Il se voulait Jupiter. Il a voulu une clarification. Il a réussi à plonger le pays dans une confusion inédite. On le savait, contre la bêtise, même le Bon Dieu est impuissant !
En pastichant Alfred de Musset (Invectives – Voltaire) :
Dors-tu content, Macron, et ton amer sourire
Voltige-t-il encore sur ton cerveau desséché ?
Ton règne, pensait-tu, était trop jeune pour te lire ;
Pourtant tu l’avais fait avec tes hommes détestés.
Pour qui travaillaient-ils, tes démolisseurs stupides,
Lorsqu’ils ont disséqué la 5ème tellement limpide ?
Tu voulais changer le monde. - Eh bien, tu l'as bien fait.
Ton monde est superbe, et ton projet… inepte.
Au terme des élections de 2024, la France reste l’homme malade de l’Europe et elle ne dispose ni d’un projet, ni d’institutions en ordre de marche, ni des forces et du socle politiques pour engager son redressement. N. Baverez, Le Figaro 08.07.24
Le ministère de l’Intérieur nous apprend que la droite du pays totalise 203 sièges dans la nouvelle Assemblée Nationale résultat de, peu ou prou, plus de 12.000.000 de votes exprimés en sa faveur. La coalition de gauche/extrême gauche a recueilli, peu ou prou, 11.000.000 de votes et la « Macronie » quelques 9.500.000.
En laissant de côté les préférences ou les rejets des uns et des autres (les miens aussi) il faut bien s’accorder sur ce que la démarche du demiurge a produit : une double escroquerie électorale.
En effet, (a) une coalition est réunie en vue de gagner tandis que la coalition hétéroclite gauche/extrême gauche bénéficiant du support de la « Macronie » s’est constituée pour faire perdre le troisième larron ; (b) la deuxième escroquerie consiste à, dire haut et fort, que « le peuple a parlé » (en faisant perdre le RN) quand en réalité c’est la décision de ceux qui étaient à la manœuvre (désistements) qui a fait perdre au RN au moins une centaine de députés. Pour réaliser l’ignominie de la démarche il suffit de constater que l’ancienne Première Ministre (Mme Borne, socialiste) ou le ministre de l’Intérieur (M. Darmanin, républicain droite) ont bénéficié, pour être élus, des désistements de l’extrême gauche. Cette double escroquerie restera présente dans le cerveau et le cœur de ceux des Français qui se sentent floués, dépourvus de ce qui est le plus important dans une société libre, le droit de participer et de peser sur la vie de la société. Ne cachons pas la poussière sous le tapis : avant les législatives de 2022 le RN disposait de 6 députés, après, de 89 députés et maintenant de 143. Pas seulement : le RN (et ses alliés) a obtenu plus de 36% des voix au second tour des élections législatives, le plaçant comme première force politique du pays. Pourtant, il est seulement le troisième groupe au sein de l’hémicycle. (Le Figaro, 08.07.24). Combien de temps tiendra « le plafond de verre » qui empêche un tiers des Français de voir ses représentants disposer d’une participation aux affaires du pays ?
La coalition hétéroclite qui va du fameux M. Poutou à un ancien président socialiste de la République et, aussi, d’un groupe de « révolutionnaires de profession » islamo-gauchistes, dont un même « triple fiché S » jusqu’à des sociaux-démocrates en perte de repères mais n’ignorant pas où se trouve la soupe. Sociaux-traîtres disait le Parti Communiste il n’y a pas si longtemps. Parti Communiste dont le secrétaire général a été éliminé au premier tour des élections et qui va avoir 9 députés soit 15 fois moins que le RN. Mais qui parle de victoire et approuve le sieur Mélenchon qui somme le Président a (i) nommer un premier ministre de son obédience et (ii) annonce (car il se prend pour la tête pensante de la coalition) que celui-ci appliquera TOUT le programme de sa coalition : abrogation des trois reformes réalisées (au minimum) - retraites, chômage, immigration - le SMIG augmenté, l’augmentation des fonctionnaires (6.000.000 pour les 67 millions de Français quand en Allemagne il n’y a que 4,8 millions pour 84 millions d’Allemands, soit 89 fonctionnaire pour 1.000 habitants chez nous, 57 en Allemagne) plus des décisions que les lois existantes et la Constitution rendront impossibles à appliquer. Mais… les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent, allez le dire aux manifestants de la Place de la République. Car, d’évidence, aucune des grandes promesses mises en avant ne pourra se réaliser.
Le moment que nous vivons oblige le pays à accepter une situation qui ne peut que le rabaisser auprès de nos voisins immédiats (les 26 pays européens qui font, presque, tous mieux que nous autant sur le plan économique que sur celui culturel, d’éducation, de la préparation de l’avenir), tous jaloux de leurs prérogatives nationales qu’ils entendant faire perdurer. En face de ceux qui, chez nous, nous parlent de la « créolisation » du peuple français, de la difficulté à éduquer les quatre français sur dix qui sont des « souchiens » intégraux et qui nous promettent un avenir radieux sous un parapluie islamo-gauchiste.
Mais… L’Europe et son parapluie « euro » suppose des contraintes qui n'ont pas lieu d’être connues par ceux qui pensent que dépenser sans produire est une martingale gagnante. Et que (j’avais oublié) « faire payer les riches » rendra heureux les pauvres. Illuminés, parmi lesquels on a vu une « écologiste » proposer de prendre dans les économies des français ce qu’il faut pour payer les dettes énormes du pays. Dettes qui n'ont aucune origine autre que le fait d’avoir distribué ce qui n’était pas produit.
Je fais partie d’une génération qui a connu le retour du Général, le rétablissement du pays comme deuxième puissance économique mondiale (1964), les 30 glorieuses et le renouveau du pays, aéronautique, centrales nucléaires, équipements médicaux scanners, IRM, autoroutes, cinéma, écrivains, et prix Nobel. Je désespère quand je comprends ce qui attend nos enfants, nos petits-enfants, les générations qui nous suivent et qui ne pourront que nous en vouloir pour ce qu’on leur laisse.
Frères humains qui après nous vivez,
N’ayez les cœurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous merci. (François Villon, La Balade des Pendus)