Je souhaite vous faire profiter de la lecture de deux textes (Asia Times et Jérusalem Post) qui font comprendre mieux que la prose de la presse bien-pensante les faits concernant l’attaque préventive d’Israël contre le Hezbollah et justifier l’adage latin Fidem victoris non credimus (traduit par René Char - On ne croit pas à la bonne foi du vainqueur, Commune Présence, 1964), ainsi que de mes observations.
Bon. Tout d’abord les faits. Depuis le 8 octobre 2023, le Hezbollah, deuxième suppôt de l’Iran au Proche Orient (premier en tant que milice armée de plus de moyens que bien des états) a trouvé de son intérêt de commencer à envoyer des projectiles multiples et divers (drones, fusées anti-chars.,) pour montrer sa solidarité avec le Hamas qui, la veille, avait effectué son pogrome au Sud d’Israël et dont les exactions ont été glorifiées par ceux qui y ont participé, ainsi que par une députée LFI au parlement européen. Pour ne pas avoir à ouvrir un deuxième front pendant les jours de doute d’Israël (la faillite des trois branches de la défense israélienne - Mossad, Shin Bet, Tsahal - a surpris le monde entier et reste, encore, inexpliquée) Israël s’est complu dans une approche « du tac au tac » pendant dix mois, dont un des résultats a été l’évacuation de plus de 60.000 habitants du Nord du pays pour les mettre à l’abri. Tant et si bien qu’Israël s’est retrouvé dépossédée de l’utilisation de plusieurs milliers de km2 de son territoire. Territoire vers lequel le Hezbollah a envoyé, pendant dix mois, plus de 9.000 projectiles via 8.000 actions différentes (https://www.warinisrael.org/).
Des actions d’Israël dénotant des capacités de renseignement et d’exécution exceptionnelles visant la neutralisation (un euphémisme…) de quelques principaux dirigeants des organisations terroristes responsables de la rupture des cessez-le-feu ante, ont fait que ces dernières (le pays qui les encadre, l’Iran, aussi) se sont préparées à « punir » Israël, sous-entendu, y envoyer moult projectiles censés « étouffer » ses moyens de défense et faire des dégâts de grande importance.
Nous sommes samedi 24 août, Tsahal a déterminé (infos de bonne qualité) que le Hezbollah allait lancer quelques milliers de projectiles à partir de dimanche 25.08 à 05h00. En conséquence de quoi, à 04h45, quelques 100 avions ont attaqué, préventivement, 40 localités détruisant, selon les évaluations du Tsahal, plus de 6.000 projectiles préparés pour des lancements. Le Hezbollah a, quand même, lancé 230 projectiles avant de s’arrêter en communiquant « opération réussie, lancement stoppé pour ce jour, phase 1 ».
Communiqué de Tsahal (Contre-Amiral Hagari) : « Dès que nous avons identifié l’intention du Hezbollah de mener l’attaque, nous l’avons contrecarrée, pour l’essentiel. Le Hezbollah a tenté de nuire gravement au Nord et au Centre d’Israël, mais a été empêché de le faire d’une manière forte et résolue »… Environ cent avions de l’IDF ont simultanément frappé plus de deux cent soixante-dix cibles dans le sud du Liban, perturbant le plan d’attaque du Hezbollah ».
Ce que j’ai souhaité ajouter, pour faire comprendre le défi de la propagande mondiale auquel Israël a à faire face, ce sont quelques exemples pris parmi les réactions de ce que j’appelle la presse bien-pensante.
