Quelques jours en Israël. Écouter, voir, essayer de comprendre autant ceux de gauche que d’autres de droite (comme les rad-socs chez nous quand il y en avait encore). Ne pas juger. Se dire que l’on voit les choses différemment quand on est loin et quand on est sur place, et essayer de traduire le tout autant que faire se peut d’une manière honnête.
15 secondes. J’ai 15 secondes après le commencement de l'alarme pour courir à l’abri anti-aérien. Et un énorme boum. Qui fait remonter dans mon souvenir celui des bombardements américains de 1944 qui visaient (de 6.000m. d’altitude) des raffineries de pétrole près de Bucarest mais dont les bombes, faute de précision, tombaient sur la ville. Des dommages collatéraux.
J’étais à Nahariyya (Israël), à 5km de la frontière avec le Liban dans un Israël attaqué par le Hamas au Sud (Iran), le Hezbollah au Nord (Iran) les milices irakiennes à l’Est (Iran) et, de loin, les Houthi au Sud de la mer Rouge (Iran). Iran, pays présidant le Conseil Social des droits de l’homme de l’ONU en 2023. Iran, que les trois dernières administrations américaines cajolent pour en faire un acteur responsable de la politique au Proche Orient faisant fi des dangers du mouvement pour Israël et certains pays arabes, et pas des plus faibles.
Avant-hier 80 missiles et drones tirés par l’Hezbollah ont visé le nord d’Israël. Hier, 215 missiles et drones. Au total, depuis le 7 octobre 2023, plus de 12.000 tirés par le Hamas et plus de 4.000 par l’Hezbollah. Quelques centaines par d’autres.
La résilience de ce pays m’impressionne. Du Nord au Sud, sur la côte méditerranéene, Haïfa, Netanya, Tel Aviv, Ashdod, Ashkelon la vie, avec quelques contraintes, continue comme si rien n’était. Tout en surveillant son portable pour voir s’il n’y a pas une alarme et, surtout, pour faire son deuil pour les soldats que le pays perd sur les fronts multiples. A moins de deux ans depuis mon dernier voyage ici je n’ai pas reconnu la route de l’aéroport à Tel Aviv tant de constructions de « gratte-ciel » apparus de nulle part. Pas tellement, car l’économie du pays, son PIB, ses performances technologiques faisaient l’étonnement du monde. Elles le font encore, bien qu’il soit obligé de dépenser plus de 25 milliards de $ (5% de son PIB de 2023) pour une guerre sur fronts multiples qu’on lui a imposée. Par la volonté d’un état voyou, l’Iran et la complicité ignoble, irresponsable, d’une partie (la plus évoluée) de la communauté internationale.
Le pays doit faire face à trois fronts : militaire, extérieur et intérieur. Pour ce qui est du front militaire, au bout de 8 mois de guerre, il est en train de finir ses opérations massives dans la bande du Gaza. Pas de nettoyer tout le territoire du Hamas de ses suppôts, ni de détecter et détruire les centaines de km de tunnels construits par le Hamas avec les milliards de $ de la communauté internationale et, surtout, des pays comme le Qatar. Pour abriter ses armes, et ses « militants » non pas la population « civile » en cas de guerre avec Israël. Tunnels dans lesquels, de temps en temps, on découvre le cadavre d’un des 250 otages pris le 7 octobre 2023 par ses « militants » et, surtout, par des « civils » palestiniens qui, d’après les grands de ce monde (MM. Biden, Blinken, Macron…) n’ont rien à voir avec le Hamas. L’armée israélienne vient de récupérer samedi quatre otages dont trois détenus dans l’appartement d’un médecin de 74 ans dont le fils était contributeur au média qatari, Al Jazzera et au Palestine Chronicle.
