbaresque destruction de Gaza. « Lisez les journaux israéliens, regardez la télévision grand public et vous pouvez arriver à la conclusion que tout cela est la faute du Premier ministre Benjamin Netanyahou, pas celle de Yahya Sinwar : Netanyahou prolonge la guerre pour sa propre survie politique, Netanyahou a maintenu le Hamas en vie avec de l’argent qatari, Netanyahou a déchiré Israël au sujet de la réforme judiciaire, Netanyahou met à l’écart les généraux — Benny Gantz, Yoav Gallant et Gadi Eisenkot — dans son propre cabinet de guerre, Netanyahou ruinera nos relations avec les États-Unis, Netanyahou met sa propre carrière au-dessus des intérêts vitaux d’Israël, et ainsi de suite. Ces points de discussion sont parallèles à la campagne de messages de Washington contre Netanyahou, alors que l’administration Biden cherche à imposer son programme à Israël, avec l’aide de ses clients locaux. » Gadi Taub, Tablet 24.01.23
On lui en veut surtout pour son opposition, totale, déclarée à « la solution à deux états ». Remarquez, du temps des accords d’Oslo on parlait de « deux Etats pour deux peuples » mais depuis, vu que les palestiniens ne veulent pas reconnaître l’existence d’un peuple juif, on ne parle que de « deux états ».
Personne ne répond à la question « de quel genre d’État s’agit-t-il ? » Au lieu de cela, on imagine simplement un endroit paisible et bien ordonné appelé « Palestine » et on assure à tout le monde qu’il est tout près. Ce faisant, on évite de poser la question la plus importante : un État palestinien autocratique et révanchiste ne serait-il pas une menace pour la paix ? The Two-State Delusion (1) – Elliott Abrams, Tablet, 01.02.24.
Et l'ineffable “czar” des Affaires Étrangères de l’UE, M. Borrell, éructe « Une chose est claire : Israël ne peut pas avoir le droit de veto à l’autodétermination du peuple palestinien » TRTWORLD.com 23.11.23. Comme si Israël est le seul à ne pas vouloir, à côté d’elle un 24ème état arabe, de surcroît géré par le Hamas.
Car que se passerait-il si « ce que le peuple palestinien veut en réalité » était principalement détruire Israël ? Ce qui est espéré par 82% de la population arabe de Judée-Samarie soutenant le Hamas et 57% de la population de Gaza. La raison de vivre du Hamas étant la destruction d’Israël (a), (b) « Si le Hamas remporte les élections, l’Autorité palestinienne laissera le Hamas gouverner (Le vice-premier ministre de l’Autorité palestinienne a déclaré samedi 26.12.23 que le président Mahmoud Abbas serait prêt à céder le contrôle de son gouvernement au Hamas si le groupe terroriste remportait les futures élections générales). Quels sont les points d’achoppement préalables, à supposer que l’AP acceptera un changement de paradigme - elle qui refuse de reconnaître Israël comme « État juif » ou « État du peuple juif » ce qui démontre qu’il ne s’agit pas d’un conflit territorial mais d’un religieux- hautement improbable :
- Les frontières : où vont elles se trouver ? Le territoire ainsi déterminé sera-t-il « judenrein » ? (Annonce faite par M. Abbas plusieurs fois) ;
- Jérusalem : vieille ville ? (Quartiers Arabes ? Chrétien ? Juif ?) Mur des Lamentations ? La Tour de David ?
- Retour des réfugiés ? Tous les 5,5 millions selon UNRWA ? Avec quelles ressources locales (eau, agriculture, énergie, etc.,) ; ne pas oublier qu’ils sont partis (ou expulsés) 750.000 et, comme le disait Maltus … par progression géométrique … ils continuent ;
- Contrainte « état de droit, démocratique » existante ou absente ? Aucun état arabe ne l’étant, comment se singularisera celui-ci ? Pas d’armée ? Uniquement force de police disposant de moyens pour garder l’ordre ? Et qui ne s’armera pas jusqu’à … ?
- Gouvernement « coalition » (Fatah et Hamas – qui veut détruire Israël ?) ? Qui le garantira ? Et si pas respecté qui le fera ? Garanties de sécurité à Israël ? Deux exemples viennent à l’esprit : (1) libre circulation dans l’étroit de Tiran pour qu’Israël rende le Sinaï conquis en 1956, dont le non-respect par USA et UK ont conduit à la guerre de 6 jours et (2) la résolution 1701 mettant fin à la guerre du Liban en 2006 et prévoyant le Hezbollah au-delà du fleuve Litani (40 km de la frontière) – territoire aujourd’hui dans lequel Hezbollah dispose de la plus grande partie de ses 150.000 missiles.
- Et si (comme à Gaza en 2007) Hamas gouverne qui l’empêchera de faire ce qu’il a fait à Gaza ? Par exemple en tirant des fusées de Tulkarem à Netanya (ville franco-israélienne à 16 Km !)
- Si la Judée/Samarie est palestinienne, qui va contrôler les 238 km de la frontière avec la Jordanie ? Et les contrebandes d’armes, explosifs, stupéfiants, etc. ?
