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29 avril 2024 1 29 /04 /avril /2024 07:37

 

Pour la seconde fois en sept ans, notre Président vient de faire un discours à la Sorbonne, pour nous montrer combien il a eu raison de dire (et faire) pendant cette période. Personne ne lui a demandé si, réellement, il croit que le pays se trouve mieux aujourd’hui qu’il y a sept ans. Car entre temps on a eu le Covid, les Gilets Jaunes, les grèves, dernièrement, les occupations d’universités pour des raisons multiples et diverses, bref, chacun d’entre nous peut répondre à la question évoquée. Franchement croit-il ce qu’il nous a raconté ? Peu probable mais…

 

Sept ans après le discours de la Sorbonne, je souhaitais venir ici, dans ce même lieu, pour renouer le fil de nos accomplissements et parler de notre avenir. Notre avenir européen, mais par définition, l’avenir de la France ; ils sont indissociables. E. Macron, 25.04.24.

Des lecteurs m’ont demandé de laisser de côté ce qui se passe aux confins de l’Europe où la Russie agressive n’a pas encore fini de détruire, d’une manière génocidaire, l’Ukraine voisine, le Proche Orient où après le pogrome du Hamas tuant et torturant plus de juifs en un jour que des juifs assassinés depuis la Shoah ou ce qui se passe au Soudan (des centaines de milliers de morts et une famine menaçant des millions). Laisser de côté, car à part les manifs pro-Hamas et anti-israéliennes (ou antisémites, c’est selon) les autres évènements de la planète ne produisent ni des manifestations, ni des blocages d’Universités, rien. Laisser de côté, pourquoi faire ?

Pour s’occuper, un peu, de ce qui se passe chez nous. L’occasion n’est pas fortuite, c’est tout juste quelques jours après un discours du Président. Je me suis infligé l’effort de suivre l’événement pendant l’heure et 49 minutes qu’a duré ledit discours. Je laisse de côté mes souvenirs du temps jadis comme ceux relatifs aux discours multi-horaires de Fidel Castro. Encore que, la dialectique de la chose ne m’a pas paru trop différente : il s’est agi de raconter, à une assistance ébahie, les succès obtenus par les politiques vertueuses mises en place par l’orateur. Encore mieux, puisque tout est (si non tout, une très grande partie) presque parfait, on démontre sa justesse par des prévisions concernant un avenir non déterminé. D’évidence, pour ce faire, il faut changer pas mal de choses : le mot « paradigme » dit tout, il a été utilisé dans le discours de notre Président 13 fois.

Et notre Président a enrichi le vocabulaire de la langue en ajoutant au mot des compléments (« nouveau » « de sécurité » « de croissance ») ne craignant pas les tautologies.

Restons sérieux. Je résume, (a) tout ce qui nous a été promis en 2017 a été obtenu, (b) sur cette base on peut construire un avenir qui nous amènera encore plus loin, (c) pour ce faire on a besoin de plus d’Europe qu’aujourd’hui et (d) puisqu’il faut quelqu’un pour tracer la voie à suivre pour le continent, notre Président y a beaucoup pensé et il nous a fait part de ce qu’il faudra faire jusqu’en 2030, 2035 ou même au-delà. Manière d’instiller subrepticement l’idée que le poste de Président d’Europe pourrait être en discussion après la fin de son mandat français en 2027. Fichtre.

En laissant de côté l’inventaire genre Prévert - car, vraiment, tout y est passé - j’ai retenu deux passages, relativement brefs, « l’Europe est mortelle » et « la dissuasion nucléaire française pourrait y être disponible ». Le Général doit se retourner vivement dans sa tombe apprenant le « changement du paradigme » (sic !) qui a couvert la France et sa politique depuis 70 ans. Laissons cela au rang de « paroles verbales », je me permets d’imaginer que rien ni personne ne fera ce que (par forfanterie ? par irresponsabilité ?) notre Président s’est laissé dire dans un moment d’inattention psychédélique. Europe mortelle ? Sous-entendu si elle ne fera pas ce que notre Président a égrené pendant son long discours ? Je me suis dit qu’il serait utile de voir ce qui menace notre pays, ce qui pourrait faire que la France soit menacée de mort (une métaphore) pendant les années d’un avenir visible. J’ai donc relu le dernier rapport de la Cour des Comptes.

Je reprends deux remarques : « 4. Des finances publiques particulièrement dégradées en 2024 par rapport à nos partenaires européens » et l’avertissement du Président de la Cour des Comptes « Les prévisions du gouvernement sur le déficit « manquent de crédibilité » Exemple :

Regardez bien, bonnes gens : des prévisions faites en septembre 2023 (PLF 2024) prévoyant une croissance de 1,4% sont corrigées à 1% en février 2024. Presque 30% de moins. Alors pour ce qui est de ce qu’il nous a dit (son ministre des Finances aussi) pour 2027… un déficit à moins de 3% du PIB (5,5% cette année) est à prendre, au moins, avec un sourire.