Un des plus importants dégâts faits par la riposte du Hezbollah, la destruction d’une coopérative d’élevage de poulets. Ce qui a conduit un lecteur d’un journal d’Arabie Saoudite à tweeter « Le massacre des poulets n’était pas une bavure, mais un plan stratégique ! Le but ? Pour empêcher les adversaires et les ennemis de la « résistance » de se réjouir après chaque bombardement en disant : « Ils n’ont même pas touché un poulet »
Mais, d’une façon plus sérieuse, regardons ce que trois journaux de chez nous ont publié :
Le Point - L'armée israélienne a annoncé dimanche qu’ « une centaine » de ses avions avaient « visé et détruit des milliers de rampes de lancement de roquettes du Hezbollah » les guillemets mettent, d’évidence, en question, la véracité des informations du Tsahal ;
L’(i)Monde - « Ce moment de bascule potentiel redouté − car menaçant de mener à une escalade militaire régionale − a eu lieu lorsque l’armée israélienne, après des heures d’ultimes préparatifs, a lancé une opération aérienne d’envergure, décrite comme préventive, visant « des milliers de rampes de lancement de roquettes pointées vers le nord d’Israël dans quarante zones de tirs dans le sud du Liban ». Celle-ci s’inscrivait dans le cadre d’une opération « complexe » ayant impliqué « une centaine d’avions » − chiffre colossal− selon le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, porte-parole de l’armée israélienne… Ces avions, selon la même source, étaient en grande majorité israéliens » Pas besoin que je fasse des commentaires : (a) la mauvaise foi du « journal de référence » est parfaitement visible en mettant en cause le nombre ("colossal") et l'origine des avions et l'affirmation d'attaque "préventive", (b) le Lieutenant-Colonel Nadav Shoshani a produit un tweeter, la relation de l’(i)Monde est totalement inventée (@LTC_Shoshani ; Post Conversation) ;
Les Échos : « Dimanche vers 5 heures du matin, pas moins d'une centaine d'avions israéliens ont attaqué simultanément en moins d'une demi-heure quelque 6.000 cibles du Hezbollah, notamment 40 des sites de lancement de missiles, de roquettes et de drones au Liban…. La milice chiite a tenté de minimiser l'échec de son projet initial, en affirmant que son attaque était « terminée » pour dimanche et qu'elle s'était « achevée avec succès » Rien à dire, à comparer avec l’(i)Monde ;
Wall Street Journal : « Israël envoie 100 avions de chasse pour frapper le Liban dans une frappe préventive. L’armée israélienne a agi après avoir vu les préparatifs d’une attaque massive du Hezbollah. Les bombardements surviennent au moment où les diplomates américains et régionaux travaillent à prévenir une guerre plus vaste. » à comparer avec le Washington Post (habituellement anti-Israël) ;
Washington Post : « The IDF said it conducted strikes on 40 areas in southern Lebanon to preemptively foil “an extensive attack” by Hezbollah, and launched more strikes later in the day. The militant group said it launched drones and more than 320 rockets against Israeli military targets » - (a) les guillemets mettent, d’évidence, en question, la véracité des informations du Tsahal, (b) l’accent est mis sur l’action du Hezbollah (qui a lancé 230 projectiles, non pas 320 !).
ooo
Le deux publications mentionnées « Prepared Israel gives Hezbollah yet another beating » (https://vu.fr/LAeAC) et « Have the IDF's massive pre-emptive strikes prevented all-out war in Lebanon ? – analysis » (https://vu.fr/gJOiS) méritent d’être lues, si vous en avez le loisir.
Mais n’oublions pas l’essentiel : le Hezbollah, solidaire du Hamas et approuvant son pogrome du 7 octobre 2023, s’associe, naturellement, à l’objectif final de ce dernier. La déclaration du dirigeant du Hamas, Ghazy Hamad (JP, 24.08.24) est parfaitement claire : « Hamad a précisé plus tard : « Je dirai donc en bref que nous n’accepterons jamais rien de moins que la Palestine historique. Nous ne croyons pas à une solution à deux États. Nous ne reconnaîtrons jamais Israël, et [bien que] nous puissions accepter la création d’un État palestinien ou d’une entité palestinienne sur les frontières de 1967 avec sa capitale à l’est de Jérusalem, nous ne reconnaîtrions jamais Israël... Nous tenons bon en refusant d’accepter la solution à deux états, de reconnaître Israël et en luttant pour le maintien de la Palestine historique comme but et de la résistance comme stratégie de lutte »
Juste pour ne pas l’oublier. Gaza : Hamas, qui souhaite faire disparaître Israël, dernière attaque 7 Octobre, savait que la réaction allait être disproportionnée : à dessein (depuis longtemps) aucun abri antiaérien pour les 2 millions de gazaouis : justification « réfugiés, c’est à l’ONU (UNWRA) et au « occupant » (?!) de s’en occuper – les tunnels sont pour les combattants, armes, réserves. Plus de civils seront tués, plus la communauté internationale condamnera Israël en lui demandant de « cessez-le-feu » le même Ghazi Hamad (octobre 2023).
En paraphrasant René Char :
Lorsque la guerre se taira
Blessure devenue berceau
À Gaza on reviendra
Révéler les désirs nouveaux
Don’t cry for Gaza. Vae victis !