Après la Shoah on a reconnu les qualités humaines exceptionnelles de non-juifs ayant sauvés la vie de beaucoup de juifs. On les a appelés « les justes » On attend, encore (probablement en vain) le nom d’un « juste » palestinien de Gaza. Pendant ce temps, l’ONU par la bouche de sa représentante F. Albanese « qualifie le sauvetage des quatre otages israéliens d’opération "génocidaire" (I24, 09.06.24). Car « plus de 270 morts à Gaza pour libérer 4 otages » chiffre déclaré par le Hamas, réduit par l’armée israélienne à « moins de 100 » dont une très grande partie des « militants » tués les armes à la main. Elle aurait dû savoir que s’opposer à la récupération des otages les armes à la main augmente le risque de se faire tuer en fonction du nombre d’otages pris…
ONU – grâce à son Secrétaire Général, (anti-israélien, pro-palestinien, notoire) vient d’inscrire Israël sur la liste « noire » dégradante, des entités qui « violent les droits des enfants » (LPH, 07.06.24) car le Hamas a annoncé que ce pays a tué plus de 12.000 enfants à Gaza (Le Monde, 13.03.24). Tous les chiffres du Hamas ont été contestés par des spécialistes en statistiques et démographie mais l’(i)Monde se devait de reprendre celui-ci pour informer la bourgeoisie intellectuelle française qui le lit encore. Soudan : « La famine menace des millions d’enfants » (UNICEF, 08.03.24). Ne cherchez pas cette information dans la presse française. Et l’ONU s’en fiche éperdument. Personne ne s’en soucie jusqu’à ce qu’Israël puisse être blâmé pour quelque chose. Peu leur chaut si c’est vrai ou pas. On croyait que les choses avaient changé mais non : après tout, le peuple juif a une longue histoire de persécution avant même les horreurs de l’Holocauste et Israël est entouré de pays violemment opposés à son existence depuis sa création. Une sorte de résumé m’a paru correspondre à la réalité du pays et de ce que son armée fait : dans quelques semaines il aura détruit toute capacité militaire ou capacité de gouverner (sans la fameuse UNWRA – créature de l’ONU qui depuis 75 ans fait perdurer les mythes de « réfugié » et du « retour au pays » sine die pour des générations successives de palestiniens) du Hamas. On ne sait pas ce qu’il fera « le jour d’après » mais on sait, avec conviction, que le Hamas à Gaza sera, bientôt, un souvenir. Surtout pour les 70% des gazaouis qui, paraît-il, supportent Hamas (FDD,22.03.24, même % une enquête dont les résultats ont été publiés aujourd’hui) et considèrent qu’il a eu raison de faire ce qu’il a fait le 7 octobre. A ce moment-là, si les pantalonnades américano-françaises ne vont rien changer au Liban : il est fortement probable qu’Israël se décidera à déloger l’Hezbollah (comme prévu par la décision de l’ONU de 2006) du territoire entre la frontière internationale et, 35km plus loin, le fleuve Litani. Une deuxième guerre, probablement, beaucoup plus difficile, semble impossible à éviter.
Le front extérieur. Par-delà les décisions absurdes mais justifiées par leur antisémitisme de tout temps, trois pays (Espagne, Irlande, Norvège) viennent d’apprécier le pogrome organisé par le Hamas le 7 octobre et, preuve d’approbation, annoncent reconnaître l’existence d’un « état palestinien » que leurs populations (en majorité) situent « entre le fleuve (Jourdain) et la mer (Méditerranée) » soit à la place d’Israël. État dont le Hamas ne veut pas avant de faire disparaître l’État des Juifs, Israël. Le Hamas a promis à plusieurs reprises qu’il avait l’intention de répéter les massacres du 7 octobre jusqu’à ce qu’Israël soit anéanti » (INS, 01.11.23). L’Autorité palestinienne a également menacé " Le 7 octobre peut se répéter 100 fois à l’avenir. » (INS, 21.05.24). Pourtant, la « communauté internationale » avec à sa tête les EU, la France, l’UK, la Russie, la Chine, n’en démord pas, il faut créer un État palestinien qui, disent-ils, vivra en pays et sécurité avec Israël. Sans doute, ne savent-ils pas que l’Iran a mis sur le frontispice de sa constitution l’ardente obligation de détruire l’état de juifs pour libérer la Palestine. Après le choc du 7 octobre qui, pour deux ou trois jours, à conduit – presque - tout le monde à faire montre de compassion à l’égard d’Israël, dès que ce pays a commencé à répondre à la guerre que l’on lui a imposée, les choses ont changé. La veulerie intéressée des états (pas des moindres) a pris le dessus et, le chœur des hypocrites a commencé à condamner Israël pour la méthode utilisée pour vaincre. En oubliant qu’ils n’ont plus gagné une guerre depuis des lustres et que, dans celles entreprises récemment ils ont fait pire qu’Israël faisait : les EU et ses centaines de milliers de morts en Irak ou Afghanistan, les coalitions (France comprise) contre « l’état islamique » à Mosul, j’en passe et des meilleures. Surtout les EU qui se sont arrogés le droit de « micro-manager » la guerre d’Israël à Gaza en raison du fait qu’Israël utilisait des munitions américaines, d’un côté, et d’un autre côté, par le fait qu’une partie des ceux qui doivent voter pour le Président dans des élections au mois de novembre sont, totalement, définitivement, partisans du Hamas vomissant autant que faire se peut Israël et ses juifs. Accessoirement, même ceux des universités américaines. Surtout la France de M. Macron qui après avoir perdu 42 otages tués à Gaza, qui en a trois encore là-bas, parle des « bombardements indiscriminés israéliens tuant de civils, des femmes et des enfants » en appelant au « cessez-le-feu » immédiat ! Formule cachée pour laisser le Hamas vivant et continuant de gouverner Gaza. Car, dit-il, les civils de Gaza « ils n'ont rien à voir avec les attaques terroristes du Hamas contre Israël du 7 octobre. » (France Info, 10.11.23). Et la Cour Internationale de justice qui, une fois, décide d’accepter la demande de l’Afrique du Sud de vérifier si Israël procède à un « génocide » décision interprétée tout de suite par la presse mondiale comme « Israël procède à un génocide ». Ou une deuxième fois, quand par ordonnance (24.05.24) elle demande à Israël, lisez bien :
« qui serait susceptible » ce qui fait que la même presse parle de « l’interdiction par la CIJ » à Israël de continuer ses actions à Gaza. Et tous les autres… Transformer Israël en « état paria » bien que parfaitement distant de ce que font la Chine avec ses ouighours, du Myanmar avec ses Rohingya ou de la Turquie avec ses kurdes c’était quelque chose qui était tellement souhaité depuis tant de temps … Regardez M. Erdogan et ses diatribes contre Israël « pays pire que les nazis et B. Netanyahou pire que Hitler » L’ad hitlerum dernier stade de l’hypocrisie d’un islamiste qui a transformé le pays libéré par Atatürk en théocratie islamique occulte sous le parapluie troué de « démocratie » Mais le fanion du summum de l’hypocrisie est détenu par M. Biden qui parle de B. Netanyahou :
Lundi 3 juin (The Guardian) : Interrogé pour savoir s’il pensait que Netanyahou prolongeait la guerre pour ses propres raisons politiques, J. Biden a déclaré : "Il y a toutes les raisons pour que les gens tirent cette conclusion. »
Mardi 4 juin (Google) : S’exprimant mardi après la publication de l’interview, J.Biden a de nouveau reconnu les pressions auxquelles Netanyahu était confronté et lorsqu’on lui a demandé si le premier ministre « faisait de la politique » avec la guerre à Gaza JB a dit « Je ne pense pas. Il essaie de résoudre un problème grave qu’il a », a déclaré M. Biden aux journalistes après un discours sur l’immigration.
On dirait du « en même temps » de notre Président. Bref résumé, en Europe seule la Hongrie semble être un allié fiable d’Israël, aussi, un peu moins, la République tchèque et l’Allemagne, tous les autres pays se partageant entre neutres et adversaires. Avec un sinistre antisémite propalestinien depuis des lustres, czar des affaires étrangères de la communauté européenne qui ne perd pas une occasion (quand il ne les créé pas lui-même) pour faire du mal à ce pays. Je dois remarquer aussi l’indifférence patente de certains pays arabes à ce qui arrive aux palestiniens (Égypte, Arabie Saoudite, UAE, Bahreïn, Maroc) qui, nonobstant ce qu’ils déclarent espèrent (occultement) qu’Israël va en finir avec Hamas, suppôt de l’Iran qui les inquiètent beaucoup plus qu’Israël, allié probable pour l’avenir.