La création d’un État palestinien ne mettra pas fin au « conflit israélo-palestinien » parce qu’elle ne mettra pas fin au rêve palestinien et maintenant iranien d’éliminer l’État d’Israël. Au contraire, il peut être un tremplin pour de nouvelles attaques contre Israël et sera certainement considéré comme tel par les ennemis les plus dévoués de l’État juif. Un État palestinien pacifique qui ne représente aucune menace pour Israël est un mirage. C’est une illusion pour les gens de l’Occident qui veulent paraître progressistes et compatissants, et ceux du monde arabe qui craignent de résister aux puissants courants anti-israéliens qui y circulent et qui sont maintenant fortifiés par l’Iran. La sécurité future d’Israël dépend en grande partie de la résistance à la formule à deux Etats pour un conflit sans fin. Ibidem (1).
Bon, supposons qu’un état palestinien voie le jour. Reconnaissons quand même, au moins une des difficultés des paragraphes précédents parait impossible - tout au moins improbable - celle liée à la nature du Hamas. Chaque fois que BN et/ou un autre israélien parlent « d’éradiquer le Hamas » le cœur de ceux qui savent (y compris notre Président « Le président français a prévenu Israël que l'objectif d'une "destruction totale du Hamas" pourrait engendrer "dix ans de guerre" TF1, 02.12.23) dit haut et fort que cela est impossible ou ce sera la guerre de trente ans. Ce qui fait qu’il est, sinon probable au moins possible, que l’on assiste à un nouveau 7 octobre (ce que des dirigeants éminents du Hamas viennent de le dire. Souvenons-nos de ce que le 7 octobre a été pour Israël :
autant dire l’attentat le plus meurtrier en Israël depuis 1972 et le plus meurtrier par rapport à la population mondiale. Enregistrez bien les chiffres : 8 fois plus meurtrier que le Bataclan (130 morts) soit l’équivalent de 9.600 morts (prorata populations), pour la France et plus de 44.000 pour les Etats Unis (11 septembre 2001). Est-il utile de citer le monstre terroriste qui a présidé au massacre ? Oui, je le crois : "Les dirigeants de l'occupation devraient le savoir, le 7 octobre n'était qu'une répétition", a menacé Y. Sinwar dans son premier discours public depuis le massacre d'aujourd'hui (Maariv, 01.12.2023. Pourtant, on veut nous faire croire qu’en « offrant » un état aux palestiniens tout rentrera dans l’ordre et le bonheur se répandra partout au Proche Orient.
Mais, pourquoi diable, les anglais (Lord Cameron) et les américains (Biden/Blinken) voudraient-ils récompenser les Arabes palestiniens pour les atrocités du 7 octobre du Hamas ? Le ministre des Affaires étrangères, David Cameron, a dit : « Nous devrions commencer à définir ce à quoi ressemblerait un État palestinien. » Le secrétaire d’État Blinken, rapporte Axios, demande au département d’État de « présenter des options politiques sur la reconnaissance possible par les États-Unis et la communauté internationale d’un État palestinien après la guerre à Gaza ». Il est utile de se rappeler l’histoire. 1936 - pogroms arabes palestiniens contre Juifs palestiniens : bien que la révolte ait pu être annihilée, la puissance mandataire, UK, offre en 1939 (Livre Blanc) un état arabe. Et on veut recommencer : 2023 - pogrom arabes palestiniens contre juifs israéliens – Lord Cameron, ministre des Affaires Etrangères de l’UK, annonce que l’UK pense reconnaître un état palestinien. Curieux que le Quai d’Orsay (antisémite depuis toujours) ne se soit pas encore mêlé de l’affaire …
Tout cela quand pour n’importe quel observateur, aussi peu lucide qu’il puisse être, le massacre du 7 octobre a scellé le sort de la solution à deux États du côté israélien. Supposer que la tragédie qui a enlevé la solution à deux États du domaine du réel peut, en fait, être utilisée en lui insufflant une nouvelle vie exige un niveau cosmogénique (formé par les rayons cosmiques …) d’éloignement de l’humeur publique israélienne. Dernière enquête d’opinion, 71,4% de la population (riches/pauvres, laïques/religieux, ashkénazes/sépharades, droite/gauche) sont contre cette perspective à court, moyen et long terme. Les autres 28,6% combinent la majorité de la population arabe (22% de la population d’Israël) et les illuminés d’extrême gauche qui sont encore en vie. Sans compter que du côté palestinien, Gaza ou Judée/Samarie la seule solution souhaitée est un seul état à la place d’Israël – « du fleuve à la mer » Khaled Mashal, No.2 du Hamas vient de jurer, prouvant l’absurdité des appels de J. Biden pour une solution à deux États pour mettre fin à la guerre, que le groupe terroriste n’acceptera jamais aucun accord qui laisse Israël intact.« Nous rejetons cette notion » d’une solution à deux États, car les Palestiniens devraient « reconnaître la légitimité de « L’entité sioniste », arguant que le massacre du Hamas le 10/7 prouve qu’il peut détruire Israël. NYPost.com. 24.01.24
La guerre actuelle est la plus longue de l’histoire d’Israël, 120 jours dont le résumé au 31.12.23 est (selon le portail de Tsahal)
« Faites-moi savoir qu’un Palestinien à Gaza a essayé de sauver un Juif et, peut-être, que je changerai d’avis » vient de dire un adversaire israélien de la solution à deux états.