Mais en regardant le rapport de la Cour des Comptes on trouve, quelque soit le scénario (croissance, dépenses) en partant d’un déficit espéré de 4,7% en 2024 (mis en doute par le Président de la Cour des Comptes) que l’on se trouvera en 2027 avec un déficit probable allant de 4,6 à 5,7% du PIB. Avec un PIB actuel de 3.000 milliards d’euros la France augmentera sa dette (car il faudra emprunter de nouveau) de 130 à 180 milliards. Deux remarques :

  • La charge financière de l’intérêt de la dette se trouvera, en 2027 entre 80 et 100 milliards d’euros devenant le premier poste de budget annuel ;
  • Les engagements « hors bilan » de la France étaient à fin 2022 de 3.361 milliards de € (sa croissance était estimée en 2019 à 360 milliards d’euros par an – Rapport Cours des Comptes, 18.02.24) ; donc, fin 2024, peu ou prou, elle doit être supérieure à 4.000 milliards, tant et si bien que la dette totale de la France peut être considérée comme allant vers (dette comptable= 117% du PIB2027=env.3.600 milliards + dette hors bilan) 7.500 milliards d’euros.

Du temps de Dickens, en Angleterre, on disait que si quelqu’un gagnait une livre (21 pennies) et dépensait 22 pennies il allait être jugé à Old Bailey et condamné à la prison pour dettes. Notre Président préside, depuis sept ans, l’augmentation faramineuse de la dette du pays (elle était env. 2.100 milliards en 2016, elle sera -probablement- supérieure de 1.000 milliards).

Le Mozart de la Finance, l’homme qui était Associé-Gérant de la Banque Rothschild à 32 ans, a présidé à l’augmentation de la dette du pays de 1.000 milliards d’euros sur un trajet qui laisse un seul pays plus performant (?!) que le nôtre, l’Italie. Peut-on dire que si l’on parle de la mort de l’Europe on devrait, d’abord, se soucier du maintien en vie de la France ? Il ne faut pas être grand clerc pour identifier la cause de ce dont je parle : la dépense publique (57% du PIB, champion mondial incontesté) d’un État boursouflé qui, de surcroît, accepte que 32,5% de ses dépenses (Les dépenses sociales de l'Hexagone représentaient en effet 32,2 % du PIB national en 2022 - Google, 23.03.24) soient destinés aux « besoins sociaux ». Une grande partie, le chômage, la santé mais aussi l’entretien de populations récemment arrivées car les frontières du pays sont aussi ouvertes que celles du moulin d’Alphonse Daudet. Un exemple ? « 35% des immigrés en France (personnes nées étrangères à l’étranger) vivent en effet dans un logement social contre 11% des Français non-immigrés, souligne le rapport. Pour l’ancien préfet, ce chiffre s’explique notamment par les critères actuels qui favorisent la réception d’un dossier. « L’algorithme [...] tend à privilégier une catégorie particulière de la population - comme les familles monoparentales avec de nombreux enfants - assez éloignée de la famille française traditionnelle.

Dans le détail, la population immigrée qui habite en logement social provient majoritairement d’Afrique sahélienne (57% d'entre eux vivent dans un logement social contre 7% des immigrés en provenance d'Asie). Mais surtout, ce chiffre passe à 63% pour la seconde génération d’immigrés issus de cette partie du continent africain, quand il a au contraire tendance à diminuer légèrement pour les autres régions du monde ». (Michel Auboin, ancien Préfet, Fondapol-avril 2024).

Cela étant parmi les causes qui constituent des menaces de mort pour la France que nous avons connue, il n’y a pas seulement ce qui se passe sur les plans économique et/ou financier. Il y a, surtout, ce qui se passe pour la « super structure » (pour utiliser le vocabulaire du Père Marx), je veux dire la culture. Selon les données actuelles, les portes ouvertes de la France ont fait (font, feront) que pendant les deux mandats de notre Président actuel il y aurait env. 5,0 millions d’étrangers qui se seraient installés en France. A plus de 95% venant de l’Afrique sub-saharienne et/ou du Maghreb. On sait que l’élément principal, primordial, pour l’intégration de ces populations est l’école. Pas besoin de développer. Eh bien, notre Président « vient d’annoncer que les futurs enseignants seront recrutés à l'issue d’une licence, le concours étant donc abaissé de bac +5 à bac+3 » (Le Figaro, 04.04.24). On sait que l’enseignement français se trouve avant-dernier du classement de l’OCDE sur 35 pays. On sait que 40% des élèves qui entrent en sixième rencontrent des difficultés (majeures) pour lire, écrire, calculer. On sait, aussi que le niveau de l’enseignement a été détérioré par la composition sociale/ethnique des élèves qui est instillée par l’origine des parents. Notre Président, dont la sagesse et la compétence ne sont plus à mettre en cause, trouve essentiel de réduire aussi le niveau des maîtres d’école.

A toutes les causes qui, me semble-t-il, menacent de mort la France que nous avons connue, le gouvernement et notre Président ne voient qu’un seul remède : dépenser plus. Regardez (toujours le Rapport de la Cour des comptes) 

Un peu d’arithmétique : 2,5% du PIB = env. 75milliards d’euros ; 1% de croissance = env. 31milliards d’euros. 45 milliards de plus pour la dette du pays. Tant que l’on trouve des gens qui nous prêtent des sous, allons-y ! Mais avant que l’Europe meure la France doit se faire de la bile, non ? Et quand on se fait de la bile avant une élection … ce n’est pas bien. Regardez ce que les gens qui iront voter pensent des résultats :

Allez, je vais finir ce texte sur une note positive :

C’est-y pas beau ? La commande a pris 22 heures pour y arriver (à la vitesse de la lumière 300.000km/sec). Et autant pour revenir, soit aller-retour deux jours !

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