Et puis le front intérieur. Le tremblement de terre du 7 octobre a mis fin aux huit mois de déchirement du tissu national d’Israël. On doit comprendre que « l’unité » du pays tant louée cachait, en réalité, mal la vraie désunion : riches/pauvres, droite/gauche, laïques/religieux, ashkenazis/sépharades. Faites un peu de maths (combinaisons, permutations) et ne soyez pas surpris par le nombre de possibilités pour réaliser une vraie désunion. Et quand un gouvernement représentant quelques 60% de la population du pays est élu, puisqu’il est très, très différent de tous les gouvernements d’Israël depuis 75 ans, veut corriger un défaut évident, unique dans les démocraties mondiales (choix membres de la Cour Suprême) les 40 % de la population (surtout, pas seulement) ashkénaze, laïque, de centre gauche, plutôt riche se lève comme un seul homme pour s’y opposer, par tous les moyens possibles. Jusqu’au complot ourdi par un ancien premier ministre, ancien général, visant le renversement du gouvernement. Vint le 7 octobre : l’union du pays se fait, les soldats et officiers morts sont de toutes les communautés (au prorata de la population plus du côté des pauvres, religieux, sépharades) et le pays approuve unanimement les trois buts de la guerre que son gouvernement fixe : récupérer par tous moyens les 250 otages, détruire le Hamas pour qu’il ne puisse plus gouverner Gaza, faire en sorte que le territoire de Gaza ne puisse plus mettre en péril la sécurité d’Israël. A ce jour, il en reste 116 otages entre les mains du Hamas, probablement, un tiers comme cadavres. Mais l’union du pays est de nouveau menacée car une partie de la population considère le gouvernement comme responsable du 7 octobre et demande des élections immédiates, une autre partie veut récupérer les otages restants fut-ce en arrêtant la guerre et laissant le Hamas à ses œuvres, une autre encore en considérant que l’unique responsable de ce qui s’est passé et ce qui se passe est B. Netanyahou, premier ministre depuis plus de 20 ans avec divers gouvernements. Pourtant, on avait créé un cabinet de guerre et incorporé trois membres du deuxième plus important parti politique dont deux anciens généraux. C’est dire que jusqu’au 9 juin B. Netanyahou ne prenait pas seul les décisions prises. Le 9 juin, le No.1 du deuxième parti, l’ancien Général B. Gantz a décidé de quitter le gouvernement (comme les deux autres représentants) car, a-t-il dit, le gouvernement ne conduisait pas, correctement, le pays vers la victoire tellement nécessaire contre le Hamas. Le parti de B. Gantz est arrivé, dans une enquête d’opinion en février 2024, à un résultat potentiellement extraordinaire quand il est entré au cabinet de guerre : 37 mandats à la Knesset (total120), plus que jamais le Likoud, premier parti depuis des lustres, n’en avait jamais eu. B. Gantz quitte le cabinet de guerre, cas unique d’une démission de ministre pendant une guerre en Israël, son parti est maintenant crédité de 25 mandats et probablement verra ses perspectives encore réduites. Considéré, de plus en plus, comme « l’homme » des EU, pas vraiment contre la création d’un état palestinien, semblant favorable à ce que la présente Autorité Palestinienne (dirigée par un kleptocrate de 82 ans élu il y a 18 ans pour un mandat de 4 ans et qui n’a jamais voulu reconnaître Israël comme état juif) dirige, après la guerre Gaza, avec ou sans le Hamas. La création d’un état palestinien, regardez ce que le peuple juif israélien fait connaître :
des 46% en 2013 qui croyaient possible une coexistence avec un état palestinien ils ne sont, en 2024 que 19%. Autant dire qu’une des raisons pour lesquelles B. Gantz commence à voir son aura pâlir est liée à ce qui pourrait être l’avenir.
Bien sur ce qui précède devrait être pris en considération par tous ceux qui demandent, sous des prétextes différents, à Israël d’approuver la création d’un état palestinien. Mais il ne l’est pas. Car les EU veulent, en faisant cela, se rabibocher avec l’Arabie Saoudite, des pays comme la France et/ou UK pour caresser dans le sens du poil leurs populations islamo/gauchistes. Et d’autres parce que, secrètement, ils espèrent qu’un tel état, avec l’aide de l’Iran fera, enfin, disparaître Israël. En réalisant une nouvelle solution finale pour cette tribu qui emmerde le monde depuis l’âge de fer (3.500 ans avant JC), que l’exode de l’Égypte (entre 1.300 et 1.200 avant JC), une première diaspora perse (586 avant JC) et une deuxième romaine (de 70 à 135 après JC) ou les persécutions de Philippe Auguste (1182), de Charles VI (1394) d’Isabel la Catholique (1496) ou celles de l’empire tsariste ou la Shoah n’ont pas réussi à faire disparaître. Au fait, représentant moins de 2/1000 de la population mondiale (en 2021) ces juifs ont obtenu 20% (181 des 943) de la totalité des lauréats du prix Nobel. Pense-t-on combien d’autres auraient fait augmenter le nombre n’eut été les expulsions, les pogroms ou les chambres à gaz (un détail de l’histoire, quoi) – lisez, SVP, https://vu.fr/EFUhJ, discours de M. Novak à l’AG de l’ONU en 2021.